Compte-rendu analytique par Jean-Marie Seeuws — Café Citoyen de Caen (10/02/2007)
Animateur du débat : Marc Houssaye
» Politique et Société
Faut-il, et pour quelles suites, prendre en compte le vote blanc ?
Animateur - Bonjour à tous, bienvenue au café citoyen de Caen. Je vais vous rappeler quelques principes essentiels pour la bonne marche des débats et ensuite on passera au débat d’aujourd’hui sur le vote blanc. Le café citoyen de Caen a dix ans, il a été le premier café citoyen qui a permis le développement du réseau des cafés citoyens. Ce réseau se base sur une charte que vous avez tous et toutes sur votre table. Elle est très simple, elle permet de garantir une liberté d’expression, pour se prémunir de tout dogmatisme elle expose en trois points très clairement faire en sorte que nous puissions travailler et débattre sereinement. Donc bien évidemment pour que le débat ait un sens, les personnes qui veulent prendre la parole lèvent la main, ensuite les interventions purement partisane ou dogmatique, c'est-à-dire qu’il ne s’agit pas de faire l’apologie d’une parti politique ou d’une association quelconque, on vient ici en tant que citoyen, on s’exprime en tant que citoyen et on est là pour faire progresser le débat tous ensemble. Et troisième point concerne les spécialistes qui seraient ici, ce sont les citoyens qui s’expriment avant tout en démocratie, même si on peut s’appuyer sur les éclairages des spécialistes pour nous aider dans notre débat. Voilà donc, le café citoyen fait partie du réseau des cafés citoyens, il y a maintenant quatorze cafés citoyens en France et ça ne cesse de grossir. Alors, le thème proposé la dernière fois : Faut-il et pour quelles suites prendre en compte le vote blanc ? Je donne la parole à la personne qui a proposé ce thème.
1 - Le prétexte à la question, vous l’avez deviné, c’est la campagne présidentielle dans la quelle on est entré depuis quelques mois. Certains vont aller aux urnes pour voter en fonction de leur conviction de leur sensibilité, en fonction aussi de ce qu’ils auront compris des différents intervenants dans cette affaire. Certains aussi iront aux urnes pour voter blanc, non pas qu’ils n’ont pas d’idée, simplement ils ont une conscience citoyenne mais arrivés aux urnes ils ont envie de dire que ce qu’on leur propose ne leur convienne qu’il faut leur proposer autre chose qui tienne debout. Pour ceux qui ont pu consulter la newsletter du café citoyen, ils ont vu que selon une statistique de l’IFOP en 1998 68% des sondés déclaraient être favorable à la prise en compte du vote blanc. Presque dix ans après ce chiffre a probablement évolué, j’ai cru entendre qu’on avoisinait les 80%, donc c’est énorme. Certains pays ont déjà pris en compte le vote blanc, tout simplement parce que c’est l’expression d’une conscience citoyenne. Alors la question du jour : faut-il et pour quelles suites prendre en compte le vote blanc, pour ma part ce qui m’intéresse est d’entendre l’avis des uns et des autres sur les suites à donner pour le cas où le vote blanc serait reconnu. J’ai une petite idée derrière la tête, je vous la livre maintenant et après je ne serais plus bavard, c’est promis. On a le cas dans plusieurs situations où la constitution et les règlements dans notre pays permettent de combler la vacance d’un poste lorsqu’il n’y a personne pour le prendre. Cela a été le cas deux fois, notamment lorsque Alain Poher a pris la présidence de la République. Donc on peut imaginer que devant une élection loupée, qui se solderait par un score blanc très important, on pourrait remettre l’élection à plus tard et assurer une espèce de pouvoir enfin d’une vacance du pouvoir entre les deux moments premières et secondes élections. Voilà la synthèse de mon idée.
Animateur - Merci pour votre introduction. Alors j’ai envie de poser deux questions pour lancer le débat. D’abord qu’est-ce que c’est pour vous prendre en compte le vote blanc ? Et après même s’il y a une majorité de français favorables à cette prise en compte, quelles seraient les suites de ce genre de décision ?
2 - Il est difficile de contester ceux qui militent pour la prise en compte du vote blanc parce que leur démarche est sympathique, mais je crains qu’elle n’aboutisse jamais sur quelque chose de concret. Pour moi voter blanc et s’abstenir c’est pareil, c’est une autre façon de ne pas décider même si les raison sont honorables et peut-être plus motivée mais la conséquence est la même. En décembre 2003 à l’assemblée nationale une proposition de loi sur la prise en compte du vote blanc a été adoptée, mais les amendements apportés en séance ont complètement dénaturé le texte initial. Il reste simplement que dans les statistiques le vote blanc doit être décompté à part. Cela ne répond pas à la question d’aujourd’hui à savoir quelles seraient les conséquences réelles. Alors il faut peut-être faire une constatation, c’est vrai dans toutes les démocraties qui se considèrent comme bien assisses, l’abstention de façon générale a tendance à gonfler, et cette abstention que l’on donne dans les statistiques est sous-évaluée. En effet sur 100 électeurs, pardon sur 100 citoyens en age de voter il y a à peine 80 qui sont inscrits. Si on ajoute à cela les 30 ou 40 % d’abstention, cela signifie que sur cent adultes il n’y en a pas 50 qui décident. Si on ajoute que sur ces 50 il y en a au moins 20 qui de toutes façons voteront à droite, et 20 autres systématiquement à gauche, il reste 10 citoyens pour faire la décision. Alors la prise en compte du vote blanc, en supposant que cette proposition de loi de 2003 ait été adoptée telle qu’écrite, ces votes blancs seraient considérés comme des suffrages exprimés, c’est à dire qu’au premier tour pour être élu il faudrait plus de voix qu’actuellement. Mais comme au deuxième tour c’est celui qui a le plus de voix qui est élu le résultat final serait le même. S’il s’agit d’un référendum si on prend en compte les votes blancs il faudrait plus de voix pour franchir les 50% mais si on ne les atteint pas c’est comme si on vote non et donc le référendum n’est pas adopté. Donc je suis curieux de voir et d’écouter des suggestions car pour ma part je n’ai pas vu quelles conséquences réelles cela pourrait avoir si ce n’est qu’un blocage.
Animateur - Je pense qu’on entre dans le vif du sujet, qu’est-ce que c’est que le vote blanc, c’est assez difficile à cerner, on a du mal à l’attraper. Bien évidemment la meilleure façon est d’en discuter d’entendre le point de vue de chacun. Pour vous, monsieur, c’est une forme d’abstention, on ne décide pas, on ne choisit pas en votant blanc.
2 - Je partage tout à fait ce point de vue, mais d’autre part je crois qu’il y a un volet qu’il ne faut pas oublier si on veut donner une valeur au vote blanc, il faudrait rendre le vote obligatoire. Si le vote était obligatoire, s’il y a des gens qui votent blanc, c’est alors vraiment manifester, ils ont voté, ils ont manifesté. D’autre part je pense que pour le valoriser encore plus, et faire pression sur les candidats, il faut une sanction sinon ça ne sert à rien. Il sera compté comme vote exprimé mais qu’est-ce que ça va apporter de plus, rien. Vous évoquiez une formule qui paraît intéressante mais il peut y avoir d’autres formules. Par exemple on peut fixer une barre aux votes blancs, par exemple au dessus de mettons un tiers de votes blancs, on peut décider de refaire une élection, c’est une autre formule. On peut décider s’il y a une dispersion des voix, par exemple ceux qui n’ont pas obtenu 10% des voix ne pourront pas se représenter ce qu permettra peut-être d’avoir trois candidats et à ce moment de choisir. Ça obligera peut-être à faire un troisième tour, c’est possible mais c’est un autre formule, voir ses conséquences, évidemment il y aura des conséquences financières mais peut-être que le citoyen peut se retrouver.
Animateur - Vous parlez plus des conséquences, effectivement le fait de reconnaître et en même temps je pose la question, c’est quoi reconnaître le vote blanc pour vous. Pour vous ça signifierait que ça doit s’accompagner d’autres mesures, sinon ça ne rime à rien.
3 - Alors plusieurs points, le premier les votes blancs ne sont pas comptés en même temps que les abstentionnistes, c’est peut-être l’une des preuves s’il y a en a d’autres que le vote blanc et l’abstention ne sont pas la même chose. Le vote blanc c’est un des neuf cas d’annulation d’un vote, puisque les renseignements généraux ont décidé qu’il y aurait neuf lettres de A à I qui annulent un vote. C'est-à-dire vous allez voter, vous mettez deux papiers dans l’urne, vous mettez une insulte sur un papier, vous mettez un vote blanc, vous mettez je ne sais plus, enfin bref il y a neuf cas d’annulation d’un vote. Il y a donc une différence manifeste entre celui qui se déplace, qui fait donc un acte symbolique en se rendant dans l’urne et après s’exprime et quelqu’un qui décide de ne pas y allez même s’il a toutes les bonnes raisons du monde. Donc à mon avis il faut déjà distinguer l’abstention des votes blancs et des non exprimés. Après ce qui m’amuse, d’aucuns le savent ici, je suis plutôt en faveur de la reconnaissance des votes blancs, mais ce qui est amusant est qu’à chaque fois qu’on en parle, on imagine que le vote blanc deviendrait d’un coup majoritaire, et donc on dit si on le reconnaît qu’est-ce qui va se passer, imaginez qu’il soit majoritaire. Est-ce à dire qu’on a peur que le vote blanc devienne majoritaire et donc que clairement exprimé les politiques ne soient plus légitimes. Si on en a peur c’est quand même intéressant de poser la question ne serait-ce que dans ces termes, et si on n’en a pas peur et moi je n’en ai pas forcément peur. Je pense l’idée de la reconnaissance du vote blanc n’est pas d’en faire un vote majoritaire, pas du tout, c’est de faire en sorte que ce soit une sorte d’outil de calcul qui permet de voir de manière univoque quels sont les gens qui sont allés voter et pour lesquels aucun candidat n’était valide. Le vote blanc a cette grande qualité là, c’est qu’il ne peut être interprété que d’une seule manière. Aujourd’hui le vote blanc n’est pas reconnu, je connais tout un tas de gens qui vont voter par défaut, c'est-à-dire, bon bien je vais prendre le moins pire. Sauf que prendre le moins pire, le candidat s’approprie le vote et il s’approprie aussi bien le vote du militant que celui du moins pire et du coup on se retrouve avec le président actuel qui considère qu’il a été élu avec 82% des voix et qu’il le dit. En ce sens ça me semble important de pouvoir avoir en démocratie un outil quasi mathématiques et relativement fiable qui permet de dire et bien voilà il y a tant de personnes parmi tous les candidats qui se présentent, il y a tant de personnes qui ne veulent d’aucun de cela et ce serait la façon complètement univoque de calculer les choses.
Animateur - Alors je vais donner la parole tout de suite. Je vois deux trois points à synthétiser, simplement le fait que légalement de façon pratique le vote blanc est séparé des abstentionnistes, il fait partie des suffrages non exprimés mais il fait partie des suffrages. Il ne fait pas partie des suffrages exprimés puisque les votes nuls ou blancs ne sont pas utilisés dans les suffrages exprimés. C’est ce qui fait que le pourcentage des élections se base sur les suffrages exprimés, il me semble, moins les neuf cas d’annulation, dont le vote blanc. Donc effectivement je pense qu’on pourra s’attarder sur ce cas là même si je pense intéressant d’avoir les suites de cette reconnaissance , on pourra s’ attarder sur l’acte symbolique que représente le vote blanc et du caractère démocratique que pourrait apporter la reconnaissance du vote blanc. Et puis vous parlez de clarification du paysage politique puisqu’en fait ça aboutit à ça, avons-nous le sentiment aujourd’hui de ne pas savoir vraiment dans cette crise de la représentativité de savoir vraiment ce que représente les élus, est-ce que les élections sont quelque chose de fiable finalement aujourd’hui et est-ce que le vote blanc ne peut pas aider cette clarification.
4 - Je rejoins Boris dans son expression qu’un vote blanc c’est déjà une opinion exprimée et je ferais le distinguo entre la personne qui se déplace ne serait-ce que pour déposer un bulletin blanc mais qui a fait le déplacement donc qui agit comme un citoyen responsable. On peut s’interroger sur les raison qui le pousse à exprimer son opinion par un bulletin blanc mais il n’en demeure pas moins vrai que la question de la validation des bulletins blancs se pose depuis à mon sens plusieurs décades. Alors comment se fait-il que l’appareil politique tourne autour mais se refuse à prendre en compte cette expression qui n’est pas une expression moins citoyenne que d’autre, notamment le problème mis en évidence du vote par défaut. Donc je pense que l’une des raisons est peut-être la remise en cause du personnel politique non pas nécessairement dans sa qualité que dans son expression. Cela pourrait faire apparaître qu’il y aurait un sentiment de fatigue voire de frustration à l’égard du personnel politique. Alors c’est là que l’interrogation doit se poser à mon point de vue. Quant au vote obligatoire je suis le produit de ma formation initiale, j’ai été formé par les hussards de la république et l’obligation elle est morale je ne suis pas partisan d’une obligation législative de la participation à une consultation de quelque nature que ce soit, cela appartient à la liberté de chacun. Ceci dit je considère que c’est une obligation personnelle que de participer pour exprimer par sa voix le sentiment que l’on éprouve à l’égard de telle ou telle position.
Animateur - Vous parlez manifestement de devoir, le devoir du citoyen, le devoir moral
4bis - La question que l’on peut aussi dire c’est combien de personnes dans le monde aimerait bien avoir cette possibilité d’exprimer son opinion face à un pouvoir quel qu’il soit.
Animateur - Un conseil pratique le micro il faut le placer sous le menton après il suit partout et on vous entend mieux. Il y a un mot qui me semble important, c’est le mot expression. A l’origine de la démocratie on ne parlait pas vote et d’expression du citoyen. La mécanisation le fait de mettre en place des votes des machines à voter on est arrivé à s’éloigner de cette expression. Aujourd’hui avez-vous l’impression que le vote correspond à l’expression du citoyen
5 - L’opinion précédemment exprimée me fait quelque peu sursauter. Je ne considère pas du tout qu’il soit obligatoire de voter quel que soit le sens de son vote pour être responsable. Pour moi le refus de voter est déjà à mon sens largement aussi fort que le vote en lui-même. Je crois que dans ce qu’on appelle une démocratie parlementaire, une caricature de démocratie parlementaire telle que l’on a aujourd’hui, je crois qu’il n’est pas utile pour moi d’aller voter. J’ai longtemps voter blanc et tout à fait partisan de son expression et de sa reconnaissance. Je n’en suis plus là aujourd’hui, je pense que les politiciens en place ont verrouillé le système ce qui fait qu’aujourd’hui l’expression quelle qu’elle soit est caricaturale et je pense qu’ils seraient prêts à reconnaître le vote blanc, si ça fait partie des possibilités du système. Mais je ne vois pas en quoi le fait de voter blanc et de refuser quelque chose par rapport à une caricature soit une avancée démocratique. Je crois que quand on voit que quelqu’un dans les sondages représente 15% de l’expression n’arrive pas, ne soit pas sur de pouvoir se présenter, sans être d’accord avec ses idées on ne peut quand même que s’interroger sur le système et sa caricature. Donc je ne vois pas en quoi le vote blanc peut faire avancer la démocratie qui n’est plus aujourd’hui qu’une caricature. Parce que personnellement je considère que c’est verrouillé de toute part qu’il n’est pas possible d’avancer des idées nouvelles et de les faire porter par qui que ce soit dans la mesure où les politiciens se financent eux-mêmes, ont bloqué le système et que je dirais les gens qui se réclament être en dehors su système ce n’est qu’illusion. Je ne vois pas quelqu’un assis sur une branche la couper pour faire avance les choses. Donc pour moi le vote blanc pourquoi pas mais c’est quand même, je crois qu’on n’en est plus là aujourd’hui c’est le système en lui-même qui doit être remis en cause me semble-t-il.
Animateur - Vous dites être attaché à la démocratie et ce n’est pas n’importe laquelle. Alors l’esprit démocratique, vous nous parlez d’un blocage du système démocratique, j’ai simplement envie de poser la question aussi pour faire avancer le débat, ne peut-on pas interpréter l’abstention comme un déni de la démocratie, auquel effectivement on peut y faire passer à cette abstention, il y a des personnes convaincues de la démocratie mais on peut aussi avant dire ce sont des gens qui délaissent la démocratie.
5bis - Je pense que c’est comme tout, on ne peut pas globaliser et donner une seule réponse, je crois qu’il y a une petite partie des gens qui ont fait le choix du refus de vote signifiant clairement aux politiciens qu’on n’avait pas envie d’entrer dans ce système caricatural. Ceci dit il est clair qu’une grande partie des gens qui ne votent pas, je ne les ai pas interrogés, je ne pense pas qu’on les ai interrogés, je crois que pour toutes sortes de raisons ils n’ont pas envie de s’investir, mais je crois que pour une bonne partie des gens il y a effectivement clairement un refus de vote par rapport à ce qui est pour moi une caricature.
6 - Pour le vote blanc j’ai envie de dire qu’il devrait être une étape intermédiaire, disons l’antichambre de notre démocratie. Je verrais bien des personnalités y entrer de telle façon que nous sommes dans citoyenneté contrôlée, dirigée. Si on va du coté de la Russie c’est une république contrôlée dirigée, mais par le choix de nos candidats tel qu’actuellement il n’est pas possible de faire un choix autre que parmi ceux qui existent. Alors il faut trouver une autre solution, moi j’aurais bien vu une personnalité comme Nicolas Hulot ou une personnalité concernant notre citoyenneté, la vraie, celle que nous vivons et j’ai l’impression que nous sommes dans un système bloqué et il faudrait pouvoir le débloquer.
Animateur - On parle beaucoup de blocage, je ne voudrais pas qu’on s’enferme dans cette idée de blocage parce que je pense quand même qu’on n’est pas dupe, globalement les Français ne sont pas dupes, ils sont suffisamment lucides pour comprendre et ressentir qu’il y a blocage même si on ne sait pas mettre des mots dessus. On parlait de blocage institutionnel, de blocage par rapport aux partis politiques on peut imaginer mais en tous je pense qu’il y a un sentiment assez fort là-dessus ce qui n’est pas forcément sans correspondre à ce pourcentage grandissant des personnes favorables à la reconnaissance des votes blancs comme étant éventuellement un outil capable de révéler ce blocage. Je voudrais qu’on s’attarde sur ce que cela changerait pour vous si le vote blanc était reconnu, est-ce que ce n’est pas ça qui fait peur ?
7 - Pour commencer on pourrait voir d’où vient à la révolution française, oui je vais revenir là à peu près. Donc la révolution française a mis en place cet outil de consultation du peuple que maintenant on appelle les élections. A ce moment là c’était le moment de la consultation un moment sacré, un moment où le citoyen devait exprimer sa volonté, dire moi je verrais bien à ce poste là untel ou untel. On pouvait noter sur un papier, on notait sur un papier libre le nom de la personne qu’on souhaitait voir en place. Petit à petit l’imprimerie arrivant, les moyens techniques se développant, on a formalisé les bulletins de vote donc avec des imprimés, c’est pour cela qu’après on devait se présenter avant et on ne pouvait plus voter pour son voisin. Continuant on arrive à 1840/1850 je ne sais plus trop 1848 ou 1846 je ne sais plus trop le gouvernement de l’époque a décidé de supprimer la reconnaissance du vote blanc, on ne pouvait plus voter blanc. Ce faisant me semble-t-il ce moment sacré qu’était la consultation du peuple est devenu ce qu’on peut appeler une mécanique élective. Donc un moment qui n’est plus sacré mais qui est là pour mettre des gens en place et à partir de ce moment ce qui était nommé la consultation du peuple s’est appelée élection puisque c’était devenu quelque chose pour élire et c’est juste la dérive qui vient de la suppression du vote blanc, ce n’est plus la consultation de la volonté réelle du peuple mais c’est une mécanique qui vise à élire et à mettre des gens en place. Donc ce phénomène me semble-t-il a annihilé, détruit complètement l’idée de la démocratie, de la république. Il y en a qui ne veulent pas untel ou untel qui s’est présenté mais ne peuvent le dire d’où les dérives qui en découlent et donc l’abstention, si je ne plus dire ce que je pense, ce que je veux en tant que citoyen, on n’écoute plus l’ensemble des citoyens on n’écoute plus qu’une partie de citoyens. Dans ce sens c’est une négation en tant que telle du devoir citoyen de manifester, d’exprimer son point de vue. Normalement me semble t il c’est pour viser le bien commun, le bien général, déterminer la volonté générale, donc le vote blanc, l’absence de vote blanc nie la république, nie la démocratie. Le simple fait qu’il n’existe pas empêche d’être réellement en démocratie ou en république. Après on peut m’opposer des arguments, donc le simple fait que ça n’existe pas je considère qu’on n’est pas en république, en démocratie puisque tout le monde ne peut pas s’exprimer et dire ce qu’il souhaite. Le problème qui se pose par la reconnaissance ou non du vote blanc, est le fait que de ne pas pouvoir voter blanc a fait dériver l'expression démocratique et qu’on vote désormais en grande partie par défaut (je préfère plutôt celui-là que celui-là, mais ce n’est pas vraiment celui que je souhaite). Donc en fait la direction de la société a dérivé naturellement de par l’ impossibilité de ne pouvoir dire "je ne veux pas que ça aille par là". Donc on est en pleine dérive et le simple fait de remettre le vote blanc en place ferait que naturellement je pense il y aurait une grande majorité de votes blancs qui risquerait, on voit les 40% voire plus de 40% d’abstention qui pourraient être assimilés. Alors après c’est un autre débat, on pourrait dire oui, ceux qui s’abstiennent pensent ça alors non ils pensent ça , ça n’est pas ceci ça n’est cela, ce ne sont que des interprétations.
Animateur - Mais dites-moi c’est encore plus vaste qu’on aurait pensé. cette reconnaissance du vote blanc qui pourrait paraître comme quelque chose d’anodin à en croire certains dirigeants ou en tout cas certains responsables qui serait quelque chose rapide à mettre en place mais qui finalement traîne, remettrait en cause le fondement même de la citoyenneté, puisque vous dites, votre opinion est de dire qu’il y a une dérive de la notion même de citoyenneté de l’expression démocratique ou en tout cas de l’esprit démocratique tel qu’il peut être entendu par la passivité du citoyen.
8 - Victor vient d’évoquer, de poser une question sommes-nous vraiment en démocratie. Tout à l’heure j’ai entendu un intervenant se réclamant de la vraie démocratie. J’aimerais qu’il nous dise ce qu’est pour lui la vraie démocratie. Comme je suppose il évoque un vote qualitatif, le vote des élites et non le vote des masses que d’aucuns considèrent comme presque inadapté. Je voudrais juste souligner une petite phrase, je suis content que la personne concernée par ma question se soit reconnue, il y a une phrase à la mode en ce moment c’est : « aimez la France ou quittez là ». Cette phrase est immonde. Et la phrase que nous disent les gens qui refusent le vote blanc, refusent de le prendre en compte c’est : « choisissez ou baissez les yeux » Moi je pense qu’il faut garder la tête haute et s’exprimer même par un morceau de papier.
Animateur - C’était d’ailleurs l’objet d’une réflexion reçue par internent, on a reçu beaucoup d’e-mails de personnes qui ne pouvaient être présentes. Mais effectivement la personne qui était malheureuse de ne pouvoir venir disait quelle injustice elle ressentait vis-à-vis de son incapacité à être reconnue comme quelqu’un qui s’exprime comme les autres.
9 - Je vais revenir sur ce que vous avez dit tout à l’heure sur le verrouillage. Je dirais qu’effectivement ce sont les partis politiques qui verrouillent le système d’autant plus qu’il y avait auparavant le scrutin de liste, c'est-à-dire vous votez pour une liste, point final vous n’avez pas d’autres choix. Moi je me rappelle à la libération il y avait le panachage, c’était intéressant, on avait le droit de prendre quelqu’un dans une liste et dans une autre parce qu’on tenait compte de la qualité des personnes et non plus de l’appartenance à un parti politique. Or maintenant je dirais comme on disait autrefois, hors de l’église point de salut, hors des partis point de salut. Donc là c’est un point qu’il faut envisager et il faut peut-être arriver à débloquer tout cela. Ce que vous avez dit sur le vote blanc, sur plutôt le verrouillage du système, on a là quelques exemples.
10 - Ce que montre la discussion qu’on vient d’avoir c’est que dès que l’on parle politique automatiquement des clivages importants apparaissent. Ce qui est intéressant ce serait de souligner, exactement le problème est qu’on reste dans le flou dans la mesure où tout le monde se dit démocrates. Le problème est qu’on ne met pas derrière les mêmes choses. Mais ce que je voulais juste souligner est qu’à l’arrière-plan de cette question, comme à l’arrière plan de toutes les questions politiques,il y a ce qu’on appelle ce qu’on appelle depuis très, très longtemps, depuis Platon, la question du régime. Quel régime politique, en terme on dit la constitution, quelle constitution est la nôtre. Alors on dit la démocratie est une constitution, il y a une ambiguïté là-dessus, qu’est-ce qu’on appelle, il y a des gens y compris des penseurs éminents qui ont parlé de démocratie pour désigner non pas des institutions politiques, donc ce qu’on appellerait au sens strict un régime, une constitution, mais une forme sociale, c'est-à-dire en fait que dans les sociétés démocratiques modernes en tous les cas, les conditions c'est-à-dire grosso modo les niveaux de vie tendent à s’homogénéiser. Mais d’abord la démocratie est un régime en sens institutionnel du terme avec une institution. Or ces institutions ont toujours été critiquées c’est vrai. Alors on dit la démocratie sous laquelle nous vivons est une fausse démocratie, c’est une caricature de démocratie, toute la question est de savoir ce qu’on entend et ce qu’on veut vraiment. Je pense que c’est vrai que le débat peut porter là-dessus.
Animateur - Merci, là on a vraiment un éclairage de fond, qu’est-ce que c’est la démocratie et par là même en s’attachant à cette question on pourrait savoir si reconnaître le vote blanc est une avancée pour la démocratie.
11 - En ce qui concerne l’abstention, moi je ne considère pas qu’il y ait une motivation à l’abstention uniquement parce que les causes sont tellement nombreuses qu’on ne peut pas déterminer pour quelle raison on s’abstient. Ça peut être la maladie, ça peut-être des gens qui disent moi je ne fais jamais de politique bien qu’ils en font sans le savoir, il y a des tas de raisons donc on ne peut pas trouver de motivation. Par contre pour le vote blanc on peut en trouver. Je trouve que l’avantage de prendre en compte le vote blanc serait de ramener à un pourcentage réel, de ramener à une réalité le pourcentage obtenu par les candidats. Cela ferait que ceux qui ont 12 ou 13% se retrouveraient peut-être à moins de 10%.
Animateur - On revient sur cette notion de clarification du paysage politique, ce que vous dites est que finalement l’abstention on en parle beaucoup même si véritablement on ne sait pas les motivations des abstentionnistes, alors que le vote blanc manifestement a un peu plus de sens on va dire, un peu plus clairement identifié et finalement on ne le met pas tellement en avant même si démocratiquement c’est plus juste.
12 - Rapidement puisque depuis que j’ai demandé la parole beaucoup de choses ont été dites. La démocratie pour moi ce me semblait être la recherche de l’expression de la volonté générale. La volonté générale c’est quoi ? C’est le citoyen qui pendant une période donnée exprime au travers de la vie de tous les jours un certain nombre d’aspirations et le jour venu de désigner le gouvernement en charge selon le régime d’exprimer, je veux dire de mettre en musique et de formaliser, mettre en application cette volonté générale, c’est avant ce jour venu l’observation des uns et des autres dans la vie citoyenne de ce qui est cette volonté générale. Alors pour prendre une petite métaphore, si être citoyen aujourd’hui c’est simplement se rendre aux urnes et donc désigner un chef, il existait des tas d’autres régimes du temps des grottes et même après, c’était le combat des chefs. En effet s’il s’agit simplement de dire qui va commander ce n’est pas forcément la peine de déplacer des millions de gens. A l’époque il y avait des présélections, les chefs qui candidataient pour être chef de la tribu avaient des tas de moyens de sélection divers et variés physiques etc et après deux se retrouvaient sur le ring et après finalement le gagnant était le chef de tous. En démocratie ce n’est pas ça, la démocratie, l’exercice de la citoyenneté c’est exactement l’inverse. Observer pendant l’exercice du mandat qui dure sept ans cinq ou plus ou moins et à l’issue de ce mandat c’est abandonner cette liberté absolue et donc symbolique de citoyen pour exercer un acte purement administratif. C’est complètement différent et c’est ce qui fait d’ailleurs, ce qui révèle la puissance du vote blanc c’est ça. S’il s’agit numériquement d’élire des chefs en effet on peut tout à fait confondre abstention et vote blanc puisque pour élire par arithmétique il suffit de compter parmi les candidats celui qui a obtenu le plus de voix. Par contre si on intègre cette notion un peu subtile, c’est vrai, difficile à se représenter, j’ai mis très longtemps d’ailleurs à formaliser une idée, est-ce vraiment l’introspection de chacun à observer ce qu’est la volonté générale, alors là la différenciation entre le vote blanc et l’abstention prend toute sa puissance. Le vote blanc c’est précisément dire, écoutez moi j’ai observé ce qui se passait pendant l’exercice du mandat des élites et je ne suis pas du tout d’accord pour que l’un ou l’autre parmi ceux que vous me présentez représente dans la période à venir la volonté générale que moi je pressens. Je vais enfoncer le cou en faisant observer que cette altération qui a pris naissance en 1848, après la suppression du vote blanc prend toute sa dimension avec justement ce que j’appelle la démocratie du sondage. Le fait qu’il n’y ait plus cette subtile observation qui prend tout son sens par l’expression du vote blanc le jour des élections ça réduit l’observation que chaque citoyen doit faire de ce qu’il observe autour de lui parmi ces concitoyens à finalement ce qu’on appelle la volonté générale à l’observation du résultat des sondages, très confortable le jour des élections, on appelle ça la campagne, c’est très en effet un mode dégradé de démocratie pour préparer des gens à se décider à élire quelqu’un entre les gens qu’on impose. Je terminerai juste en disant aujourd’hui de mon point de vue si j’émets l’hypothèse qu’au second tour on aura Sakorzy ou Royal, ceux qui se seront réellement exprimés sur qui doit représenter la population française la volonté générale et bien ce seront ceux qui membre de l’UMP auront voté pour Sakorzy et ceux du parti socialiste qui auront voté pou Ségolène et éventuellement une troisième catégorie de gens qui par hasard se retrouverait parmi l’un des deux sans être affilié à un parti mais se dirait, tiens en effet ce programme me convient bien et c’est tout, tous les autres ne sont pas entendus.
Animateur - On touche à une notion particulièrement importante en démocratie c’est la notion de "dés-élections" (dés-élection, procédure inverse de l'élection). On a aujourd’hui mis l’Accent sur l’élection on ayant balayé l’expression, le coté expressif de la démocratie et c’est vrai qu’à l’élection est associée forcément la désélection, le fait de désélire quelqu’un. Autant on peut élire un roi on ne peut pas le désélire, donc le caractère démocratique est principalement fondé sur le fait de pouvoir désélire quelqu’un. Donc c’est important de parler de cette capacité à désélire et sommes nous aujourd’hui dans ce cas aujourd’hui en France.
13 - Moi je voulais faire une intervention pour reprendre ce qui a été dit dans les deux dernières interventions sur qu’est-ce que la démocratie aujourd’hui en France. Etymologiquement la démocratie c’est le pouvoir au peuple donc la question est de savoir si aujourd’hui en France le peuple a réellement le pouvoir. Dans une certaine mesure oui, et dans une certaine mesure la démocratie est probablement un petit peu en perdition. Donc moi ce que je pense personnellement c’est qu’on est probablement aujourd’hui dans un régime aristocratique, ce qui veut dire le pouvoir au meilleur, là en effet on parle d’une certaine élite quel quelle soit qui me semble – t- il a probablement confisqué le pouvoir aujourd’hui et donc c’est justement là où l’on parle de marketing politique de savoir faire qu’ils ont su entretenir. On a affaire en effet à un régime qui garde le pouvoir et l’a confisqué. C’est là que le vote blanc reconnu paraît un instrument intéressant pour revenir justement à une notion de pouvoir au peuple. Là je vais parler d’ouverture d’offre politique pour parler de marketing politique. Aujourd’hui pour les présidentielles par exemple on va avoir affaire à un certain nombre d’offres limitées, il y a peut-être des candidats, peut-être tous qui ne vont pas correspondre au choix, aux attente ou aux opinions de tel ou tel citoyen. C’est où clairement le vote blanc reconnu est un instrument d’ouverture qui va permettre au citoyen de s’exprimer. Aujourd’hui il n’y a pas d’instrument en France qui existe et qui va justement apporter ce moyen d’expression.
Animateur - Je vais donner la parole à ceux qui n’ont pas encore parlé. Mais je voudrais rebondir sur cette idée que finalement aujourd’hui ce qui manque c’est l’offre politique. Après chacun est libre de donner son opinion là-dessus on ressent tous à priori que ce soit par l’abstention ou le vote blanc qui grandit une sorte de misère de l’offre politique. Et c’est peut-être ça qui fait peur, c’est peut-être après la reconnaissance du vote blanc qui fait peur finalement, cette sorte de vide auquel on a été habitués.
14 - Je voulais souligner une chose, aujourd’hui je pense et la différence entre le vote local et le vote à l’échelle nationale. C’est vrai que la notion de vide est importante mais autant je conçois l’expression du vote blanc à l’échelle locale où on a une réelle expression de démocratie. A l’échelle locale quand le nombre, la population, n’est pas trop importante c’est facile d’insérer cela ; Autant à l’échelle nationale on est dans une démocratie représentative, on ne peut pas tous être responsables, on est dans un choix de qui va nous représenter dans nos choix. Et là le vote blanc pour moi appelle plus d’interrogation. Au second tour à la présidentielle l’expression d’un vote blanc me pose des questions pour moi personnellement. Qu’est-ce qu’aurait été la présidentielle de 2002 avec un vote blanc. Il ne faut pas oublier qu’il y a eu des gens comme Hitler, des gens comme Pétain qui ont été élus et aujourd’hui un système dans lequel on canalise le choix est aussi des fois un garde-fou.
Animateur - Notion de garde-fou on entre à nouveau dans cette notion de sécurité, de vide. On a encore toujours cette notion de vide, de peur d’aller au-delà des choses qui sont habituellement dites, possibles de faire. J’ai l’impression, en tant qu’animateur je ressens peut-être un peu plus lé débat mais j’ai l’impression qu’on tourne autour du pot. Alors soit le vote blanc est une avancée pour la démocratie soit il ne l’est pas, ou alors il y a divers degrés de démocratie et ça s’applique à un degré et pas à un autre et du coup ce n’est plus au sein même de l’essence démocratique. Mais après finalement qu’est-ce que ça implique. Je me fâche un peu mais j’ai envie que ça entre.
15 - C’est toujours amusant de vouloir parler de questions constitutionnelles en voulant éternellement définir ce qu’est la démocratie. On voit bien que c’est très compliqué de définir la démocratie, des philosophes se sont empoignés méchamment pour le définir. Pour nous je pense que c’est le meilleur moyen de tourner autour du pot, de ne pas dire les choses. Quand on parle du vote blanc on ne parle pas forcément de démocratie, la démocratie en plus ça relève pour une grande part d’une certaine forme d’idéal et on sait bien qu’entre l’idéal et sa réalisation il y a souvent une grande différence. Mais peu importe, le vote blanc en tant tel à mon sens n’est qu’un outil. Quand on utilise un outil on ne se pose pas forcément de grandes questions métaphysiques sur pourquoi j’utilise un outil. Donc essayons de rester un peu plus pragmatique pour le coup et de voir quelles seraient les conséquences réelles de la reconnaissance du vote blanc. Alors je fais reprendre une intervention, puisque un intervenant disait que les hommes politiques ne voyaient pas forcément d’inconvénient à reconnaître le vote blanc. Alors c’est complètement faux. Il y a eu sous la cinquième république une cinquantaine de propositions de loi pour la reconnaissance du vote blanc qui sont toutes tombées dans le trou noir de la navette entre l’assemblée nationale et le sénat, soit à l’aller soit au retour. Il y a une espèce de trou noir où les lois tombent surtout celles qu’on ne veut pas voir appliquer. Et ça, ça veut dire une chose important c’est qu’il y a volonté manifeste de ne pas avoir un outil de plus. Alors c’est quand même amusant ? Moi si j’ai une tache à faire et qu’on me propose plein d’outils, pourquoi je refuserai un outil. C’est amusant cette idée de refuser un outil. Alors est-ce que cet outil va, je ne sais pas, est-ce que le fait que je ne sache pas m’en servir va montrer à quel point je suis mauvais. Il y a quelque chose d’intéressant dans le fait de refuser simplement un outil, je trouve ça tout à fait intéressant, c’est presque psychologique. Dans un certain nombre de démocratie le vote blanc est reconnu, il fait 3%, bon il n’y a pas de problème en soi, par contre ce qui est très clair, il fait 3% donc ça signifie que si on a voté pour A B C ou D et bien ça veut vraiment dire qu’on voulait A B C ou D et tous ceux qui n’en voulaient pas et bien ça fait 3%. Ce b’est quand même pas beaucoup, ça veut donc dire que A B C ou D deviennent d’un coup infiniment légitime. Moi j’ai l’impression qu’en France si on n’en veut pas c’est clairement parce que nos politiques ont peur d’une explosion du vote blanc et ça c’est dramatique parce qu’avoir peur du vote blanc, ça veut dire je suis en place et vaille que vaille quoi que vous fassiez, quoi que vous vouliez, je reste, c’est qui est quand même, alors même si la démocratie doit être fondée sur l’idéal, on peut dire sans définir la démocratie que cette volonté là est un déni de démocratie.
Animateur - Pour entrer un peu plus dans le sujet, qu’est-ce qui vous fait peur, et au contraire qu’est-ce qui vous enthousiasme à faire en sorte que le vote blanc soit reconnu, qu’est-ce que vous y voyez en terme de suite, c’est aussi la question d’aujourd’hui quelle suite, quel autre outil voulez-vous y adjoindre
16 - Oui Boris a à peu près résumé ce que je voulais dire, simplement c’est que, est-ce que ce ne serait pas outil dont le but serait de ne pas l’utiliser, on l’a à notre disposition mais si tout se passe bien on ne s’en sert pas on a choisi autre chose. Et donc à ce moment là est-ce que son but ne serait pas de permettre à d’autres personnes de se proposer en politique ce qui est très difficile actuellement pour les petits partis, parce que des bâtons dans les roues sont mis par d’autres déjà en place. Ça pose aussi la question de savoir si ça doit être un métier à plein organisé comme ça l’est pas des grands partis tout ce qu’on voit actuellement et est-ce que ça ne pourrait pas être une activité où tous les gens pourraient s’investir sans nécessairement y passer tout leur temps. Chacun peut apporter quelque chose sans nécessairement être dans un job à plein temps.
Animateur - Vous soulignez le caractère néfaste de ceux qui ont été trop longtemps au pouvoir...
16bis - C’est juste pour dire que ce n’est pas parce qu’on est entré en politique et qu’on en fait et que ça se passe que ça doit durer toute une vie et qu’on doit être élu réélu, il faut qu’on laisse son poste à un autre et peut-être qu’il faut que ça tourne avec des cycles beaucoup plus courts.
17 - Je dirais que l’intervention juste avant moi m’amène vraiment dans ce que je voulais dire. Justement le fait du professionnalisme, il semblerait aujourd’hui, on le sent comme ça parce que les personnes qui nous représentent comme chef d’état ont fait une carrière en fait uniquement vouée à la fonction exécutive ou législative. Et moi ce qui me questionne beaucoup c’est justement que quand on parle du vote blanc on atteint un peu à cet emploi, à ce métier. Donc en même temps c’est les gens de ce métier qui décideront par la voix des citoyens, mais ils sont déjà institués comme professionnels si oui ou non ils vont pouvoir remettre en question leur profession quelque part, même si ça n’est pas dans les faits, je pense à un système étatique, il y aura toujours des professionnels. Moi ce que vois c’est le blocage que ça pose déjà je dirais intimement à un homme politique dont le métier est d’être politique plus que chef d’état ou autre et de dire "eh bien oui peut-être que le citoyen pourrait dire l’ensemble des professionnels du moment ne valent pas un clou, ne valent pas tripette donc ils n’ont plus de boulot", ou alors il retrouve leur métier d’avant parce que ce sont des personnes qui souvent ont eu un métier avant. Moi je pose déjà la question de savoir si c’est possible dans le système actuel à part par voix référendaire, mais il faut quand même qu’un homme politique propose la voix référendaire mis à part une volonté qui dépasse l’homme politique. Ce discours entre sénat et assemblée je ne vois pas comment on peut régler cette question et comment elle aurait la moindre petite raison d’être choisie. C’est une première chose et ça pose vraiment la question de ce qu tu disais, y- a t- il vraiment un métier d’homme politique, un métier de chef d’état, est-ce que ce sont des métiers, est-ce dedans on peut mettre ce que je dirais, moi ce que je vois c’est les médias. Quand un journalisme interroge un homme politique il lui demande de se prononcer sur tel ou tel sujet d’ordre général. En général les gens préfèrent ne pas trop exprimer leur intention à l’heure actuelle surtout préalablement à des élections de peur de choquer une grande partie de l’électorat et donc de se retrouver à la rue. Donc il ne vont jamais évoquer un quelconque ressentiment pour une position ou une autre d’autant plus que si ce sont des professionnels, d’autant plus s’ils attendant de ça leur gagne pain de demain, le fait de combler leur ego, on n’en sait rien, est-ce qu’ils comblent leur ego ? se pose la question de savoir qu’est-ce la profession d’homme politique puisqu’en France en plus c’est bien établi, il y a des écoles plus ou moins qui prédestinent, je pense à L’ENA même si tout le monde de vient pas de l’ENA. Se pose aussi la question de ceux qui sont engagés dans autre chose et qui viennent d’ailleurs comme on peut le voir et qui risquent la prison à la veille d’une élection pour un choix profond, ils sont convaincus de quelque chose, ils l’ont affirmé. Je dirais qu’il y a quelque chose qui s’est positionné à travers ce candidat là, c’est de savoir, lui justement lui ne se positionne justement pas comme un professionnel de la politique avec un parti mais simplement un homme de conviction. Est-ce que les autres sont restés des hommes de conviction, puisqu’ils le sont sûrement au départ après on est dans une machine de parti qui est une nécessité. Voilà etc, moi je me pose la question à travers la notion de vote blanc du professionnalisme dans le domaine politique et dans le domaine de la direction d’un état d’un groupe de gens.
Animateur - Cette question de la professionnalisation de la vie politique est éminemment centrale dans ce débat. Évidemment qu’en parlant de démocratie ou d’aristocratie qui est le pouvoir au meilleur comme il a été rappelé on peut réfléchir sur la question du statut d’un élu ou d’un représentant, c’est peut-être ça qui ferait que les choses changeraient. Est-ce que la reconnaissance du vote blanc impliquerait des changements de statut des élus.
18 - J’ai un peu de mal à tenir tous les fils de tout ce qui vient d’être dit, il y aurait beaucoup de choses auxquelles répondre. Sur la question de la professionnalisation, dans la démocratie grecque à Athènes la politique n’était pas une profession, mais Périclès a institué le triobole pour permettre à ceux qui travaillent et qui ne pouvaient pas quitter leur travail pour aller à l’assemblée de pouvoir être rémunérés, chaque fois qu’ils allaient à l’assemblée, à l’équivalent d’une journée de travail. Pourquoi les professionnels de la politique sont-ils payés, en grande partie au départ en tout cas pour les protéger de toutes les corruptions, c’est pour ça que ça a été fait. C’est comme la question des partis politiques dont on a parlé tout à l’heure, on dit les partis confisquent, à d’autres égards on dit s’il n’y avait pas de partis qu’est-ce qu'il y aurait et c’est inquiétant aussi. Mais je crois que ce qui caractérise justement la démocratie, peut-être un petit caractère négatif, c’est que justement à la différence des autres régimes elle ne prétend pas posséder une vérité surnaturelle ou possédée par les uns ou les autres, mais que cette politique est l’objet d’une interrogation qu’on ne sait pas, on institue des procédures formelles des règles qui peuvent être plus ou moins bien appliquées, c’est évident on sait tous que ce n’est pas parfait. Mais justement la démocratie à la différence des autres régimes n’affirme pas qu’elle soit parfaite. Je crains que dans les débats politiques on soit conduit par la chaleur spontanée qu’on a à défendre sa position à affirmer en quelque sorte qu’on détiendrait une position parfaite de telle sorte qu’on aurait une société parfaite. Mais une société parfaite c’est une société totalitaire et par conséquent ça amène à essayer d’avoir en politique à la fois de la passion de la justice et en même la conscience que d’abord tous les hommes ne pourront être mis tous d’accord ou bien alors ils devront marcher au pas, même si on a de bonnes intentions, allez-y mais pas moi. Il y a une autre question importante, c’est la question de la représentation, c’est vrai que ce qui caractérise la démocratie moderne, aussi imparfaite soit-elle, c’est quand même une démocratie, on peut lui cracher dessus, sur plein de choses mais c’est quand même une démocratie. Si vous savez qu’il existe encore dans le monde et il a existé il n’y a pas si longtemps des régimes dans lesquels on n'avait pas la liberté qu’on a de parler et d’élire qui on veut et certaines de ces sociétés se prétendaient parfaites ou en tout cas orientées vers la perfection. Donc la question est la représentation et comme on l’a bien souligné tout à l’heure, la démocratie c’est la voix du peuple mais qui représente le peuple, qui parle au nom du peuple, qui est le peuple, ceux qui votent blanc, ceux qui ne votent pas blanc,les uns et les autres, c’est du baratin,le peuple de droite le peuple du gauche, tout ça sont des expressions trompeuses foncièrement trompeuses et il faut se méfier de ne pas être séduit par ça. Mais la représentation, donc les dirigeants que nous avons en démocratie ne prennent pas le pouvoir, ils sont élus et ils représentent dans des règles précises. Et qu’est-ce qu’ils doivent faire quand ils représentent, je me souviens d’un texte d’un député anglais qui remonte au 18° siècle qui disait qu’il était député mais ce n’est pas parce qu’il était député qu’il devait défendre à tout prix les intérêts de sa circonscription. Il a été élu pour débatte avec les autres députés pour réfléchir à ce qui est bon ou aux règles qui sont convenables pour l'ensemble du pays. Donc il peut très bien arrivé qu’un député soucieux de bien jouer son rôle, et bien vote pour quelque chose qui ne va pas immédiatement dans les intérêts matériels de sa circonscription. Je crois que c’est important de prendre conscience de ça.
Animateur - Deux notions, le député et on l’a peut-être oublié est un homme élu représentant du peuple, du peuple français, de la nation et non pas défendant les intérêts de sa circonscription . On l’a certainement oublié aujourd’hui. Entendons-nous bien, la reconnaissance et je vais essayer d’être plus clair, le fait de pouvoir mettre dans les suffrages exprimés, de comptabiliser dans les suffrages exprimés les votes blancs, est-il une avancé démocratique, est-ce que ça fait avancer l’esprit démocratique, est-ce qu’on se rapproche de l’idéal démocratique en faisant ça, d’accord. Si vous pensez que non vous l’exprimez, si vous pensez que oui vous l’exprimez également et après si vous pensez que oui mais que ce n’est pas suffisant et bien exprimez ce qui pour vous nécessiterait comme suite.
19 - Je crois qu’on peut observer si on retient les interventions ou presque toutes les interventions, c’est qu’elles ont un point commun, c’est que quelque chose ne tourne pas rond. C'est-à-dire que l’élection au fil du temps est devenue un leurre et que par extension on peut considérer que la démocratie l’est devenue également. Mais la question du jour est de savoir si la correction à apporter à cela passe par le vote blanc, ou disons autrement est-ce que le vote blanc peut corriger cette dérive. Et pour cela il faut examiner concrètement quelle serait la conséquence de la prise en compte du blanc. Il y a ici des gens qui sont favorables au vote blanc, mais j’ai regardé également sur Internet le site du parti blanc pour voir quelles sont ses motivations.
Animateur - pas de prosélytisme s'il vous plait.
19bis - Oui mais c’est difficile de parler du vote blanc sans parler du parti blanc, mais bon si vous ne voulez pas de prosélytisme, ok, alors examinons la proposition loi adoptée le 30 décembre 2003, non pas le texte adopté à l’Assemblée Nationale et qui est tombé dans ce qu’on appelle les textes caducs au Sénat, mais la proposition telle que présentée par les députes. Cette proposition consistait à considérer les votes blancs comme suffrages exprimés. Alors concrètement si on ne change rien d’autre et ce texte ne prévoyait rien d’autre, actuellement au premier tour pour être élu il faut 50% des suffrages exprimés. Si donc sur 100 votants si il y a dix blancs ou nuls soit 90 suffrages exprimés il faut 45 voix pour être élu. Si on comptait les votes blancs comme exprimés il faudrait 50 voix. Donc cela mettrait la barre un peu plus haute pour être élu ou accéder au second tour. Mais au second tour de toutes façons on retrouve la situation actuelle, c'est-à-dire c’est celui qui a au moins une voix de plus que les autres qui est élu. Donc vote blanc ou pas cela ne change strictement rien, sauf à dire il est moins bien élu. Reprenons l’exemple de 2002 si le vote blanc avait pris en compte Chirac aurait élu avec 75% des voix au lieu de 82 mais il aurait été élu quand même. Donc concrètement je ne vois vraiment pas ce que cela changerait. Par contre dire que l’élection actuellement ne représente pas la volonté du peuple, ça je suis tout à fait d’accord avec vous pour le dire, d’ailleurs dans ma première intervention j’ai fait remarqué que sur 100 adultes de plus de 18 ans, quelqu’un élu aujourd’hui l’est au maximum avec 20% S’il s’agit d’un référendum on va dire que ceux qui ont basculé dans un sens ou dans un autre représentent à peine 50 % de la population. D’autre part la démocratie lorsqu’elle semble bien assise semble provoquer l’abstention. je l’ai dit également tout à l’heure,la moyenne en Europe est 54% d’abstention sachant qu’il y a des pays comme la Belgique où le vote est obligatoire et où l’abstention est de 9%, donc c’est dire qu’il y a des pays où l’on dépasse largement ce chiffre. On doit se poser la question pour comprendre ce qui se passe. Une réponse apparaît en premier c’est dire les gens n’ont plus confiance en ce système et qu’ils s’en désintéressent. Vous évoquiez l’explosion éventuelle du vote blanc je crois simplement que s’il était pris en compte vous auriez des abstentionnistes qui se déplaceraient pour voter. Monsieur Fortin si j’ai bien compris disait je ne me déplace plus pour voter, c’est donc un abstentionniste qui ne se déplace pas. La seule différence avec un abstentionniste qui se déplace pour voter blanc, c’est que l’un fait un peu de marche à pied et l’autre pas.
Animateur - C’est au cœur même de la question d’aujourd’hui il me semble. Effectivement comment dire le fait de prendre en compte le vote blanc n’est peut-être pas suffisant. En tout cas c’est vrai qu’une personne est élue à 51% des voix, ou à 30% des voix c’est pareil pour vous. Le fait de faire en sorte que les votes blancs basculent dans les suffrages exprimés ne change pas grand-chose. Là du coup ça demande à changer les règles, c’est ce que vous dites, qu’est-ce que pour vous devra forcément changer.
19ter - Il ne faut pas être contre le vote blanc mais il faut penser que c’est largement insuffisant. Dans le système actuel qui est bloqué, quelqu’un qui sera élu avec un moindre score, sera élu de toutes façons, même si on pourra dire il est moins bien élu. Prenez le cas de Monsieur Juppé à Bordeaux, élu malgré seulement 20% des voix exprimées après 64% d’abstention, il n’empêche qu’il est maire et qu’il le restera dans le système actuel quoi qu’il arrive.
Animateur - Effectivement toute la question c’est que devenons-nous adjoindre à cette reconnaissance du vote blanc pour qu’il ait un réel impact sur l’expression populaire ?
20 - J’avais quand même envie de répondre depuis un certain temps par rapport à la démocratie. Je ne veux pas faire de théorie mais il me semble de simple bon sens que des courants de pensée quels qu’ils soient puissent s’exprimer, ça me semble être à la base de toute démocratie. En dehors de ça je ne vois pas trop. Certes il y a plein de choses à dire, tout à l’heure quelqu’un parlait de démocratie locale, je voulais en parler un peu aussi. Je crois qu’il n’est pas possible au niveau d’une démocratie locale, et on a eu un bon exemple à Caen, par rapport à voulez-vous un TVR, où 70% des gens ont répondu non et on a dit et bien vous l’aurez quand même. Je pense qu’on peut prendre tous les politiciens à tous les niveaux par rapport à leurs promesses et voir qu’entre ce qu’ils ont proposé et ce qu’ils ont réalisé, quelle est la différence. Donc,…… (Interpellation sans micro non audible) c’est votre point de vue, c’est le système qui est vicié, il n’est pas question de mettre en cause qui que ce soit personnellement, individuellement les gens ont leur qualité et leur défaut. Ceci dit ils sont tous dans un système de parti dont ils ont accepté les clauses et ils s’en servent pour leur finalité, c'est-à-dire en gros être à leur place et pourvoir continuer à faire leur petit business. Moi j’estime que dans la société civile, une entreprise qui ne réussit pas est déclarée en faillite et on change ses dirigeants. Je ne vois pas pourquoi on ne devrait pas faire comme ça dans la société politique. Alors j’ajouterai quand même on est à l’heure de l’information mondiale, du village mondial, et on sait ce qui se passe dans les pays d’à coté et quand j’entends monsieur dore bien oui etc mais par exemple la société suédoise démocratique qui a une certaine affinité avec celle-ci, les gens n’agissent pas de la même façon sinon ça ferait longtemps qu’on les aurait renvoyé chez eux. Je crois que Chirac qui s’est dit le grand pourfendeur de la fracture sociale, et de l’honnêteté hein rappelez-vous, tolérance zéro par rapport à toutes les faiblesses, avec tout les casseroles qu’il a aux fesses celui-là je pense qu’il devrait depuis longtemps avoir eu affaire à la justice, ce qu’on appelle justice. Je pense que la démocratie si on veut regarder les choses un petit peu sans esprit partisan, aujourd’hui on est dans une caricature de démocratie. Chacun ses exigences mais je crois qu’on ne peut pas continuer comme ça. Le vote blanc n’apportera rien, il peut apporter quelque chose à la marge mais globalement c’est le système politicien qui est à remettre en cause. Si on ne le remet pas en cause ben effectivement on est capable par de petits aménagements de continuer se rabibocher avec une société pseudo démocratique mais ceci dit on est aux antipodes d’une société démocratique. Je dirais bon, le faire croire est un leurre.
Animateur - Je vais essayer de vous reposer la question, je pense qu’on peut tous avoir un certain regard sur la société dans laquelle on vit, sur son fonctionnement démocratique, rien n’est parfait, on n’a pas encore atteint cet idéal démocratique, mais pour vous reconnaître le vote blanc est-ce une avancé démocratique et faut-il y adjoindre quelque chose d’autre ?
21 - Moi je vais peut-être être optimiste mais je pense le vote blanc est une avancée positive. Déjà positive parce que la personne qui va aller voter blanc, elle fait un acte citoyen qui ne sera pas mélangé avec les abstentionnistes dont on sait parfaitement que toutes les raisons possibles et imaginables rentrent dans ce lot là. Donc elle fera un acte volontaire, que j’appellerai un acte mature, elle ira dire qu’elle vote blanc qu’elle ne se reconnaît pas dans les candidats proposés. L’autre côté positif est que les candidats qui resteront en lice ne pourront plus s’arroger comme on l’a vu aux dernières élections. Je pense que ça évitera de faire des gens frustrés ou des gens humiliés, ils ne pourront plus s’arroger le droit de dire qu’ils ont été élus avec un pourcentage qui ne correspond pas du tout à ce qui s’est passé puisqu’on sait très bien que dans ce lot de pourcentage rentre les gens qui ont voté contre autre chose, ils ne pourront plus. Donc pour moi c’est déjà des cotés totalement positifs. L’autre coté je me dis bien sur, la démocratie, on est dans un régime de politiciens qui ne visent peut-être que leurs places et ,mais je me dis que ça les fera réfléchir et ce n’est pas en disant c’est comme ça il n’y a rien à faire qu’on fera avancer les choses, c’est en se battant et en montrant peut-être par des gestes simples comme celui-là, mais montrer qu’une partie de la population ne se reconnaît pas, ne veut pas être manipulée dans des sondages et des résultats et affirme sa position . Et peut-être que ça, alors je suis encore plus optimiste, peut-être que ça fera réfléchir les politiciens sur leurs manières de se représenter en tant que candidats, peut-être.
Animateur - Vous insistez sur une notion importante à mon avis, ça peut permettre de redorer le blason de l’homme politique qu’on assimile trop souvent peut-être à juste titre pour de bonnes raisons , mais à des politiciens qui veulent des choses personnelles à mettre dans leurs élections. Donc effectivement permettre de distinguer les politiciens des hommes politique qui auraient un certain honneur serait le coté positif de cet outil.
22 - Comme la personne précédente, moi je suis plutôt optimiste en ce qui concerne le vote blanc, mais j’ai envie d’aller un peu plus loin. Le fond de ma pensée est que la prise en compte du vote blanc pour le vote blanc, c’est nul, d’où la formulation de ma question faut-il et pour quelles suites prendre en compte le vote blanc. Lorsque l’on vote blanc on pose une question, et chacun sait que lorsqu’on rentre dans le bureau d’un patron avec une question on l’emmerde. Lorsqu’on rentre dans le bureau du patron, il y a des patrons ici, ils sont fous de joie, lorsqu’on rentre dans le bureau du même patron avec une question et une partie de la réponse voire la réponse complète on l’intéresse. Donc la notion de suite est là, c’est pour ça qu’en proposant ce terme et en étant là aujourd’hui, et Marc disait tout à l’heure qu’on tournait autour du pot, ce serait bien de se recentrer un peu, qu’est-ce qu’on pourrait envisager pour l’après reconnaissance du vote blanc. Imaginons un instant que ça y est, c’est reconnu, c’est pris en compte mais c’est pris en compte pourquoi pour faire quoi derrière. Alors en début de débat j’évoquais la mise en place d’un système qui permettrait de repousser l’élection à une date ultérieure, de mettre en place pendant ce temps là de vacance du pouvoir, réclamer la révision des programmes proposés. Ce que j’aimerais, visiblement on a dans l’auditoire et c’est tout à fait normal et souhaitable une parti des gens qui croit au vote blanc, et une partie qui n’y croit pas. Ce qui m’intéresserait d’entendre dans la bouche de ceux qui y croient c’est que proposer pour l’après vote blanc, et puis aussi parce que c’est important, que ceux qui n’y croient pas nous disent en quoi les propositions sont tout bonnement inconcevables.
Animateur - Alors pour essayer de me faire avocat du diable, je dirai que c’est toujours intéressant de toujours demander aux citoyens d’apporter des solutions. Non contents, aujourd’hui, les politiciens, de ne pas permettre cette reconnaissance, il faut encore leur donner d’autres choses à manger pour qu’ils puissent admettre que c’est utile. Est-ce qu’il faudrait en rajouter une couche ? est-ce que c’est au citoyen de tout faire ? Est-ce qu’on est obligé de faire cette démarche là ?
23 - Je voudrais remettre en perspective ce qui a été dit, on a parlé de beaucoup de choses sur les cinq ou six dernières interventions, je vais commencer la mienne sur ce qui a été dit juste à ma droite, est-ce que la politique est un métier aujourd’hui. Alors c’est aussi pour moi l’occasion de saluer le travail de cette association, la nouvelle Arcadie puisque l’équipe fondatrice a eu cette vision en créant l’association qui était la vision suivante, la politique ne devrait pas être un métier. Quand le pouvoir quel qu’il soit politique ou médiatique annonce le contraire et bien il y a des citoyens en France qui clairement réagissent par rapport à ça et considèrent que ça ne devrait pas être un métier, c’est le premier point. Le point suivant c’est les droits et devoirs du citoyens. Pour reprendre la déclaration, chaque citoyen naît libre et égaux en droit mais il y a aussi des devoirs, et le devoir c’est peut-être aussi d’aller voter. Par rapport à ça on parlait de crise de représentativité en tous de représentativité, c’est le régime dans lequel on vit, la question est de savoir si les citoyens aujourd’hui sont en quelque sorte déresponsabilisés par rapport à on va dire ce qui se passe au niveau du gouvernement, au niveau de la vie politique en général et ça c’est un peu mon analyse on va dire. Je pense qu’aujourd’hui le citoyen et notamment le citoyen qui s’abstient qui ne va pas faire le geste d’aller voter a perdu cette conscience de société qui le relie, qui devrait le relier à ce qu’on peut appeler la démocratie. Si aujourd’hui le régime, on est bel et bien dans un régime démocratique mais probablement malade, c’est parce que le citoyen a perdu ce lien avec justement ce qui fait la politique au sens organisation de la cité. Alors on a en venir à la question de monsieur, moi je pense que le vote blanc reconnu en soi est un incitateur pour justement donner un instrument, un outil, une arme dissuasive comme ça a été évoqué tout à l’heure au citoyen, mais ce n’est pas non plus le couteau suisse, en soi ce n’est pas l’outil ultime, c’est un outil parmi d’autres. La question est de savoir comment restaurer la conscience de société pour chaque citoyen. Pour moi le premier point est l’éducation c’est absolument prioritaire, et aujourd’hui il me semble qu’il y a un peu plus d’éducation civique à l’école, en revanche je n’ai aucun certitude de ça, mais je ne suis pas professeur peut-être que quelqu’un pourra réponde et deuxièmement en effet on peut aussi se demander en terme d’outil au-delà du vote blanc, quelqu’un a évoqué tout à l’(heure l’histoire de pertinence du vote blanc selon l’élection, est ce qu’il faut que ce soit au deuxième tour etc., ça on est déjà dans une logique de modalité. Moi je m’intéresse au premier principe du vote blanc reconnu est-ce un outil efficace pour retrouver tout ce qu’on a dit, je pense que oui, en terme d’autres outils on peut éventuellement parler du vote obligatoire, c’est une contrainte mais ça peut-être aussi une solution, il y a débat là-dessus.
Animateur - Le vote obligatoire en France ce serait quand même peut-être un comble, dans le pays des droits et des devoirs de l’homme
24 - Une pensée m’est venue pendant le débat, quand on fait des sondages, ce n’est pas une élection un sondage, mais parmi les possibilités de réponse il est prévu une case pour ceux qui ne se prononcent pas. Alors quelqu’un qui vote blanc ça peut être quelqu’un qui souhaite pourvoir choisir mais qui n’a pas assez d’informations ou de convictions ou de certitudes sur les engagements des personnes qui sont sensées le représenter. Je pense qu’il y a une signification, une valeur de prendre ce point de vue en compte, c’est même un progrès qualitatif en ce qui concerne la connaissance, l’expérience de la démocratie de distinguer avec les nuances voulues la signification des différents votes qui ont été recueillis.
25 - Ce qui m’amuse dans cette histoire du vote blanc c’est que j’ai l’impression qu’on est comme ces deux marseillais qui jouent à la pétanque et qui passent trois heures à regarder qui a le point. Il y a un troisième qui arrive avec un mètre et qui dit ça y est c’est bon il n’y a pas besoin d’y passer trois heures. Tout ça pour dire que, j’entends il y a un blocage, j’entends même ils sont tous pourris. Peut-être, mais peut-être pas, il y a un blocage mais peut-être il n’y a pas de blocage. Tout ça pour dire on ne sait pas on n’a pas mesuré s’il y avait un blocage. On se doute mais en homme sage il faut dé finir et pourvoir dire s’il y a un blocage de la vie politique. Encore une fois dans d’autres grandes démocraties occidentales on voit clairement à chaque élection qu’il n’y a pas de blocage, le vote blanc faisant entre 3 et 5% régulièrement, mais il est là quand même, un vote blanc qui monte d’ailleurs. En Suède par exemple lorsque le vote blanc augmente de manière trop importante, on voit bien que ça finit par poser question aux hommes politiques. Ils se rendent compte de facto et pas en manipulant des 49 ou 51 % et en créant du complexe pour finalement, ils sont quasiment illusionnistes en France, on manipule un tas de choses et finalement on ne sait plus très bien de quoi on parle. Nous calculons, observons, y a-t-il un blocage oui ou non, les hommes politique sont-ils légitimes oui ou non et ça je pense qu’on a suffisamment de moyen de calcul pour le savoir dans un vote, on est quand même à l’heure de l’Internet on a des ordinateurs qui font des milliards d’opération et on est infoutus d’additionner 20 millions de voix, c’est une plaisanterie. Essayons d’être pragmatique, essayons de voir vraiment de calculer, d’arrêter de spéculer sur tout un tas de choses, sur la représentation sur le fait qu’ils ne sont pas légitimes etc, mesurons, faisons le une fois pour toute. C’est le premier point. Deuxième point et je vais faire très rapide parce que c’est la troisième fois que je parle, d’autres outils. Un outil à mon avis pour démarkéniser l’élection politique. En ce sens il faudrait obliger de manière très simple, chacun des candidats à s’exprimer avec des temps évidemment mais des moyens de communication identiques et je dirais une pré campagne identique. Deuxième point il faudrait une réforme forte du financement des partis politiques. On a fait une réforme je crois en 1995 pour abolir le fait que les partis politiques puissent recevoir de l’argent privé, c’est une vaste fumisterie et ça a permis aux partis existants déjà et qui ont largement reçu de l’argent privé avant, de bloquer tous ceux qui ne sont pas encore là et qui n’ont plus les moyens par cette loi d’accéder à une certaine forme de reconnaissance, de financement etc. Ça c’est un drame, sous couvert de transparence et on a expliqué aux Français qu’il ne fallait plus de choses occultes dans la vie politique, et ben là c’est sur il n’y a plus de choses occultes, mais tout ce qu’on s’est mis dans la poche avant cette loi on le garde et on empêche les autres de faire ce qu’on a fait avant. Je pense qu’il faudrait revoir sérieusement cette façon d’acquérir du financement. [Fin de cette intervention non enregistrée, changement de cassette]
Animateur - Je n’ai pas encore vu de personnes qui s’insurge sur le fait que le vote blanc est une contre avancée démocratique ou une régression démocratique (interpellation de la salle sans micro donc inaudible) je vais revenir vers vous en vous donnant le micro sinon ce ne sera pas enregistré pour le compte rendu. Quelques outils ont été abordés, la question du vote obligatoire, la question du financement des partis politiques. On peut revoir ce financement, pourquoi ne pas imaginer que les votes blancs financent autre chose que les partis, parce que à l’heure actuelle c’est un peu le cas, imaginez que le vote blanc permette une plus grande éducation à la citoyenneté, une information équitable simplement pour comprendre, aux législatives chaque voix correspond à 1, 21 euros moins l’amende concernant la parité. Donc les législatives sont le moyen de financement des partis et effectivement en ce sens les votes blancs financent également les partis.
26 - Pour revenir sur l’outil vote blanc, je voulais me positionner dans cette idée là. Effectivement pour moi la reconnaissance du vote blanc doit être un indicateur, un peu comme sur une voiture on a un voyant rouge et plus on se rapproche du bas coté plus le voyant est rouge. En l’occurrence le voyant rouge ce serait le bulletin blanc, et plus il y a de bulletins blancs plus on s’éloigne de la route, qui pourrait être la volonté générale, et donc l’outil bulletin blanc est essentiel à mon avis pour l’expression de la volonté générale. Concernant l’intervention qui disait peut-être les bulletins blancs pourraient être reconnus seulement dans les élections locales, c'est-à-dire on entend tout le monde parler d’élection, on sent bien déjà cette mécanique élective suite à la suppression du vote blanc. On est tous habitués à dire c’est un truc qui va élire, ce n’est pas un moment qui exprime la volonté générale c’est une mécanique qui désigne. On parle tout le temps d’élection, c’est dommageable, même dans nos esprits on utilise tout le temps élire on s’auto influence on va dire. Donc les consultations, utiliser les votes blancs uniquement sur les consultations locales et non plus nationales, non je pense pas, avoir ce discours là tient peut-être d’une peur qu’on peut constater qu’on on regarde, qu’on imagine que le vote blanc en France risquerait de monter beaucoup c’est ce que j’ai eu l’impression d’entendre. Donc s’il y a beaucoup de votes blancs ça va gêner l’activité de la cité, de la société dans son organisation, dans son administration, dans tout, donc si on n’arrive plus à avoir un chef ou quelqu’un qui s’occupe du gouvernement c’est très dommageable pour tout le monde. C’est un peu dans ce sens là qu’on dit le vote blanc nous fait peur. Ce que je pense personnellement c’est que si le vote blanc était reconnu et là on entre dans l’idée qu’on reconnaît le vote blanc, qu’est-ce qui va se passer. A priori il pourrait avoir un moment de flottement dans les activités du pays dans le sens où s’il y a un majorité de vote blanc on ne peut plus élire quelqu’un. et là je m’inscris en faux par rapport à ce que vous disiez, si quelqu’un est élu avec 33% de voix alors qu’il y a 60% de votes blancs il ne devrait pas être élu, on lui dit il faut revoir ton programme. Oui, on peut rester, laissez-moi terminer mon propos, on peut rester dans le cas où on a 60% de votes blancs 33 pour l’un et pas beaucoup pour l’autre, on peut rester dans la dynamique et dans l’organisation précédant l’élection jusqu’à la nouvelle élection qui pourrait satisfaire plus les citoyens du pays. Dans ce cadre là pour arriver à savoir quelle est réellement la volonté du pays, la volonté générale il y a à mon sens quelque chose à faire, ce serait l’organisation nationale d’un grand débat, de réinteressement des citoyens que nous devrions être, à la chose publique à la chose politique et en ce sens généraliser les cafés citoyen sur tout le territoire, pour faire plaisir au président de la nouvelle Arcadie de Caen, à savoir si effectivement pour pallier à cette recrudescence du vote blanc, un débat national sur quelle voie prendre. C’est un peu comme dans un bateau il y a les marins qui s’occupent du moteur et pourtant il faut bien donner un cap. Donner le cap n’est pas forcément du domaine du technicien. La on se rapproche des propos sur le métier politique, est-ce un métier, non c’est un acte de services, on est au service de ses concitoyens, donc le métier de l’homme politique ne devrait plus être des mecs qui restent 30 ans en politique, on peut s’intéresser 30 ans à la politique mais pas être en fonction 30 ans.
Animateur - Effectivement juste un petit rappel c’est vrai que si on veut se remémorer le sens du mot ministre, ça vient du latin ministere, c’est ca ministerium qui veut dire service. En l’occurrence le ministre est un serviteur, serviteur du peuple, c’est en tout cas le sens premier du terme. Effectivement vous parlez du besoin de débat et de toute façon on s’en rend bien compte aujourd’hui, de débat on en a terriblement besoin, à voir le développement des cafés citoyens on ressent vraiment le besoin s’exprimer au-delà du vote au delà de l’expression élective. On a aussi aborder et je pense dés le début à partir de quel pourcentage l’élection serait revisitée en tout cas rendue caduque, que pensez-vous de ça, doit on obligatoirement,parce que voilà si vous êtes pour la reconnaissance du vote blanc ça veut dire que des choses qui impliquent, on pourrait tenir 80% de votes blancs qu’est-ce vous pensez de tout ça.
27 - Le problème de la représentativité est qu’on a beau invoquer la volonté générale et dire ce que je dis représente la volonté générale on est 50 ou 100 ou 1000 à penser que la volonté générale pense quelque chose d’autre, par suite on ne sera pas homogène, on ne sera pas d’accord. La question qui me semble extrêmement grave dans la visée de l’homogénéité c’est qu’on croit sous prétexte qu’on dit on a une avancée démocratique on va arriver au Paradis, on va être tous d’accord, et ben non on ne peut pas être tous d’accord. Justement la démocratie a été inventée pour tenir compte de ça. Par suite parler d’une avancée démocratique sous prétexte qu’on reconnaîtrait le vote blanc, comme on a montré que ça existe dans d’autres démocraties, ça ne va pas améliorer la démocratie. Peut-être que ponctuellement ça peut améliorer ou éclaircir certaines choses chez nous, ça c’est possible, mais que ça puisse être générateur d’un mouvement révolutionnaire ou je ne sais quoi qui aboutirait à créer enfin u ne société parfaite ou une démocratie parfaite, bon moi je me méfie de ça. C’est pour ca que je pense que parler d’avancée ou même d’idéal en disant qu’on va vers l’idéal constamment n’est-ce pas, c’est quelque chose d’erroné qui en même temps nous empêche de reconnaître que même si cette société est imparfaite on est quand même mieux ici qui si on vivait en Union Soviétique ou dans la Chine de Mao ou sous l’Allemagne d’Hitler. Il existe aussi d’autres pays où il ne serait pas bon que cela vive. Ce qui ne veut pas dire parce que ça caractérise la démocratie aussi justement, on parlait de crise tout à l’heure mais ce qui caractérise la démocratie c’est que institutionnellement la démocratie est en crise justement parce que personne ne détient la vérité absolue ni une légitimité absolue, on ne détient la légitimité que de manière complexe et dans certaines règles. Par suite on est constamment agité, en mouvement et du coup c’est une crise. Mais cette crise après tout est-elle plus grande aujourd’hui ou est-elle particulière en France. Je pense que c’est possible mais c’est plus caractéristique de la société Française que de la démocratie.
Animateur - Je vais prendre les dernières interventions, non il est moins cinq, non on va arrêter. Il faut que se tienne à deux heures. Si on a le sentiment de ne pas avoir tout dit c’est qu’on a trop parlé de choses futiles mais peu importe on pourra toujours renouveler le débat. La deuxième partie de cette séance c’est le chois du sujet pour le prochain café citoyen. Je vous rappelle que pour ceux qui veulent s’investir dans le café citoyen, d’ailleurs s’investir est un bien grand mot même si ça demande un peu de volonté, il y aura une réunion le samedi 24 février à 10h30 si vous voulez partager la réflexion sur ce qui pourrait être mis en place de nouvea u pour le café de Caen, qu’est-ce qu'il y a à améliorer qu’est-ce que voulez faire la porte est grande ouverte. Donc à 10h30 ici samedi 24 février et après on déjeunera ensemble pour ensuite aborder le thème du prochain café qui se déroulera à 15h.
Choix du thème pour le prochain Café Citoyen :
1 - Nouvelle citoyenneté, nouvelle République ? 4 VOIX
2 - La contribution fiscale est-elle un acte citoyen ? 14 VOIX
3 - Un citoyen avec des devoirs ? 9 VOIX
4 - A quoi sert la citoyenneté aujourd’hui ? 2 VOIX
5 - Les riches sont-ils utiles à la société ? 11 VOIX
6 - En dehors des élections le citoyen peut-il faire évoluer la société ? 11 VOIX
7 - Comment envisager une véritable cité citoyenne ? 7 VOIX
8 - Que serait s’occuper de la sécurité des citoyens ? 7 VOIX
9 - Quelle retraite pour demain ? 8 VOIX
10 - Qu’est-ce être un homme ou une femme politique aujourd’hui ? 12 VOIX
11 - Quelles sont les véritables richesses de la société d’aujourd’hui ? 11 VOIX
12 - La raison d’état peut-elle justifier la manipulation des masses ? 11 VOIX
PROCHAIN DÉBAT, SAMEDI 24 FÉVRIER 2007 : La contribution fiscale est-elle un acte citoyen ?
Interventions
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