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Nancy - Metz : saine concurrence ou clivage dépassé ?

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Aussi loin que remontent nos propres souvenirs et ceux rapportés, nous avons tous entendu parlé de cette rivalité. Oui, nous en avons tous entendu parlé mais, qui l’a réellement vécu, les supporters de l’ASNL et du FC Metz mis à part? Mais alors, cette rivalité relève-t-elle du fait historique ou du folklore régional ?

Pourtant, dès le XIème, avec les aléas géopolitique, les deux villes font, tour à tour, la une de l’histoire sans réellement se faire concurrence. Pendant que Metz renforce sa position de place forte militaire, Nancy se lance dans de grands projets d’aménagement urbain. Puis, vint le temps de l’art, de la culture et de l’esprit. Nancy s’ouvre alors aux Lumières tandis que Metz sombre dans l’ambiance nauséabonde des villes de garnison.
Deux villes aux parcours historiques si différents qu’il a fallut attendre 1870 et l’annexion de la Moselle à l’Empire germanique pour trouver enfin un premier point de convergence. Avec le départ des élites politiques, intellectuelles et artistiques, c’est toute une ville qui se vide de sa substantifique moelle et l’autre qui écrit l’une des pages les plus glorieuses de son existence depuis le décès de Stanislas.

Sans doute que le folklore et la légende sont plus forts que la fait historique. Sans doute qu’il nous plait à chacun de revendiquer notre personnalité en imposant la distance. Sans doute est-ce la marque d’un repli communautaire classique ou, tout bonnement ce qu’on appelle l’esprit de clocher ? Ma fois, si tel est le cas, tout cela demeure fort sympathique.

Plus fallacieux, pour des motifs d’influence locale et d’ego personnel, le personnel politique de ces deux villes n’auraient-ils pas eu intérêt à entretenir cette divergence ? La question a été posée. Nancy et Metz se tournent le dos depuis 30 ans alors que le monde s'ouvre, que l'Europe grandit et que la compétition internationale s'accélère. Une région et deux départements aux budgets déséquilibrés et, pourtant, deux villes aux atouts si complémentaires; Metz la commerçante et Nancy l’intellectuelle. Deux zones d’influences distantes de seulement 20 km, un aéroport régional, un réseau ferré à grande vitesse et des avantages comparés évidents pour la promotion de la Lorraine.

Et demain, un destin commun ?
Le sillon Nancy/Metz est amené à jouer un rôle majeur dans l’aménagement du territoire. En outre, dans les domaines de la culture, de l’enseignement supérieur et de la recherche, ne devrions nous pas accélérer nos coopérations avec Luxembourg ville ? La question mérite d’être posée. Dans un proche avenir, il s’agira de réfléchir sur l’organisation administrative de cet espace. La volonté devra être politique ou elle ne sera pas. Le débat reste ouvert.