Compte-rendu synthétique par Laurent Watrin — Café Citoyen de Metz (20/06/2009)
Animateur du débat : Laurent Watrin
» Économie
Faut-il travailler le dimanche ?
Cette synthèse est censée refléter les débats, aussi fidèlement que possible, sans faire apparaître les auteurs des réflexions menées. Les éventuelles rectifications sont les bienvenues. Vos commentaires aussi. Le débat continue sur ce site.
Sujet d’actualité, à quelques semaines du débat parlementaire consacré à une proposition de loi sur l’extension du travail du dimanche en France. Ce texte présenté par des députés UMP pose le principe du volontariat des travailleurs du dimanche.
Petits rappels en guise d’introduction : le dimanche est en principe le jour de repos des salariés. Ce principe devrait demeurer dans la future loi. Il existe déjà des dérogations préfectorales, temporaires ou permanentes, pour certaines activités (urgences vitales, zones commerciales spécifiques) ou certains secteurs géographiques (zones touristiques). Enfin, la majoration des salaires le dimanche n’est pas prévue par la loi mais elle est régie branche par branche.
Que peut donc changer la nouvelle loi ? C’est l’interrogation générale. Du point de vue économique, le gouvernement espère un regain de croissance et de consommation. Le commerce international, qui ne s’arrête pas le dimanche, fait même partie des arguments invoqués… Mais la pression sur les salariés, en période de crise et de chômage, risque de multiplier certains problèmes sociaux. Qu’en sera-t-il du volontariat ? La loi aura probablement du mal à l’imposer. Comment le contrôler ? Imaginons une mère célibataire, plus ou moins contrainte de travailler le dimanche, et obligée de payer une nounou ce jour-là. Selon certains, l’extension du travail du dimanche est inspirée par le lobbying de la grande distribution, et le petit commerce ne peut pas suivre. Ne serait-ce pas une « régression au temps de Germinal » ?
Le jour de repos du dimanche, inspiré de la religion catholique, pose la question du vivre-ensemble. Un jour à vivre en commun plutôt qu’une journée supplémentaire d’activité économique ? D’un côté, avec l’extension du travail du dimanche, nous allons vers la rentabilisation maximale de l’économie ; de l’autre, il y a l’utopie et le partage possible, au-delà des considérations religieuses. Les services publics pourraient être ouverts plus souvent le week-end. Peut-être pas le dimanche, mais au moins le samedi.
La société a bougé. La définition du travail doit bouger aussi. Il faut peut-être redéfinir notre relation au travail avant de répondre à la question des jours travaillés. Travailler, c’est-à-dire avoir une activité choisie, est sans doute plus intéressant et inventif que d’être employé, c’est-à-dire être dans une servitude. Pourquoi pas une société de patrons plutôt que de salariés ? Vision utopique ?
Pour la majorité des participants de ce café citoyen du 20 juin, à Metz, la proposition de loi sur le travail du dimanche risque d’être décalé par rapport aux préoccupations liées à la crise et à la place de l’Homme dans l’économie en mutation.
Le Café Citoyen de Metz continue cet été ! Prochain rendez-vous, le samedi 18 juillet, à 15h, au Café « Le Jehanne d’Arc », place Jeanne d’Arc.
Sur le thème : « Quelle place pour la religion dans notre société laïque ? »
Ce thème a fait l’unanimité consensuelle des votes. Les autres sujets, écartés, étaient : « faut-il faire des lois sur tout ? » et « le féminisme aujourd’hui »
Interventions
Jacques
lundi 21 octobre 2013 12:15:18 +00:00
Il est généralement admis que la pause dominicale était facteur de socialisation...sauf que le contraire était tout aussi vrai : le culte du dimanche et de la famille dominicale pré-pubertaire empêchait les individus de se fédérer au niveau de leur vie adulte-professionnelle qui leur prenaient 7, 8, 9, voir 10 heures de soleil par jour...alors que dans leurs sacro-saints foyers, ils passaient le plus clair de leur temps à dormir...se chamailler, s'empiffrer ou forniquer comme des cochons !...
Si les textes sacrés des juifs et des chrétiens leur avaient effectivement demandé de se reposer le septième jour, ils leur demandaient rarement de le faire tous en même temps !?!
Travailler le dimanche ne signifierait pas forcément travailler plus : l'ouverture des magasins en continu semblait être facteur de déserification commerciale-et-sociale, quelque fût le jour d'ouverture : ce n'était apparemment pas un problème de dimanche.
Les professionnelles de la misère ouvrière n'étaient apparemment pas les mieux placés pour en parler : à force de lutter contre, ils avaient tous fini par en vivre !...!
Jacques
mercredi 23 octobre 2013 12:31:25 +00:00
Que tout le monde soit obligé de célébrer le dimanche en même temps était une mesure de basse police qui permettait de contrôler que tout le monde respectât bien l'obligation dominicale...sauf qu'une telle obligation ne pouvait être absolue : les policiers chargés de faire respecter le dimanche étaient ainsi les premiers à devoir enfreindre la sacro-sainte règle, en travaillant !!!
Un autre effet était de réserver les joies de la vie en société aux seuls parasites !!!
Enfin s'il s'agissait d'une règle d'hygiène mental, les oisifs devraient être tous enjoints de travailler un jour par semaine.
Pouvait-on priver les prisonniers de dimanche ???
Pouvait-on rendre aux fous le dimanche ?
Le dimanche pouvait-il être réduit à une question de basse police ?!?
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