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Compte-rendu synthétique par Marc HoussayeCafé Citoyen de Caen (09/05/2009)

Animateur du débat : Marc Houssaye

» Politique et Société

Y a-t-il un risque révolutionnaire aujourd'hui ?

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Financière, économique, écologique, politique, sociale, métaphysique : les crises se multiplient et s'additionnent. Tandis que des dogmes s'effritent (notamment ceux liés à notre société de consommation), il en est qui souhaitent un changement radical de notre société. Sommes-nous pour autant à l'aube d'une révolution ? Deux approches de la révolution se sont entrecroisées tout au long du débat; selon que certains y voient une délivrance ou que d'autres la craignent. Les premiers rejettent la formule « risque révolutionnaire » et préfèrent parler de « chance révolutionnaire » ou d'« opportunité révolutionnaire ». Les seconds insistent sur le déchainement de violences que constitue une révolution. Cependant, une révolution possède de nombreuses facettes qui forment un tout, à la fois séduisant et terrifiant.

Celui qui annoncerait l'aube d'une révolution serait bien présomptueux. Son pressentiment serait avant tout mu soit par l'espoir soit par la crainte. Les mouvements insurrectionnels sont par définition imprévisibles. Et compte tenu de la globalisation, l'ampleur d'une révolution ne serait peut-être plus à envisager à l'échelle de la France, mais à l'échelle du monde. Par ailleurs, la population réagit plutôt qu'elle ne fomente. Celles et ceux censés être à la tête de l'État sont généralement déconnectés des réalités populaires. Rappelons-nous le célèbre échange entre le duc de Liancourt et Louis XVI le 14 juillet 1789 alors que la Bastille venait d'être prise : « C’est donc une révolte ? - Non, Sire, c'est une révolution ». Les révoltes sont donc difficiles à prévoir. Mais tandis que les émeutes éclatent, les révolutions accouchent. La nouvelle société mûrit doucement pendant que l'ancienne dépérit. Pouvons-nous percevoir les signes d'un tel changement ?

Il n'est pas rare de qualifier de révolutionnaires les avancées techniques remarquables comme les « révolutions technologiques » de la télécommunication (portables, Internet...) ou des transports (voiture, avion...). Quelques intervenants associent ces révolutions à une progression du monde certes rapide mais toujours continue. Ces innovations participent alors à ce que l'on nomme depuis peu progrès. Mais une révolution suggère avant tout la notion de cycle. Elle suppose un recommencement, un changement radical et profond. Qui plus est, une révolution résulte d'une quête de totalité (changement de modèle), ce qui, bien souvent, explique la naissance de totalitarisme pendant ces périodes historiques intenses. Une révolution est la manifestation éclatante d'une nouvelle manière de concevoir et de considérer le monde. Rappelons-nous les Lumières, ce mouvement européen intellectuel, culturel et scientifique du XVIIIe siècle. Arts, littérature, sciences, philosophie, politique, tous les domaines furent bouleversés. Du développement des sciences à la renaissance de la démocratie et de la République.

Ainsi, avant une révolution, les fondements de l'ancien modèle social sont bien sûr critiqués. Mais les bases d'un nouveau modèle doivent également émerger. Dans la salle, un intervenant s'interroge : au XVIIIe siècle, « il y avait une force morale par l'implication des intellectuels dans l'évolution de la société ». Aujourd'hui, où sont les philosophes et les penseurs ? Où sont les Diderot, les d'Alembert, les Rousseau et les Voltaire ?

Peut-être sont-ils parmi nous. Invisibles. Inaudibles. Peut-être aussi que les conditions pour qu'une révolution s'épanouisse ne sont pas réunies. Dans la salle, on nous dit qu'une révolution naît quand « un peuple souffre, qu'il est dans le désarroi et qu'il se sent abandonné par le pouvoir ». « Il faut un pouvoir faible, déconsidéré ». Il faut aussi un décalage entre ce que ressent le peuple et ce que vivent les élites. Il faut qu'un petit nombre s'accapare les richesses et le pouvoir. Or, même si la colère s'intensifie et que la force est de plus en plus utilisée (« séquestration » de patrons dans les usines, blocage d'usine), nous ne sommes pas vraiment opprimés et soumis à un pouvoir tyrannique et incapable (même si une fraction de la population française et une grande partie des populations des pays du Sud vivent dans une grande misère).

Qui plus est, lors des manifestations, la grande majorité des revendications est d'abord le fait de corporatismes. Les mécontents cherchent avant tout à retrouver ce qu'ils ont perdu (un emploi, de meilleures conditions de travail, etc.). En quelque sorte, ce repli communautaire fait perdurer le système. Dans la salle, on pose la question suivante : « est-ce que les Français actuellement, qui sont si allergiques aux réformes, sont prêts à faire le saut dans la révolution ? ». Ne manque-t-il pas un élan collectif nécessaire à la redéfinition d'un contrat social ? Ces propos sont atténués par l'apparition de nouveaux profils de manifestants auxquels nous n'étions pas habitués : policiers, gardiens de prison, juges... En outre, les syndicats se rassemblent plus régulièrement sous une même bannière, parfois même alors qu'ils proviennent de pays différents (manifestation franco-allemande des "Continental" à Hanovre).

N'empêche, s'il faut, pour qu'une révolution s'épanouisse, des idées nouvelles, il est nécessaire également que « des hommes et des femmes nouveaux émergent, des personnes courageuses, actives, capables de conduire le peuple ». Or, l'image du révolutionnaire est peut-être aujourd'hui entachée. Pourtant, il ne faut pas réduire le révolutionnaire à un simple destructeur. Car il créé également les conditions d'une reconstruction. Il n'appartient plus au passé, pas encore tout à fait à l'avenir. Il éradique ce qui ne doit plus perdurer. Son feu fertilise l'avenir. Finalement, cette peur de la destruction ne résume-t-elle pas notre difficulté à faire le deuil du système dans lequel nous vivons ?

Quelques intervenants s'interrogent sur ce qu'il reste du triptyque républicain « Liberté - Égalité - Fraternité ». Un « sentiment d'inégalité est partagé par certains Français par les délocalisations, par les licenciements, par la distribution de parachutes dorés ». « Bien des gens n'ont plus rien à perdre » et pour ceux qui perdent tout, « ce qu'il reste à défendre c'est leur propre liberté à trouver du travail, à manger, à loger leur famille ». Pour autant, l'insécurité sociale n'est pas flagrante car les mécanismes de redistribution atténuent les effets de la crise. Nul doute que l'ordre social se détériorerait rapidement si l'État était amené à ne plus assurer le versement du RMI, les allocations diverses, l'assurance chômage. On a d'ailleurs entendu à plusieurs reprises que les caisses étaient vides. Qu'en est-il réellement ? Et puis la dette publique progresse. Un participant nous invite à suivre l'évolution de la classe moyenne : « Actuellement, il y a en France quelque chose qui est un frein à la révolution, c'est l'importance de la classe moyenne. Mais si jamais une conjonction de politiques aboutissait à la destruction de la classe moyenne, à son appauvrissement, là je crois qu'il y aurait un risque sérieux de révolution. ».

Et depuis quelques années, « les lois qui réduisent de façon significative les libertés individuelles » laissent présager une anticipation des pouvoirs publics. Comme pour dissuader d'éventuels fauteurs de troubles ou les marginaux. Un citoyen nous raconte d'ailleurs son passage à tabac par des policiers. Le sentiment d'injustice lui a donné dans un premier temps l'envie de « foutre le feu ». N'oublions pas qu'en période révolutionnaire se déchainent les passions aveugles. Les plus bas instincts refont surface. La violence se déverse dans les rues. La révolution est un « mécanisme de masse » qui emporte tout sur son passage. Quelques citoyens s'interrogent alors sur le risque de manipulation. Bien souvent, des groupuscules utilisent le désarroi des émeutiers, canalisent les mécontentements, organisent la contestation. Les tribuns s'emparent des foules et les font vibrer. Un citoyen nous met en garde : dans la plupart des révolutions, « le meilleur moyen de faire l'homme nouveau c'était de supprimer l'ancien. Alors on a vu des massacres, on a vu des camps de concentration, on a vu des goulags ». Mais une révolution n'est-elle pas plus dangereuse lorsqu'elle n'est pas conduite ? Il n'est peut-être pas pire état que la guerre civile.

Alors, même si la Révolution Française a inspiré beaucoup d'autres révolutions et continue pour de nombreux peuples à être une référence, ce modèle révolutionnaire est-il toujours envisageable ? Un citoyen imagine dans l'avenir des « actes de séditions, des actes de révolutions locales » plutôt qu'un grand mouvement. Des jacqueries en quelques sortes. Tandis qu'un autre considère que « la révolution est nécessaire ». Mais le monde doit-il et peut-il changer tout entier ? « L'économie de marché est effectivement mondial mais rien n'empêche localement de faire quelque chose de différent » lance un citoyen.

Toujours est-il qu'« on n'a pas besoin d'avoir des projets pour faire la révolution ». La révolution ne veut rien établir. Elle veut détruire intégralement ce qui existe. Cette destruction est son travail essentiel. Quel serait alors le « système à détruire » ? La cristallisation de ce système semble ne pas être entamée. L'article 2 de la Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen inscrit le droit de résistance à l'oppression parmi les quatre « droits naturels et imprescriptibles de l'homme ». Mais d'où vient l'oppression aujourd'hui ? Couper la tête à Louis XVI en 1793 en France ou exécuter la famille impériale russe Romanov en 1918 revenait à détruire un système. De nos jours, tuer les grands argentiers reviendrait à ne couper qu'une des multiples têtes de l'hydre. Détruire le système suppose également « de supprimer la branche sur laquelle nous sommes nous-mêmes assis ». « Pour qu'il y ait une véritable révolution aujourd'hui il faut qu'il y ait une vraie menace du système, il faut donc remettre en cause les fondements du système qui sont [...] de plusieurs ordres ». Selon un citoyen, il faudrait d'abord supprimer cette nécessité d'avoir de l'argent pour vivre. Ensuite, il faudrait également supprimer la valeur morale liée au travail. « Que l'on donne du boulot demain à ceux qui sont dans la rue, qu'on les augmente, et ils ne seront plus dans la rue », termine-t-il.

Une révolution est avant tout un carrefour où le temps est suspendu et où les consciences se réveillent pour choisir entre différents avenirs. En 1785, l'affaire du collier de la reine éclaboussa la royauté. Aujourd'hui, les affaires de corruption, de délits d'initiés, de détournement de fonds publics sont légions. L'information (et les rumeurs) circulent rapidement via des réseaux comme Internet. Quel sera le scandale de trop ? A moins que le citoyen s'y soit accoutumé et qu'en lui le sentiment de révolte se soit éteint.

Thèmes proposés pour le samedi 23 mai 2009 :
1 - A quoi sert l'Europe ? 16 voix
2 - Que peut-on attendre des prochaines élections européennes ? 10 voix
3 - Qu'est-ce qu'un expert ? 3 voix
4 - Pourquoi existe-t-il des paradis fiscaux ? 6 voix
5 - Qu'en est-il de l'égalité parentale ? 10 voix
6 - La conscience citoyenne se limite-t-elle à la nation ? 11 voix
7 - Quel est le rôle des cafés citoyen ? 14 voix
8 - L'autonomie des universités est-elle un mal en soi ? 9 voix
9 - La consommation et la solidarité peuvent-elles être liées ? 6 voix
10 - Le progrès est-il toujours synonyme de liberté ? 9 voix
11 - Faut-il avoir peur de la jeunesse ? 10 voix
12 - La religion crée-t-elle toujours du lien ? 9 voix
Prochain Café Citoyen le 23 mai 2009 : A quoi sert l'Europe ?

Interventions

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HENRI ESCUDIÉ

lundi 27 avril 2009 16:57:22 +00:00

Je souhaite attendre d'autres intervention....

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Jean-Paul OZANON

lundi 27 avril 2009 20:21:53 +00:00

Oui, il y a à mon avis un risque révolutionnaire. Le problème c'est que cela ne mènerait à rien si ne nous posions pas la bonne question...

Quant à la réponse, tant qu'elle ne sera pas donnée, une infime minorité continuera, en toute impunité, à manipuler et à exploiter la majorité avec le cynisme et le narcissisme criminel qu'on lui connaît.

VOILA LA QUESTION ! est un tout nouveau forum sur lequel chacun est invité, à réfléchir à la question, une question essentielle.

Donc, RENDEZ-VOUS SUR VOILA LA QUESTION http://voila.la.question.xooit.fr

Que ce message ne soit surtout pas pris pour de la publicité. Je n'ai rien à vendre et personne à convaincre. Un lien sera fait sur mon site vers la Fédération des Cafés Citoyens.

Je réside actuellement à l'île Maurice et je regrette bien de ne pas pouvoir participer à votre débat à Caen.

Bien cordialement.

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Jerzy Karczmarczuk

mardi 28 avril 2009 08:24:12 +00:00

J'aimerais savoir comment faire la distinction entre un "soulèvement révolutionnaire" et des stupides émeutes, chaque fois quand des jeunes en ont envie (et ce qui est tout suite promu par une partie de l'opposition comme "mouvement social")... Est-ce uniquement une question d'échelle?

Mhoussaye

Marc Houssaye

mardi 28 avril 2009 08:53:24 +00:00

Je pense que la différence entre révolte et révolution n'est pas une question d'échelle ou de quantité de gens dans la rue. Je crois qu'il s'agit plutôt qu'une révolution remet en question globalement la société. Ainsi, pendant la période qui a précédé la Révolution Française, toutes les activités humaines étaient bouleversées; Arts, Sciences (Newton...), pédagogie (pensons à Rousseau avec le statut de l'enfant), les visions classiques étaient remises en cause. On voyait le monde autrement, et c'est pour cela que la société devait évoluer. Il y a un aspect totalisant dans toute révolution. Constatons-nous cette remise en cause général de la société, du système comme disent certains ?

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Jerzy Karczmarczuk

mardi 28 avril 2009 09:20:00 +00:00

Marc, mais ceux qui brûlent les voitures disent /aussi/ qu'il faut casser le système ! Bien sûr, qu'ils remettent en question la société entière, le régime, la gestion, la justice... C'est comme ça qu'ils justifient leurs actes !

Tu mentionnes le bouleversement intellectuel avant la Révolution. Mais ceci, les Sciences, l'Art etc. n'ont RIEN suggéré concernant l'usage de la force aveugle pour abattre le régime. A mon avis, ce n'est pas une autre vision du monde qui déclenche les révoltes, dans la plupart des cas cela peut se passer pacifiquement. Je crois que le danger fondamental est quand les dirigeants ne respectent pas eux-mêmes les Lois qu'ils sont censés de protéger, et donc les "couches basses" de la société ne voient aucune raison de s'y soumettre. Et alors la question d'échelle détermine tout. Le gouvernement de Kerenski après la chute du Tsar *aurait pu* empêcher la révolution des bolcheviks, s'ils étaient plus consciencieux des problèmes de la société.

J.

Mhoussaye

Marc Houssaye

mardi 28 avril 2009 09:27:45 +00:00

Je comprends mon cher Jerzy, mais une révolution n'est pas forcément violente. Généralement, la violence se met en place parce que les tenants du système refusent d'évoluer.

Je pense que nous associons trop souvent révolution à heurts violents dans la rue. C'est ce que l'on a en tête quand on parle de révolution. Mais ce n'est pour moi qu'une résultante. La révolution - au sens changement de paradigme social - est nécessaire aujourd'hui. Si une partie de la population fait tout pour l'éviter, les violences apparaissent...

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Jerzy Karczmarczuk

mercredi 29 avril 2009 15:13:10 +00:00

Révolution non-violente n'est jamais mémorisée comme telle, sauf symboliquement ("révolution scientifique", ou des moeurs, ou technologique, etc.) Ici on parle de la révolution politique / sociale, qui va avec la volonté de casser l'ancien et prendre le pouvoir. Sans violence?... Espérons ne jamais voir cela, mais les émeutes et grèves sauvages, souvent illégitimes (avec séquestration des personnes), mènent où?

Je ne suis pas d'accord avec ta phrase "... parce que les tenants du système refusent d'évoluer". Toute sorte d'opposition, si. Mais la *vraie* violence se met en marche quand le pouvoir n'est plus capable de l'empêcher, quand il est démoralisé jusqu'aux racines. Les Soviets n'évoluaient guère pendant plus de 70 ans, mais toute forme de protestation se terminait dans les goulags, donc il n'y avait pas vraiment des émeutes violentes. En Pologne la première violence sanglante est apparue en 1956, la pacification était telle, que la suivante a attendu jusqu'à 1970, et ensuite en 1981. C'est l'impunité, même relative, qui incite la population à la violence, et en France cette impunité est visible, car les dirigeants ne sont pas des bolcheviks meurtriers, ils veulent régler tout en douceur, pour des raisons éléctorales.

Le changement des paradigmes de base, ce n'est pas encore la révolution. La Bolivie, la Vénézuela, partiellement le Brésil : ils vivent ce changement, et - heureusement - la vraie révolution, sanglante et sans pitié comme à Cuba Castriste semble lointaine.

Donc, peut-être il serait utile de spécifier de manière concrète ce que les organisateurs du débat comprennent par ce mot. S'il s'agit du changement du paradigme social, ça me va, j'adapterai ma perspective, mais je demande FORMELLEMENT à ce que tous que crient "changer !" disent COMMENT, dans quelle direction. Car, pour l'instant, la seule chose que je vois c'est la *négation* de l'existant, sans AUCUNE proposition positive, concrète. AUCUNE !!

Quoi, on va réchauffer les hamburgers périmés, Trotskistes? Cela ne marchera pas.

JK

Mhoussaye

Marc Houssaye

mercredi 29 avril 2009 16:19:45 +00:00

Nous associons souvent violence et révolution sociale. Et la violence rebute; elle fait peur. C'est toujours, certains le dirons comme cela, une sorte de retour à la barbarie, un échec de la civilisation. D'autres dirons que la violence naît lorsque le dialogue n'existe plus. A ce titre, on perçoit la violence comme un élément empêchant le progrès (notion que nous intellectualisons peut-être un peu trop d'ailleurs).

Mais la violence ne joue-t-elle pas une rôle dans le processus de progression des civilisations ? Ne pouvons-nous pas y déceler une sorte de catharsis ?

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Jerzy Karczmarczuk

jeudi 30 avril 2009 11:29:38 +00:00

Violence : progression des civilisations?
Catharsis??

Bonne question. J'aimerais voir un, un seul exemple vraiment pertinent (car si quelqu'un me dit que la Terreur, les massacres en Vendée, etc., lors de la Rév. Française ; les exactions des bolcheviks ; le banditisme déguisé en insurrections populaires lors des révolutions mexicaines ; le génocide perpetré par Mengistu pendant sa lutte contre Hailé Sélassié en Ethiopie, etc., ont fait *vraiment* progresser la Cause, j'aurai des doutes...)

Bon, le débat s'approche. Je vois que ce forum est très actif, au moins deux participants !

JK

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Alexis Brun

jeudi 30 avril 2009 13:39:43 +00:00

Arcadiens... ;) Ces propos n'engagent que moi comme d'habitude : il est bien évident que l'on ne fait pas progresser une cause si grande soit-elle par la violence. En tant que telle, elle est injustifiable. Et pourtant... Je ne peux m'empêcher de vous renvoyer au discours du 25 décembre 1793 de Robespierre sur le but du gouvernement révolutionnaire : "le but du gouvernement révolutionnaire n'est pas de préserver la république mais de la fonder sur des bases solides..." En d'autres termes et pour prendre une métaphore d'herboriste, il convient d'arracher les mauvaises herbes sous peine d'étouffer à jamais les germes naissants des idées printanières...

Mhoussaye

Marc Houssaye

jeudi 30 avril 2009 15:02:53 +00:00

Alexis, votre intervention fait référence à l'opposition entre forces révolutionnaires et forces contre-révolutionnaires.

Ainsi, il est facile d'assimiler les contre-révolutionnaires aux légitimistes, ces monarchistes qui souhaitaient revenir à l'Ancien Régime.

Mais n'y a-t-il pas d'autres manières de contrer les côtés les plus obscurs de la révolution (violences) tout en favorisant ce qu'il y a de plus beau dans la révolution : à savoir la reconstruction ?

Autrement dit, faut-il forcément détruire et faire appel à la violence pour reconstruire les bases d'une nouvelle société ?

Alexis-brun

Alexis Brun

jeudi 30 avril 2009 15:59:16 +00:00

Soyons précis : la Révolution est le processus par lequel la société prend acte des bouleversements des équilibres sociaux et politiques ayant eu cours pendant une période donnée. En cela, le processus révolutionnaire porte en germe certains éléments de la reconstruction. Mais jamais, la révolution en elle-même n'a été un processus de construction.
Elle ne fait qu'accompagner et terminer un processus, non pas de destruction, mais de déconstruction.

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CAFFIER

vendredi 01 mai 2009 06:54:38 +00:00

Qui sème le désespoir récolte la révolte

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Jacques Pouzet

vendredi 01 mai 2009 09:22:06 +00:00

La notion de risque révolutionnaire mérite en elle-même un débat avant d'avoir un avis sur le fond .Les intervenants ont évoqué la dimension violente de la révolution. Il y a aussi paraît-il des révolutions silencieuses qui n'excluent pas le passage à la violence.
Le risque révolutionnaire pour les uns constitue
une opportunité de changer la socièté pour d'autres.
Sur le plan de l'action de ceux qui sont POUR, les "rationnels" pensent qu'il faut savoir ce qu'on fait après la révolution; les instinctifs considèrent que c'est la dynamique de la révolution qui conduira à un autre "modèle" de socièté.
le risque révolutionnaire est la conséquence de l'incapacité de ceux qui ont les pouvoirs , y compris le petit notable de sous préfecture, de comprendre la situation et ses perspectives (à suivre...)

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Jacques Pouzet

vendredi 01 mai 2009 15:05:19 +00:00

Quels signes annonciateurs ?
Si ce débat s'est ouvert , c'est que plus ou moins confusément ,il y a un ressenti ,comme pour les tempêtes et les cyclones..Comme pour ceux-ci , il y a des "faux départs" et on ne perd rien pour attendre ?
Un signe qui justifie la vigilance:l'étendue progressive du champ géographique, social ... des facteurs "révolutionnaires". C'est sur une telle dynamique que les pouvoirs sont démunis de réaction.
Quand l'Europe sociale s'éveillera , les digues de Bruxelles , Strasbourg ,... tiendront-elles ?

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Jerzy Karczmarczuk

samedi 02 mai 2009 08:33:21 +00:00

"Quand l'Europe sociale s'éveillera"??

Mais elle est active depuis des dizaines d'années !

Sauf, que des agissements solidaires, comme la coopération syndicale entre la France et l'Allemagne, sont rares. Dans la plupart des cas, c'est le contraire, la chamaille natio-orientée dans des domaines agricole, de la pêche, du transport... Et les politiciens "sociaux" qui crient haut "nous voulons l'Europe sociale !" font tout afin d'empêcher l'évolution des lois à l'échelle continentale. On bloque Maastricht, Lisbonne, la Constitution, tout... L'extrême gauche main dans la main avec l'extrême droite font tout possible afin d'affaiblir et de désintégrer l'Europe, car ainsi, à l'échelle locale, leur propagande et leur influence sont plus grandes. Et le résultt est qu'au lieu d'avoir cette mythique "Europe sociale", la seule chose qui reste ce sont des agréments financiers et commerciaux, JUSTEMENT le côté contre lequel les sociaux se battent !

Rappelons-nous qu'en 1848 le "Printemps des Peuples" avait une très forte composante nationaliste. Les repressions qui ont suivi, les reconstructions politiques (unification allemande, etc.) ont renforcé l'individualisme national, mais tout ceci a antagonisé les pays encore plus, et préparé le continent à la Ière Guerre Mondiale.

Si, comme suggère Marc, ceci serait interprété comme "catharsis", création d'un nouveau monde, etc., alors, non, merci. Je pense que les dirigeants de tous nos pays, quelle que soit leur couleur politique en sont conscient, et le risque d'une révolte majeure pour l'instant n'est pas grande, on préférera laisser les mécontents organiser des petites émeutes à l'échelle locale... En sont ils capables? Dfficile à dire, les rébellions est une constante de notre civilisation.

De toute façon, je vous recommande cette page Web :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_de_r%C3%A9volutions_et_de_rebellions

JK.

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Gilles GENEVIEVE

samedi 02 mai 2009 15:06:18 +00:00

Deux remarques :
1. Les questions "Y-a-t-il un risque révolutionnaire aujourd'hui ?" et "Faut-il craindre un soulèvement révolutionnaire ?" sont est évidemment tendancieuses, et contiennent un présupposé qu'il serait intéressant d'analyser. La révolution présente donc nécessairement un risque ? Il faut donc nécessairement tenter de l'éviter ? Pourtant, sans les révolutions du passé, où en serions-nous ?
2. Sauf omission, les révolutions, violentes ou non, ne se sont jamais développées que face à des régimes totalitaires. Nous sommes actuellement, du moins en théorie, en démocratie. Le "risque" d'une révolution au sens habituel du terme me semble donc limité.

GG

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Jerzy Karczmarczuk

samedi 02 mai 2009 22:04:09 +00:00

L'affirmation :

"les révolutions, violentes ou non, ne se sont jamais développées que face à des régimes totalitaires"

me semble fort inexacte, sauf si on appelle arbitrairement "totalitaire" tout régime qui subit des révoltes... Le spectre est continu. Le régime de Hailé Sélassié était satrapiste et franchement feudal, mais pas totalitaire (j'avais un collègue Ethiopien bien informé). La révolution de 1974 récupérée par Mengistu a eu lieu.

Les bolcheviks n'ont pas aboli le Tsar, mais le gouvernement de Kerenski, démocratique ou presque.

Plusieurs révolutions avaient le fond indépendantiste, et ont été déclenchées même si le régime (d'occupation, ou "central") était "soft" : en Amérique, Asie, etc.

J'ai cité le site Web qui liste des rébellions à travers les siècles. Voici la page en Anglais :

http://en.wikipedia.org/wiki/List_of_revolutions_and_rebellions

Elle est fort instructive, et montre que les révoltes arrivent plus souvent que l'on n'y pense. Assez souvent il suffit d'avoir des groupuscules décidés de prendre le pouvoir. En tout cas, lier les révoltes avec "ceux qui sèment le désespoir" n'est qu'un slogan très superficiel.

JK.

Mhoussaye

Marc Houssaye

dimanche 03 mai 2009 09:55:19 +00:00

Ce que veut peut-être dire Gilles, c'est qu'en France finalement nous ne sommes pas à l'aube d'une révolution car nous ne sommes pas dans un régime fort et oppressant.

Malgré une concentration des pouvoirs dans les mains de l'exécutif, nos concitoyens ne sont pas inquiétés, ou si peu : les radars, les contrôles en tous genres.

Certes, certains se sentent étouffés par notre société, en premier lieu celles et ceux qui en sont exclus. Mais ce n'est pas la majorité, qui n'a pas vraisemblablement pas fait le deuil du système.

Et d'ailleurs les "ras le bol" des uns ne rejoignent pas les "ras le bol" des autres. Autrement dit, rien de quoi remettre en cause le contrat social qui nous lie.

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Gilles GENEVIEVE

dimanche 03 mai 2009 10:17:05 +00:00

Mouais...
Le révolution bolchevique trouve à l'évidence sa source profonde dans le refus du régime tsariste, même si un épisode démocratique de quelques années a pu servir de transition. C'est d'ailleurs aussi le cas de la révolution française, où la période la plus dure, la Terreur, a suivi quelques mois de monarchie constitutionnelle, qui n'est pas non plus un régime totalitaire. Par ailleurs, je parle bien de révolutions, et pas d'autre chose. Il me semble que le mot comporte l'idée d'un changement, à terme, de la nature du régime politique ce qui n'est pas le cas d'une révolte.
Ceci dit, je pense qu'il n'existe que très peu de cas où une démocratie installée de longue date, comme c'est le cas en France, ait été renversée par une révolution. Quand on a affaire à un changement de régime initié par un "groupuscule", on parle plutôt de coup d'état. La révolution suppose un mouvement de masse.

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Jerzy Karczmarczuk

lundi 04 mai 2009 00:53:52 +00:00

"Le révolution bolchevique trouve à l'évidence sa source profonde dans le refus du régime tsariste".

Désolé, pas d'accord. La VRAIE révolution anti-tsariste est celle de 1905, depuis c'est la chute du régime, avec l'abdication après les événements de février. Lénine et ses copains voulaient simplement saisir le pouvoir, en toute indépendence contre qui : TOUS qui n'étaient pas avec eux, étaient des ennemis. Ils ont profité de la querelle entre Kerensky et Kornilov. Et, justement parlant de groupuscules et de coup d'état, voici la citation assez pertinente :

http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9volution_russe#cite_ref-29

On lit dedans : "Ainsi les bolcheviks, qu’on qualifiait encore en juillet d’une « insignifiante poignée de démagogues[30] » contrôlent la majorité du pays". Bien sûr, grâce au mouvement de masse, même si le noyau était vraiment un groupuscule...

Tsar n'était qu'un symbole de propagande. L'idée était d'installer le régime communiste dans n'importe quel contexte précédent. Et les révolutions allemandes (Spartakistes, puis Rosa Luxemburg, Karl Liebknecht) ont essayé de suivre le même pattern, sauf que le résultat a été fort différent...

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Marc HOUSSAYE

lundi 04 mai 2009 07:09:59 +00:00

Gilles, Jerzy, je vous remercie pour vos contributions. S'il vous plaît, ne tombez pas dans le piège d'un échange "ping pong", au risque de ne pas laisser d'autres intervenants s'exprimer sur le sujet. Mais d'ailleurs, revenons à nos moutons : y a-t-il un risque révolutionnaire aujourd'hui ?

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Jerzy Karczmarczuk

lundi 04 mai 2009 09:28:30 +00:00

Merci, Marc, de ce rappel. C'est juste, je m'abstiendrai désormais à réagir trop vite. Ceci dit, je veut souligner un élément très important dans toute cette discussion. -

Beaucoup trop souvent les discussions citoyennes (ici et ailleurs) souffrent d'une théorisation et abstraction qui mènent nulle part... De plus, en France, on est si focalisé sur la révolution de 1789 (rarement : 1830 ou 1848), que l'on oublie le reste du monde, avec ses centaines de révolutions à travers les siècles. Ou bien, on interprète les événements lointains de manière incomplète, voir erronée, car l'école et les média forcément simplifient la présentation, et combien de participants sont historiens?

Je suis convaincu qu'*aucune* analyse de ce risque révolutionnaire aujourd'hui n'est possible sans une bonne compréhension de ce qui nous (les humains sur 4 continents) est déjà arrivé depuis l'antiquité. Seulement de cette manière on pourrait éviter des interprétations doctrinales, ad hoc.

Concernant la question principale, je réitère : non, pas de risque vraiment révolutionnaire dans l'immédiat, car aucun noyau qui veut prendre le pouvoir n'est visible. Des émeutes désorganisées si, car l'opposition de toute couleur, n'ayant vraiment aucune alternative à la gestion d'aujourd'hui à proposer, fera tout pour pourrir la vie du gouvernement...

JK.

Mhoussaye

Marc Houssaye

lundi 04 mai 2009 13:30:06 +00:00

Cette histoire de groupuscule me dérange tout de même; car enfin, ne faut-il pas qu'une poignée d'individus éclairés communique à l'ensemble des citoyens la soif de changer de régime ou de système (les Jacobins l'illustrent parfaitement) ? Toute révolution possède ses chantres. Et nous avons tous en tête une image du révolutionnaire qui va savoir parler au peuple, animer le cœur de chaque citoyen, être démagogue au sens noble du terme (élever le peuple). Une autre manière de poser la question serait : pensez-vous que des hommes et des femmes qui chantent un monde meilleur et qui défendent puissamment des valeurs, existent aujourd'hui ? Et pensez-vous que la majorité des citoyens soient capables de les entendre ?

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Jacques Pouzet

lundi 04 mai 2009 15:14:53 +00:00

Merci pour moderanimation
pensez-vous que des hommes et des femmes qui chantent un monde meilleur et qui défendent puissamment des valeurs, existent aujourd'hui ? Et pensez-vous que la majorité des citoyens soient capables de les entendre ?
J'ai envie de répondre NON alors que j'étais indécis selon la première formulation.
Vous évoquez une problématique "rationnelle" de mobilisation dont les prérequis pédagogiques me semblent inexistants.
e risque révolutionnaire "bête et méchant" pour les détendeurs du puovoir ne s'embarasse pas de raisonnements même affectifs

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Jerzy Karczmarczuk

jeudi 07 mai 2009 08:18:28 +00:00

Si "des hommes et des femmes qui chantent un monde meilleur et qui défendent puissamment des valeurs, existent"?

Bien sûr, oui. Mais le problème fondamental est que chacun interprète différement ce mot : "meilleur". La fille anarchiste qui s'est fait exploser il y a quelques jours, elle aussi avait une vision, et elle prévoyait des méthodes puissantes...

Dans ces conditions, avec des visions contradictoires, la société aura des sacrés problèmes pour suivre quiconque.

Une "révolution" que je vis au quotidien est déjà en place : la pagaille dans l'éducation supérieure... Mais, malgré le fait que quasi totalité des enseignants et étudiants est mécontente des dispositions gouvernementales, le "noyau dur" qui préconise des actions décisives et dures vis-à-vis nos gestionnaires se comporte de manière si abjecte et anti-démocratique, en sacrifiant l'avenir des étudiants plus faibles, que finalement on n'aura aucune chance de gagner, car l'enthusiasme est en train de s'estomper.

Le temps ou les masses suivaient aveuglement les démagogues est revolu...

JK.

++++
PS. Quand finalement les développeurs de ce Forum feront quelque chose afin d'améliorer le côté technique? Marc, voulez-vous que je vous aide?

Mhoussaye

Marc Houssaye

jeudi 07 mai 2009 20:34:34 +00:00

"Le temps ou les masses suivaient aveuglement les démagogues est révolu...", voici effectivement l'image que l'on a du révolutionnaire, celui que l'on suit aveuglément. Pourtant, les révolutionnaires ne sont-ils pas ceux qui savent faire passer les idées nouvelles sans faire appel à la violence, sans user de la persuasion ?, mais au contraire en faisant émerger chez tous les citoyens la volonté d'un changement ?
++++
Jerzy, merci pour votre proposition d'aide, je vous écris sur votre email.

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Boris Vaisman

vendredi 08 mai 2009 09:17:43 +00:00

je ne suis pas certain qu'il faille voir la Révolution aujourd'hui en France sur le même modèle que la Révolution de 1789 (ou 92 pour les puristes). Là où l'oppresseur était un groupement bien défini sous l'ancien Régime, aujourd'hui c'est un système mondialisé qu'il s'agirait de faire tomber (j'emploie a dessein le conditionnel...). Or, il y a des intrications fortes entre ceux qui profitent du système plus que les autres et les exclus de ce même système. Ca devient donc plus délicat à "mettre à bas". En clair, si "les patrons s'en mettent plein les poches, ils me donnent quand même mon boulot...".
Pour que ça puisse avoir lieu, il faudrait qu'il y ait une réelle distorsion entre les tenants du système et les exclus de ce même système. Aujourd'hui, cette distorsion n'existe pas (ou pas encore) car, et c'est heureux à mon avis, l'environnement social a progressé. Même le chômeur a une indemnité, le RMIste peut avoir la CMU... Si par contre, l'état ne remplit un jour plus ses obligations d'indemnisation (parce que les caisses sont vides) alors là, ne plus avoir de travail signifiera concrètement mourir de faim et le risque d'insurrection va s'accroitre avec.

Pour avoir envie de "faire la révolution", il ne faut plus avoir grand chose à perdre...

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Peretz Louis

vendredi 14 août 2009 07:38:55 +00:00

Bonjour,
Je fais suite tardivement à votre débat sur la révolution possible ou non en France :

Certes la colère gronde par ci par là, essentiellement parmi les catégories de la populations défavorisées et/ou au chômage. Ce qui peut faire penser que la situation est pré-révolutionnaire. Mais je ne crois pas que les révolutions se décrètent. je ne crois pas que celles qui ont fait dates étaient prévues.

A la rigueur pourraient émerger des manifestations de rue importantes sur un sujet que le gouvernement pourrait alors être contraint de prendre en compte. Voir les défilés sur les Champs Elysées concernant l'école privée, à l'époque de de Gaulle.

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Laurent

mercredi 19 août 2009 09:08:49 +00:00

Nos élites parlent d'un nouvel ordre mondial. Or, pour créer un nouvel ordre, il faut casser l'ancien ordre, c'est à dire l'ordre établi et présent à ce jour. De plus, l'ordre naît du chaos, c'est un fait depuis la nuit des temps....

Conclusion: Qu'on le veuille ou non, il y aura bien une révolution qui passera par une phase chaotique. Elle sera contrôlée soit par nos élites, soit le peuple (s'il s'éveille assez) car la phase chaotique est récupérable par n'importe qui. Là est toute la question...

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