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Honoré de Balzac (1799 - 1850)

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Compte-rendu synthétique par Marc HoussayeCafé Citoyen de Caen (26/09/2009)

Animateur du débat : Bruno BUREL

» Politique et Société

Y-a-t'il une dictature de la beauté aujourd'hui ?

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Qu'est-ce que le beau ? Voilà une étude difficile. Et pourtant essentielle. Car s'interroger sur la beauté, la manière dont nous la concevons aujourd'hui, la façon dont nous la recevons, en dit long sur notre époque. Le débat accueilli bien entendu des interrogations personnelles. Il fit également émerger des questionnements d'ordre collectif.

Bien-sûr, de nos jours, la beauté se manifeste de différentes manières. Elle nous apparaît d'abord évidente chez les tops-modèles. C'est la beauté encore qui semble de manière indiscutable nous pousser à faire des régimes minceurs. Les émissions de « relooking » qui passent à la télévision conforte cette image superficielle du beau. Dans nos sociétés, l'image a un grand impact sur nos consciences, rappelle-t-on dans la salle. De manière quasiment obsédante, selon certains intervenants. Il est vrai que, dans notre société de consommation, on excite les sens pour un rien. N'est-il pas excessif de mettre en scène une femme nue et langoureuse pour faire la promotion d'un yaourt ? On dénonce alors les pressions exercées sur notre imaginaire. Des pressions qui provoqueraient des angoisses et des phénomènes narcissiques. Cette beauté plastique et sensuelle a quelque chose d'animal. Elle fait appel à nos instincts. Cette beauté est en quelques sortes la promesse du bonheur. Et les publicitaires savent en user.

Quelques citoyens s'insurgent contre cette « tyrannie de l'apparence ». Les clichés de beauté véhiculés dans les médias s'imposent comme des normes. A ce propos, on insiste sur la gravité que constitue l'apologie de la maigreur dans le monde de la mode. Le culte de cette beauté/jeunesse est particulièrement vivace dans le domaine de la lutte contre le vieillissement. Un citoyen n'hésite par ailleurs pas à parler de « dictature hygiéniste » en évoquant les multiples recommandations diététiques dont nous abreuvent les médias aujourd'hui. Peut-on finalement échapper à ces modèles de beauté que notre société vante ?

Nos préoccupations cosmétiques sont peut-être même amplifiées aujourd'hui par les progrès techniques. La chirurgie esthétique, les produits anti-âge, en sont les garants scientifiques. Nous sommes attirés par ces « produits miracles » comme Cléopâtre l'était par ses bains de lait d'ânesse. Mais sommes-nous vraiment dupes des images retouchées dans les magazines ? Nous succombons facilement à ces mensonges car ils créent et entretiennent une part de rêve. Une part de rêve qui fait cruellement défaut à notre société. Et puis d'ailleurs, on utilise parfois cette beauté pour soutenir des causes nobles. La beauté rend toujours la vertu plus aimable, dit-on.

Peut-on nommer cependant tout cela de la beauté ? Le beau n'est-il pas avant tout associé au vrai et au bien ? C'est ce que semblent dire quelques intervenants en évoquant un beau livre ou un beau film qui leur ont fait tirer des larmes, de belles personnes qui nous émerveillent. La beauté n'est-elle pas intuitive ? La beauté, n'est-ce pas passer du désir des beaux corps à l’amour des belles âmes ? « La recherche du beau demanderait un effort personnel », lance-t-on dans la salle. « Il s'agit de développer l'être plutôt que l'avoir », tente-t-on comme approche. « On peut bien vivre sans se soucier des diktats véhiculés par notre société » affirme-t-on enfin.

Et pourtant, ceci n'est pas si aisé, car la vie en société nécessite de se frotter aux miroirs que constituent nos semblables. On cherche souvent à séduire. On est aveuglé parfois par notre désir de plaire. Le besoin d'amour peut alors être un leurre dans notre quête du beau. D'ailleurs, on pose la question : « qu'est-ce qui est prépondérant dans la beauté : ce qui nous surprend ou ce qui nous rassure ? ». On rappelle par ailleurs qu'en France, la mixité sociale a considérablement évoluée en quelques décennies. Qu'il a fallu intégrer de nouvelles composantes culturelles et reconfigurer nos critères de beauté.

En outre, nous vivons dans un pays qui accepte de ses membres une assez grande liberté vestimentaire et d'apparence. On s'interroge alors sur le rapport qu'entretiennent beauté et port du voile dans la culture islamique. Pour certains, le voile préserve la beauté de la femme. Beauté précieuse qui ne doit pas être souillée par le monde extérieur. Pour d'autres, le voile étouffe la liberté de la femme. Il diminue donc l'expression de sa beauté. Comment finalement concevoir la manifestation publique de la beauté ?

C'est bien ce qui semble le plus difficile à mettre en œuvre. Même dans nos sociétés occidentales, on accorde de l'importance à notre confort intérieur (considérons donc le phénomène de la décoration d'intérieur), à l'harmonie entre soi et notre environnement (quelqu'un évoque le Feng shui), mais finalement peu à la beauté des lieux publics, à la beauté des espaces communs de convivialité. On cherche malheureusement toujours des preuves tangibles et visibles de la beauté. Ne devrions-nous pas au contraire nous laisser guider quelque fois par les fines et fragiles relations humaines avec lesquelles il est pourtant possible de réaliser de belles œuvres ?

Thèmes pour le prochain Café Citoyen :
1 – Qu'est-ce qu'un expert ? 8 voix
2 – Qu'en est-il de l'égalité parentale 7 voix
3 – La citoyenneté se limite-t-elle à la nation ? 5 voix
4 – Ne serait-il pas nécessaire de faire une auto-critique du Café Citoyen ? 6 voix
5 – L'économie du bien-être suffit-elle à faire notre bonheur ? 5 voix
6 – Doit-on changer de système économique pour changer de société ? 10 voix
7 – La marchandisation des rapports sociaux met-elle en danger la société ? 3 voix
8 – Quel urbanisation pour les périphéries des villes ? 3 voix
9 – Le citoyen peut-il agir sur la gestion de l'impôt ? 7 voix
10 – Peut-on être coupable de fabriquer des armes ? 11 voix
11 – La séparation des pouvoirs est-elle en danger ? 6 voix
12 – Est-il facile d'assumer sa différence aujourd'hui ? 10 voix

Prochain Café Citoyen le 10 octobre 2009 : Peut-on être coupable de fabriquer des armes ?

Interventions

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DD Funky

mercredi 24 septembre 2014 14:08:40 +00:00

La dictature de la minceur est en fait très rentable. Fabriquer des habits pour des gens maigres consomme peu de tissus et coute un minimum d'investissements, d'autant que la plupart des vetements sont fabriqués par des pauvres bougres réduits en esclavage, et revendus une fortune aux occidentaux frimeurs.les marges sont énormes pour les actionnaires des marques de fringues et tant que les gens continueront de vouloir s'habiller tous de la meme manière, tant qu'ils continueront dans ce comportement moutonnier les choses ne changeront pas. Ils faudraient que les consciences se réveillent, mais nos concitoyens sont-ils encore capables de réagir et de penser en dehors de ce que leur commande de faire les médias audiovisuels et les magasines de mode qui pronent la maigreur?

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