Compte-rendu synthétique par Pierre Fruitier-Roth — Café Citoyen de Metz (20/03/2010)
Animateur du débat : Pierre Fruitier-Roth
» Éducation
Education Nationale, Enseignement Supérieur, Recherche, où va-t-on ?
CAFE CITOYEN DE METZ
- Compte-Rendu du Débat du Samedi 20 Mars 2010 -
Sujet : « Education nationale, Enseignement Supérieur, Recherche : où va-t-on ? »
Un sujet provocateur pour certains, une question importante pour d’autres, il apparaît cependant que l’éducation et l’enseignement sont des enjeux importants pour notre société. Les premières questions posées par les personnes présentes est d’ailleurs : « Qu’est-ce que l’éducation ou l’enseignement ? Quels doivent en être les buts ? ». Au-delà des principes fondamentaux comme l’apprentissage de la lecture, de l’écriture et des nombres, l’éducation doit aussi apporter de la culture général aux gens, leur donner les clefs pour penser par eux-mêmes et se forger une opinion. La plupart des personnes présentes regrettent alors que ses missions de l’enseignement ne soient pas remplies. Des témoignages de professeurs du secondaire (collège et lycée) exposent les problèmes qu’ils rencontrent au quotidien avec la maîtrise du français que peuvent avoir leurs élèves ; une maîtrise bien inférieur aux prérequis du niveau dans lequel ils se trouvent. Pour répondre à ce manque de compétences et de connaissances nous pouvons citer les problèmes relatifs aux barèmes de notation et aussi à la formation des professeurs et aux différentes politiques misent en place depuis plus de trente ans. Ces conséquences se retrouvent aussi dans l’enseignement supérieur et dans la recherche.
Education nationale ou enseignement primaire et secondaire
Sur la question de l’enseignement primaire, les personnes présentes se posent la question de savoir pourquoi la méthode d’apprentissage de la lecture et de l’écriture a été changée alors qu’à priori les personnes savaient correctement lire et écrire avant les réformes.
Sur les questions relatives à l’enseignement secondaire on note que les conséquences désastreuses de la réforme des méthodes d’apprentissage de la lecture et de l’écriture ont des répercussions directes sur les enseignements prodigués en collège et en lycée. La mauvaise maitrise de la langue française par les collégiens et lycéens entraine de facto une baisse de niveau dans leurs connaissances ; cependant, le barème des notations – qui a vocation à pousser les élèves vers les classes supérieures – permet de corriger virtuellement ces manques de connaissances et compétences. C’est donc une remise en cause complète du système éducatif qui est faite par les personnes présentes à ce débat.
Il est également rappelé que les différentes politiques misent en place depuis trente ans n’arrangent rien à l’affaire ; notamment celle visant à avoir quatre-vingt pourcent d’une classe d’âge obtenant le baccalauréat et celle permettant aux familles de refuser le redoublement de leurs enfants comme pourraient le préconiser les professeurs. Avec des élèves montant systématiquement dans les classes supérieures (avec ou sans le niveau) et un objectif de quatre-vingt pourcent de réussite au baccalauréat par le biais d’un barème de notation vulgairement faussé il n’est pas étonnant d’avoir près de cinquante pourcent d’échec lors de la première année d’université.
Enseignement supérieur ou université et grandes écoles
Nous venons de le voir, les problèmes de l’enseignement secondaire ont des conséquences directes dans l’enseignement supérieur, notamment dans les universités. En effet, une simple étude des statistiques permet de révéler un problème persistant. Près de soixante-dix pourcent de réussite au baccalauréat et près de cinquante pourcent d’échec lors de la première année universitaire. Il y a donc une différence importante de niveau entre la dernière année de lycée et la première année d’université. Cependant, nous sommes convaincus que cette différence de niveau n’est pas due aux enseignements prodigués en lycée mais bien à leur notation, outrageusement fausse permettant d’obtenir ces chiffres impressionnant de réussite au baccalauréat.
Par ailleurs, une parenthèse est ouverte sur la question des classes préparatoires aux grandes écoles et sur les grandes écoles. Les participants notent que ces écoles, qui pensent être la solution au problème, en sont en réalité la cause. « Si l’on prend les meilleurs lycéens de France que l’on les réunit dans des classes d’élites à petit nombre et que l’on ne prend que les meilleurs d’entre eux pour les mettre dans les grandes écoles, il n’est pas difficile d’en faire quelque chose. » exprime un participant. La parenthèse se referme donc aussi vite qu’elle ne s’est ouverte ; les participants préférant se concentrer sur les vrais problèmes de l’enseignement supérieur.
Cependant, nous ne pouvons imputer l’entière responsabilité de l’échec en première année au barème de notation du baccalauréat. La question de l’orientation est alors posée ainsi que celle du « montage » des filières. Il est rappelé que depuis 2000, l’enseignement supérieur est encadré dans quarante-sept pays européens par le Processus de Bologne et que l’Union Européenne, par le biais de la Stratégie de Lisbonne et maintenant du programme EU2020 donne des objectifs clairs et précis aux filières d’enseignements supérieurs des vingt-sept pays membres. Un des enjeux important de ces processus est l’employabilité des diplômes. Les Etats doivent maintenant clairement travailler sur cette questions, notamment en faisant de plus grandes distinctions entre les filières académiques et les filières professionnelles permettant ainsi aux étudiants de choisir plus aisément ce qu’ils ont envie de faire, d’apprendre ou de découvrir sans pour autant nuire à l’intégrité de la liberté académique de chaque individu. Toutefois, il est rappelé que l’employabilité dans le sens du processus de Bologne est plus basée sur la reconnaissance transfrontalière des diplômes (pour faciliter la recherche d’emploi à l’étranger) que sur les réformes nationales à apporter aux filières ; réformes qui sont de plus en plus décrites dans les programmes de l’Union Européenne.
De même, l’échec à l’université est aussi causé par la condition sociale des étudiants. Un étudiant qui doit travailler pour financer ses études et sa vie en générale aura de facto plus de mal à réussir que des étudiants n’ayant pas besoin de travailler. Une remise à plat du système d’aide sociale aux étudiants est demandée par les participants, notamment dans le calcul et l’octroi des bourses et prêts d’études. Il est, également, rappelé que la dimension sociale du processus de Bologne devraient être plus facilement applicable dans les pays signataires de ce dernier.
Enfin, il est reconnu que l’enseignement supérieur ne doit plus être prérogative nationale amis bien une prérogative européenne tant la concurrence est rude dans ce domaine mais aussi sur le marché du travail. Les participants se félicitent que le processus de Bologne, jeune de dix ans, est pu déjà changer drastiquement les différents paysages nationaux de l’enseignement supérieur mais la route est encore longue. Le soulagement vient du fait qu’à priori les Etats empreintes la bonne.
Recherche
Tout comme pour l’enseignement supérieur, les participants sont d’accord que la Recherche ne doit plus être une prérogative nationale mais une prérogative européenne. La mise en commun des moyens de recherches et notamment des connaissances et des laboratoires, par le biais de la mobilité des chercheurs est considérée comme étant une chance.
Il est par ailleurs noté que la France a un déficit dans le nombre de dépôts des brevets par rapport à certains autres pays européens n’ayant pas une « culture de la recherche » comme la France peut (pouvait) en avoir une. La mise en commun des moyens de recherches au niveau européen est donc à nouveau soutenue par cette affirmation.
Solutions proposées
Le Café Citoyen se veut être un débat constructif qui essaye de proposer des solutions aux questions et problèmes posés. De fait les participants proposent :
1. Enseignement primaire et secondaire
a. Amoindrir les pressions du ministère du budget sur le ministère de l'Education Nationale et redéfinir les priorités budgétaires ;
b. Organiser de vraies assises sur l’enseignement primaire et secondaire réunissant des professionnels de l’enseignement (professeurs des écoles, professeurs du secondaire, inspecteurs, recteurs, chargé de mission) et un panel représentatif de la société pour définir les buts et les objectifs de l’enseignement public ;
c. Revoir complétement les méthodes de formations des professeurs et permettre à ces derniers de continuer à se former tout au long de leur carrière par le biais de stage avec la mise en place d’une vraie politique de formation continue des professeurs.
2. Enseignement supérieur
a. Accélérer les réformes de l’enseignement supérieur pour répondre au plus vite aux exigences du processus de Bologne (processus élaboré à l’unanimité des pays signataires), à celle de la Stratégie de Lisbonne et devancer le programme EU2020 ;
b. Clairement différencier les filières académiques (vouées à former des doctorants) et les filières professionnelles (vouées à former des personnes compétentes sur le marché du travail) ;
c. Permettre rapidement aux universités de choisir elles-mêmes leurs personnelles pédagogiques et académiques.
3. Recherche
a. Permettre aux laboratoires publics de trouver des financements privés ;
b. Développer les coopérations avec d’autres laboratoires européens ;
c. Augmenter la part du PIB français dans la recherche à 5%.
Interventions
vallet
mercredi 01 septembre 2010 17:15:35 +00:00
on parle de manque d,effectifs à l,école,il y a 50 ans,ilo y avait 45 élèves^par classe et tout se passait bien,avec 25 par classe cela a nécessité le recrutement de centaines de milliers de profs,parents incapable de vous occuper de vos enfants vous ètes responsables d,une grande partie de l,état desz finances de la france
Marre de retaper vos coordonnées ? Créez un compte ! Créer un compte permet d'être averti des nouvelles contributions, d'être reconnu et donc de ne pas avoir à taper ses coordonnées pour participer aux débats.