» Europe

Quelle Europe, demain ?

Didier anime pour la première fois le débat à Nancy. Cette assemblée du jour réunit une quinzaine de personnes, pour ce sujet inscrit dans le cadre de la semaine nationale des Cafés Citoyens.

En préambule, sont rappelés les grands objectifs de l’idée européenne : la paix, la libre circulation.

La majorité des citoyens présents expriment une déception à l'égard de l’Europe actuelle. Constat de crise résumé par Godefroy : « certains peuples ont une image dégradée de l’Europe ». Laurent (1) dénonce « les marchés qui prennent le pas » et prône le modèle social de la France pour exemple à suivre dans l’Union. Marlène étudiante à Sciences-Po, conteste cette idée. "on ne peut pas imposer un modèle", selon elle.

Antoinette estime que l’Union ne doit pas effacer les spécificités de chaque pays. Yannick trouve « important que l’Europe existe afin que l’on soit solidaires».

Arnaud considère l’Union économique et monétaire (UEM) comme une « catastrophe » et déplore une « Europe à plusieurs vitesses » qui n’est « plus redistributive », selon lui.

Véronique attendait de l’Europe plus « d’homogénéité sociale ». Arnaud plaide pour « une harmonisation des droits ». Laurent (2) explique que l’Europe ne produit par d’harmonisation mais qu’elle se construit par « intégration », c’est-à-dire discussion des lois et non pas imposition par le haut.

Emmanuelle, étudiante, expose trois générations historiques : « l’Europe de mes grands-parents a construit la paix, celle de mes parents, l’ouverture des frontières, et nous… on attend quelque chose. On hésite apparemment entre fédération et confédération. Ne faudrait-il pas un noyau dur ?». Le débat permet alors d’éclairer la différence entre fédération (Etats-Unis d’Amérique) et confédération (modèle pratiquement disparu).

Didier relance le débat sur la question : quelle Europe politique pouvons-nous espérer, avec quels moyens ?

Plusieurs participants semblent d’accord pour une Europe plus « lisible », selon le mot de Godefroy pour qui la diplomatie européenne devrait notamment reposer sur « un siège européen au conseil de sécurité de l’ONU ».

Laurent (1) insiste sur la nécessité d’une Constitution qui devrait, d’après lui, reposer sur les Droits sociaux. Et il ajoute : « le budget devrait mettre le paquet sur la culture ».

« Les gens ne se sentent pas suffisamment européens » regrette Marlène. « Le rôle des médias » est important dans ce domaine, répond Alain.

Le débat revient un moment sur le déficit démocratique de l’Union et l’épisode traumatisant du TCE rejeté par les peuples et « refourgué par la suite» selon Arnaud. Laurent (2) conteste cette version. Car, explique-t-il le « TCE a été abandonné ». Mais, ajoute Laurent (2), la partie solidarité budgétaire revient aujourd’hui et elle est, selon lui, majoritairement approuvée.

Arnaud pense que l’Europe doit repenser les « services publics ». Laurent (1) abonde dans ce sens : « qu’on se mettre d’accord sur une Europe des droits humains et des services publics ! ».

« Il faut voir les intérêts communs et oublier les intérêts nationaux » dit Godefroy. Une majorité de participants paraissent d’accord.

L’animateur constate que le débat a évité le sujet des frontières de l’Europe.

« J’aime bien le mot ‘fédération’ » conclut Véronique, avec le sourire.

POUR FINIR, L'ASSEMBLEE VOTE LE SUJET DU MOIS de JANVIER :
"Le mariage pour tous" sera discuté le 18 janvier 2013.
Le débat du mois de décembre ayant déjà été précédemment décidé : "réseaux sociaux et citoyenneté" : le 21 décembre 2012.