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Honoré de Balzac (1799 - 1850)

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Compte-rendu synthétique par Laurent WatrinCafé Citoyen de Nancy (14/06/2013)

Animateur du débat : Laurent Watrin

» Politique et Société

Lâcher nos acquis ?

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Les Droits de l’Homme et les principes constitutionnels contiennent les acquis républicains, rappelle l’animateur en guise d’introduction : droit de propriété, droit à la sécurité sociale, droit au travail, égalité hommes-femmes… La valeur de ces acquis résultant de l’élaboration des lois et des conditions économiques.

«J’ai le sentiment qu’on est en train de les perdre», affirme Véronique, qui avait proposé le sujet le mois précédent. Sentiment renforcé par ce qu’elle appelle le « décalage » entre ce qui est demandé au citoyen et «les acquis des politiques». Véronique précise qu’elle va «perdre des acquis sur le calcul de la retraite tandis que les parlementaires ont toujours une retraite confortable».

Pierre, 63 ans, relativise : « avant les Trente Glorieuses, les allocations familiales étaient moins élevées qu’aujourd’hui ». Ingrid remonte encore plus loin dans l’Histoire pour interroger un autre « acquis social » : les vacances scolaires étalées sur les deux mois d’été ont une « origine agricole, quand les enfants devaient aider les parents à travailler aux champs ». Cet acquis est-il encore pertinent aujourd’hui ? D’autres acquis peuvent-ils être soumis à la même question ?

Véronique reprend le fil de son interrogation initiale : « moi, je veux bien perdre des acquis si on m’explique pourquoi, et si tout le monde y passe à égalité ».

La question de l’égalité des droits et devoirs revient souvent dans la discussion.

Pessimiste, Noëlle pense que notre «système social français - très bon – est appelé à disparaître». «Trop de gens n’ont –ils pas abusé ?», se demande Ingrid.

Pierre pense que la bonne définition des acquis – au sens de la Déclaration des Droits de l’Homme - repose sur la notion de « bien commun ». Et « il me semble, poursuit Pierre, que l’interdiction de l’esclavage est un acquis en voie de disparition : aujourd’hui, des précaires sans papier, par exemple, sont en situation d’esclavage économique». Mais « ceux qui viennent chez nous chercher le confort se bernent », répond Noëlle.

Françoise relance le débat sur le droit de propriété, lequel peut engendrer un certain confort matériel. Elle déplore notamment «la disparition des jardins ouvriers». Ingrid renchérit : « la ville de Nancy interdit à un particulier d’avoir des poules dans son jardin ». Noëlle plaide pour un retour au bon sens…

Véronique oriente la discussion sur les droits acquis pour les immigrés qui risquent, selon elle, d’alimenter le racisme. Pierre note que ce discours existait déjà dans les années 50. « Peut-être, mais quand les Italiens et les Polonais sont venus en Lorraine, la région était riche, il y avait du travail », nuance Ingrid.

Le travail, considéré comme un acquis, semble être le point du débat le plus difficile.

«Savons-nous ce que seront les emplois de demain ?», interroge Pierre, qui veut rester optimiste. Mais « cette interrogation ne répond pas à l’angoisse de millions de citoyens » souligne un autre participant. Pierre reconnaît l’inquiétude des jeunes en particulier, mais préfère penser que « un peu de pauvreté amène beaucoup de solidarité ». Véronique lui fait écho : « je suis prête à perdre des RTT ».

Pierre lance une autre réflexion : « si l’argent domine, est-ce qu’on accepte de perdre la liberté ? ».

Pour Noëlle, « le plus bel acquis, c’est la liberté, et avec elle, la liberté d’expression et le droit à l’information… qu’on est en train de perdre », selon elle. Pour Véronique, « le climat économique déstabilise notre acquis fondamental : la démocratie ».

Ingrid, d’origine allemande, se dit « étonné de voir plus d’interdictions aujourd’hui en France qu’en Allemagne ». Elle a le sentiment que « les Français se laissent manipuler » au nom de l’économie.

Plusieurs voix estiment que le travail est aujourd’hui « dévalorisé », « stressant » et « soumis à une extrême rentabilité ».

Pierre y voit une conséquence du management : « j’ai fait une formation de cadre. On y apprend qu’aujourd’hui, un bon manager ne pense pas à garder son personnel. Tout le monde est mis en concurrence. ». Pierre constate aussi que les jeunes s’adaptent : « ils considèrent l’entreprise comme un simple gagne-pain. Nous ne sommes plus adaptés... »

Ingrid trouve « horrible » qu’un salarié ne puisse plus réfléchir et prendre des initiatives au travail. Pierre nuance : « le taylorisme ne date pas d’hier. Il y a du nouveau taylorisme aujourd’hui ».

La discussion se termine, après une évocation de l’affaire de l’arbitrage en faveur de Bernard Tapie, sur un fort sentiment de décalage entre les acquis du peuple et ceux des puissants. La démocratie serait-elle en danger pour cette raison ? Cette question ouverte conclut ce dernier débat avant les vacances d’été.

ATTENTION : A LA RENTREE, LE CAFE CITOYEN CHANGE DE JOUR !

>Sujets votés pour les prochains rendez-vous à la MJC Pichon<

MERCREDI 25 SEPT. 2013 à 18h30 : « le citoyen et la solidarité »

MERCREDI 9 OCT. 2013 : « des vacances pour quoi faire ? »

Le débat continue sur le site internet des cafés citoyens.

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