Comment repenser notre conception du travail ?
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Ce débat a eu lieu le 18/04/2012 à Paris. Vous pouvez continuer à échanger sur le sujet.
Interventions
Desseigne
samedi 14 avril 2012 10:17:36 +00:00
Bjr
Premières idées:
-généraliser la pratique des stages en entreprises (rémunérés) pour les jeunes (lycéens, étudiants, etc)type apprentissage
-assurer une formation permanente réelle (obligatoire?) tout au long de la vie professionnelle
- encourager la transmission des savoirs par les professionnels en activité (type enseignants PAST en Université)
- préparer la sortie (retraite) de l'activité professionnelle par un encouragement à la prise d'une seconde activité (type "contrat de génération Hollande étendu)
- encourager la syndicalisation en entreprise (cotisation retenue sur paie et affectée comme dans les pays scandinaves)
-donner plus de pouvoirs aux comités d'entreprise (plans sociaux, conditions de travail, fusions/délocalisations)
-et bien sûr encourager la citoyenneté (cafés citoyens, associations,etc...)
Le travail, à l’origine, est une activité de transformation de la nature dans un sens utile à l’homme, en vue de la satisfaction de ses besoins. Il est vécu d’abord comme une contrainte. Une contrainte qui n’a pas toujours été une vertu essentielle. Elle l’est devenue sous l’influence de la religion chrétienne et du capitalisme triomphant, à tel point qu’aujourd’hui, nous avons un mal fou à la remettre en cause.
Que signifie encore le travail alors que l’appropriation du travail humain par ceux qui possèdent les moyens de production - et par conséquent tout ce qui est produit - interdit aux travailleurs de se reconnaître dans ce qu’ils font et les privent de toute reconnaissance qui ne soit pas pécuniaire? Alors qu’aujourd’hui, très peu d’emplois contribuent à satisfaire nos besoins primaires et que la majorité des emplois se situe dans le secteur tertiaire, les travailleurs ont-ils encore le sentiment d’appartenir à un corps social donné et de lui être utile? - Car le travail participe aussi de la cohésion sociale- Ou allons-nous seulement travailler en vue de percevoir une certaine rémunération? D’autant que cette rémunération loin d’être indexée en fonction de l’utilité sociale d’un emploi donné, l’est en fonction de sa contribution à la croissance du capital. Le travail associatif, pourtant non rémunéré, est souvent plus utile que nombre d’emplois bien rémunérés.
Pourquoi devrions-nous travailler autant, ou même «travailler plus pour gagner plus» alors que nous parvenons à produire plus avec un effort moindre?
La croissance économique est censée stimuler l’emploi, or, on voit à quoi mène une telle croissance économique, une croissance infinie dans un monde fini et à l’avenir, il faut bien être conscient du fait que le marché du travail ne pourra plus assurer l’intégration de toutes les personnes en âge de travailler.
Je crois qu’on a tendance à faire l’amalgame entre emploi et revenu et ce n’est peut-être pas vers le plein emploi qu’il faudrait tendre mais plutôt vers une certaine rémunération pour tous, un revenu de base qui permettrait à chacun de satisfaire ses besoins vitaux et de s’insérer dans la société, et à chacun de choisir son «travail» plutôt que de le subir.
Il convient de remarquer, c’est vrai, que le travail, s'il est effectivement un moyen de satisfaire des besoins sociaux, peut répondre lui-même à un besoin de l'individu: besoin de développer ses capacités, de se réaliser, de s'y reconnaître. Je pense que seul le travail réellement choisi et non subi répond à ce besoin d’exister, de s’accomplir et d’être utile à la société.
Lorsqu’enfin nous pourrons choisir notre travail, le nombre d’heures durant lesquelles nous voulons l’exercer, sans subir la pression de la rémunération et même choisir de ne pas avoir d’activité rémunérée, nous pourrons enfin goûter la vraie vie. Je revendique pour chacun le droit d’avoir du temps pour développer l’ensemble de ses capacités, pour jouir de la poésie de la vie, pour s’épanouir, pour s’accorder ces rendez-vous critiques de l’individu avec lui-même, pour lui permettre de trouver sa voie, sa véritable vocation, le sens intime et profond de son existence. Lorsque l’individu sera libéré de la contrainte financière, il pourra s’adonner à des activités qui font véritablement sens pour lui et là se déploieront toutes ses capacités, sa créativité, son esprit d’entreprise et ceci pourrait donner lieu à de formidables innovations, ces innovations dont nous avons tant besoin aujourd’hui. Et également à de véritables sursauts démocratiques.
Et non le temps ce n’est pas de l’argent :).
salvatrice
mardi 05 juin 2012 11:55:54 +00:00
@Charlene,
ce que vous dites est plus que vrai, mais utopie à mettre en oeuvre.
En effet comment descendre d'un TGV alors qu'il file à 200 km/h? c'est ainsi que va la vie que nous l'avons construite depuis plus de 2000 ans maintenant. la vitesse représente la complexité de nos sociétés dites civilisées avancées. C'est une série d’enchevêtrements qui nous contraint à en rester esclave. les stopper nous obligerait à mourir. mais c'est peut être ce qui arrivera. car à chaque route pensée par l'homme, il y a une fin.
l'homme jouit trop de son pouvoir, de l'argent. il se comporte comme un cafard. on en détruit un , un second arrive et le remplace. L'homme serein n'existe pas. il est avide de tout et défend ce tout (ou le peu qu'il a) par la violence.
On le voit bien quand on observe un SDF, il défend son bout de carton ou son caddy rempli de détritus tel un fauve. C'est terrible.
et puis c'est horrible à dire mais dans un société où il n'y a plus de conflit, l'homme se reproduit tant et si bien qu'il "s'asphyxie" par le nombre. il ne faut pas oublier que le prédateur de l'homme c'est l'homme.
Pour parler d'un revenu, l'idée est bonne mais incitative à "l'état végétatif". L'homme est fait pour chercher sa nourriture et devenir ingénieux pour y réussir. Le priver de cette lutte avec lui même le contraindrait à la passivité et donc la mort.
j'ai lu une jour que l'invention des dieux était née de ce constat par un sage d'une tribu primitive. sans mort régulière des hommes, il y aurait eu surpopulation rapidement et la planète aurait été détruite il y a des milliers d'années déjà.
ce sage incitait ses hommes et femmes à devenir les plus forts les meilleurs les plus riches et donc à éliminer les plus faibles et à rester agressifs. l'agressivité sert aussi à forger des hommes plus resistants, d'où la survie et l'évolution de notre race.
alors la question qui me vient naturellement est :
sommes nous assez évoluer pour devenir pacifistes et surpeuplés? ou bien sommes nous assez "frères" pour orienter notre agressivité notre soif de pouvoir et de richesse vers les galaxies sur d'autres planètes car la notre, si on devient pacifistes ne nous suffira plus.
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