La transition énergétique

La transition énergétique et les alternatives locales Café Citoyen 19 mars 2014 La transition énergétique et les alternatives locales. Ce Café est une reprise, après plusieurs mois d'arrêt. Le sujet est ambitieux et s'inscrit dans la durée au niveau national et international. Sabine présente le thème (texte joint) qui lui tient particulièrement à coeur et co-anime la réunion devant 15 personnes. La notion de transition énergétique désigne le passage du système énergétique actuel utilisant des ressources non renouvelables vers un bouquet énergétique basé principalement sur des ressources renouvelables. La transition énergétique implique une transition comportementale et sociotechnique1, et une modification radicale de la politique énergétique : en passant d'une politique orientée par la demande à une politique déterminée par l'offre, et d'une production centralisée à une production décentralisée. La discussion s'engage. Faut une prise de conscience à notre niveau individuel et local et avoir une implication citoyenne sur le long terme. Faut lister les initiatives locales et les mutualiser . Faut réduire l'éclairage public et les enseignes publicitaires. Il faut revoir la consommation et lutter contre le gaspillage, les gratiférias sont un moyen de réduire la surconsommation, les ressourceries également. La récession des énergies entraine la décroissance. Faut apprendre à nos enfants à coopérer et partager, informer les gens. Faut mettre en place des énergies locales. Faut repenser l'urbanisme : il y a trop de logements vacants, faut repenser l'isolation. La démocratie se fera par la base. Faut développer les transports en commun et le co voiturage. Une forte pression des citoyens pourrait obliger les entreprises à des pratiques plus écologiques. Il y a un besoin de mutualiser les diverses intiatives. Comment gérer nos besoins, dans une « société heureuse » ? Comment modifier la consommation, alors que l'on est bombardé par la publicité des divers marchands. Il faut repenser l'agriculture avec le problème des semences, des pesticides. En France, en cas de surproduction de pommes, les agriculteurs sont payés pour les détruire. Il y a des formes d'agriculture plus économique, avec des circuits courts. Plutôt qu'alternatives locales, on devrait dire essais locaux et amplifier la démocratie participative. La première énergie c'est celle que l'on ne consomme pas. Ensuite le thème du prochain Café est choisi : « La démocratie locale dans la vallée » . La réunion se termine à 20h . Café Citoyen « La Transition Energétique» (Texte de présentation par Sabine) « Le degré d'effort à appliquer n'est pas dissociable de la compréhension que l'on doit avoir du problème » Pour ce faire, l'exposé s 'appuiera sur l'historique de notre consommation des énergies fossiles, puis sur l'analyse de l'existant, concernant les énergies alternatives et leurs écueils. Historique Il a fallu des millions d'années pour que se forment ce qui deviendra les énergies fossiles : le pétrole, le gaz, le charbon. Depuis 1860, nous en avons consommé la moitié. Une fois que l'on commence à réduire, le déclin est inéluctable; et en général un pays atteint son pic maximum de production, 40 ans après son pic de découverte. C'est King Hubbert( géophysicien chez Shell) qui calcula le pic de production des USA, qui se vérifia et fût atteins dans les années 70. Malgré les avancées technologiques , les découvertes se raréfièrent cruellement. Les USA devinrent de plus en plus dépendant de l'importation du pétrole. Les ruptures d'approvisionnement engendrèrent les crises économiques de 73 et 79. Concernant la production mondiale actuelle, 54 des 65 pays producteurs ont atteins leur pic de production. La plupart des autres vont suivre dans un avenir proche . Et il faudrait, tous les 3 ans, mettre en production, l'équivalent d'une Arabie Saoudite pour pallier l'épuisement des champs existants ! Pour comprendre : Durant les années 60,6 barils étaient découverts pour chaque baril consommé; 5 décennies plus tard, l'humanité consomme entre 5 et 6 barils pour chaque baril découvert. On voit la demande dépasser l'offre. Quand 1 milliard de barils fournissent 12 jours de consommation, il ne reste donc que 12000 jours soit 33 ans environ . Le REEI ( Ratio Energie produite / Energie Investie) Au début le ratio est super intéressant : il suffisait d'investir 1 baril d'énergie pour en obtenir 100. Le REEI était égal à 100. Aujourd'hui le REEi du pétrole brut est égal à 10. Creuser plus profond, prospecter en haute mer ou dans des pays lointains, nettoyer les sables bitumeux du Canada ou les gaz de schistes nécessitent beaucoup d'énergie pour en faire du pétrole de synthése, et baisse le ratio de 5 à 1,5.... Quant-est-il des autres énergies fossiles? Revue de l'existant et ses écueils . Le charbon: abondant génère la moitié de l'électricité de la planête, mais atteindra son pic avant 2040 . Certains disent qu' il y a des siècles de charbon devant nous , mais c'est fallacieux en face de la demande exponentielle et de la qualité moindre des nouveaux gisements. Et c'est sans compter la destruction environnementale avec l’arasement direct de la surface des montagnes. Le gaz: Le pic de production du gaz est arrivé également dans les années 70. Même avec la production de gaz non conventionnel (gaz de schistes) , le pic de production devrait être atteint avant 2030. Le nucléaire: Il y a encore des réserves importantes d'uranium pour la nucléaire. Pour remplacer les térawatt fournis par l'énergie fossile, il faudrait plus de 10 000 réacteurs nucléaires qui ne pourraient produire que pendant 10 ou 20ans . L'éolien  Il a un bon REEI, mais il a une production intermittente, et doit être couplé avec d'autres sources, telles que le gaz ou l'hydroélectricité, afin de fournir de façon constante . L'hydroélectrique  L'hydroélectricité est fiable, mais il ne reste que peu de sites pour construire des barrages . L'énergie thermique: C'est 2 puits profonds. Dans le premier , on envoie de l'eau qui ressort à très haute température dans le second, après avoir capturé la chaleur de la roche. Selon un rapport du MIT, cela pourrait fournir 10% des besoins des USA en 2050. Energie marémotrice: Ces énergies sont variables suivant les régions côtières et le transport n'est pas simple. La déperdition et la corrosion sont des problèmes du au transport sur de longues distances . Les agro-carburants (produits à partir de végétaux) Le bois: Il a une faible densité énergétique et pousse lentement. L'humanité consomme environ 15 km 3 de bois par an... Le biodiesel et l'éthanol: Ils proviennent d'une agriculture dépendant du pétrole et leur REEI est proche de 1 . L'hydrogène : Il doit être extrait du gaz, du charbon ou de l'eau, et cela demande plus d 'énergie que ce l'on en obtient.... Les panneaux solaires: Actuellement les panneaux solaires de la terre entière produisent l'équivalent de 2 centrales à charbon. Une surface de 360 000km2 serait nécessaire à notre consommation, quand en 2007, il y en avait que 10 km2. L'aberration est qu'il faut 2,5 tonnes de charbon pour fabriquer un seul panneau solaire (fabriqué en Chine, qui développe ses centrales à charbon = 350 nouvelles centrales en construction actuellement). Aussi faudrait-t-il 30 ans d'utilisation du panneau solaire pour équilibrer et compenser le rejet de CO2 produit lors de sa fabrication. Aujourd'hui un panneau a une durée de vie de 20 à 30 ans . Les centrales solaires thermiques : Elles sont installées dans les déserts, et ont un fort potentiel, mais il y en a peu en service, et le problème réside dans le transport de l'énergie sur de grandes distances. Toutes ces alternatives au pétrole fonctionnent donc au pétrole, ou utilisent des matériaux venant du pétrole ... Le Tout Pétrole Notre société « moderne «   s'est construite avec les énergies fossiles. Nos infrastructures routières, nos transports, conséquences de l'étalement urbain, qui nous éloigne du lieu de travail, des écoles …, sont énergivores. Les produits chimiques issus du pétrole et et leurs dérivés , sont la base d'un nombre incalculable de produits. L'agriculture moderne est dépendante, tout comme les hôpitaux, l'aviation, les systèmes de distribution d'eau . Sans le pétrole, il n'y aurai ni plastiques, ni polymères indispensables à la production de vêtements , ordinateurs ou tout autres appareils électroniques de divertissement. L'utilisation du charbon et du pétrole a entrainé le système économique de l'humanité dans une croissance sans précédent. Notre système financier construit sur l'hypothèse de la croissance, requiert toujours plus d'énergie à bas prix pour la soutenir. Puisque le pic de production est atteint, et cela quasiment pour l'ensemble des ressources énergétiques, il y a, de fait, récession . La récession de production entraînera une récession économique, comme l'histoire nous le montre. Il faut donc envisager l'avenir sans croissance. De ce fait, le temps joue contre nous; l'argent doit être employé intelligemment. Il y a à la fois, encore trop d'énergie fossile , qu'on utiliserait, en la limitant pour épargner le climat. Et plus assez pour faire redémarrer l'économie. Des avancées techniques majeures sont nécessaires Les recherches doivent prendre en compte  la densité énergétique du carburant, les difficultés se rapportant au stockage et à la distribution, et à la remise en œuvre technique, l'intermittence ou non de la source énergétique, son utilisabilité à grande échelle, quel en est le REEI, les conséquences environnementales . Espérons pouvoir compter sur la prise de conscience des « politiques » avec un consensus international, pour une bonne réaffectation des quelques 34 000 milliards, dans les transports, l'habitat, les entreprises manufacturières, l'agriculture , ainsi que des fonctionnaires formés pour la transition. Bien penser à long terme devrait redonner du travail. L'habitat devrait changer pour former des ensembles permettant l'économie et le partage de l'énergie. Et pour se déplacer, le parc automobile devrait se renouveler totalement en proposant des voitures de faibles cylindrés et économiques ( 2 cv à 2,5l/ 100kms) : solution intermédiaire pour créer de l'emploi et faire des économies dans les transports. La décroissance sans « travail », priverait un trop grand nombre et engendrerait de violents mouvements sociaux. Nous devons trouver des solutions qui permettent de rester en démocratie. Cela dépendra de notre capacité à ANTICIPER. Heureusement, des gens de conscience et de bon cœur savent faire émerger des idées de partage et de coopération. De belles initiatives s'élaborent dans la solidarité, dans de multiples réalisations de part le monde. C'est un balbutiement encourageant. Il y a aujourd'hui 1500 villes ou territoires en devenir, qui expérimentent . Ils sont bien nommés «En transition». Sachons nous en inspirer. Individuellement et collectivement, nous pouvons agir. Sachons envisager l'avenir avec lucidité, courage et espoir. Glossaire se rapportant aux Initiatives de transition ; d'après lequel, chacun pourra se baser dans ces recherches personnelles, afin de nourrir les futurs débats des cafés citoyens sur le sujet. Des communautés humaines, des écosystèmes humains, des territoires se rejoignent dans l'idée de résilience pour anticiper et s'adapter au maximun à cette rupture annoncée. Transition: Passage d'un état à l'autre. Mouvement qui travaille à conduire nos sociétes de l'endroit ou elles sont à une situation écologiquement durable et le plus équitable possible socialement . Résilience: Ce qui a une certaine résistance au choc, ce qui dépasse la situation traumatique pour se reconstruire. Autonomie: C'est lorsque les communautés et territoires peuvent répondre à leurs propres besoins alimentaires, énergétiques, économiques). Ecosystème: Inspirés d'écosystèmes naturels comme l'économie circulaire et la permaculture. Local: L'idée d'enracinement dans un territoire, dans un biotope est un facteur important de de résilience. Ainsi l'économie, l'agriculture, la production d'énergies, la monnaie et la culture doivent locales, avec une synergie des diversités et leur interconnection. La coopération: C'est une clef essentielle qui remplace la compétition. Des exemples d'application émergent doucement, de1200 à 1500 villes en transition existent déjà. On connait certaines tendances dans l'agriculture avec les AMAP , les « Jardins de Cocagne » (qui emploient les gens en insertion), et la permaculture. Il y a des Associations regroupant des capitaux pour l'achat de terres ( chaque semaine plus de 200 fermes disparaissent et 1300ha sont bétonnées) . Energie: Producteur indépendant / Enercoop, vente d'énergie verte. Construire son éolienne. Energie partagée grâce au Fond d'investissement- collecte de fonds citoyens- financer des projets et fédère le réseau. Le Scénario NEGAWATT caractérise l'énergie non consommée grâce à un usage sobre et plus efficace . Renforcer les compétences des territoires pour amplifier la décentralisation. Préparer les transitions professionnelles. Bâtiment: Porter l'ensemble du parc bâti d'ici 2050 à un haut niveau de performances thermiques. La transition de l'habitat suppose la mutation des opérateurs immobiliers, avec souci de coordination : vision transversale ( réunion des architectes, des associations, des acteurs publics, des corps de métiers, pour l'utilisation de produits naturels, recyclés avec gestion des déchets, pour la mise en place d'un habitat intelligent et regroupement pour le partage d'énergie). Idée d'habitat participatif( copropriété, SCI) pour apprendre à organiser le groupe. Transition Educative  Transmettre aux enfants la capacité de coopérer. Expérimenter au travers de projets, pour une assimilation appliquée. Glaner auprès des « anciens » les connaissances, les conseils techniques et les pratiques sur « le terrain ». …........................ Liste à compléter : Economie circulaire, Biomimétisme … Sabine DELETTRE