Que peut signifier la perte d'un emploi aujourd'hui ?
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Ce débat a eu lieu le 06/03/2010 à Bourges. Vous pouvez continuer à échanger sur le sujet.
Interventions
nous vivons au sein d'un système qui "désinsère" des individus, en nombre de plus en plus grand du monde du travail et qui ensuite, par le biais de stages (bilan de compétences ou autres formules Pôle Emploi) demande à ces mêmes personnes de "travailler sur eux", de devenir "acteur de leur projet" pour mieux se réinsérer!! L'intensité du traumatisme suite à l'annonce du licenciement est variable en fonction de la personnalité même de l'individu et de sa "culture" à l'égard du monde du travail: beaucoup d'hommes considèrent l'activité professionnelle comme "l'axe central" autour duquel doit graviter toute l'identité personnelle, affective, sociale. C'est d'autant plus marquant chez ceux qui ont travaillé 20 ou 30 ans dans une même et seule entreprise. Mais il ne s'agit pas seulement de "culture", mais (et d'autant plus actuellement), d'une menace très grave sur la satisfaction des besoins de base, vitaux: avoir un toit, se nourrir. (il est innoui de constater que ce système -idéologie d'économie libérale - a créé de toute pièce une "pénurie artificielle dans un système d'abondance"). Avoir un emploi stable offrait, il y a encore une trentaine d'année, une notion de sécurité : matérielle, affective, sociale, morale...cette notion de sécurité s'est transformée actuellement, elle ne repose plus sur le besoin (possible à l'époque)d'un travail stable pendant 40 ans dans la même entreprise , mais sur le besoin de satisfaire au mieux et souvent au plus juste, des besoins vitaux (logement nourriture) avec la crainte qu'il soient un jour menacé. lorsque l'individu a signé un CDD de 6 mois, non renouvelable, sa vie socioprofessionnelle se construit en pointillé, et oscille sans cesse entre espoir/désespoir, sécurité/insécurité. Ceux qui, travaillant depuis de nombreuses années au sein de la même entreprise apprennent souvent avec brutalité leur licenciement, ont toutes raisons de se sentir profondément méprisés, humiliés, trahis, et d'éprouver une colère légitime devant cette injustice. d'autant plus que le système dans lequel nous vivons se "dévoile" de mieux en mieux en laissant de moins en moins ignorer (pour beaucoup de citoyens) la non légitimité (en terme de justice sociale) de ces licenciements (nous savons maintenant que ce sont les entreprises qui financent l'actionnariat et plus l'inverse). Perte d'emploi, perte de sécurité (physique, psychologique, sociale). J'ai constater, par mon métier de formateur, que ce ne sont pas "les hommes qui tombent, mais c'est le système qui les faits tomber". Espérons des prises de conscience de plus en plus importantes afin de parvenir à ne plus pouvoir justifier l'injustifiable (de la part des pouvoirs en place) et ne plus supporter l'insupportable (de la part des citoyens).
L'argot
vendredi 05 mars 2010 06:51:07 +00:00
Je suis en recherche d'emploi depuis 15 années.
J'alterne emploi précaire et longue période sans emploi. Avec une volonté de ne pas me découragée face à ce systeme qui détruit la personne par des difficultés de plus en plus cruelles que ce gouvernement met en place.
Il y a toutes les souffrances des nons quand vous postuler, il y a toutes les souffrances des démarches laborieuses et souvent vaines, celles aussi des administrations qui vous pointe de l'index comme une personne incapable et à qui il faut rendre compte sans arret de votre situation (champion : CAF et Pole Emploi), il y a toutes les souffrances conséquantes à votre précartité que fabrique ces parcours très cahotiques de 1 emploi précaire dans la durée et dans le pécunier et surtout toute la souffrance de votre impossibilité à vous construire dans votre identité puisque pas ou peu de projection de votre vie, peu reconnue par les personnes qui vous entourent, puis celles qui s'éloignent, et l'impossibilité partiquement de vous maintenir sur des échanges d'un certain interet (car pas reconnue et l'accessibilité à une diversité de votre environnement.
Pour ma part, déplacement en bus pour ce qui ce propose de gratuit en conférence avec l'obliagtion de reharder le déplacement (trajet et horaire)car la réalité cruelle est aussi dans ces quotitdiens, se déplacer, accéder.
Toute la souffrance de regarder pour ce nourrir,toute la souffrance pour s'habiller et plus que tout, cette considération et projection que l'on a sur votre vie "ratée" car quand même vous y êtes bien pour quelque chose.
Exemple :
"mais moi je ferais ou prendrais n'importe quoi pour avoir du boulot"
"il sait donner les moyens pour en arriver là"
J'ai un bac +2 obtenue par une formation professionnelle, "oui mais toi tu n'as pas fait d'étude c'est un diplome de l'afpa"
et bien d'autre que j'ai volontairement oubliée.
On vous nie souvent dans votre personnalité et ça c'est très dure à avaler !
J'apporte ce témoignage car d'habitude je ne parle pas de ma situation pour me protéger, mais comme cela devient très difficle pour moi je pense que c'est peut-être un tors de ne pas dire.
Bon débat,
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