Faut-il sortir du nucléaire ? Si oui, quand ? Et comment ?
La catastrophe de Fukushima rappelle les dangers inhérents à l’industrie nucléaire. Faut-il donc sortir du nucléaire ? Mais comment répondre alors à la demande énergétique ?
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Ce débat a eu lieu le 14/05/2011 à Caen. Vous pouvez continuer à échanger sur le sujet.
Interventions
BODIN
vendredi 29 avril 2011 18:17:49 +00:00
Je ne sais pas si je serais libre le 14 mai pour aller au café-citoyen;néanmoins ,pour avoir revu
le documentaire sur Tchernobyl et observé l'affaire japonaise,sans être anti-nucléaire à tout crin,je suis enclin à penser fortement qu'il faut sortir un jour du nucléaire,progressivement en travaillant sérieusement sur des alternatives crédibles et raisonnables qui tiennent compte de la réalité,n'en déplaise à quelques uns,des effets du réchauffement climatique qui se produisent comme ils ont été annoncés par le GIEC lors de la sortie de KYOTO.Un fait nouveau technologique vient de sortir au niveau de la grande information du public : la technologie du tuyau flexible va remplacer peu à peu les tuyaux rigides utilisés dans l'industrie pétrolifère;ce procédé sera appliqué au Brésil où ,à de très grandes profondeurs va être exploité le gisement LULA considéré comme une petite "Arabie saoudite",plusieurs milliards de barils.Il ne s'agit pas là de gaz de schiste mais de pétrôle,énergie fossile polluante.Les possibilités nouvelles de recherche pétrolifère appliquées sur toute la planète renvoient aux calendes grecs la date d'épuisement de cette énergie fossile et "facilitent" un peu trop vite l'abandon du recours à l'énergie nucléaire,énergie propre,modérément polluante !
Pourquoi ne pas réaliser plutôt des projets pas plus pharaoniques que des centrales nucléaires ou des cités de chantiers pétrolifères que sont ces projets de très grands parcs de captation d'énergie solaire en plein désert,capables d'alimenter des espaces comparables à l'Europe;certes c'est une énergie qu'on ne peut pas stocker mais des véhicules à moteur hybride encore plus économes en consommation énergie fossile et en pollution et capables de rouler sans problème en milieu urbain par l'énergie électrique ,ce n'est pas une utopie et le soleil à notre échelle est une source inépuisable !
Qu'en pensez vous ?
Claude BODIN.
J'interviens pour la deuxième fois sur le même sujet car j'ai suivi comme beaucoup de monde les péripéties du désastre nucléaire japonais et j'ai découvert la réalité de la présence du nucléaire civil sur la principale île du Japon au fil des communications diverses sur le sujet.J'ai été extrêmememt choqué,non pas par le nucléaire lui-même,mais par la "fiction" internationale entretenue par le monde depuis toujours,en tout cas depuis l'émergence du nucléaire militaire : il n'existe à ce jour qu'une agence internationale de contrôle des installations nucléaires dépendant directement des Nations Unies n'ayant compétence que dans le domaine nucléaire MILITAIRE en application des clauses du traité international de non prolifération des armements nucléaires militaires.Pour un juriste en droit public et droit international,rien là que de très normal puisque les rapports entre Etats institutionnellement reconnus sont toujours basés sur le principe intangible de souverainneté sauf abndons partiels de cette souverainneté par les traités bilatéraux ou multilatéraux entre Etats,par exemple l'Union européenne où les abandons de souverainneté sont très limités ( colosse économique,nain politique ! ).Bref,dans le domaine civil,IL N'Y A PAS D'AGENCE INTERNATIONALE DE CONTRÔLE DES INSTALLATIONS NUCLEAIRES CIVILES,ce qui veut dire qu'on a pu construire la Centrale nucléaire de Tchernobyl avec comme toiture ,une sorte de hangar et des technologies encore discutées aujourd'hui (!!!),pire encore,construire une cinquantaine de centrales nucléaires plus sophistiquées que Tchernobyl mais implantées au Japon sur des espaces terrestres situés dans l'une des régions du monde les plus exposées au risque sismique et à des effets dévastateurs tels que les tsunamis ! Au nom du principe de souverainneté,un Etat,aujourd'hui,peut construire où il veut ses centrales nucléaires du domaine civil ou tout autre équipement présentant un caractère de dangerosité équivalent sans que la communauté internationale puisse y trouver à redire tant que ces investissements ne revêtent qu'un caractère civil ! C'est là qu'il y a le vrai problème : les frontières n'arrêtent ni les nuages ni les courants marins,ni les vents en termes de radioactivité! Alors,il y a en effet bien des domaines où nous pouvons discuter,voire intervenir mais s'il faut agir,ce n'est certainement pas dans notre petit hexagone à jouer les Bové et autres écolos franco-français mais plutôt à travailler au niveau de l'Europe,une Europe VRAIMENT POLITIQUE qui a seule la crédibilité possible pour exiger la création urgentissime d'une agence INTERNATIONALE de contrôle des installations nucléaires civiles : on verra alors quels sont les Etats qui ne jouent pas la nécessaire sécurité SOLIDAIRE et PLANETAIRE et il faudra en tirer les leçons et les décisions de boycot qui s'imposent !
Quant au rôle de cette agence internationale de contrôle ,ce sera de mettre en place des normes de construction et de sécurité évolutives par rapport aux progrès de la technologie ET DE CONTROLER LE RESPECT DE CES DIRECTIVES .Ceci n'est pas contradictoire avec la sortie dans le temps du nucléaire même si je n'y crois pas trop pour des raisons déjà évoquées.Personne ne sait combien de temps il faudra pour sortir de l'ère nucléaire,plutôt un long temps ! alors,cette agence internationale civile est une nécessité immédiate qui n'a que faire de cette formule mitterandienne dépassée, de donner du temps au temps ! On n'a plus le temps !
Amicalement vôtre,Claude BODIN.
Je crois que l'objet du débat n'est pas de répondre oui ou non à la sortie du nucléaire mais plutôt de reconsidérer l'ensemble de nos besoins énergétiques et la façon de les mettre en oeuvre. C'est sur ce dernier point que je veux m'attarder. Jusqu'alors, nous avons pensé l'énergie électrique en terme de gros pôles de production suivis par une grande technologie de distribution puisque l'électricité n'est pas "stockable". Il me semble qu'avec l'avènement des énergies de type solaire, il faut repenser totalement le système et y ajouter une alternative : la production au même lieu que la consommation. Malheureusement, aujourd'hui, la technologie photovoltaïque n'est pas encore totalement opérationnelle (taux de transformation faible donc besoin de grandes surfaces de panneau, durée de vie des onduleurs trop faible pour être rentable, législation...). Si on admet que chaque maison individuelle est capable de s'auto-alimenter en électricité comme un site isolé, de combien réduit-on nos besoins en gros pôles de production ? Une fois ce besoin recalculé, quelles sont ensuite les alternatives possibles à mettre en oeuvre ? Bien évidemment, l'autoalimentation des particuliers en énergie reposerait de facto la question de la place des grands groupes énergétiques...
mon cher Boris,
Je ne cherche pas à contester votre propos mais l'objet du débat est bien quand même de répondre aux termes des questions telles qu'elles sont posées par le café- citoyen.Sur le principe d'une auto-suffisance énergétique individuelle au niveau des habitats,je suis d'accord d'autant plus que je recherche à titre personnel pour ma propre habitation les meilleurs éléments de cette auto-suffisance énergétique.En comparant les possibilités,le voltaïque ( même chez Sunpower racheté par TOTAL ) c'est une productivité qui tend vers 24% ,l'éolien pour quelqu'un qui habite la plaine de Caen et c'est mon cas,c'est plus intéressant à condition de pouvoir le faire sans se retrouver confronté à l'opposition des voisins ou alors de pouvoir intégrer un système éolien horizontal à turbine dans la charpente de la maison,peu faisable dans des pavillons ordinaires ! Etc... Je ne doute pas que cette auto-suffisance énergétique sera possible un jour mais quand ?
Amicalement,Claude BODIN.
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