Compte-rendu analytique par Philippe Magnier — Café Citoyen de Dunkerque (24/11/2011)
Animateur du débat : Philippe Magnier
» Économie
Peut-on changer de système économique ?
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Peut-on changer de système économique ?
Ou « devons-nous changer de système économique ? »
Dans un monde où la vitesse est devenue vecteur de vérité, là où n’existe plus de recul, de temps pour la réflexion ; l’économie mondiale n’est qu’une affaire d’élite boursière et où l’humain n’existe plus et remplacé par le profit. Comment vivre ce nouveau libéralisme d’outrance ? Que deviennent les régulateurs objectifs ?
Notre culture nous donne-t-elle la possibilité de dire non à ce mouvement mondial ?
Il y a supercherie sur l’évolution de l’humain ; que devient le tissu économique ?
Cette forme est indissolublement culturelle puisque la marchandise-argent devient le faux universel symbolique hégémonique, intégrant contradictoirement des formes de vie où les individus insécurisés cherchent refuge dans des communautés imaginaires. Une violence inédite intransitive répond à la violence du capital qui joue son avenir en immergeant la production dans la consommation. Jusqu'ici, aucun gouvernement n'a osé affronter les marchés financiers. Tous ceux qui ont voulu lancer des réformes ont été réprimandés. Pourtant, tôt ou tard, on devra soumettre de nouveau les marchés des capitaux à une surveillance de l'État. Car la dynamique interne et chaotique du monde des finances échappe même à ses acteurs.
En Islande, nous avons une des réponses à notre question :
« un référendum imposé par le Peuple pour déterminer s’il fallait rembourser ou pas les banques capitalistes qui ont plongé par leur irresponsabilité le pays dans la crise, une victoire à 93% imposant le non-remboursement des banques, une nationalisation des banques, et, point d’orgue de ce processus par bien des aspects « révolutionnaire » : l’élection d’une assemblée constituante le 27 novembre 2010, chargée d’écrire les nouvelles lois fondamentales qui traduiront dorénavant la colère populaire contre le capitalisme, et les aspirations du Peuple à une autre société. » à suivre…
Voici la vie économique du XXIème siècle :
« Dans le but de présenter aux actionnaires des chiffres plus alléchants au prochain trimestre, un président de passage, en quête d'un bonus avant l'heure des comptes, décide de réduire le personnel de 10% sans se soucier de l'épuisement qui en résultera pour les travailleurs épargnés. Ce ne sont que des ressources humaines!«Une organisation sans engagement humain est comme une personne sans âme».
Voilà ce que propose notre société ; et l’humain, dans tout cela ? Les hommes savent, et pourtant ils continuent. Nous ne recherchons pas la cause du problème, nous nous recherchons nous-mêmes, étonnés que nous sommes d'avoir le pouvoir de créer un tel problème.
Ayons confiance en l’humain ! Seul, nous ne pouvons rien ; il est grand temps que l’action culturelle devienne universelle et gagne sur ce système économique qui ne fabrique que des pauvres… Il faut changer le système économique Voici un résumé de notre soirée dunkerquoise…
Interventions
En schématisant : Je pense que le système économique peut-être modifié. Cela suppose en préalable que chacun fasse sa révolution de consommateur et de richesses dont il souhaite disposer. En effet, si l'on considère la simple relation entre l'offre et la demande de biens ou de services, qu'est-ce qui justifie le prix ? Un objet vendu à quelques dizaines ou quelques millions d'exemplaires ne donne pas le même profit. Ensuite, que devient le profit, comment se justifie-t-il ? Comment le taxer justement ?
On peut admettre, la prise en compte du risque, de la rémunération du créateur, etc, mais jusqu'à quel point ?
L'Economie Sociale et Solidaire offre des perspectives intéressantes d'affectation de profit. La place du salarié semble mieux prise en compte dans la gouvernance des structures. Mais il faut sans doute aller plus loin.
Mais au fonds, en supposant que nous changions de système économique, est-ce bien le système qui est en cause ? L'enrichissement de certains, ce qui est fait des fortunes, fussent-elles justifiées par le travail, la chance, ou le talent, donnera toujours l'image d'un système économique défaillant, puisque distribuant la richesse de manière jugée inéquitable !
Finalement, je me demande si un bon système économique n'est pas celui qui tout en rémunérant correctement est aussi équitablement imposé, pour mieux financer la dépense publique qui alimente aussi le système économique.
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