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Compte-rendu synthétique par Elsa BonartCafé Citoyen de Caen (26/11/2011)

Animateur du débat : Fabien Collet

» Économie

Peut-on changer de système économique ?

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Café citoyen du 26 novembre 2011 : « Peut-on changer de système économique ? »

Compte –rendu synthétique :

Le thème abordé est vaste et diffus, mais il est au cœur des questionnements actuels des citoyens. Cette problématique doit-elle être envisagée au niveau mondial, européen, ou bien à l’intérieur de nos frontières ? Faut-il s’inspirer des modèles économiques proposés et appliqués ces dernières décennies, réguler davantage ceux-ci ou inventer de nouvelles théories ?

Les citoyens présents au débat font le constat d’un emballement du système le plus répandu aujourd’hui sur la planète, à savoir le capitalisme, nommé néolibéralisme par rapport au keynésianisme qui était fondé sur un libéralisme modéré par un Etat-Providence régulateur. Chacun a en tête les conséquences désastreuses de la spirale financière engendrée par les surprimes, de faillites d’entreprises, voire de pays avec un risque d’effet domino.

La conscience d’une appartenance à l’Union Européenne est réactivée à la suite des graves problèmes économiques que celle-ci connaît actuellement. Ces évènements, largement relayés par les médias engendrent une anxiété parmi les peuples européens dont le pouvoir d’achat baisse, même parmi les classes moyennes relativement épargnées jusqu’en 2008. Mais, s’agissant des citoyens européens, peu comprennent le fonctionnement et le pouvoir des institutions européennes. Par ailleurs, le vote du peuple français pour le « NON » au référendum de la Constitution européenne en 2005 n’a pas été pris en compte par les décideurs politiques. Face aux aléas économiques actuels, la nécessité d’être davantage informé et de comprendre devient cruciale.

La liste des maux économiques, notamment depuis 2008, est longue : crash boursier aux Etats-Unis et ses multiples répercussions sur l’Europe, aujourd’hui vacillement de la zone Euro. Cette situation était-elle prévisible, a-t-on fait ce qu’il fallait pour enrayer cette crise, la Grèce est-elle seule en cause dans sa spirale de surendettement, allons nous subir le même sort, les plans de rigueur successifs sont-ils justes pour les peuples ? Autant de questions en suspens et peu de réponses satisfaisantes.

Le citoyen a bien du mal à faire la part des choses entre les risques financiers pris délibérément par les professionnels de la finance internationale et la volonté politique des Etats ou de l’Union Européenne d’un libéralisme économique débridé, les erreurs involontaires, l’incompétence ou le laxisme de nos élus. La mondialisation paraît être une sorte d’hydre s’étant développée au cours des années 1990, et contre laquelle on pourrait difficilement lutter. Pourtant, quelques économistes, peu audibles car non sollicités par les médias, tiraient la sonnette d’alarme sur les failles et dérives potentielles du système avant la mise en œuvre de l’Euro et des différents traités qui l’ont accompagné.

Selon certains intervenants, il semblerait que chaque nation développée ait essayé jusqu’à présent de sortir son épingle du jeu, sans véritablement tenir compte d’un essor économique harmonieux de ses voisins à l’échelle d’un continent. L’argent public aurait été également gaspillé ou mal redistribué.

Quel que soit le système économique prôné, qu’il s’agisse du capitalisme basé sur l’accumulation libre de capital par les acteurs économiques ou financiers privés -et plus ou moins régulé selon les politiques de l’Etat-, ou que l’on considère les résultats du collectivisme d’Etat, on constate que, dans ces deux modèles (avec la particularité chinoise d’un système mixte), les richesses nationales et le capital financier sont détenus par une minorité de la population . Encore et toujours, il est question d’une mauvaise répartition des richesses.

Il apparaît que les experts économiques eux-mêmes ne songent plus à imaginer un système économique radicalement différent de celui que nous avons connu jusqu’à présent. Les solutions proposées actuellement par les politiques, notamment en France par exemple, où des élections présidentielles et législatives auront lieu au printemps prochain, consistent en un programme de mesures allant d’une réglementation étatique renforcée à une régulation plus ou moins souple, selon les partis.

En attendant des jours meilleurs, certains citoyens essaient de réagir localement, en fonction de leurs moyens. Ici ou là émergent des initiatives, notamment dans l’agriculture où la nécessité de survivre des agriculteurs converge avec les besoins alimentaires de citoyens dont le pouvoir d’achat est de plus en plus réduit. Le concept d’économie solidaire essaime sur notre territoire. L’indépendance alimentaire du pays redevient également une source de préoccupation primordiale face aux fluctuations des cours de marchés des denrées alimentaires. La réappropriation des modes de production agricoles et des circuits alimentaires de distribution par des petits agriculteurs et des consommateurs coïncide également avec une exigence croissante de la population pour une meilleure qualité alimentaire et la conscience des enjeux écologiques locaux ou planétaires. Sont cités des exemples de regroupements paysans en Andalousie, de petites coopératives qui se reconstituent dans les pays « avancés » d’Europe pour faire face aux coûts de gestion des terres, du matériel et aux monopoles des grands groupes agricoles. On note aussi un certain succès de combats locaux tel que celui mené contre les OGM et porté par José Bovet au niveau européen. Les valeurs d’échange direct, de troc entre particuliers refont surface et prennent une forme moderne grâce au foisonnement de sites internet dédiés à ces activités de partage.

Ces expérimentations en marge de la mondialisation pourraient-elles être généralisées ou être source d’inspiration pour des modèles de société, faute de nouveaux systèmes économiques ? Les participants au débat restent sceptiques. Quoi qu’il en soit, on ressent un besoin d’un assainissement des finances et des pratiques économiques.

En effet, non seulement le citoyen souhaite un système économique redistribuant correctement les richesses, mais ceci ne constituant pas une fin en soi pour chacun, certains ont également une exigence de qualité des conditions humaines de production et le besoin de comprendre la finalité de leur travail ou leur place dans la société. Le consommateur lui-même se pose-t-il la question de connaître la chaîne de production des produits qu’il achète (âge et conditions de travail des salariés, problèmes sanitaires, écologiques)? Le système économique mis en place ou réaménagé devrait donc tenir compte de ces facteurs humains, et non représenter uniquement un livre comptable.

Quelqu’un rappelle au passage que toutes les entreprises ne sont pas inféodées à la grande finance ou aux groupes internationaux, et on précise que beaucoup de petites et moyennes entreprises subissent elles aussi les contrecoups des aléas du marché, restructurations, délocalisations ou faillites.

Comment donc trouver un équilibre entre la libre circulation des flux financiers, les nécessités de la gestion et de la croissance d’un Etat, la cohésion des échanges entre nations d’un même continent et d’un continent à l’autre, l’épanouissement de la population ? S’agit-il de trouver un juste milieu entre réglementation étatique et autorégulation du marché, ou bien faut-il explorer de nouvelles voies ? La question reste ouverte…la difficulté essentielle aujourd’hui étant de définir des prévisions économiques à moyen terme, en raison de l’accélération des flux financiers (grâce notamment à la révolution informatique) et des marchandises, des bouleversements climatiques et de la circulation des populations. Face à ces défis, on peut aussi songer plus largement à un manque de vision d’une société nouvelle ou renouvelée des nations et de leurs représentants politiques. Certains demeurent pragmatiques ou raisonnés, d’autres se tournent vers des espérances spirituelles, quelques-uns recherchent et proposent des solutions originales à explorer.

Interventions

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Jacques

lundi 28 octobre 2013 13:05:07 +00:00

L'économie étant une sorte de culte des lois mathématiques régissant les peuples dépourvus de volonté collective, aucune espèce d'idée de changement ne pouvait naître d'un économiste...ni d'un peuple tombé en servitude...
...et en plus des économistes sincères, fallait-il compter les lobbyistes masqués, du genre à vous compter les heures de chauffage en point de prospérité, même en plein été : ce ne faisait plus beaucoup de politiques efficaces au mètre carré !!!

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