Compte-rendu synthétique par Laurent Watrin — Café Citoyen de Nancy (12/11/2014)
Animateur du débat : Laurent Watrin
» Économie
Le bénévolat et l'économie
Une vingtaine de participants pour ce débat « très citoyen », selon Noëlle, qui introduit la discussion par une question et une proposition personnelle :
- - le bénévolat est-il devenu à ce point nécessaire que l’Etat ne peut plus s’en passer pour répondre aux besoins des gens ?
- - les chômeurs pourraient peut-être donner un temps de bénévolat en contrepartie de leurs allocations.
Un premier tour de table confronte les expériences vécues et les ressentis des bénévoles ou ex-bénévoles présents.
Nelly garde un mauvais souvenir de son engagement dans le cadre associatif : les dérives mercantiles et les jeux de pouvoir l'ont dégoûtée. A l’inverse, ses missions d’accompagnement en Mission Locale, à Pompey, lui donnent satisfaction encore aujourd'hui.
Car le bénévolat, comme l'expriment plusieurs voix, est aussi une affaire personnelle. « On ne fait les choses que par intérêt », résume Jean-Pierre, mais il y a plusieurs sortes d’intérêt ! Et le bénévolat relèverait de "l'intérêt supérieur". Pour Jean-Pierre, "c'est une richesse qui permet de tenir debout".
Véronique confie avoir eu « besoin », pour elle-même, de donner de son temps aux autres, en visitant des détenus à la prison ou en lisant, à la radio, des lettres de familles de détenus.
Educateur sportif, Franck confie sa passion bénévole « depuis 55 ans, et la satisfaction se lit dans le regard des autres », parfois même longtemps après.
Le bénévolat serait-il une « thérapie » pour celui qui l’exerce, comme le suggère Nadine ? « N’allons pas jusque là », semble dire la majorité des réactions autour de la table.
Lucienne tempère : certains bénévoles « trop impliqués » peuvent se mettre en danger. Laurent note cependant que cette tendance négative ne concerne pas uniquement les bénévoles.
L’action bénévole peut offrir l’occasion d’éprouver ses limites, si l'on considère l’expérience d’Ingrid, bénévole dans un hôpital, à l’âge de 18 ans : « j’ai su alors que je ne pourrais pas travailler dans le milieu médical ».
A la source du bénévolat, Maëlle évoque les «échanges » - de compétences et de savoirs - qui répondent à des besoins partagés. Maëlle y voit même l’avenir de l’économie.
Pour Jean-Pierre, l’économie sociale et solidaire, sans but lucratif, « emploie plus de monde que l’économie marchande ».
Ingrid pose des limites au bénévolat : « je trouve anormal que des bénévoles nettoient les plages mazoutées ! ». Ingrid considère que c’est au pollueur de dépolluer. Jean-Pierre la contredit : « c’est l’intérêt général, c’est une démarche citoyenne ! », répond-il avec force.
A l’heure où l’Assemblée nationale planche sur les difficultés des associations (commission d’enquête en cours, rappelle Laurent), les bénévoles devraient être mieux reconnus, selon Jacques, un internaute favorable à un « statut » des dirigeants d’association (voir le débat en ligne sur le site des cafés citoyens).
Mais quels seraient les critères d’un tel statut ?
« Trop difficile à définir de manière générale », selon Guy. Il pense que si l’on donne un avantage aux bénévoles, certaines personnes risquent de détourner la notion de bénévolat pour profiter de cet avantage.
A contrario, Anne rejette l’idée d’un bénévolat forcé, comme, dit-elle, "le service civique obligatoire que certains de nos politiques proposent".
Plusieurs réflexions comparent le bénévolat et le « volontariat » des pompiers, lesquels bénéficient d’un statut particulier dans le cadre de leur mission, indemnisée.
Un statut du bénévolat pourrait ouvrir « droit à des formations » pour les personnes impliquées dans les associations, estime Maëlle. D’autres propositions évoquent la reconnaissance officielle d’un temps de bénévolat. Une personne salariée pourrait ainsi se voir « dégagée » de son travail salarié, régulièrement, pour exercer son temps d’activité « donné » à la collectivité.
En attendant, comme le soulignent Jean-Pierre et Noëlle, le bénévolat reste un état d’esprit au cœur de la culture citoyenne.
Prochain sujet voté : « Peut-on être consommateur et citoyen ? »
Rendez-vous le mercredi 10 décembre 2014 à La Taverne du Livre à Nancy.
Interventions
FOURNIER Jacques
lundi 10 novembre 2014 16:46:13 +00:00
Président d’une association culturelle loi 1901, je pense en effet que les dirigeants du conseil d’administration et du bureau (à voir ?) devrait avoir un statut.
Nous donnons chaque mois une conférence gratuite en entrée libre dans une grande salle bien équipée, son, micro, large écran de projection. Nos conférences ont pour thèmes des faits historiques locaux ou nationaux, grands ou très petits à l’échelle d’une commune ou du département, voire de la Champagne méridionale.
En fait ces conférences diaporama informatique offrent au public une distraction enrichissante.
Elles apportent au Grand-Troyes un lieu de connaissance et de distraction gratuite.
Nous sommes tous des bénévoles férus de cartes postales anciennes et d’histoire locale.
Un statut spécifique aurait l’avantage de donner une reconnaissance officiel à tout le travail fourni au bénéfice de la collectivité.
Je dois encore préciser que notre Académie troyenne d’études cartophiles (ATEC) va sur ses 25 ans d’âge.
Jacques Roland FOURNIER
Marre de retaper vos coordonnées ? Créez un compte ! Créer un compte permet d'être averti des nouvelles contributions, d'être reconnu et donc de ne pas avoir à taper ses coordonnées pour participer aux débats.