Compte-rendu synthétique par Guy Archambault — Café Citoyen de Meaux (12/04/2012)
Animateur du débat : Guy Archambault
» Démocratie et Citoyenneté
La mobilité, un acte citoyen
Mobilité
La mobilité est une attente qui se développe dans notre société en mutation. Elle est légitime. Mais la façon de l’assouvir est un acte citoyen, dans ce sens où les moyens mis en œuvre ont nécessairement un impact sur l’environnement, et peuvent impacter la vie des autres.
La mobilité, ce sont les déplacements, voire parfois les non-déplacements.
Si on choisi de se déplacer, plusieurs moyens sont à notre disposition, à pied, en vélo, en voiture individuelle, en bus, en train, en avion, etc. Chacun a sa raison d’être et son utilité, et doit être choisi en fonction de sa pertinence, rapportée à ses impacts.
Les nouveaux outils de communication constituent également une autre forme de mobilité, virtuelle. Ceux-ci ne sont pas anodins. Outre que l’utilisation en public peut entraîner des perturbations pour le voisinage, leur fonctionnement requiert de l’énergie, beaucoup d’énergie. Les rayonnements émis sont soupçonnés avoir des effets nuisibles à la santé de l’Homme.
Ces moyens divers ont changé considérablement notre rapport au temps, et, partant, à la mort. Sujet relativement peu souvent évoqué, l’un des aspects sans doute le plus important.
Café citoyen Mobilité
Alors qu’elle avait augmenté de 31,7 % entre 1990 et 2003, soit + 2,1 % par an, la circulation routière sur le territoire métropolitain marque une inflexion à partir de 2003 et semble plafonner depuis, avec une progression globale de 1,4 % entre 2003 et 2010, soit + 0,2 % par an.
Sur vingt ans, le parc des véhicules immatriculés en France s’est accru de 33,9 % mais
leur parcours moyen a baissé de 2,0 %. Dans le même temps, la circulation des véhicules
étrangers a fortement progressé contribuant significativement à l’augmentation globale.
L’équipement et le multi-équipement automobile des ménages se sont largement développés conduisant à réduire l’usage annuel moyen des véhicules. S’y adjoignent récemment la hausse des prix du carburant et la congestion urbaine. Les ménages se tournent en ville vers les transports en commun et les deux-roues.
Quelques données
Selon les dernières statistiques du Ministère, 83 % des déplacements s’opèrent en voiture particulière, 5,7 en bus et autocars, et 11,3 en train.
Le transport représente 26 % des émissions de GES en 2010, dont 93,8 dues aux transports routiers. 56,4 % des émissions sont le fait des voitures particulières, et 24,6 aux camions.
En 2004, 73 % des salariés quittent leur commune de résidence pour aller travailler, mais avec de fortes variations selon les types d'espace En incluant les personnes qui résident et travaillent dans la même commune (27 % des salariés), pour lesquels la distance domicile-travail et le temps de trajet (encadré) sont conventionnellement considérés comme nuls, la distance domicile-travail moyenne est de 25,9 km (tableau 2 et graphique 2). Pour la moitié des salariés, la distance est inférieure à 7,9 km.
Les transports sont à l’origine d’une part importante des rejets de polluants et de gaz à effet de serre, principalement du dioxyde de carbone (CO2). Malgré des évolutions techniques favorables, les émissions de CO2 liées aux déplacements des ménages ont augmenté de 10 % entre 1990 et 2007. En effet, les distances parcourues se sont allongées et la population a augmenté. En 2007, les personnes résidant en France ont émis en moyenne 640 kg de CO2 pour se rendre sur leur lieu de travail ou d’études. La voiture est responsable de 90 % de ces émissions, pour 64 % des déplacements effectués et 70 % des distances parcourues.
Les habitants des pôles urbains émettent deux fois moins de CO2, grâce à un usage plus fréquent des transports en commun et de la marche à pied. Mais les emplois des grandes villes sont également occupés par des périurbains ou des habitants d’autres villes qui parcourent de plus grandes distances, le plus souvent en voiture. Leurs émissions moyennes sont nettement plus élevées.
22 % des entreprises déclarent pratiquer le télétravail (2008).
Discussion
De quoi parle-ton quand on parle de mobilité ?
La mobilité s’inscrit dans une approche globale.
Plus de deux millions de personnes en 2011 ont refusé un nouveau poste dans leur activité en raison d’une obligation de mobilité (changement de domicile). Une entreprise sur quatre se plaint du fait qu’elle enregistre des baisses de productivité en raison de la nécessaire mobilité.
Questions liées au décalage entre le lieu d’habitation et lieu de travail. Mitage du paysage, problèmes sociaux et sociétaux, impacts environnementaux, etc.
La quantité de déplacement travail/domicile peut-être appréciée par le taux d’emploi sur place. Par exemple, le taux d’emplois à Ste Sigolène, en Haute Loire, est de 64 %, il serait intéressant de voir le taux de Meaux et de l’Agglo.
En province, les transports en commun ne sont pas aussi développés qu’en zone urbaine, ce qui conduit nécessairement à utiliser une voiture individuelle dans la plupart des cas.
Dans la beaucoup de grandes villes, on cherche à réduire la circulation automobile. On adopte alors souvent, comme à Meaux, une politique qui consiste à réduire le nombre de places de stationnement. Dans ce dernier cas, il eut été plus efficace de mettre en place des plateformes multimodales aux gares de Meaux et Trilport, toutes deux récemment réhabilitées, et disposant de terrains aisément utilisables à proximité. Il eut alors suffit de multiplier les navettes avec différents quartiers de la ville et centres commerciaux.
Une enquête a été conduite à Meaux sur le montant des recettes des parcmètres. Au grand étonnement de l’enquêteur, on ne parvient pas à connaître, ni le montant, ni le partage entre une société privée qui les gère et la mairie. Opacité sur les chiffres. Les sommes en jeu doivent pourtant être très importantes.
Lorsqu’on évoque la mobilité, on pense déplacement. Il existe toutefois d’autres formes, comme le télétravail. 22 % des entreprises interrogées affirment le pratiquer régulièrement dans leur activité. Quel est le pourcentage des employés qui pratiquent ? On sait depuis longtemps que 67 % des employés ne le souhaitent pas. La machine à café conserve son attrait. Déclinaison du thème de la machine à café, outil de convivialité. Mais on constate que dans les entreprises, on s’efforce d’éviter justement ces moments d’échanges informels. Des logiciels de gestion du temps libre ont été mis au point pour gérer le temps de repos des employés. C’est la gestion des temps morts.
Longue digression sur l’organisation du travail.
Plusieurs sortes de mobilités. Ainsi, la mobilité réduite. Appelle l’accessibilité. Cela constitue un abus, dans le sens où les personnes dites à mobilité réduite sont imaginées dans un fauteuil roulant, d’où le concept d’accessibilité. Mais en réalité, cela concerne des personnes encombrées (mamans avec poussette, le voyageur avec ses valises), et les personnes souffrant d’autres handicaps, comme les aveugles, ou les personnes obèses. Il convient donc de dissocier ces deux notions.
Se pose la question de la sécurité dans les transports en commun, ce qui “bride“ la mobilité. Cela constitue aujourd’hui un frein à la mobilité. Ainsi en est-il aussi des lotissements, puis des groupes de bâtiments d’habitation, clôturés et soumis à digicode.
Autre forme, mobilité dans un espace virtuel. Le téléphone portable est dit “mobile“. C’est un phénomène de société, qui constitue une nouvelle forme de mobilité. On peut désormais être connecté à la Terre entière d’où que l’on se trouve.
Dans l’idée “la technologie au service de la mobilité“, le GPS constitue une aide à la mobilité. Là où il rejoint le précédent, c’est avec le traçage possible des portables à l’aide du GPS intégré.
Autre forme de mobilité, les déplacements pour les vacances. 54 % de français ne partent pas en vacances. Pour ceux qui se déplacent pour leurs loisirs, nombreux sont ceux qui se rendent dans des pays éloignés. Voir l’engouement pour les cures de thalasso en Tunisie ou au Maroc.
Mobilité résidentielle. Peu de gens déménagent fréquemment. On déplace les meubles tous les trente ans dans un grand nombre de familles.
Obligation de mobilité dans l’administration dans certaines fonctions (gendarmes, certaines catégories de personnels de l’enseignement). Elle entraîne la nécessaire mobilité de la famille entière, ce qui n’est pas toujours possible.
Pour pallier toutes ces difficultés, on peut imaginer une autre façon de penser le territoire. La question de la mobilité n’existe pas en soi, mais impacte tous les secteurs de la société.
La propriété est un frein à la mobilité résidentielle. Il existe une alternative, la vie nomade, ce qui soulève la question des mobil-homes, qui se fixent.
À la mobilité, s’oppose la sédentarité. La question des ROM est une illustration de la question sociale que soulève la mobilité. Cela dépasse la question de la mobilité : ces gens qui vivent différemment des autres. Ceux-ci voient leur mobilité “gênée“ par la disparition des travaux saisonniers.
La mobilité impacte toutes les activités sociales.
Mobilité culturelle. Être capable d’évoluer dans ses convictions. Respecter les autres cultures.
Penser également aux populations qui vont se trouver déplacées en raison du réchauffement climatique. 30 % des populations mondiales vivent au bord de la mer. Le réchauffement entraînera une hausse du niveau des océans, et contraindra ces populations à la migration.
Interventions
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