Compte-rendu synthétique — Café Citoyen de Caen (27/03/2006)
Animateur du débat : Victor BRUN
» Éducation
Jusqu'où peut aller l'autorité quand on est parent d'adolescent ?
à la Maison de quartier de la Pierre Heuzé
Introduction de l’animateur : L’autorité parentale donne à l’enfant un cadre et fixe des règles dans lesquelles il doit évoluer. L’enjeu est de trouver le bon équilibre entre les règles et la liberté de l’adolescent. A quel moment le cadre empiète-t-il sur les libertés de l’adolescent et à quel moment l’absence de cadre est-il préjudiciable pour l’enfant ?
Les premières remarques tournent autour des époques différentes, où la question ne se pose pas de la même manière selon les générations. Etaient présentes trois générations à ce café citoyen.
Pour les personnes présentes, lorsqu’elles étaient adolescentes, la société n’était pas pareille, il y avait du travail et la vie s’apprenait sur le tas. Etre ado aujourd’hui n’est pas comparable à avant. Avant l’éducation était différente, aujourd’hui on laisse les enfants faire ce qu’ils veulent.
L’ado est encouragé par les médias, la concurrence, d’être toujours le meilleur et le plus fort, il apprend à être quelqu’un mais n’apprend pas la vie en collectivité.
Mais il faut lui laisser une place pour qu’il se développe sans l’étouffer. L’adolescence est aussi un âge spécifique où l’enfant vit une crise aiguë, contre l’adulte, crise physiologique aussi, il se transforme, et instaure un jeu avec les parents, le tout est de dialoguer.
Mais c’est assez encouragent de voir qu’ils arrivent à se mobiliser collectivement dans cette société individualiste.
L’adolescence est aussi l’âge « bête », où on fait des rêves et on a de l’espoir de croire en plein de choses et parfois on se casse les dents quand on revient à la réalité mais c’est de cette manière aussi qu’on apprend la vie. De quelle manière se concrétise l’autorité ?
- le dialogue \ les coups de ceintures ?
- aujourd’hui les parents sont toujours derrières les enfants et ils assument pour eux
- avant on se prenait des claques au premiers faux pas mais on avait des références par rapport à la société dans laquelle on vivait.
- Aujourd’hui on dirait que les ado cherchent les références, d’abord dans leur foyer, puis à l’école et enfin dans la société. Mais avec le chômage, quels repères avoir ?
La question des repères est fondamentale, c’est fixer des règles avec eux même s’ils veulent les transgresser. Les parents doivent être garants des règles et les fixer de la bonne manière, par le dialogue.
Et pour ça il faut aussi qu’ils fassent des expériences de vie autonome. Pour exemple, les camps de vacances autonomes où les règles sont fixées et acceptées par le groupe. Il est important de poser la question de la légitimité de l’autorité, et pour que les règles soient acceptées, cela passe par le dialogue et la concertation, et non imposés arbitrairement. On peut élargir à la société, quand l’Etat impose des règles qui ne sont pas consenties librement, il existe le droit de les contester, d’abord par le dialogue puis par la force.
Si l’adulte n’est pas capable de poser ces règles, l’adolescent ne pourra pas comprendre comment bien vivre en société. Quand les parents n’y arrivent pas seuls, il faut les soutenir. Non en faisant à leur place mais en les aidant par différents biais :
- Un exemple, des structures pour les jeunes, du travail, une présence policière ?
- Un autre exemple, dans les banlieues on constate que les parents démissionnent, et ce sont d’autres adultes qui prennent la place du parent (animateur, éducateur…)
Dans les familles recomposées : quelle autorité pour les beaux-parents ? Elle doit être consentie et partagée pour être acceptée. Mais l’enfant est obligé de s’adapter car dans les recompositions familiales ce sont les adultes qui font ces choix et non l’enfant.
Les parents ne doivent pas imposer leurs désirs et envies mais en même temps ils doivent pousser l’adolescent à découvrir, à s’ouvrir sur le monde, et leur apprendre la persévérance dans les choix qu’ils prennent. (exemple : lors de pratiques sportives ou culturelles, ne pas laisser l’ado baisser les bras à la première difficulté rencontrée.)
Face à la société moderne de consommation, le bonheur de l’ado passe par « l’avoir et n’est plus dans l’être ». ( Avoir les dernière chaussures à la mode…). Il faut donner envie de faire des choses et de sortir de l’enfermement.
La télévision diffuse par exemple des messages par le biais des images de ses programmes. Il faut apprendre aux enfants à les critiquer et se faire sa propre opinion, avoir des idées par eux mêmes. Et discerner le réel du virtuel...
Les différents thèmes pour le Café Citoyen du 24 avril 2006 :
- Jusqu’où peut aller le modernisme ? (8 voix)
- Quelles sont les valeurs actuelles ? (9 voix)
- Quelle place prend le virtuel dans le réel ? ( 5 voix)
- L’école forme-t-elle des futurs travailleurs ou de futurs citoyens ? (10 voix)
- Quel rôle a l’entreprise dans la société moderne ? (5 voix)
Prochain Café Citoyen : lundi 24 avril à 14 h 00 à la Maison de Quartier Pierre HEUZE - Le 27 mars 2006
Interventions
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