Compte-rendu synthétique par Béatrice Chevalier — Café Citoyen de Caen (30/10/2008)
Animateur du débat : Victor BRUN
» Éducation
Comment construire quand on n'a rien reçu ?
Café Citoyen à la maison de Quartier de la Pierre Heuzé
Rappel du fonctionnement :
- Débattre d'un sujet de société
- Tout le monde peut prendre la parole en la demandant
- Construire une discussion collective
Le Café Citoyen se déroule en 3 temps:
- Le débat
- Présentation d'ouvrages par les bibliothécaires
- Choix du thème du prochain Café Citoyen
Compte-rendu synthétique des échanges :
La discussion a débuté en essayant de définir qu'est-ce que "rien reçu".
Qu'est-ce qui fait dire que l'on a rien reçu ? Chaque être arrive avec un minimum qu'il exploite ou qu'il enterre. Rien n'existe pas.
Nous avons reçu puisque nous sommes nés. C'est à nous de nous interroger sur ce que l'on a fait de cette vie donnée par nos parents. A chaque être humain de se construire. L'indifférence ou le négatif peuvent aider à se construire. Tout dépend la manière dont on reçoit les choses et de ce que l'on en fait. On peut ne rien recevoir matériellement, mais avoir reçu beaucoup d'amour. Les ados peuvent avoir l'impression de n'avoir rien reçu de leurs parents, ce sentiment peut changer en grandissant.
Il y a une hiérarchie dans la réception. Il est plus important de recevoir de l'amour qu'un bien matériel. Car l'amour apporte les fondations pour construire sa vie. Ce qui semble bon d'avoir reçu, ce sont des repères qui permettent de se construire par rapport à eux.
On reçoit de ses parents, mais aussi tout au long sa vie, même à 80 ans au Café Citoyen par exemple.
On peut construire des liens sociaux, de nouvelles relations. Avec les associations on peut construire ensemble. L'union fait la force, on éprouve le besoin d'aller chercher cette force.
Ce que l'on reçoit on peut l'utiliser, en profiter, l'exploiter, le faire grandir ou bien le laisser de côté. Il n'y a pas de fatalité, on se construit avec ce que l'on reçoit. Et si ce don reçu est négatif, comme la violence par exemple, il peut aider à rebondir, à transformer en énergie positive et à repartir en changeant de trajectoire. On a tous une capacité à résister plus ou moins forte. Même quand il n'y a pas la famille, pas d'amour, il y a des choses possibles, cela n'empêche pas de se construire. C'est une question de volonté.
La construction de l'individu est morale, sociale et intellectuelle. Elle n'est pas innée, chacun a plus ou moins besoin d'aide pour se construire.
Les parents donnent des conseils ou des interdits à leurs enfants dans un souci de les protéger, mais ils ne les suivent pas toujours, ils veulent faire leur propre expérience, leur propre opinion.
C'est la manière de voir les choses, la manière de les vivre qui fait avancer : "moi je vais y arriver". Il faut toujours espérer. Chacun a sa richesse intérieure pour avancer. Mais être fier de ce que l'on fait, ce n'est pas toujours évident car c'est souvent l'aspect matériel qui est mis en avant.
Il faudrait se résoudre à ce que l'on a, à ce que l'on peut apprécier tous les jours. Se résoudre à revenir à des choses simples, très terre à terre, comme par exemple passer de bons moments ensemble, faire du pain perdu. Mais ce n'est pas ce que la société nous propose comme modèle car elle a évolué, elle a perdu le regard du "simple", le regard de "l'orange à Noël".
Beaucoup d'entre nous sont démunis face à cette nouvelle société parce que les repères ont changé.
Thèmes proposés pour le Café Citoyen du 24 novembre 2008 :
- Comment peut-on apprendre à vivre avec soi-même ? 9 voix
- Jusqu'où écouter nos aînés ? 0 voix
- Quel est le rôle des médias ? 2 voix
- Comment sortir de l'isolement dans notre quartier ? 11 voix
- Pourquoi les sectes se développent-elles ? 0 voix
Thème retenu pour le Café Citoyen du 24 novembre 2008 : Comment sortir de l'isolement dans notre quartier ?
Interventions
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