“Le comptoir d'un café est le parlement du peuple.”

Honoré de Balzac (1799 - 1850)

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Compte-rendu synthétique par Béatrice ChevalierCafé Citoyen de Caen (28/01/2008)

Animateur du débat : Marc Houssaye

» Politique et Société

Sommes-nous tous égaux face aux aléas de la vie ?

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Café Citoyen à la maison de Quartier de la Pierre Heuzé

Rappel du fonctionnement :
- Débattre d'un sujet de société
- Tout le monde peut prendre la parole en la demandant
- Construire une discussion collective

Le Café Citoyen se déroule en 3 temps:
- Le débat
- Présentation d'ouvrages par les bibliothécaires
- Choix du thème du prochain Café Citoyen

Résumé des échanges :

Qu'est-ce qui fait que l'on puisse se poser cette question là ? Qu'est-ce qu'un aléa ?

Un aléa est plutôt vu comme quelque chose de négatif : le chômage, la maladie, un ensemble de difficultés. Il y a une notion de fatalité. Ce sont des choses qui nous arrivent et sur lesquelles nous ne pouvons pas intervenir. C'est imprévisible, on ne l'attend pas, on est surpris. Cela est dû au hasard : cela arrive et l'on ne sait pas pourquoi. Alea jacta est : le sort en est jeté.

L'événement survient, on ne peut rien faire, là il y a égalité. C'est dans la façon d'appréhender l'événement et des possibilités de chacun pour y faire face qu'il y a inégalité. Cela dépend en partie de l'endroit ou du milieu où l'on naît. Il n'y a pas égalité sociale en France, contrairement à la devise républicaine sur l'égalité des droits.

Au delà de cette devise, pour réagir aux aléas de la vie, certaines personnes vont être plus fortes. Elles vont rebondir, développer des capacités physiques pour réagir, ou bien avoir les capacités financières. Le fait d'être entouré a également de l'importance pour dépasser l'événement : l'appartenance à un groupe, à une communauté, à un quartier, à une ville, un pays.

Par rapport à la maladie, nous ne sommes pas égaux. Nous ne développons pas tous les mêmes maladies, certaines sont plus difficiles à supporter et à traiter. Chacun réagit différemment et n'a pas les mêmes possibilités d'accéder aux soins.

Quand il y a des difficultés qui arrivent, il y a un sentiment de colère. Cette colère est-elle veine, ou est-elle justifiée ? Peut-elle se retourner vers quelque chose ? Peut-on se révolter contre la vieillesse, la maladie, la mort ? Qu'est-ce qui semble injuste aujourd'hui ?

Quelque fois c'est "le pot de fer contre le pot de terre". Si on est entouré, on peut avoir des appuis. Il faut se défendre et savoir qui l'on peut interpeller. Il y a parfois une différence de traitement suivant le milieu auquel on appartient.

Il n'y a pas d'égalité dans la connaissance des dispositifs, dans les choix à faire, surtout lorsque l'on rencontre une situation financière difficile et que le matin on se demande ce que l'on va donner à manger à ses enfants.

Devant les différences sociales de la vie, il n'y a pas d'égalité. Mais devant la mort, ou la vieillesse, on est tous égaux, on ressent le même mal-être. On ne peut pas y échapper.

Pour une des personnes présente, les africains sont plus forts que nous. Certains n'ont peut-être pas toujours suffisamment à manger, mais leur corps est beaucoup plus fort que le notre, ceci compte tenu de la façon dont ils vivent. Ils ont un autre rapport à la terre. Ils sont plus résistants face aux aléas.

Par la différence sociale, il n'y a pas d'égalité. Les termes "Liberté, Égalité, Fraternité", sont complètement bafoués à l'heure actuelle. Ils ne correspondent plus à notre époque, à notre société. Où peut-on aller le dire ? Où se rassembler pour le dire ? On ne peut pas rester impuissant et subir !

Que souhaite-t-on mettre en place ? Une égalité des fins : tous la même voiture par exemple ! C'est de l'ordre du communisme. Une égalité de moyens : donner les moyens pour avoir telle ou telle chose. Donner les mêmes moyens à chacun ?

La vie est plus facile pour les uns que pour les autres. Si vous gagnez bien votre vie, vous êtes à l'abri. Le manque de moyens de certaines personnes les poussent à recourir aux prêts bancaires ou revolving. Ceci peut les entraîner rapidement dans l'endettement. Pourquoi laisser les personnes "s'enfoncer dans l'endettement". Qui est responsable de cette situation, celui qui emprunte ou celui qui propose l'emprunt ?

Il y a toujours des offres alléchantes auxquelles il est difficile de résister d'autant plus si on a peu de moyens. Les personnes ne sont pas toujours en capacité de déchiffrer les informations qui sont souvent écrites en très petit sur les contrats. Qu'est-ce qui fait que l'on se laisse faire ?

Il devient presque légal d'escroquer, les personnes n'ont qu'à ne pas se laisser berner. Actuellement, cette pratique est minimisée.

Mais la société est là pour protéger les plus faibles. Il existe des associations pour aider les personnes. Il y a de plus en plus de moyens pour aider les plus faibles. Mais il y a de plus en plus d'injustice. Un grand fossé se creuse entre les plus riches et les plus pauvres. Dorénavant, on aurait tendance à croire que l'injustice est le fondement de notre société.

Il faut que l'Etat cadre mieux les banques et les sociétés de crédits. Comment un gouvernement peut-il empêcher la dégradation de ces situations ?

Quand on se sent appartenir à un groupe, on peut mettre en place, déclencher autre chose qui pourrait aboutir à des droits et une égalité entre citoyen.

Il faut être confiant globalement en l'humain qui a un cœur et il ne lâchera pas. On n'est pas identique, mais tous semblables. On peut s'entraider, il y a d'ailleurs de plus en plus d'associations qui apportent du soutien aux personnes.

NB : La définition d'aléa dans "le Petit Larousse Illustré – 1993" :[alea] nom masculin du latin aléa : coup de dé. Hasard, favorable ou non. Souvent utilisé au pluriel : risque d'incidents défavorables. Exemple : cette affaire présente bien des aléas.

Thèmes proposés pour le Café Citoyen du 3 mars 2008 :
1. Qu'est-ce que la culture ? (4 voix)
2. Est-ce responsable d'avoir des enfants aujourd'hui ? (6 voix)
3. Comment se sentir appartenir à un groupe ? (8 voix)
4. Le citoyen est-il manipulé ? (9 voix)
5. Comment faire face au harcèlement financier ? (8 voix)
6. Devrait-on toujours écouter nos anciens ? (8 voix)

Thème retenu pour le Café Citoyen du 3 mars 2008 : Le citoyen est-il manipulé ?

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