Compte-rendu synthétique par Laurent Watrin — Café Citoyen de Nancy (18/03/2011)
Animateur du débat : Laurent Watrin
La famille et son évolution
Compte-rendu du café citoyen de Nancy du vendredi 18 mars 2011 (MJC Pichon)
Un premier tour de paroles invite la dizaine de personnes présentes à exprimer une définition de la famille aujourd’hui. Les plus âgés regrettent l’effacement de la famille « normale ». Pour Noëlle, « il n’y a plus de noyau » porteur de valeurs et de « règles précises ». Jacques estime que l’éclatement de ce noyau familial nuit souvent à l’éducation : « l’enfant est roi, les parents ont abdiqué ».
L’ensemble des participants reconnaissent des progrès heureux : la contraception, la libération de la femme, le droit au divorce, la fin de la suprématie de la religion. Mais une majorité souligne les effets pervers de l’individualisme et de l’éclatement des familles.
Le modèle économique est mis en question. Clémentine, la trentaine, remarque que la vie de famille est souvent incompatible avec la carrière et la vie professionnelles. C'est d'ailleurs pourquoi, explique-t-elle, « dans mon entreprise, la plupart des filles apprécient le rythme de travail car il permet d’avoir une vie de famille ».
De la famille traditionnelle à la vie sociale moderne, par delà les conditions légales et les possibilités médicales de procréation, nous sommes passés à des formes nouvelles et diversifiées de relations familiales. Tous les participants l’admettent.
Clémentine évoque la notion de « famille symbolique » : celle qu’on se choisit, qui peut dépasser la formule classique et naturelle : couple avec enfant(s). Une dame raconte résume son expérience personnelle : « on se sent parfois exclu de sa propre famille ». Mais, selon elle, il faut tout de même poser des limites à la définition de la famille. Lesquelles ? Réponse délicate.
Le débat s’oriente alors sur les couples homosexuels. D’abord réticent, Jacques approfondit sa réflexion au fil des échanges, puis il reprend l’expression de Clémentine pour accepter l’idée qu’une « famille symbolique peut se préparer à éduquer un enfant dans de bonnes conditions ». Jacques conclut sa pensée : « il faut évoluer avec son temps ». Noëlle retrace rapidement ses sentiments passés et présents sur le sujet : avant d’avoir des enfants, elle était ouverte à l’union homosexuelle, puis ensuite moins favorable, et enfin, maintenant que ses enfants sont grands, cette question l’indiffère.
La dernière partie des échanges bute sur la question médicale : jusqu’où peut-on aller dans la création de la vie et le droit des individus à constituer une famille ? Les réponses restent difficiles à exprimer.
En conclusion, les participants approuvent la formule de Clémentine : « la famille est une construction sur une relation d’amour ». Et la majorité pense que la loi doit permettre cette construction tant que certaines limites éthiques sont respectées.
Prochain sujet : « faut-il une éducation au goût ? »
Rendez-vous le vendredi 22 avril 2011 à 18h30, MJC Pichon, Nancy.
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