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A quel bonheur aspire-t-on ?

Compte-rendu par Colette LEROUX – Café citoyen du samedi 14 janvier 2012
Animateur : Marc HOUSSAYE

Thème : A quel bonheur aspire-t-on ?

Au 1er étage du Café Latin, rue Saint-Pierre à Caen, dans une salle qui nous est réservée, une quarantaine de personnes sont présentes. Le sujet semble avoir intéressé de nombreuses tranches de citoyens, des plus jeunes au plus âgés.

Rappel de la charte citoyenne.

Nombreuses sont les interrogations et les directions : le bonheur est-il matériel ? spirituel ? individuel ? collectif ?
Et déjà des réponses : « le bonheur est une notion nouvelle en Europe » (Louis Antoine de Saint-Just). « Le bonheur est un rameau fragile sur lequel on croit pouvoir se reposer » (Louise Michel). Côté fugace du bonheur, fragile. On court après, et après il peut se déliter.

« Aspirer » n’est pas un « espoir », l’espoir, c’est pour après, le bonheur peut être maintenant. Le bonheur, « l’heur », c’est la chance, on ne le maîtrise pas. Le bonheur collectif n’est pas le bonheur individuel.

Le bonheur social favorise le bonheur collectif. Le bonheur individuel n’aboutit que s’il est partagé. Sartre disait « l’enfer, c’est les autres ». Si la relation aux autres se détériore, c’est l’enfer.

Alors, sont évoqués : le Dalaï-lama, le rire, « j’adore rire », rayonner de bonheur, la cité de la joie, le film « si tous les gars du monde », le bonheur dans la fraternité. Le bonheur des autres nous nourrit nous-même. Mais la fraternité dans le malheur unit, rapproche. Il n’y a pas que le bonheur qui rapproche ! Les idées fusent, complémentaires ou contradictoire : vivre sans esclavage, libre, sans entrave. On ne peut être heureux que s’il n’y a pas obligation de faire. Le bonheur ne vient pas des autres : « je » fais mon bonheur, c’est un état d’esprit « intrinsèque », individuel. Chacun a sa vision du bonheur. Chacun peut faire un « choix » où il ne se sent pas comme les autres mais où il se sent bien, dans une dynamique de bonheur. Mal vu d’être triste !

Dans la société, importance du sourire, du regard, voire d’un regard d’enfant. Evocation des zones anxyogènes et zones favorables au bonheur ? Où se situent-elles ? Nature ? sport ? cinéma ? loto ? et l’argent ? En être dépourvu ? Bonheur lié aux conditions de vie de chacun. Bonheur à la fois cadeau et tracas perpétuel. Individuel ou collectif ? La société bafoue le besoin du bonheur de tous.

Difficultés pour que chacun trouve sa voie. Course et paradoxe. Créer des conditions collectives où l’on affronte les difficultés d’où jaillit un bonheur collectif immense (exemple : mai 68, la révolution tunisienne). Bonheur individuel lié à l’énergie qui va vers le collectif : bonheur d’enseigner, bonheur de soigner, bonheur de donner, de transmettre, bonheur fondé sur des valeurs morales. Il y a bonheur commun. Le bonheur peut « être » après une suite de souffrances.

Le bonheur est vécu au présent, même si on a des difficultés. « C’est pas normal » ! « J’aime le bonheur » ! « Oh temps ! suspend ton vol » (Lamartine).

Envie de voir ce qui va bien.

Evocation du site « on va sortir » pour partager des moments, des activités.

Chance et malchance, on est « responsable » de son bonheur ou de son malheur. La notion métaphysique est abordée. Qu’est-ce qu’on « fout » là ? Qu’est-ce qu’on fait de nos vies ?

Question du sens qu’on donne à nos vies : qu’est-ce qu’on fait pour rendre plus supportable notre vie et celle des autres ? Quête initiatique : sortir de sa vie pour être heureux, prendre de la distance, du recul. Etre avec les autres, le bonheur est-il le partage ?

Autre interrogation soudaine : y a-t-il un bonheur masculin et un bonheur féminin ? comme un malheur masculin et un malheur féminin ? On s’approche du « se plaindre » et le sujet spécifique fera peut-être l’objet d’un débat futur.

Dans un contexte inattendu, déstabilisant, comment réagir ? Lorsqu’on est confronté à une maladie grave, que faire sinon rebondir, faire face et attendre justement de l’autre : « celui qui aime soigner ».

Dans la rue, devant un homme couché sur le bitume, dont on ne sait s’il dort, s’il a eu un malaise ou plus (respire-t-il encore ?) : quel dur constat que l’indifférence des passants ! Comment vivre heureux dans cette société qui tolère, qui fabrique ces déséquilibres ?

Emotion. Retour à l’essentiel : le bonheur, c’est la capacité à « être », la capacité à « aimer ». Aimer, être aimé. Sont privilégiés : la rencontre, le partage, l’écoute de l’autre, le rire qui est un dynamisme, l’humour. Pour cette jeune fille, l’amour de soi est primordial pour pouvoir aimer l’autre. Le bonheur est dans le « présent », dans l’« ici ». Nous n’avons pas seulement à y réfléchir, il nous faut agir ! Par deux fois au cours du débat, des applaudissements ont fusé !

Besoin collectif d’union en soif de bonheur. Echange vif, positif, humain.

Ensuite, on propose et on vote pour choisir le sujet du prochain café citoyen. De petits groupes se forment. Entre inconnus se poursuivent des mises au point, des interrogations. Le débat n’est pas fermé, il communique encore chaleur, intérêt.
Il peut se prolonger sur internet ! Site : www.nouvellearcadie.net

Pour le prochain café citoyen du samedi 11 février 2012, 11 thèmes proposés :
1) C’est quoi être citoyen aujourd’hui ? : 8 voix
2) Peut-on résorber la dette publique ? : 3 voix
3) Quel est l’impact de la multiplication des sondages ? : 9 voix
4) Doit-on instaurer un revenu maximum ? : 6 voix
5) Estimez-vous être suffisamment informés des enjeux éthiques du progrès scientifique ? : 9 voix
6) L’exemple islandais peut-il nous conduire à supprimer l’élection présidentielle ? : 5 voix
7) A quoi nous sert l’humour au quotidien ? : 19 voix
8) Quelle relation entre les hommes et les femmes ? : 14 voix
9) Place de l’handicap en 2012 dans la société française :? : 12 voix
10) La citoyenneté se limite-t-elle à la nation ? : 6 voix
11) Peut-on limiter le cumul des mandats ? 5 voix.

Sujet retenu pour le samedi 11 février : « A quoi nous sert l’humour au quotidien ? »