Compte-rendu synthétique par Lucie BERTHET — Café Citoyen de Betton (25/05/2012)
Animateur du débat : Joris Bürmann
» Religion et Spiritualité
La religion, une affaire privée ?
Nous avons ouvert le débat en commençant par réfléchir sur l'étymologie du mot "religion". Du latin relegare "relier" qui suggère le partage, la création de lien entre les hommes mais aussi le lien transcendant qui unit les hommes au cosmos, et religere "relire".
Lorsque la religion est trop impliquée dans la sphère publique elle peut être dangereuse mais les participants ont également souligné l'impossibilité de la rejeter car elle fait partie de notre culture.
Le totalitarisme, le fanatisme sont des exemples de religion où le culte est dirigé vers un homme politique. Ces formes de régimes ont cherché -et cherchent encore- à imposer une religion à la sphère publique.
Nous avons ensuite évoqué la spiritualité qui constitue une des formes de la religion, moins formatée, que chacun pratique et définit selon ses envies et ses aspirations. De plus en plus de personnes en France se tournent vers des religions asiatiques telles que le bouddhisme, l'hindouisme ou encore le confucianisme et bricolent eux mêmes leur propre religion à partir de plusieurs autres.
L'approche qu'ont les fidèles de la religion ainsi que les rites et les pratiques diffèrent d'un pays à un autre car la religion d'un pays donné est intrinsèquement liée à son histoire (par exemple en Islande les décès sont annoncés à la radio, aux Antilles la pratique religieuse a été fortement influencée par l'esclavage...)
Actuellement nous assistons à une perte de la pratique de la religion pour diverses raisons : le manque de lieux de spiritualité, de rassemblement, l'incompréhension entre les différentes religions qui traduit le manque d'éducation religieuse …
L'idéal serait de mettre en place des cours de religions à l'école afin que chacun puisse mieux connaître et comprendre chaque religion à travers le monde. Il n'y aurait alors plus de stéréotypes et la compréhension entre religions serait meilleure. De plus chacun aurait alors la possibilité de choisir la religion qui lui conviendrait le mieux.
Par le passé les fidèles ont entretenu un rapport commercial à Dieu notamment par le biais de l'Eglise catholique qui promettait l'entrée au paradis en échange d'une rémunération. Aujourd'hui nous sommes encore dans l'attente d'un signe qui nous prouverait que notre foi n'est pas vaine, en témoigne l'immense déception et le sentiment d'injustice qui est né avec la découverte des atrocités d'Auschwitz. Notre foi est alors mise à l'épreuve. Nous la remettons d'ailleurs régulièrement en question lorsqu'un événement grave nous arrive tel que la mort d'un proche ou, tout simplement, lorsque nous réfléchissons au sens de nos croyance, lorsque nous sommes en proie au doute...
Pour certaines personnes la religion est un moteur, une dynamique qui les pousse à avancer dans la vie.
Le débat a montré que la religion s'inscrivait dans une dynamique de recherche perpétuelle, sa conception n'est fixe pour personne. Chacun se fabrique sa propre conception qui évolue à l'infini. L'échange et le débat de la sphère publique la font évoluer. Dans le « Paraclet », l'Abbé Larre postule que nous sommes tous théologiens et qu'il y a d'ailleurs autant de théologiens sur Terre que de textes bibliques. Dieu n'est pas fixe, il évolue avec les hommes. Par exemple dans le Nouveau Testament Dieu est Amour par opposition à l'Ancien Testament où il est vengeur.
Interventions
Jacques
mercredi 09 janvier 2013 17:11:30 +00:00
La religiosité n'était pas une affaire privée dans la mesure où toutes relevaient tantôt de la liberté de conscience, tantôt de la liberté de réunion, tantôt de la liberté d'expression ; on pouvait même dire qu'il n'y avait pas de sage gouvernance possible sans religions pour capter les aspirations irrationnelles de tout un chacun ; autrement dit, ministre-de-gouvernement et vedette-de-cinéma, ce n'était pas le même métier !
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