Compte-rendu synthétique par Thierry MERMET — Café Citoyen de Rennes (11/10/2012)
Animateur du débat : Thierry MERMET
La différence dérange t'elle ?
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Cette fois ci vous avez droit à la contribution de Catherine et Annick
1) Dans notre sous groupe de début de séance, nous commençons à réfléchir et à émettre quelques idées. Le rapport à l'autre est forcément dérangeant car l'Autre est différent, d'où nécessité d'ouverture et d'adaptation pour accepter la différence. Les individus qui ont voyagé ou vécu des expériences variées sont probablement plus adaptables.
Certains essaient de se rapprocher pour avoir le même ressenti au même moment car partage. Pourtant il ne suffit pas d'être devant le même paysage pour communiquer, exemple des voyages organisés où les différences apparaissent assez vite et dérangent.
Le respect, notion essentielle dans l'acceptation de l'autre.
Quelles sont les limites dans l'acceptation de la différence? : on a le droit d'être différent, le droit d'exister.
Pendant notre échange, l'autre sous groupe a pointé du doigt le fait que souvent la différence nous attire car elle est notre partie manquante, ce que nous aimerions dépasser; en cela elle peut être source d'enrichissement. Mais il est vrai aussi que la différence naît à partir du moment où il y a comparaison et on commence à créer une certaine inégalité ,une frustration. Dans la nature il y des différences pas des inégalités : c'est l'homme qui les crée : dans la famille, à l'école, au travail ; en fait la différence dérange si on compare.
2) Nous rejoignons le grand groupe au nombre de 12 où l'on abordera davantage les différences communautaires et religieuses tout en rappelant d'emblée que la naissance nous confronte déjà à la différence, la rencontre avec l'autre...
La différence interpelle, dérange, et l'on y est confronté la vie entière.
Accepter ou assimiler?
Quelqu'un dit qu'elle s'efforce de ne ressembler à personne, de ne pas penser systématiquement comme ses collègues, de rester un électron libre : refus de s'assimiler à une communauté, à un groupe, ne pas se fondre dans des catégories pour garder l'ouverture.
"On n'est pas des moutons", nécessité de cultiver la différence, celle qui enrichit... Nous appartenons tous à un groupe social qui génère une façon de penser : la pensée des profs n'est pas la même que celle des parents d'élèves, que celle de l'ouvrier.
Le droit à la différence est une pratique "politiquement correcte" largement diffusée ces dernières années. Mais l'éloge de la différence c'est aussi un peu dangereux, en son nom on ouvre les frontières, on transgresse les règles du « vivre ensemble » on a du mal à retrouver les règles de vie car la règle du marché est bien souvent la plus forte ; il y bien sûr un équilibre à trouver dans l'ouverture et les droits fondamentaux de chacun :
- lien entre le libéralisme culturel et le libéralisme économique;
- liberté de penser et liberté de culte, sectarisme, liberté de presse.
Et quand le religieux devient explosif il devient politique : est ce une cause ou une conséquence ?
Les conflits religieux sont souvent politiques à l'origine : exemple de l'Irlande du Nord où il y avait des différences de classe importantes entre les Catholiques et les Protestants;
Dans notre société existence d'une morale religieuse et d'une morale laïque mais consumérisme scolaire qui dépasse des choix religieux, on se retrouve entre enfants de bonne famille.
Dans les conflits on constate que c'est souvent dans le terreau de la pauvreté et le manque d'éducation que naissent les extrémismes.
Interventions
MERMET
mercredi 17 octobre 2012 20:19:50 +00:00
Oui la différence est inhérente à l'Homme mais elle n'établit sa véritable pertinence qu'au sein d'un contexte avec enjeu social. Prenons le cas d'un créatif, pourfendeur d'idées reçues, des conventions sociales, qui cherche au fond de lui-même à donner son mieux pour porter la menée d'un projet.
S'il jette son dévolu dans un contexte adverse, qui n'a pas intérêt à reconnaître sa position sociale. Sa différence dérange d'abord par la posture de vie affichée, par la manière de s'exprimer. Souvent c'est la liberté de parole qu'il s'autorise qui met mal à l'aise les tenants de l'establissement, sa capacité à créer des liens originaux qui "affole" le pouvoir statutaire. Le rejet de la parole différente se base sur l'existence d'un obstacle d'ordre conceptuel à même le mental de chacun. Et le différent pourra alors déployer tous les ressorts d'ingéniosité possibles, il ne soulèvera aucun sourcil d'intérêt chez ses interlocuteurs glacés dans leur certitude, vrillés à une logique d'appareil et non de vie.
Si le contexte est ouvert, l'obstacle conceptuel non présent, il faudra certainement du temps pour faire entendre sa différence à sa juste mesure, il faudra du temps pour se faire accepter dans "la famille" mais patience et longueur de temps fera son oeuvre pour faire de la différence une richesse et le ferment d'évolutions heureuses
moudni
lundi 12 novembre 2012 23:15:37 +00:00
la différence en théorie on ne voudrait qu'elle dérange, mais en réalité elle dérange toujours car elle vient nous bousculer dans nos certitudes, dans nos schémas, nos habitudes.
la différence en réalité saute aux yeux, tout petit on nous apprend à mettre ensemble ce qui se ressemble et tout petit on est capable de détecter ce qui est différent, on le met à part dans tout excercice de classements, de rangements.
ce qui est différent est point d'interrogation, peut être source de danger, d'inquiètude car ça interpelle. rejet, accueil, tout dépend de la rencontre avec la différence, si on l'accueille ou pas, quand elle dérange on peut la fuir. quand on l'accueille, on peut faire grandir ou changer notre regard, et de là nous même, et forcément l'autre.
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