Compte-rendu synthétique par Thierry MERMET — Café Citoyen de Rennes (13/12/2012)
Animateur du débat : Thierry MERMET
Et si on parlait légèreté ?
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Jeudi dernier, c'était le 3ème café débat populaire de la saison, tenu en présence de 11 participants qui ont prolongé la convivialité par un repas léger pris sur place. Place maintenant à la contribution.
La légèreté c'est avoir de l'esprit, cultiver l'humour, relativiser les événements au quotidien, prendre de la distance et réagir pour ne pas se laisser gagner par le pessimisme : « tout dans la vie n'est pas difficile, arrêtons de plomber l'ambiance à l'instar des médias ». Être léger c'est une attitude résolument optimiste : « je suis vivant, je savoure ce moment présent, laissant le passé et pas toujours projeté dans le futur. » La légèreté c'est à l'image du nuage sans densité, sans poids ; à Anne de donner la traduction en anglais de légèreté = « light » = lumière.
Quelqu'un pointe le spot sur le couple avec un sujet à enjeu : être léger serait faire preuve de délicatesse, se voir en train de parler, prendre le recul nécessaire et être dans le respect,mais bien sûr il faut que l'amour soit présent.
La légèreté fut évoquée aussi dans le sens de la superficialité qui se développe sur un fond d'illusion, le piège de la consommation effrénée : s'octroyer le dernier smartphone, mettre son énergie dans des discussions futiles : foot, cinoche, shopping ... S'il y a une discussion au cœur d'un groupe en différence sociale, on évitera les sujets qui fâchent, préférant parler foot : c'est un sujet qui réunit toutes les sensibilités donc pas de désaccord, pas de conflit, pas de débat : c'est cool, léger quoi ! C'est relou - lourd en verlan - de parler de choses sérieuses. Superficielle, l'attribut d'une femme « légère » ou est ce que ça désigne sa capacité à s'affranchir des conventions sociales voire des tabous sexuels (de passer "au dessus de" par le fait) avec condamnation à la clé alors qu'on ne parle pas de l'homme ainsi
Mais un intervenant reconnaît que sur des sujets sensibles il a tendance à réagir avec force car il prend les choses à cœur : comment rester léger dans des situations impossibles de chômage annoncé par exemple ? Comment accepter de perdre ce qu'on connaît et pour lequel on s'est formé « toute une vie », où va la reconnaissance des efforts accomplis durant la carrière ? Quelqu'un répond qu'on a du mal à se démarquer de la référence communément partagée métro, boulot, dodo, et puis c'est aussi notre image sociale qu'on ne veut pas perdre. Des réactions émergent : « Et si je pars avant qu'on me mette à la porte pour vivre autrement, chercher un ancrage plus adapté à ma personne ? Certains ont eu le courage de franchir le pas et n'ont rien regretté bien au contraire ». La légèreté c'est accepter de ne pas être capable de s'adapter à tout, ne pas se laisser démolir face à l'adversité.
Quelqu'un d'autre : la légèreté c'est assumer ses choix même s'ils nous conduisent dans le mur. La légèreté peut venir, quand ramené à ta propre existence tu te vis à partir de toi et non par rapport à des repères extérieurs. D'ailleurs face à la maladie il n'est pas rare que la vie enfin prenne tout son sens : je suis dedans, je n'ai rien à perdre, je ne peux plus tricher, je soigne mon être intérieur.
Des interrogations jaillissent : la légèreté ça peut se vouloir ? Se travailler ? Une réponse se profile : pour être léger ne faut il pas être en amour de la vie à l'exemple de l'enfant enraciné dans l' ici et le maintenant sans soucis : être plein de vie c'est être léger. A l'opposé être lourd c'est l'envahissement de son moi en ne laissant pas de place aux autres.
Le débat touche à sa fin et Catherine dont c'est la 1ère participation s'exprime : « ce débat manque d'humour et de fraîcheur, la légèreté passe par l'allègement et la résistance à ce qui nous rend esclave, je m'allège de plus en plus du matériel, je refuse l'« insu-portable », je me défais de l'« ordina-tueur ». Donc pas que des paroles , des actes aussi . . .
ouf, ça n'est pas toujours léger de faire une contribution !
Interventions
aïcha
vendredi 28 décembre 2012 21:26:28 +00:00
voilà ce qui me vient à l'esprit quand j'entends légèreté...
à l'opposé d'être trop sérieux, trop pompeux..ennuyeux peut être ou avec un manque d'humour, de fantaisie, de présence.
être léger, ça peut faire penser à la superficialité, à quelque chose qui n'est pas profond, réfléchi, qui manque de contenu, le léger comme frivole, artiste dans le sens la tête dans les nuages, ou être à côté de ses pompes, en dehors du cadre, de la normalité.
ça peut aussi me faire penser à ne pas s'encombrer de ce qui nous rendrait justement lourd, ou trop sérieux, c'est se dégager de tout ce qui peut nous faire voir la vie difficile, un peu comme si on optait pour une attitude positive, cette légèreté qui nous aiderait à rester positif, confiant, joyeux même.
être léger, pas lourd, ni pesant, et sortir d'un cadre où faut se conformer à ...être soi même et prendre la vie du bon côté, être d'humeur égale, et s'attacher à ce qui nous fait vibrer dans cette note optimiste.
on dit une femme légère, pas sérieuse, une femme facile, qui ne sait pas dire non.
être léger à mon sens c'est vivre l'instant présent sans penser au lendemain, ni à ce qui peut entraver ce présent vécu pleinement. tout en sachant que si on vit bien ce présent, demain on vivra bien aussi, c'est presque un optimisme exagéré, disons qui ne laisse rien de grave s'exprimer dans l'attitude.
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