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Honoré de Balzac (1799 - 1850)

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Compte-rendu synthétique par Céline ChabutCafé Citoyen de Saint-Denis de la Réunion (24/04/2013)

Animateur du débat : Céline Chabut

» Politique et Société

"Notre Monde", le film de Thomas Lacoste

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Mercredi 24 avril 2013-La Cerise, à Saint-Paul.
Rappel : le débat porte sur la place du citoyen face à la finance internationale.

Tout d’abord : Un grand merci à RESF qui a fait venir le DVD à la Réunion, et à Jacques Pénitot de la Ligue des Droits de l’Homme qui nous l’a gentiment prêté.

Projection de 3 extraits du film Notre Monde :
1. La pensée
-Jean-Luc Nancy, philosophe, s’exprime sur la nécessité de fonder une Commune pensée, pour faire face au délabrement actuel de la pensée. Loin des académismes, des lobbies que sont devenus les think-tank et des formations professionnalisantes qui ont dévoyé le sens de l’université du savoir, il s’interroge sur comment penser la Commune.
2. L’économie
- Susan George, présidente d’Attac France, regrette qu’il n’y ait pas eu d’action publique suite au crash de 2008. Les dérégulations ont continué. Elle déplore que les banques d’affaires ne soient pas séparées des banques commerciales, et qu’Angela Merkel se soumette aux marchés comme à des dieux. .
-Eric Alt, magistrat, évoque les fraudes qui augmentent dangereusement.
-Jean-Paul Dubois, juriste et ancien président de la Ligue des Droits de l’Homme, évoque l’absence de progrès en matière de fiscalité.
3. La politique européenne
-Etienne Balibar, philosophe, constate que les frontières géographiques s’estompent, mais que les frontières sociales ne font que s’accroître. De plus, faire l’Europe par en haut obéit à une logique purement financière. Faut-il donc se débarrasser de la construction européenne ? Faut-il une insurrection citoyenne ? Comment coordonner les mouvements politiques ?
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Renaud d’Abbadie, professeur de philosophie, fait ensuite une présentation du rôle et de l’organisation du FMI. Il s’inspire du livre de Joseph Stiglitz, La grande désillusion.
Résumé du livre (source Wikipédia):
Stiglitz réalise une critique de l'action du FMI sur différents dossiers que cette institution a traités depuis le début des années 90, en se basant sur son expérience d'économiste en chef à la Banque mondiale de 1997 à 2000. Selon l'auteur, les actions du FMI lors de la crise asiatique, de la transition des ex-pays communistes vers l'économie de marché ou des problèmes de liquidité de pays en développement, ont eu une influence néfaste sur les situations économiques des pays concernés en aggravant les crises écono-miques ou en déclenchant des crises sociales.
Il explique ce résultat par la domination d'une idéologie basée sur le consensus de Washington au sein de l'institution. Cette idéologie se baserait sur la croyance en infaillibilité du marché et du FMI. Sa persistance serait le résultat de l'action de certains gouvernements de pays développés et notamment celui des États-Unis et du Trésor américain (chargé des relations avec le FMI aux États-Unis). En effet le FMI serait surtout sous l'influence des pays membres ayant le plus de poids en termes de droits de vote, c'est-à-dire les pays riches et les États-Unis en particulier. Les États étant représentés au sein du conseil d'administration du FMI par leur ministre des finances (le Trésor pour les États-Unis), les décisions prises se feraient surtout en faveur du monde de la finance. Stiglitz étaye ses affirmations par l'observation que les créanciers étrangers sont toujours protégés lors d'une intervention du FMI ce qui n'est pas le cas de la population locale et qu'à chaque fois le FMI a demandé la libéralisation et l'ouverture internationale des marchés de capitaux.
Pour retrouver une efficacité, Stiglitz recommande de réduire les compétences du FMI pour le ramener à sa mission originelle qui est de soutenir le commerce international, d'insister davantage sur la création d'une infrastructure institutionnelle lors de ses interventions et d'accorder plus d'importance au phénomène de pauvreté et ses conséquences. Par ailleurs il insiste sur la nécessité d'une ouverture plus grande des institutions internationales (FMI, Banque mondiale, OMC).

Débat :
Le FMI est toujours dirigé par un européen. Le but est de devenir la plus grande banque mondiale. Il prête aux pays pauvres, mais la condition est qu’ils ouvrent leurs marchés financiers. Du coup, l’économie locale chute. Les pays doivent donc subventionner leurs taux de change. Le FMI est donc de bras armé de la finance mondiale. L’Etat est hypothéqué : il est réduit à l’état de servage.
- Le rôle des médias, tenus par Bouygues : comment se forge-t-on notre opinion politique, sinon à partir de ce qu’on voit à la télé ? C’est accessible à qui ? Comment s’informer ? Comment échapper à la manipulation des médias ?
- Il faut des initiatives individuelles, locales, et solidaires, pour voir le monde autrement que l’image qui en est véhiculée dans les médias, qui terrorise la population. Il y a une difficulté de penser et surtout d’agir. Il faut donc parler des initiatives locales et réfléchir à une société où l’économie fonctionnerait autrement.
- Quoi faire ? 1,2 milliards de personnes vivent avec moins d’un dollar par jour. Les surrémunérés ré-unionnais pourraient donner leur part de surrémunération !
- Bricoler dans notre coin, est-ce la solution ? Il faudrait créer nos banques, s’organiser.
- Comme dit Kant : « Tout homme a tendance à abuser de ses semblables ». Les hommes ont un penchant animal à l’égoïsme.
- Il faudrait des banques sans usure. Mais alors, comment financer l’économie ? Le problème, c’est la spéculation. Les banques sont en guerre entre elles. Et certains prétendent qu’il est impossible de séparer les banques d’affaires et les banques commerciales.
- J. Stiglitz vient du sérail : c’est un problème. De plus, ATTAC travaille sur le problème de l’OMC.
Il existe déjà un fond de développement, depuis 1982.
Question : L’argent est-il la cheville ouvrière du développement ? Ou bien, est-ce d’abord la volonté des personnes qui permet le développement, et trouver de l’argent vient ensuite?
Faut-il créer une coopérative d’achat citoyen ? Il existe des AMAP (Association pour le Maintien de l’Agriculture Paysanne). Ici à la Réunion, l’expérience a duré 2 ans. Une association de vente directe entre le producteur et le consommateur a déjà 80 adhérents. L’agriculture bio devrait se développer da-vantage ici, tout comme les jardins partagés.
- Quel poids ont les politiques face au FMI ?
- Les banques pourraient être remplacées par des monnaies locales, ou des échanges de services. Ceka permettrait de faire renaître le lien social.
- Il faudrait une gouvernance réunionnaise pour décider de la façon dont on a envie de vivre ici.
- Que faire des primes, que ce soit dans le privé ou dans le public ?
- Il y a urgence à réfléchir à la formation des prix à la Réunion. Mais le politique a-t-il les moyens de travailler à l’autonomie ?

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