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Quels regards sur les migrations? entre hospitalité et responsabilité

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Café citoyen de SETE vendredi 9 février 2018 café Saint Clair

'' quels regards sur les migrations ? Entre hospitalité et responsabilité

1_ Pour quelles raisons partent les migrants ?

Quelle est la source de leur incroyables motivation à changer de vie ?
La guerre, l'illégitimité démocratique de dirigeants vieillissants qui se maintiennent au pouvoir en s'occupant plus de leur clan et leur famille que du peuple ….c'est à dire la violence des hommes...
les cataclysmes naturels, la sécheresse poussent les populations à s'adapter, comme toujours, par l'exode rural, qui les chasse vers la ville la plus grande, jusqu'à l'étranger...
L'explosion de la population jeune, la proportion d'habitants qui vit sous le seuil de la pauvreté (33% en Afrique) font que si ''personne ne dit à ses enfants : va mourir là bas'' ,..on ajoute :... ''mais on n'a pas le choix''
A quoi tiennent le plus tous les hommes et les femmes exilés ? ''retrouver leur capacité d'agir, et se construire une nouvelle vie''.

2_ Quel est leur périple, quels sont leurs périls ?

Comme de tous temps, et de tout lieu, immémorialement, ils partent. Il faut parfois 3 ans pour aller de l’Érythrée en Espagne...
Le désert peut être un cauchemar(répression, exploitation …) . Ils peuvent aujourd'hui être retenus dans un des 450 camps financés par le Haut Comité pour les Réfugiés, qui certes accueillent, mais qui ne ferment pas et plutôt se transforment et perdurent.
La Méditerranée en est un autre, devenue la destination la plus dangereuse du monde'', avec plus de 35000 corps retrouvés noyés depuis 2000.
A l'opération de secours en mer''mare nostrum '' financée par l'Union Européenne, a succédé ''Frontex'', avec la surveillance des frontières extérieures de l'espace Shengen par des navires militaires...

3_ Quelle réponse apporte l'Europe à cette tragédie qui se déroule à ses portes ?

Elle apparaît aux yeux de certaines associations progressivement comme une ''forteresse '' avec pour ''sas'' d'entrée la Turquie qui a reçu 6,5 milliards d'euros et retenu 2,5 millions de réfugiés....ains qu'en Lybie ou une discussion a eu lieu avec les ''seigneurs de la guerre''.
Elle externalise ses contrôles migratoires, établit une surveillance policière , pouvant comporter des murs, des caméras...C'est ainsi qu'a été créé, parmi d'autres, le corridor avec contrôle et lieux de rétention dans les balkans ...
Les lieux de privation des liberté sur son sol , sont en hausse, dans le sud, en Grèce, en Italie...
En France, les demandeurs d'asile, asile qui constitue un droit reconnu dans les textes juridiques, sont accueillis pendant 6 mois par des Centres d'Accueil des Demandeurs d'Asile qui les aident matériellement ainsi qu'à la préparation d'un dossier à l'OFFPRA : une majorité est déboutée, et les demandeurs relèvent alors , entre autre de l'accueil d'urgence...
Les immigrés en situation précaire sont accueillis dans des Centres de Rétention Administrative, retenus 45 jours , avant de connaître la réponse ...Plus que la reconduite dans leur pays , affichée plus que réalité, c'est plutôt la précarité et l'aide des Associations qui les attend....

Une logique de l'URGENCE est actuellement admise en Europe, alors que le problème est de tous temps, et va s'amplifier avec, déjà, des réfugiés climatiques...
L'hospitalité, pratiquée par des personnes et des Associations d'aide : des ''passeurs d'hospitalité'', qui peuvent et sont poursuivis, peut devenir un ''délit'', quand la loi est ''injuste''. Il semble bien qu'il y ait une ''érosion des droits humains'' au sein de l'UE.
Les politiques sont décidées sous le poids des opinions publiques. Celles ci vivent une crise économique et sociale, avec un chômage élevé, une montée des inégalités, éprouvent comme dans d'autres périodes de l'histoire, des peurs qui peuvent alimenter des ''régressions identitaires, autoritaires, voire xénophobes''.
Pour autant, dans plusieurs pays, des particuliers , associations et organes de presse se mobilisent pour faire vivre les valeurs de l'accueil à l'autre et l'hospitalité.

4_ C'est pourquoi, sans doute, il faut prendre la mesure des migrations, dans le temps et dans l'espace, afin de prendre un juste recul devant l'urgence vécue.

De fait, dans le long temps de l'histoire, de la préhistoire, migrations et mélanges sont reconnues comme la règle plus que l'exception.

Certes, un préjugé ou ''paradigme'' de '' l'immobilité'' est répandu . La réponse aux mouvements migratoires, semble relever davantage , dans le temps de l'histoire, d'une logique de chaque état, alors que les déplacements sont transfrontaliers.
Pourtant, doit être reconnue davantage la réalité durable d'une humanité cosmopolite en mouvement ;
Si les mouvements de population ont une actualité sensible, et une dimension ''conjoncturelle'', ils ont ,en permanence, une dimension ''structurelle'', dans le temps long de l'histoire.
Selon le droit, et la Déclaration Universelle des Droits de l'homme, article 13, '' toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien''.Cependant, les Institutions internationales et l'ONU peinent à imposer leur logique.
L'être humain n'est pas ''assigné à résidence''.

5 _Peut il y avoir des progrès sans une dimension éthique'', la prise en compte de valeurs ?

Dans un débat crispé sur le respect formel de notre identité, des valeurs qui soient vécues ne sont elles pas nécessaires ?
Ne faut il pas tendre vers l'Universel, le respect de la différence, l'accueil inconditionnel de l'autre...''l'accueil de l'autre nous enseigne le souci de notre prochain'' ?
De fait, on se construit par le contact, l'échange et le commerce de l'autre : ''entre les rives du même et de l'autre, l'homme est un pont''.
Ne faut il pas sensibiliser, informer l'opinion pour ne pas pencher du côté des préjugés du temps, afin qu'il n'y ait ''aucun trou noir'' dans l'histoire.
''Voir les réfugiés comme des personnes et des sujets de droits '' apparaît crucial.

6 _ Quelles sont les perspectives d'évolution ? Les voies de solutions, qui soient à la fois éthiques et réalistes ?

Même si cela relève de l'utopie, ne faut il pas au contraire ''ouvrir les frontières'' comme le propose François GEMENNE dans la revue CITES  no 68 :
Cela permettrait, entre autre, de :
Lutter contre les passeurs, qui choisissent, de fait, ceux qui rentrent en Europe
Promouvoir l'emploi et l'économie de nos pays qui, pour la plupart , n'assurent pas le renouvellement des générations,
Contrôler plus efficacement les mouvement transfrontaliers par les passeports, qui sont nécessaires aux frontières de l'espace SHENGEN , même si les visas ont été supprimés entre états membres.Les émigrés viendraient alors en avion ou en bateau ….
Valoriser la migration ''circulaire'' tant souhaitée par les émigrés eux mêmes pour un retour attendu souvent pendant des années pour revoir les leurs...
Promouvoir un progrès social, en s'attaquant au travail illégal, et à l'exploitation des ''sans papiers''.
Mettre fin à la ''gabegie d'argent''qui fait dépenser à l'Europe 13 milliards pour surveiller ses frontières extérieures, alors que les émigrés en dépensent dans les mêmes proportions..

Enfin, ne faut il pas prendre en compte le fait , rationnellement prévisible, que, vers 2050 , le niveau de développement de l'Afrique permettra très probablement le maintien de sa population jeune.Elle représentera 40% de la population mondiale, la France 4% ...ses atouts sont considérables , malgré ses difficultés actuelles :
outre sa jeunesse, qui représentera la 1ère population mondiale,avec 2,5 milliards d'habitants,
ses richesses minières ,
son immensité et ses espaces agricoles dont 60% des terres arables mondiales,
sa biodiversité...
De l'autre côté de la Méditerranée, les échanges ne peuvent que grandir entre ce futur géant mondial et l' Europe : une partie du destin commun se jouera là...

L'Europe peut elle manquer ce rendez vous avec l'histoire , ne doit elle pas ''surmonter l'aveuglement sécuritaire d'un pays en guerre contre un ennemi qu'elle s'invente'''?

Michel BLANCHARD café citoyen de Sète

Café citoyen de SETE vendredi 9 février 2018 café Saint Clair

'' quels regards sur les migrations ? Entre hospitalité et responsabilité

1_ Pour quelles raisons partent les migrants ?

Quelle est la source de leur incroyables motivation à changer de vie ?
La guerre, l'illégitimité démocratique de dirigeants vieillissants qui se maintiennent au pouvoir en s'occupant plus de leur clan et leur famille que du peuple ….c'est à dire la violence des hommes...
les cataclysmes naturels, la sécheresse poussent les populations à s'adapter, comme toujours, par l'exode rural, qui les chasse vers la ville la plus grande, jusqu'à l'étranger...
L'explosion de la population jeune, la proportion d'habitants qui vit sous le seuil de la pauvreté (33% en Afrique) font que si ''personne ne dit à ses enfants : va mourir là bas'' ,..on ajoute :... ''mais on n'a pas le choix''
A quoi tiennent le plus tous les hommes et les femmes exilés ? ''retrouver leur capacité d'agir, et se construire une nouvelle vie''.

2_ Quel est leur périple, quels sont leurs périls ?

Comme de tous temps, et de tout lieu, immémorialement, ils partent. Il faut parfois 3 ans pour aller de l’Érythrée en Espagne...
Le désert peut être un cauchemar(répression, exploitation …) . Ils peuvent aujourd'hui être retenus dans un des 450 camps financés par le Haut Comité pour les Réfugiés, qui certes accueillent, mais qui ne ferment pas et plutôt se transforment et perdurent.
La Méditerranée en est un autre, devenue la destination la plus dangereuse du monde'', avec plus de 35000 corps retrouvés noyés depuis 2000.
A l'opération de secours en mer''mare nostrum '' financée par l'Union Européenne, a succédé ''Frontex'', avec la surveillance des frontières extérieures de l'espace Shengen par des navires militaires...

3_ Quelle réponse apporte l'Europe à cette tragédie qui se déroule à ses portes ?

Elle apparaît aux yeux de certaines associations progressivement comme une ''forteresse '' avec pour ''sas'' d'entrée la Turquie qui a reçu 6,5 milliards d'euros et retenu 2,5 millions de réfugiés....ains qu'en Lybie ou une discussion a eu lieu avec les ''seigneurs de la guerre''.
Elle externalise ses contrôles migratoires, établit une surveillance policière , pouvant comporter des murs, des caméras...C'est ainsi qu'a été créé, parmi d'autres, le corridor avec contrôle et lieux de rétention dans les balkans ...
Les lieux de privation des liberté sur son sol , sont en hausse, dans le sud, en Grèce, en Italie...
En France, les demandeurs d'asile, asile qui constitue un droit reconnu dans les textes juridiques, sont accueillis pendant 6 mois par des Centres d'Accueil des Demandeurs d'Asile qui les aident matériellement ainsi qu'à la préparation d'un dossier à l'OFFPRA : une majorité est déboutée, et les demandeurs relèvent alors , entre autre de l'accueil d'urgence...
Les immigrés en situation précaire sont accueillis dans des Centres de Rétention Administrative, retenus 45 jours , avant de connaître la réponse ...Plus que la reconduite dans leur pays , affichée plus que réalité, c'est plutôt la précarité et l'aide des Associations qui les attend....

Une logique de l'URGENCE est actuellement admise en Europe, alors que le problème est de tous temps, et va s'amplifier avec, déjà, des réfugiés climatiques...
L'hospitalité, pratiquée par des personnes et des Associations d'aide : des ''passeurs d'hospitalité'', qui peuvent et sont poursuivis, peut devenir un ''délit'', quand la loi est ''injuste''. Il semble bien qu'il y ait une ''érosion des droits humains'' au sein de l'UE.
Les politiques sont décidées sous le poids des opinions publiques. Celles ci vivent une crise économique et sociale, avec un chômage élevé, une montée des inégalités, éprouvent comme dans d'autres périodes de l'histoire, des peurs qui peuvent alimenter des ''régressions identitaires, autoritaires, voire xénophobes''.
Pour autant, dans plusieurs pays, des particuliers , associations et organes de presse se mobilisent pour faire vivre les valeurs de l'accueil à l'autre et l'hospitalité.

4_ C'est pourquoi, sans doute, il faut prendre la mesure des migrations, dans le temps et dans l'espace, afin de prendre un juste recul devant l'urgence vécue.

De fait, dans le long temps de l'histoire, de la préhistoire, migrations et mélanges sont reconnues comme la règle plus que l'exception.

Certes, un préjugé ou ''paradigme'' de '' l'immobilité'' est répandu . La réponse aux mouvements migratoires, semble relever davantage , dans le temps de l'histoire, d'une logique de chaque état, alors que les déplacements sont transfrontaliers.
Pourtant, doit être reconnue davantage la réalité durable d'une humanité cosmopolite en mouvement ;
Si les mouvements de population ont une actualité sensible, et une dimension ''conjoncturelle'', ils ont ,en permanence, une dimension ''structurelle'', dans le temps long de l'histoire.
Selon le droit, et la Déclaration Universelle des Droits de l'homme, article 13, '' toute personne a le droit de quitter tout pays, y compris le sien''.Cependant, les Institutions internationales et l'ONU peinent à imposer leur logique.
L'être humain n'est pas ''assigné à résidence''.

5 _Peut il y avoir des progrès sans une dimension éthique'', la prise en compte de valeurs ?

Dans un débat crispé sur le respect formel de notre identité, des valeurs qui soient vécues ne sont elles pas nécessaires ?
Ne faut il pas tendre vers l'Universel, le respect de la différence, l'accueil inconditionnel de l'autre...''l'accueil de l'autre nous enseigne le souci de notre prochain'' ?
De fait, on se construit par le contact, l'échange et le commerce de l'autre : ''entre les rives du même et de l'autre, l'homme est un pont''.
Ne faut il pas sensibiliser, informer l'opinion pour ne pas pencher du côté des préjugés du temps, afin qu'il n'y ait ''aucun trou noir'' dans l'histoire.
''Voir les réfugiés comme des personnes et des sujets de droits '' apparaît crucial.

6 _ Quelles sont les perspectives d'évolution ? Les voies de solutions, qui soient à la fois éthiques et réalistes ?

Même si cela relève de l'utopie, ne faut il pas au contraire ''ouvrir les frontières'' comme le propose François GEMENNE dans la revue CITES  no 68 :
Cela permettrait, entre autre, de :
Lutter contre les passeurs, qui choisissent, de fait, ceux qui rentrent en Europe
Promouvoir l'emploi et l'économie de nos pays qui, pour la plupart , n'assurent pas le renouvellement des générations,
Contrôler plus efficacement les mouvement transfrontaliers par les passeports, qui sont nécessaires aux frontières de l'espace SHENGEN , même si les visas ont été supprimés entre états membres.Les émigrés viendraient alors en avion ou en bateau ….
Valoriser la migration ''circulaire'' tant souhaitée par les émigrés eux mêmes pour un retour attendu souvent pendant des années pour revoir les leurs...
Promouvoir un progrès social, en s'attaquant au travail illégal, et à l'exploitation des ''sans papiers''.
Mettre fin à la ''gabegie d'argent''qui fait dépenser à l'Europe 13 milliards pour surveiller ses frontières extérieures, alors que les émigrés en dépensent dans les mêmes proportions..

Enfin, ne faut il pas prendre en compte le fait , rationnellement prévisible, que, vers 2050 , le niveau de développement de l'Afrique permettra très probablement le maintien de sa population jeune.Elle représentera 40% de la population mondiale, la France 4% ...ses atouts sont considérables , malgré ses difficultés actuelles :
outre sa jeunesse, qui représentera la 1ère population mondiale,avec 2,5 milliards d'habitants,
ses richesses minières ,
son immensité et ses espaces agricoles dont 60% des terres arables mondiales,
sa biodiversité...
De l'autre côté de la Méditerranée, les échanges ne peuvent que grandir entre ce futur géant mondial et l' Europe : une partie du destin commun se jouera là...

L'Europe peut elle manquer ce rendez vous avec l'histoire , ne doit elle pas ''surmonter l'aveuglement sécuritaire d'un pays en guerre contre un ennemi qu'elle s'invente'''?

Michel BLANCHARD café citoyen de Sète