» Démocratie et Citoyenneté

Qu'est-ce qu'être citoyen ?

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Ce thème pouvait paraître assez commun voire banal. Pourtant, les prises de parole ont été timides, peut-être même embarrassées. Dans quel sans prendre cette question ? Par quoi commencer ? Le flottement est d’autant plus flagrant que ce terme de citoyen est maintenant utilisé pour justifier n’importe quelle manifestation. Cette notion n’est peut-être pas si bien comprise et ressentie que cela puisse paraître.

Comme nous l’avons vu au débat précédent, le citoyen n’est pas un spécialiste. Il n’est pas censé tout connaître pour donner son avis sur les engagements généraux de la société. On lui ferait accroire que l’information (cf. « Comment apprendre à lire et à entendre l’information ? », compte-rendu du Café Citoyen de Caen du 27/10/01) le rendrait plus apte à la décision. Écartons de suite ce malentendu en distinguant d’une part l’aristocratie au sens platonicien (le pouvoir donné aux meilleurs), en l’occurrence les spécialistes, et la démocratie qui confère les rênes du pouvoir au peuple tout entier.

Un citoyen sait donc qu’il ne sait pas tout. Mais il sait aussi que son expression personnelle compte tout autant que celle de son voisin. Il sait aussi qu’il a besoin de l'autre pour avancer lui-même. Le citoyen voit dans la confrontation des idées un moteur du progrès. C’est certainement la grande force de la démocratie que de faire ressentir à l’ensemble de ses membres leur nécessaire entente. « Je suis citoyen parce que l’autre me considère comme tel ».

Aujourd’hui on parle plus volontiers de comportement citoyen, autrement dit du civisme. Car l’acte citoyen (respect de la vie en communauté, compréhension et application des règles sociales) est une émanation de ce sentiment d’appartenance à un corps social. Il est très important de comprendre que nos choix quotidiens, nos comportements civiques, contribuent à embellir notre citoyenneté.

Nous avons abordé pendant ce Café Citoyen les notions de nation, drapeau, d'État. Force est de constater aujourd’hui la perte de sens que représente ces symboles auprès des Français. D’aucuns déplorent la récupération de ces concepts par des partis extrémistes, concepts pourtant pensés et véhiculés par des humanistes. D’autres insistent sur le délaissement de ces valeurs républicaines et démocrates par les partis politiques en général.