Compte-rendu synthétique par Brigitte Guindollet — Café Citoyen de Metz (11/12/2010)
Animateur du débat : Pierre Fruitier-Roth
» Démocratie et Citoyenneté
Les contre-pouvoirs en démocratie
Notre réunion commença par une introduction précise, aux accents parfois lyriques, sur la notion de contre-pouvoir, lue par la personne qui avait proposé ce sujet en novembre. L’intervenant y rappelait que face à un gouvernement sourd à l’opposition de la population sur la « réforme » des retraites, cette dernière n’avait eu d’autre alternative que la grève et la manifestation pour se faire entendre, avec les résultats que l’on sait. L’intervenant a donc posé la question suivante : face au mépris des classes dirigeantes, qui ne respectent ni leurs promesses électorales ni leur programme politique, qui font pression sur les juges, qui refusent de déclassifier des documents qui permettraient d’éclairer certaines décisions prises au plus haut niveau (et qui pour reprendre les paroles du juge Trevidic serait une spécificité française), et compte tenu du faible pourcentage de personnes syndiquées dans notre pays, existe-t-il des contre-pouvoir ?
Suite à cette introduction, le débat a pris deux grandes orientations :
- La première était qu’il n’existe pas de réel contre-pouvoir en France. De plus, le terme de contre-pouvoir serait mal adapté, car pour reprendre une intervention faite sous forme de boutade, si le pouvoir c’est la possibilité de faire quelque chose, un contre-pouvoir serait celle de ne rien faire...
Donc à l’appui de cette thèse, par exemple, fut défendue l’idée que les associations seraient dépendantes du système médiatique quand elles cherchent à faire parler de leurs actions, ainsi que des subventions de l’Etat. Nous vivons dans un monde dominé par la puissance de l’argent, qui impose facilement sa volonté aux gouvernants via des lobbies puissants, car riches. Les « contre-pouvoir », s’il faut utiliser ce terme, que ce soit la presse, souvent censurée, les intellectuels ou les associations, ne pourraient que dénoncer et non agir réellement. Ces dénonciations ne débouchant généralement sur rien de concret. Une des grandes faiblesses des « contre-pouvoir » cités plus haut, est leur manque de moyens. Le seul moment réel où la population a pu faire enregistrer des avancées sociales importantes, fut en 1945-46 à l’époque du Gouvernement provisoire dirigé par le général de Gaulle, représentant de la bourgeoisie, qui fut obligé de tenir compte des demandes des résistants communistes armés...
- Le second courant, bien que ne remettant pas en cause le fait que les FTN ou les établissements bancaires disposant de sommes considérables influent sur les décisions étatiques, accorde un certain crédit aux actions menées par des associations, comme les Enfants de Don Quichotte, qui ont soutenu les sans-logis parisiens qui avaient planté des camps de fortune au bord du canal Saint-Martin, ou encore à la Ligue des Droits de l’Homme, sans laquelle certains des droits des citoyens, concernant le respect de la vie privée ou les droits des prisonniers, seraient gravement mis en péril. Dans un autre domaine, une association comme Kokopelli, lutte contre des FTN comme Mosanto pour le maintien de la variété des semences et la commercialisation de variétés qui ne sont pas inscrites au catalogue et pour le droit de chacun de cultiver, échanger, vendre tout végétal sans restriction légale d'aucune sorte.
De plus, Internet, comme le prouve la récente affaire Wikileaks ou la mobilisation citoyenne pour voter « non » au référendum pour l’adoption de la « Constitution » européenne apparaît de plus en plus comme un lieu de libre expression et un contre-pouvoir.
Enfin, si la presse, en particulier les grands groupes appartenant à des hommes d’affaires proches du pouvoir, peut apparaître comme « bridée » en France, cela n’est pas le cas partout. Le rôle majeur du Washington Post dans l’affaire du Watergate en est la preuve.
Dernière grande idée exposée, l’opinion de Pierre-Alain, pour qui le contre-pouvoir serait d’abord la laïcité, qui s’oppose aux dogmes et idéologies, laïcité qui devrait être mise en avant à l’école. En effet, le contre-pouvoir ne serait pas un mouvement collectif, mais individuel, en réalité la responsabilité de chacun d’entre nous.
Plusieurs personnes ont alors souligné le rôle majeur de l’enseignement à tout âge qui doit permettre à l’individu de réfléchir, d’utiliser sa raison critique et lui apprendre que les citoyens vivent en collectivité. Naturellement, chargé de former le citoyen, il doit convaincre les élèves ou étudiants qu’il est vital pour eux, comme pour la société, d’aller voter.
Brigitte Guindollet
Interventions
Myr
dimanche 04 décembre 2011 10:27:16 +00:00
>>>Tant qu'il y à( l'idée de ) pouvoir les faits semble être absent - me semble t-il - il nous faudrait donc partir des faits, sur les lois de la vie qui "elle"ne semble pas avoir d'idée !...
>Méfions nous des idées politique,toute faites,sans
aucune référence dynamique biologique de la vie ...
>un lambda .
michelin
lundi 20 août 2012 15:26:33 +00:00
c'est bien qu'il y et des syndicats.
mais j'ai vu également des individuts étant syndicats et se foutre des problématiques des salariés de l'entreprise.
ne faisant que des procés et encaiser la mise.
puis ce faires acheter . car le ou la nouvelles repreneuse a comprid que seules un chéque ferais taires ce meme individu
david.m
Jacques
lundi 03 décembre 2012 16:46:26 +00:00
L'idée de contre-pouvoirs ne fonctionne jamais parce qu'il s'agît toujours de faire s'affronter deux, trois ou quatre totalitarismes dont la vocation est toujours finalement de se coaliser contre l'administré isolé ; autrement dit, de droite ou de gauche, le député sera toujours plus proche de son collègue adverse soumis aux mêmes aléas de carrière, que de ses propres électeurs.
Autre exemple, le contre-seing ministériel se justifait en 1600, en ANGLETERRE, quand ministres et députés élus étaient en face d'un roi héréditaire : en 2012, en FRANCE, le contre-seing ministériel n'a plus son sens.
On peut aussi dire que les actuels partis-de-gouvernement sont tous des ligues hétéroclites dont la seule raison d'être est vider benoîtement de contenu la séparation entre exécutifs et assemblées.
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