Compte-rendu analytique par Jean-Marie Seeuws — Café Citoyen de Caen (11/03/2006)
Animateur du débat : Vincent Lequenne
» Économie
La France est-elle en train de se paupériser ?
Animateur - Je donne la parole à la personne qui a proposé le sujet.
1 - Bonjour et merci d'avoir choisi ce sujet. Je m’excuse je vais être un petit peu longue car j’ai potassé, et puis il y a des chiffres qu’il faut savoir et qui m’ont alertée. Combien de pauvres en France ? Pas loin de 7 millions de personnes touchent moins de 645 euros par mois, 7 millions de personnes touchent mois de 774 euros par mois, selon les statistiques le salaire moyen est de 1200 euros par mois, ce qui veut dire qu’il y en a qui touche beaucoup moins et beaucoup plus. Nous avons à peu près 3 millions de chômeurs, soit 10% de la population. La baisse des emplois a agrandi l’exclusion, le fait est qu’aujourd’hui il y a une aggravation de la pauvreté entre 2003 et 2005. Le chômage est reparti à la hausse depuis 2003, le nombre de Rmistes a rebondi. Alors il faut parler de ceux qui vivent dans la précarité par de petits boulots, des temps partiels non choisis, à peu près environ 4 millions de personnes qui voudraient travailler davantage, souvent des sous-emplois, caissière, femme de ménage avec des horaires décalés, très tôt le matin ou tard le soir, donc exclus sur le plan social, souvent des femmes et les immigrés, les jeunes ou les familles monoparentales. Aujourd’hui il faut savoir qu’il y a même des enfants dans la rue. Depuis 10 ans les loyers ont progressé deux fois plus vite que les salaires, la pierre a pris 60% entre 1974 et 2004, aujourd’hui il vaut mieux être propriétaire que locataire. Les retraites stagnent, et bénéficient de pensions moins avantageuses que dans les années 1980 alors que la longévité augmente. Les salaires n’ont guère augmenté depuis cette décennie, les 35 heures ne sont pas toujours appliquées, par exemple moi, je suis fonctionnaire j’ai droit aux RTT, normalement j’ai 20 RTT, 6 pour moi, non, pardon 14 pour moi 6 pour le patron, en réalité les RTT au pied levé ils sautent, tant pis pour moi. Les conditions de travail se dégradent dans tous les domaines, moins de personnel, faire plus de rentabilité, par exemple on me dit que faire un lit c’est 15 minutes. Les transports sont allongés, tout le monde n’a pas la chance de travailler près de son domicile, il faut parfois faire beaucoup de kilomètres pour avoir un travail, moi j’ai de la chance j’y vais à pied, mais il faut savoir qu’à Paris certains se farcissent deux heures le matin et deux heures l’après midi cela fait 4 heures qui s’ajoutent aux 8 heures. Bien sur il y en a qui profitent bien de cette crise, les actionnaires des grandes entreprises, les agents immobiliers, les avocats, les radiologues, les footballeurs professionnels, comme Barthez par exemple, qui ont vu leurs salaires au moins doublés. Alors quelques chiffres : 1954, combat de l’abbé Pierre contre la misère, 1970 les années Pompidou, tout le monde devait avoir la télévision, 1981 arrivée de François Miterrand où vous avez connu deux trois années de bonnes années avec l’augmentation du smic, des salaires, une baisse de temps de travail.1984 là cela ne va plus, invention du RMI par Monsieur Rocard, 1986, ouverture des restos du cœur par Coluche, et en 2002 mise en vigueur de l’euro et depuis les prix n’ont cessé d’augmenter bien que l’Insée prouve le contraire. Et en 2006 l’état veut instituer, et c’est voté le CPE où on peut licencier n’importer qui, n’importe quel jeune de moins de 26 ans dans les deux ans sans motif, voilà encore une nouvelle forme de précarité, car le nombre de jeunes sdf ne fera qu’augmenter. Et les stagiaires souvent du privé qui sont à leur 4° ou 5° stage à défaut de trouver un emploi ceux qu’on appelle la génération kleenex. Où est le code du travail ? 2006, la situation ne fait que s’empirer, les médias nous parlent d’une femme fonctionnaire qui vit dans sa voiture à Paris, car elle ne trouve pas de logement, je ne sais si vous vous rappelez cette femme là qui dormait dans sa voiture qui prenait sa douche près d’une gare pour aller à son boulot et qui mangeait le soir dans un restaurant pas très cher, parce qu’elle n’avait pas de logement. Le secours populaire a vu le nombre de repas augmenter d’année en année, cette année je crois 10 % pour notre région. Et je ne parle pas de ceux qui doivent uniquement se contenter des minimums sociaux pour survivre, les personnes âgées qui vivent de plus en plus dans la misère surtout si elles sont seules, alors que [partie inaudible]. Depuis quatre ans les salaires n’ont guère augmenté et les salaires d’une femme sont souvent inférieurs de 20% à celui d’un homme, 80% des précaires sont des femmes. Congé social, CPE, chèque emploi service etc, très peu de femmes arrivent à des postes de hautes responsabilités, qu’en est-il de la parité et de l’égalité à travail égal salaire égal. Quant aux immigrés qui pensaient trouver des duvets et de l’argent sur nos trottoirs en France ils ne trouvent que des crottes de chien, sont souvent victimes de discriminations raciales, soit …….. ……………. Ce qui veut dire que ces gens-là sont obligés de vivre dans la clandestinité sans couvertures sociales sans sécurité sociale sans cotisation à des caisses de retraite de chômage etc. Je voudrais bien ouvrir le débat sur une note positive mais je ne vois pas les choses avec l’absence de travail et de nombreux doutes dans nombreux domaines, la privatisation de nombreux services publics …………………………………………………………………. la machine ne remplacera pas l’homme. Et j’avais oublié de parler d’une grande souffrance du CDD vieux pour les plus de 57 ans le patronat et certains syndicats ont donné le feu vert jeudi dernier.
Animateur - Je vous remercie pour ces recherches et ces chiffres toutefois est-ce que cela révèle, est-ce vraiment une nouveauté, est-ce qu’on découvre que dans une société telle que la nôtre il y a une disparité des moyens il y a des gens qui sont à la rue je ne pense pas que ce soit d’aujourd’hui. Maintenant effectivement c’est intéressant de voir dans quel état on se trouve à l’heure actuelle, est-ce que cela veut dire que la France s’est paupérisée, est-ce que ces chiffres indiquent vraiment une augmentation de la pauvreté ? Je vous laisse réagir sur la question.
2 - Le thème de ce soir c’est : la France est-elle en train de se paupériser ? J’aimerais bien que l’on s’attarde sur le terme de paupérisation, parce que pour moi il est différent du terme appauvrissement. Quand on dit, si, enfin on pourrait dire que la France s’appauvrit, on pourrait le voir avec des chiffres tel que le PIB, telle que la place de la France en Europe ou dans le monde, mais quand on parle de paupérisation qu’entendons-nous par-là ? Est-ce qu’on parle de variance, c’est à dire de différence entre les plus riches et les plus pauvres ? Est-ce qu’on parle d’appauvrissement d’une catégorie de population, ce qui semble être la définition même dans le Larousse ? Est-ce qu’il y a réellement des catégories sociales, bien définies qui s’appauvrissent en France ? Je ne sais pas, franchement je ne pourrais pas dire. On pourrait croire plutôt que la pauvreté touche de plus en plus de monde, dans toutes les catégories. Il y en a peut-être éventuellement certaines plus touchées que d’autres, on peut parler des jeunes qui ont de plus en plus de mal à entrer dans la vie active, et les personnes aussi âgées qui ont de plus en plus de mal d’y rester. Alors est-ce que si on relie avec le monde du travail qui se réduit comme une peau de chagrin aujourd’hui, essayons de nous attarder sur la paupérisation, cela me semble important comme mot car cela caractérise quelque chose quand même de particulier dans la pauvreté.
3 - Oui je pense que vous avez bien ouvert le débat. En fait, il faut se poser une question, la pauvreté, quand un pays s’appauvrit, enfin si on peut dire. La France s’appauvrit-elle ? Elle ne s’appauvrit pas forcément, mais je pense quand même qu’il y a un certain recul. La France au point de vue classement qui était la quatrième puissance mondiale est passée peut-être sixième actuellement et risque d’être dépassée prochainement et encore peut-être dans une dizaine d’années serons-nous en queue. Alors c’est vrai que le PIB diminue, et il est certain que quand le PIB diminue c’est à dire les populations qui sont marginales en souffrent beaucoup plus, donc on peuT se poseR la question : lorsqu’il y a de la croissance et ben la pauvreté apparaît moins, effectivement il n’y a pas eu beaucoup de périodes de croissance, alors tout à l’heure vous avez fait évidemment un tableau assez noir qui serait plutôt à la charge de la droite au pouvoir, non non non non, mais il faut dire les choses comme elles sont, vous avez fait ce tableau noir en disant à partir de 2003, bon il y a eu une période, il y a un petit boum de croissance, la gauche en a profité, il y a un petit recul, mais enfin pendant des années la gauche a connu la pauvreté, pareil. Alors je crois que ce n’est pas un problème politique, il faut se poser des questions sur les causes de la pauvreté, pourquoi en France assistons-nous à l’appauvrissement, enfin disons à des catégories de plus en plus pauvres. Alors c’est vrai il y à des facteurs conjoncturels, bon les facteurs conjoncturels c’est la baisse de la croissance, c’est ce que j’ai dit un petit peu, mais il y a des facteurs structurels. Alors il serait intéressant de savoir pourquoi ces facteurs structurels font qu’en France et bien il y a des classes qui sont plus défavorisées que d’autres. Alors cà, je ne veux pas en parler trop, je laisse un peu la parole à d’autres pour qu’ils puissent effectivement regarder en face et pas toujours dire c’est la faute à l’Europe, c’est la faute à la mondialisation c’est la faute, à Pierre c’est la faute à Jacques, mais regardons exactement ce qui ne marche pas, et qui fait qu’il y a des catégories qui souffrent et qui ont du mal à trouver leur place et à trouver du travail. Parce que du travail, il y en a, du travail, il y a un million d’emplois qui seraient disponibles alors il y a un problème, il y a un problème d’inadéquation, alors c’est bon que le café citoyen se penche là-dessus.
4 - Pour les problèmes de structure je ne sais pas, moi, quand vous parlez de problèmes structurels, moi cela m’a évoqué tout de suite l’état colonial de la France. C’est à dire qu’on part avec un lourd passif par rapport à l’étranger. et le quart d’heure colonial je ne sais pas s’il a lieu aussi pour la femme s’il faut réfléchir ………………….. il y a peut-être un problème d’instruction, je ne sais pas moi, pour ouvrir le peuple à plus de générosité dans ses activités et créer des ouvrages pour le tout le monde je pense moi, les jeunes de banlieue ce qu’ils voudraient ce n’est pas du travail, c’est de l’argent facile, pas tous, ceux qui posent le plus de problèmes c’est à ceux-là que je pense, voilà c’est tout.
Animateur : Droite, gauche. Peu importe. Vous l’avez bien rappelé on a une problématique qui n’est pas de savoir qui a plus raison qui a plus tort il faut bien analyser clairement les problématiques et je pense que vous avez commencé une ébauche de la réflexion sur ce qui est la paupérisation en France. Vous ajoutez effectivement quelque chose qui nous conduit vers une autre problématique qui est la problématique, je dirais la notion d’échange monétaire de, enfin c’est celle qui occasionne notre débat même si c’est vrai que cela va peser, les moyens d’échange, on échange du travail contre de l’argent etc, c’est ce qui nous conduit vers une systématique quand un politique aujourd’hui doit réfléchir comment harmoniser la croissance, déjà la notion de croissance, c’est quelque chose qui va conduire inévitablement pour nous tous des comportements vis à vis des uns des autres des comportements, être systématiquement dans la croissance c’est effectivement une vue de l’esprit et ça induit forcément quelque chose de sociétal c’est par exemple ce vous venez de dire de personnes qui ont un seul attrait dans la société, c’est abonder leur porte-monnaie améliorer leur compte en banque et cela s’arrête à peu près là, je pense que c’est pas la seule et unique raison pour laquelle, aujourd’hui on a des gens qui se retrouvent, enfin plus pauvres. La personne là-bas il n’y a pas que cet aspect la je pense vous disiez un million d’emplois disponible dans quelle circonstance on va en disposer est-ce que c’est du travail à la chaîne, est-ce que c’est du travail de bas étage, mal payé éventuellement on se trouve sans considération de travailleur c’est à dire telle que la politique s’engage à l’heure actuelle c’est bien vous êtes mobiles dans votre travail, on peut se faire lourder à droite à gauche c’est comme ça qu’on apprend ce que c’est que la vie et que travailler c’est peut être une vérité mais est-ce qu’un notable peut défendre ça, est-ce que c’est une bonne manière de montrer l’exemple aux gens, ca aussi c’est discutable, est-ce que, çà ne participe pas à la paupérisation ? Je pense que le sujet est apparu la fois dernière suite un petit peu à la politique du moment et je dirais à l’aspect médiatique notamment du CPE. Je vous passe la parole.
5 - Moi,je voudrais bien savoir où se trouvent un million d’emplois, parce que pour moi la cause de la pauvreté, de l’appauvrissement de la France c’est le manque d’emploi, hein ! vous m’excuserez pour moi il n’y a pas d’emplois. J’ai ici mon mari qui fait une école d’aide soignant quand je lui ai parlé de cela il y a trois ans on recherchait partout des aides –soignants. Aujourd’hui on n’en veut plus, il y a même une maison de retraite qui lui a écrit, on ne veut pas d’auxiliaires de vie, bon. Moi, mon père il y a trente ans quand il cherchait du boulot et qu’il trouvait que son patron le payait mal, il le quittait parce qu’il avait trouvé quelqu’un qui le payait mieux, aujourd’hui il n’y a pas de travail ou alors c’est du n’importe quel travail, je ne sais quel travail, je ne sais pas. Je crois l’une des causes c’est l’emploi. Moi quand j’étais enfant je me rappelle on n’appelait pas les SDF mais des clochards, c’est parce qu’ils avaient choisi, qu’ils avaient choisi cette situation si je peux dire entre guillemets, et encore ils trouvaient des petits boulots dans les fermes et tout ça, maintenant rien, il n’y a pas de travail, alors s’il y en a je veux bien
6 - Bonjour à tous. Tout d’abord je voudrais rappeler ou éventuellement appendre à certaines personnes la définition de la statistique : c’est l’art et la manière de dire des vérités avec des chiffres faux, et l’art et la manière de dire des mensonges avec des chiffres vrais. Tout ça pour rectifier avec humour l’abaissement de la France qui aurait rétrogradé d’une place ou deux places par rapport à la Chine entre autres. Mais quelques milliards supplémentaires d’euros ou de dollars pour la Chine, mais comme la pauvre Chine, elle se coltine un milliard trois cent millions de pauvres individus alors que la France n’a que soixante millions, alors donc comparer l’appauvrissement de la France par rapport à l’enrichissement de quelques milliards d’euros du PIB de la Chine c’est comique comme reculade. Donc j’espère que la France ne sera doublée que par des pays qui sont comme ça. Alors maintenant pour parler de la paupérisation, à mon avis c’est plus une paupérisation individuelle, parce que compte tenu qu’on vit qu’on le veuille ou non, parce que ça ça me fait rire, parce qu’en France le jour où on trouvera une personne qui ne pleure pas qui ne râle pas, c’est pas demain la veille. Donc c’est plus l’individu qui par ses comportements se paupérise, et sous-entendu et puisque maintenant il y a un mot à la mode, qui s’appelle le surendettement, alors c’est pas de ma faute, si la société des cons-sommateurs, fait que certaines personnes qui pourraient vivre quel que soit leur salaire, se trouvent en fin de mois quelque peu démunies, parce qu’elles ont sur dépensé, sur emprunté sur je sais pas quoi. Alors je prendrai un petit exemple qui me fait sourire, à longueur de temps, les factures de téléphone qui explosent. Alors à ce moment là le bonheur serait de revenir aux temps où il n’y avait pas de téléphone, les gens étaient heureux, ils communiquaient, ils parlaient, ils se voyaient, alors qu’aujourd’hui ils communiquent pas ils ne se voient pas, ils sont pas quoi, néanmoins ils ont minimum cent euros par mois de factures de téléphone. Donc et quelque part moi je me nourris avec cent euros par mois à peine, donc déjà ceux qui ont des problèmes ben qu’ils jettent ce qui est inutile et qu’ils sachent choisir qu’ils sachent être responsables eux même de leur vie de leur pauvreté ou de leur richesse et qu’ils cessent d’enquiquiner parce que.. Cela fait des mois que je n’étais pas venu, parce que je l’avais dit la dernière fois je suis souvent agacé du comportement citoyen qui consiste uniquement à se défouler sur les gouvernants, les états les ceci cela, mais avant tout on est des êtres responsables de ce qu’on fait de ce qu’on est, qu’on choisisse sa vie et qu’on laisse tranquille les Chirac, les Mitterrand, moi je n’attends rien ni de Chirac ni de Mitterrand, il faut rester calme quoi, mais aujourd’hui je suis heureux. Il y a quelques années, je travaillais j’étais un petit indépendant, j’étais dans la merde pas possible, et aujourd’hui je suis r-emistes, je n’avais jamais été si heureux, et il paraît que les r-emistes sont les plus pauvres parmi les plus pauvres comme l’a dit l’abbé Pierre, j’ai jamais été aussi riche. Alors voilà tout est relatif dans la pauvreté, la richesse et je ne sais quoi. Et aujourd’hui quand je vois des cadres dits supérieurs, qui sont riches, enfin on les croit riches parce qu’ils roulent avec des supers quatre-quatre en ville des supers machins, mais compte tenu que leurs trucs appartiennent à des maisons de crédit alors ils sont obligés de bosser vingt heures par jour pour payer çà, comme ils ne trouvent pas deux boulots pour faire vingt heures alors ils deviennent pauvres tout en étant riches. Alors qu’ils restent calmes qu’ils fassent comme moi, qu’ils marchent à pied, ils ne seront pas malades, ils feront pas le trou de la sécu. Et ben voilà, la pauvreté avec moi elle est vite réglée, mais par des comportements individuels, les pseudos responsables qui nous gouvernent, ils ne sont pas responsables, ils sont là pour représenter une image, il faut les laisser tranquilles. Voilà c’est tout pour l’instant. Et avec humour toujours.
7 - Moi l’humour je sais pas où je vais aller le chercher. Moi je sais pas on pédale dans la semoule, notre société qui va à vau-l’eau. J’ai vu la dernière fois, sur le plan de la dette du pays, vous me direz, je ne suis pas technicien, supposons qu’elle double bientôt, où ça peut nous mener, moi je ne sais pas, je fais appel à des spécialistes, qu’est-ce devient le pays endetté jusqu’au cou, qu’est-ce ça peut donner. La dette est importante. On dit toujours, ouais le pays a des ressources, il est riche et tout ça. Oui parce que, on s’endette. Alors oui, j’ai vu moi à la télé une dame qui avait le visage voilé pour pas qu’on la reconnaisse, qui touchait le RMI et avant elle touchait le SMIG au boulot, et elle a dit depuis que je suis au SMIG, au RMI pardon, ben regardez, j’élève ma fille, je vais acheter ma baguette de pain à dix heures du matin, je fais de petites économies, oh ! je parle pas lourd hein ? . Quand j’étais au SMIG, je mettais ma fille à la crèche, je galérais, métro, autobus, il fallait que je m’habille parce que j’allais au bureau, il fallait que je sois décente, l’hyper cuisinier qui me coûtait la peau des oreilles, tout, je ne m’en sortais pas. A moins qu’on me double mon salaire, j’irais travailler avec plaisir, pour voir du monde etc, mais là je suis bien à la maison. Donc il y en a beaucoup comme ça. Voilà. Alors, l’assistanat, alors je peux pas dire il faut trouver l’équilibre proprement dit ça n’existe pas, y a plus de structure comme cela comme un mur avec des briques, qu’on peut monter il qu’il faut…… pièce par pièce. Par exemple, chômage des jeunes, les jeunes sont au chômage, beaucoup de jeunes sont au chômage qu’est-ce qu’il font, ils restent jusqu’à vingt six ans vingt sept ans en famille. Que devient la famille ? Elle s’appauvrit, elle n’a plus de projet, elle n’a plus rien. J’ai même vu des gens critiquer des vieux des anciens, retraités qui avaient une belle retraite, qui se moquait d’eux, la famille. Les enfants, les petits enfants, c’est ça l’appauvrissement. Maintenant j’ai vu aussi, j’ai travaillé dans l’éducation nationale, j’avais des missions pour aider les centres d’apprentissage qui étaient, c’étaient des centres d’apprentissage de boites, d’entreprises, la sncf avait son centre d’apprentissage toutes les petites boites avaient leur centre d’apprentissage, et nous en tant que jeunesse et sport, ( Interruption microphone)j’étais au milieu pour d’eux pour le sport.. pour ceci et pour savoir où ils ont vécu …………Alors chaque entreprise avait des effectifs de 15 jeunes avec un professeur, des professeurs de boite, maison, et il fallait voir les résultats. Un beau jour l’éducation nationale a dit : non le monopole de l’instruction de l’éducation etc c’est nous, tout a disparu, et on a centralisé dans, vous savez les collèges, les CES, où certains jeunes, beaucoup de jeunes s’emmerdent, ils piétinent, ils n’apprennent rien, bon. Là dans les maisons privées, ils étaient aidés par l’état, et il y a avait des résultats, je le sais, j’ai vécu tout ça. Alors ça c’est une structure qui peut manquer. Maintenant, la disparition des petits artisans, moi j’ai un pied ici, un pied en Italie qui n’est pas un pays arriéré du point de vue technologie ou autre, il n’y a pas que des Ferrari qu’ils ont, ce n’est pas des gens en retard, et ben, là-bas il y a des règles. Comme ne n’est pas un pays, disons pas aussi riche que le nôtre. Ils ont des dispositions, ils prennent des dispositions. Par exemple, j’ai vu, j’ai éclaté ma roue de voiture, je suis allé chez un garagiste, j’ai dit ça y est j’en ai pour je ne sais pas combien, le pneu le machin, non il m’a fait une pièce, la chambre à air, et une autre fois il m’avait fait, comment on appelle ça, réchappé le pneu. Bon des petits boulots, ils sont préservés. Là-bas on n’a pas le droit d’ouvrir un supermarché à tant de kilomètres s’il y en a un autre. C’est à dire ils font gaffe à ce que les petits épiciers vivent encore. Ce sont toutes ces petites structures ces petits machins qui s’ajoutent, qui fait qu’on vit dans un pays ici, bon. Je passe sur tout ce qu’ils avaient comme système, ils avaient, l’Europe est en train de les asphyxier, et je crois qu’ils vont revenir là-dessus, ils avaient ce qu’on appelait la liquidation. N’importe quel ouvrier, fonctionnaire ou pas, partait avec la liquidation, c’est à dire un mois de salaire par année de travail. C’est à dire que ça réinjecter dans cette circulation, le système économique. Le petit vieux était valorisé, il avait de l’argent, parce qu’il touchait le magot, et ce magot c’était la loi, c’est à dire il y avait l’état qui finançait, l’ouvrier lui-même et l’entreprise. C’était obligatoire, et quand il touchait ce magot il était valorisé, il aidait la famille, il ouvrait une petite boutique, et ça réinjecter tout ça, ça remarchait. Ce sont des petits trucs qui font qu’ici on est au jour le jour, au coup par coup, et puis je sais pas, ça va, ça va à la dérive. Rien n’est pensé rien n’est prévu. Celui qui gueule le plus dans la rue, il obtient satisfaction le lendemain. Si le groupe est important il obtient satisfaction, s’il est minus, et ben il va se faire voir. La loi se fait dans la rue.
8 - On a écouté depuis tout à l’heure un certain nombre de chiffres énoncés. Quelqu’un a fait un rapport avec la statistique le mensonge ou la manipulation des chiffres. Il est vrai qu’on peut même avec un chiffre réel démontrer n’importe quoi. Si l’on veut démontrer la paupérisation on va prendre les chiffres que vous avez énoncés, qui ne sont pas forcément faux dans leur valeur. C’est dans leur interprétation qu’ils peuvent effectivement dévier. Si on veut démontrer que tout va bien, je prendrais qu’un seul exemple, le patrimoine des Français a été multiplié par trois en trente ans. Douze mille milliards de francs en 1970, trente six mille milliards aujourd’hui. Une fois qu’on a dit cela on pourrait développer en disant que les Français sont plus riches, mais je ne le fais pas parce que je trouve que ce serait idiot. Par contre, pour répondre à la question de ce soir, d’aujourd’hui, la paupérisation à mon sens c’est plus une question de critères de valeur que de réalité, ce qui n’exclut pas qu’il y ait des pauvres, je veux bien l’admettre, mais je pense qu’il y a beaucoup moins de pauvres que ceux qui se sentent pauvres. Si on compare dans l’espace pour dire par exemple au niveau du classement par rapport au PIB, ça a descendu. Si aujourd’hui j’ai mille francs et vous huit cent, je serais le premier. Si demain vous avez deux mille, je serais le deuxième, mais j’aurais toujours mille francs, je ne serais pas appauvri pour autant. Donc ce type comparaison sert plus d’argument que de réalité. Il y a également la comparaison dans le temps. Hier j’entendais, je prendrais cela comme exemple, j’entendais hier la commémoration de la catastrophe de Courrières, cela m’a fait penser aux mines, un pays que j’ai un peu connu, plus par ma famille que par moi-même. Il y a un peu moins d’un siècle pour voir un kilo de beurre il fallait travailler une journée, aujourd’hui je pense qu’il ne faut quand même travailler une journée pour un kilo de beurre. Par contre, il y a ne serait-ce que cinquante ans, il y avait un certain nombre de choses dont on n’avait pas besoin, qui étaient réservées aux classes plus élevées. Mais ne pas les avoir ne pas les posséder ne rendait pas frustré. J’ai commencé à travailler il y a bien longtemps, à l’époque à part quelques chefs de service et les patrons, personne n’avait de voiture. Moi je n’avais pas de voiture, de toutes façons j’étais trop jeune pour en conduire une, mais je ne me sentais pas malheureux, je ne me sentais pas défavorisé parce que je n’avais pas de voiture, c’était le lot commun des gens de ma catégorie sociale. Aujourd’hui ne pas avoir de voiture, c’est, ça paraît quelque chose de monstrueux. Il est vrai que dans certains cas la voiture est un outil indispensable. Mais vous avez d’autres achats qui sont beaucoup moins indispensables, mais dont néanmoins on ne peut pas en être privé sans se sentir frustré, c’est tous les moyens électroniques, télévisions et autres. C’est ça qui rend malheureux les gens qui ne l’ont pas, une partie tout au moins. Et puis après les autres critères de valeurs, et je ne parle pas dans le vide, parce que je l’ai connu, c’est d’avoir un jour beaucoup moins de moyens que l’on a eus. C’est mon cas, mais néanmoins j’aurais honte à dire que je suis malheureux. Et là encore, je suis persuadé de des gens dans ma situation, qui ont mieux vécu qu’ils ne vivent aujourd’hui, se sentiraient frustrés de ne plus avoir accès à des choses qui sont intéressantes mais qui sont loin d’être vitales. Donc pour conclure, je dirais que dans l’échelle des valeurs il manque pas mal de barreaudages.
Animateur - Oui donc là vous amplifiez un peu ce qui s’est dit tout à l’heure, effectivement il y a aussi une part de chacun qui est en jeu, la pauvreté c’est aussi ce que l’on peut ressentir. Il y a l’aspect chiffre pour la société, la politique, et puis il y a aussi la manière dont on se positionne soi même par rapport à ces chiffres et puis dans son quotidien avec les soucis qui sont plus d’ordre psychologique on pourrait dire que matériel dans la société à l’heure actuelle.
9 - Bonjour, moi je suis étudiante, alors je vais dire un peu la même chose. Mais pour ce qui est des jeunes, on se pose pas mal de questions . J’ai lu un petit chiffre qui m’a interpellé quand même dans le monde, qui disait qu’aujourd’hui pour qu’un jeune conserve le niveau social de ses parents, il doit être deux fois plus diplômé que ses parents. C’est à dire que le diplôme que ses parents ont obtenu trente ans avant. Donc en fait on doit faire des études beaucoup plus longues pour prétendre à un même salaire, en gros et je pense, je ne suis pas certaine, mais je pense quand même que la majorité des jeunes n’ont pas envi de perdre le niveau social de leurs parents. Parce que justement j’ai l’impression que cette société de consommation, elle fait en sorte que le jeune n’a pas envi d’avoir l’impression de ne pas pouvoir avoir accès à tout ça, c’est une certaine peur entre autre, mais qui n’a pas lieu d’être, parce qu’on pourrait très bien vivre, on peut aussi vivre, avec le RMI comme on disait, sauf qu’on veut pas avoir l’impression d’être lésés. Sur l’article du monde qui expliquait que justement dans les différentes classes sociales, les classes sociales les plus élevées avaient de plus en plus peur de se rapprocher des classes sociales inférieures. Justement je pense que ce malaise c’est du à cette société de consommation.
Animateur - oui effectivement si c’est une expression qui s’ajoute aux précédentes, on se compare beaucoup plus à cette société plus que l’on est malheureux au sens propre. On se compare et on se compare comme vous dîtes dans le cadre de la consommation, c’est à dire on se compare par rapport aux moyens, pas vraiment on ne vient pas se confronter par rapport aux idées, il n’y a pas de notion de relations amicales, là-dedans, ça n’a rien à voir c’est purement, ça pourrait paraître une virtualité en soi même si c’est rattaché à, c’est une douleur virtuelle que l’on se fabrique tout seul, mais eut égard aux objets que la société de consommation essaie de mettre en place.
10 - Est-ce que c’est vraiment le cas, que l’on se fabrique tout seul cet outil de comparaison de richesses dans le cadre de la consommation. Moi je pense qu’effectivement on a goûté à certains plaisirs instantanés comme des objets de consommation, tout un tas de choses que la société de consommation nous a donné. On y a goûté on a peut-être pris goût à cela mais c’est une mécanique qui s’est mise en place et qui a du mal à trouver un essoufflement parce que pour exister elle a besoin d’exister de toujours exister et toujours avoir de plus en plus d’existence. Je pense qu’il a effectivement un citoyen qui est consommateur et donc responsable vis à vis de la société qui produit, mais on a aussi quand on parle de politique et que nos responsables politiques ne jurent que par la croissance, je trouve qu’il y a quand même une impulsion donnée, aucune vision à long terme de la société. Donc c’est un petit peu le serpent qui se mord la queue, et le courage de nos hommes politique n’a d’égal que l’irresponsabilité des citoyens je dirais. Donc ce n’est pas une question à mon avis de gouvernement qui n’a pas du tout de vision à long terme de la société ni même d’irresponsabilité du citoyen, c’est un mélange des deux, et il y a surtout une certaine lucidité à avoir, à mon avis sur ce dont on a besoin, pour vivre, pour vivre nous, mais aussi pour laisser la terre, entre guillemet à ceux qui vont nous suivre, parce que la mécanique qui nous appauvrit virtuellement, nous fait consommer de plus en plus et détruire le patrimoine naturel, pour les années à venir, pour les générations à venir. Donc est-ce que c’est réellement virtuel ou est-ce que ce n’est pas quelque chose mis en place qu’on a du mal à arrêter, qui devient de plus en plus incontrôlable, et tout le monde a nécessité à reprendre le dessus sur cette mécanique qui s’est mise en place.
11 - Non non il faut revenir les pieds sur terre, il faut savoir qu’aujourd’hui il y a des gens qui vont aux restos du cœur qui vont au secours catholique, d’autres qui crèvent la faim. L’autre jour je suis tombée sur une affiche, dans la rue, où il fallait aller à une manifestation pour défendre des gens qui avaient un squat dans le secteur de la place Saint-Sauveur. Là il n’y avait pas du tout de société de consommation, non, il y a des gens actuellement qui n’ont pas de quoi pour vivre pour survivre. Il n’est pas question de société de consommation. Moi quand j’ai trouvé du travail, j’ai pu acheter une voiture et un téléphone, une fois que j’ai eu du travail. Aujourd’hui pour avoir un travail il faut avoir un portable et une voiture, et internet.
12 - Oui,je voudrais revenir un petit peu sur ce que vous avez dit, parce que le malaise des étudiants, c’est un peu le malaise de la société actuelle. C’est à dire, il y a une inadéquation entre ce que la société peut vous offrir et ce que vous voulez, que vous souhaitez. Il y a, justement cette société qui apparemment est d’abondance, et bien elle n’offre peut-être pas l’essentiel, c’est à dire le bonheur de vivre, la créativité. J’ai entendu des étudiants qui disaient : bon, faire un travail, c’est pas très intéressant, ce qu’on veut c’est être créatif. Bon être créatif, on n’est pas créatif comme ça. Quand vous entrez , moi au début dans le travail dans lequel je suis entré au début j’étais pas créatif, je m’excuse mais on faisait des tâches, à l’époque il n’y avait l’informatique il y avait rien, on faisait des tâches assez manuelles, bon même avec des diplômes, on acceptait notre condition, bon. Maintenant c’est vrai que les tâches manuelles disparaissent de plus en plus puisqu’il y a l’informatique. Bien qu’est-ce qu’il y a, être créatif c’est pas évident il n’y a que dans les bureaux d’étude qu’on peut être créatif mais dans beaucoup d’emplois on ne va pas trouver la satisfaction effectivement que l’on attend, il faut pas se faire des trop grandes illusions. Alors je crois qu’effectivement il y a un gros problème, il y a une sorte de décalage. J’ai écouté récemment quelqu’un qui parlait justement au sujet du problème du contrat pour les jeunes, il disait que la politique qu’il y a eu sur les contrats, vous savez qu’actuellement il y a au moins une vingtaine de contrats, tous les gouvernements qui sont passés, ils ont tous essayé, ils ont fait des tas de contrats, mais résultat des courses, c’est pareil, on n’a rien changé que ce soit un gouvernement de droite ou de gauche, ils ont utilisé toutes les recettes, ils savent pas quoi utiliser. Mais le problème c’est que, effectivement, il faut se dire une chose c’est que quand vous voulez travailler, vous entrez dans une entreprise, or les entreprises on ne les connaît pas. L’autre jour j’écoutais un étudiant qui disait, en sciences humaines, il a vingt cinq ans, il a un mas ter, il disait je ne sais pas comment je vais faire pour entrer dans une entreprise, je ne sais même pas ce que c’est, je n’y ai jamais mis les pieds j’ai étudié les sciences humaines. Vous imaginez un petit peu. Alors il y a un truc quand même qui est important, c’est que l’on a reculé les jeunes pour le travail on les a reculé dans les études, dans les études dans les études, et finalement il y a un grand décalage qui s’est crée entre leurs aspirations et ce qu’on leur propose. D’un autre coté qu’est-ce q’on a fait avec les anciens, on les a écartés du travail trop jeunes, trop jeunes. Il y a des gens qui ont du savoir, ces gens-là ils ont du savoir ils pouvaient le transmettre. Si on avait fait venir des gens plus jeunes, ils auraient communiqué du savoir. On a fait une politique à contre temps, et ça fait vingt ans, vingt- cinq ans, et tout le monde est responsable et là-dedans, il y a eu des très grandes responsabilités qu’on ne veut pas dire, parce qu’en France on a peur de dire la réalité. Les syndicats ont favorisé cette politique. Les syndicats en collaboration avec le patronat, avec les gouvernants ont pratiqué cette politique parce qu’ils voulaient sauver les emplois de ceux qui étaient installés. Il y a un grand égoïsme de la part des syndicats. Alors il faut changer toute la société, c’est pas facile. Alors je ne sais quel est le gouvernement miracle qui va nous sortir de là, voilà, je me pose la question.
13 - Bon alors je vais faire quelques remarques un peu disparates à propos des difficultés structurelles de l’économie et de l’emploi. Je sais qu’en France il faut 2,5 points de croissance pour cesser de détruire l’emploi, ce qui est beaucoup plus que chez nos pays voisins, chez les pays voisins. Alors je ne sais pas à quelle rigidité ça tient mais il y a certainement les difficultés de logement et de mobilité de la main-d’œuvre. C’est très difficile pour un travailleur d’aller dans une autre région, pour trouver un logement, inscrire ses enfants à l’école, trouver des places, et je pense que ça doit être une raison, entre autres. Et puis je pense que nous avons tous aussi une responsabilité parce que nous dissocions le citoyen du consommateur, et quand nous achetons quelque chose à très bas prix pour gagner cinquante centimes, bon, il faut penser que ça été peut-être fabriqué en chine, peut-être par des prisonniers politiques et qu’on détruit peut-être de l’emploi dans notre pays. Alors là je pense qu’il faut que l’on pense à cela aussi.
Animateur - Oui ce sont des éléments, vous apportez des éléments d’explication. Dans le système actuel, il y a effectivement un certain nombre de comportements qui sont, qui se voudraient effectivement dissociés, justement qui montrent, qu’on n’est pas dissociés, qu’on est consommateur avant d’être pratiquement citoyen. Et puis la problématique effectivement d’une société comme la nôtre où l’on peut rencontrer des soucis de logement etc.
14 - Pour en revenir à un mot magique qui a été prononcé, j’étais sur qu’il serait prononcé aujourd’hui, c’est pour ça qu’en tant que privilégié assisté donc là encore en tant qu’artiste des définitions, moi je vais vous dire qui sont les assistés en France. Il y a deux catégories, il y en a une, je vais sauter par la fenêtre pour ne pas me faire lyncher, mais je vais citer l’autre en premier. Donc le Crédit Lyonnais, je ne vais prendre que quelques petits exemples, le Gan et le fameux plan calcul informatique à la Française qui allait révolutionner le monde. Rien que ces trois petits canards boiteux ont coûté la bagatelle pour rien du tout finalement, sauf si au Crédit Lyonnais effectivement on a sauvegardé quarante mille employés de banque, donc c’est très sympathique pour eux, trente milliards d’euros, deux cent milliards de francs, premier point. Deuxième point, nos amis les grands patrons, les super assistés du système qui dès qu’ils ont le moindre petit problème, alors qu’ils sont, se prétendent libéraux, alors qu’en France on n’est pas justement dans un pays libéral, là aussi il faudrait qu’on arrête de délirer, ils appellent au secours : oh monsieur l’état, monsieur Chirac, monsieur le gouvernement pourquoi pas ci, de subventions patati ! patata!. Pour l’année dernière puisque les chiffres viennent de tomber, trente cinq milliards d’euros d’aide en tous genres, création d’emplois patati ! patata ! . Donc je ne sais pas si vous voyez ce que ça donnent trente cinq milliards d’euros pour qui pour quoi, parce que le chômage tout le monde sait qu’il stagne voire qu’il augmente, hormis les manipulations de chiffres. Alors je vais prendre un petit exemple local, là on dit toujours avec humour quand je vois les petits exemples locaux, parce qu’ils sont palpables, c’est ce que je dis à mes amis responsables politiques. Quand je vois que Philips pour créer leur centre de recherche qui va être le meilleur du monde, cinquante millions d’euros de subvention. Mais pendant ce temps, Monsieur Philips, enfin le groupe Philips, ils peuvent se payer leur danseuse qui s’appelle le PSV Eindhoven, et puis se payer des stars de foot et tout le tralala. Et en plus la région, le département va donner s’ils embauchent demain leur fameux x nombre d’employés, ingénieurs, grosses têtes, diplôme plus cacahuètes, tout ça, s’ils en embauchent cent de plus ils auront droit à trois millions d’euros supplémentaires donc pour création. Donc ça fait vingt millions de francs. Cette opération a été faite il y a quelques années, pour Philips, ça ne les a pas empêchés quatre cinq ans après d’en licencier deux cents. Donc j’ai peur de rire quand on me dit, moi r-émiste assisté, et bien j’aimerais que cet équivalent là, rien que pour ces fameux cent emplois, trois millions d’euros, vingt millions de francs, ça fait deux cent mille par emploi créé, et bien on me donne les deux cent mille emplois à créer. Moi pour recréer ma petite entreprise il suffit de quinze mille euros, qu’on me les donne et je ne suis plus r-émiste, et puis voilà. Alors après il se montre une autre catégorie d’assistés, je vais me faire flinguer, mais c’est pas grave, les fonctionnaires, qui eux bénéficient, les seuls à avoir le droit au travail, eux ils l’ont. Donc ils bénéficient depuis toujours des droits acquis, plus les nouveaux droits acquis. Demain ils feront une nouvelle grève pour avoir de nouveaux droits acquis qui s’accumulent aux droits acquis et tout ça. Donc, ils sont les super assistés parce qu’ils n’ont pas assez. Alors justement par rapport aux chiffres, les r-émistes, les pauvres assistés qui ruinent la France, par rapport au budget de la France eux, la dépense r-émiste coûte 1,30% du budget, et les fonctionnaires, actifs et retraités. Alors, actifs tout le monde sait, actifs quand ils sont en journée de grève, ils sont en journée d’action, c’est là qu’ils sont actifs, 44% du budget de l’état. Alors donc moi je veux bien …..alors effectivement je connais des r-émistes et même d’autres qui pleurnichent à longueur de temps parce qu’ils n’y arrivent pas. Mais comment ça se fait que moi j’y arrive ? Parce que j’ai eu la chance d’être plus pauvre avant d’être r-émiste donc je sais gérer ma boite, n’en déplaise au tribunal de commerce qui m’a flingué. Et voilà et en plus pour tout le monde aujourd’hui il faut soi disant une voiture. Je suis en partie d’accord, mais on n’est pas obligé de s’acheter un quatre quatre rutilant à trente six millions d’euros et ainsi de suite hein ! Dans le temps quand j’étais moins pauvre ou moins riche, moins je ne sais quoi, j’ai une petite voiture, c’étaient des cercueils roulants Je roulais en ville à cinquante à l’heure comme tout le monde et à cent trente sur l’autoroute comme tout le monde, et c’étaient des voitures qui ne coûtaient rien. Aujourd’hui je sais, qu’il y a des amis qui disent, comme je gère très bien mon RMI : mais toi tu devrais pouvoir t’acheter une voiture, vu que j’arrive au minimum à faire cent euros d’économies par mois, même parfois cent cinquante, en moyenne sur l’année. Donc je dis mais attention si justement j’opte pour l’achat d’une voiture, qui dit voiture dit après sorties, dépenses qui enclenchent un système, et j’en reviens à ce que je disais tout à l’heure, au surendettement personnel et donc à ma propre paupérisation. Donc si je veux resté r-émiste riche et heureux il faut que je continue de marcher à pied, et je le répète, je reste en bonne santé et ainsi de suite. Donc je suis gagnant sur toute la ligne, pour éviter les erreurs que tout le monde entre guillemet peut faire. Mais là encore je le répète, ce n’est pas la faute de Chirac du gouvernement, de ceci cela. Le fameux, justement ce que m’avais dit mon ami l’abbé Pierre lorsque je l’ai rencontré, quand j’étais très jeune, parce qu’il s’occupait déjà des pauvres…….., Les gens ils ont les élus qu’ils méritent, donc à la sortie quand nos députés, nos ministres sont des sots, c’est qu’ils sont sortis du corps électoral où il n’y a que des sots, or que je sache quand je vois le comportement des individus, là justement aujourd’hui il n’y a qu’une catégorie de personnes pauvres parmi les plus pauvres comme dit l’abbé Pierre, que sont les r-émistes qui auraient le droit entre guillemets je dis bien entre guillemets, de descendre dans la rue pour tout casser. Or, qui est-ce qui descend dans la rue pour casser, et là je vais défendre les jeunes, parce que l’autre jour ils ont brûlé quatre cents voitures, mais les viticulteurs qui l’autre jour ont tout cassé, non seulement ils ne sont pas emmerdés, mais ils vont toucher des subventions. Là encore les subventions pour le monde agricole, l’année dernière, combien de milliards d’euros de subventions, hein ! Dix-huit milliards d’euros de subvention, pour qui pour quoi, trois cents aides en tout genre, qui donnent à longueur de temps pour qui pour quoi, pour rien du tout. Alors qu’on assiste les r-émistes, les pauvres r-émistes qui veulent s’en sortir, il y en a des milliers voire des centaines de milliers qui sont prêts à créer leur petite entreprise pour relancer le système. Maintenant je vais donner un petit, pas un conseil aux jeunes mais une suggestion, parce que moi je suis un éternel jeune, donc je ne peux pas m’auto conseiller, donc pour en revenir à cette histoire de bac plus cacahuètes. Alors effectivement aujourd’hui les jeunes ont la naïveté de croire, mais c’est leurs parents qui leur ont bourré le mou en leur faisant croire que parce qu’ils auraient le bac plus quatre, ils allaient frapper aux portes et on allait leur ouvrir la porte du paradis et que tout allait être béni, tout ça. Mais pas du tout, c’est qu’aujourd’hui bac plus quatre ou cinq, ça équivaut à un capital culturel ou intellectuel, l’équivalent du brevet, des années soixante, où l’on rentrait employé de banque, comme j’ai fait à une époque lointaine, employé de banque niveau brevet, où l’on rentrait les doigts dans le nez. On frappait à toutes les portes, toutes les portes s’ouvraient. Aujourd’hui minimum bac plus deux et toutes les portes sont fermées parce que ça coince. Donc c’est là que je pourrais donner le petit conseil, le jeune qui plutôt que de s’enquiquiner à faire dix ans d’études qui vont lui coûter cher, parce qu’en plus le système n’aide pas forcément ce qu’il devrait, mais enfin bref passons, donc au lieu de faire dix ans d’études de médecine, et à la sortie il va s’emmerder parce que dans dix ans ils seront tous fonctionnaires et payés au rabais, et bien je leur conseille tout simplement d’apprendre à lire écrire et compter, surtout de faire un petit CAP de plombier, et je vous garantis qu’il va se dé paupériser, parce qu il va faire du fric, puisque c’est le mot à la mode, pour réussir il faut faire du fric. Mais seulement comme ses parents lui ont dit que plombier c’est un sale boulot réservé à je sais pas qui, pâtissier c’est un sale boulot réservé à je sais pas qui, bon bien voilà seulement si dans l’esprit de l’individu si lui veut considérer que sa richesse c’est d’être plombier et de s’amuser à …. Et d’être pâtissier et d’être un artiste de la vie. Tous les grands cuisiniers qui mènent le monde, ils ont tous démarré apprentis cuisiniers. Mais aujourd’hui justement les jeunes entre guillemets refusent le statut apprentissage, premier emploi, dernier emploi, tous des mots magiques bidon mais, je suis désolé la vie on l’apprend par l’abc du début, alors on appelle ça comme on veut mais là aussi, je le répète les jeunes d’aujourd’hui, c’est pas eux qui sont coupables, ce sont leurs parents avant tout mais pas les dirigeants, qui les ont bien mal élevé comme je le dis avec humour, toujours. Et pardon aux fonctionnaires qui auraient mal interprété mes insultes d’assisté, mais ils nous coûtent très cher, 44% du budget. Et après il ne reste plus rien, alors on dit et bien voilà…
Animateur - Donc je rappelle juste un tout petit truc, il faut éviter de monopoliser trop la parole. Là à priori, personne ne la demandée outre mesure, mais essayons d’être concis dans nos élocutions.
15 - Ca va décompresser, j’ai l’air si jeune que cela pour ça décompresse ? Je vais faire concis je vais faire court pour essayer d’ouvrir une porte et éventuellement obtenir d’autres interventions, moins passionnées. La paupérisation de la France, la question qu’il faut se poser est si la France se paupérise, en tout cas elle se porte bien, parce que les plus grosses entreprises du cac40 aujourd’hui ont distribué trente et un ou trente deux milliards d’euros de bénéfice à leurs actionnaires. Je pense à Arcelor, à France télécom à Air liquide, à Total. Total douze milliards d’euros de bénéfice en 2005. Donc, pour une France qui se paupérise, ses entreprises se portent bien. Il y a quand même quelque chose à souligner là-dedans, c’est que ces trente deux milliards de bénéfice, faut bien trouver un moyen de les réaliser. Alors pour les réaliser on a, les entreprises ont trouvé une solution tout à fait simple : on coupe les robinets qui sont en apparence moins utiles vue de l’extérieur et qui sont pourtant très utiles aux salariés eux-mêmes. Je pense notamment aux conditions de travail en matière de sécurité, en matière de maintenance des locaux, mais aussi au secteur développement et recherches de l’entreprise. C’est à dire en fermant tous ces petits robinets là, on arrive à faire de grosses économies, les gens travaillent toujours autant, produisent toujours autant sinon plus, mais comme l’entreprise a diminué ses frais, forcément elle dégage des bénéfices. Alors il faut savoir que trente deux milliards d’euros redistribués à des actionnaires, ne serait-ce que la moitié de cela, équivaut à un million d’années de SMIC, un million d’année de SMIC ! Donc ça veut dire que rien qu’avec la moitié des bénéfices reversés, on pourrait aisément créer quelques emplois quand même, donc il y aurait peut-être un peu moins de paupérisation. Alors la question qu’il faut se poser pour en revenir cette fois à nos gouvernants, parce que malgré tout, même s’ils ne sont pas les responsables, ils ont aussi les rênes de notre pays, et ils ont l’obligation, parce qu’on leur a donné la place qu’ils ont, l’obligation, au minimum non pas de trouver des solutions, mais au moins de travailler là-dessus. Alors la question, c’est faut-il contraindre ou donner envi aux entreprises d’ouvrir les robinets qu’elles ont fermés ?
16 - Si c’est la France qui se paupérise, effectivement je crois que la population française se paupérise réellement. Moi, je suis r-émiste. Savez-vous combien est le RMI ? C’est trois cent quatre vingt, zéro neuf euros, actuellement, aujourd’hui. On a été augmenté de six euros au premier janvier, mais il ne faut pas oublier qua Caen Habitat et les autres structures HLM ont augmenté de quatorze euros dans le même temps, les loyers. Donc on n’a pas gagné grand chose dans l’absolu. Etant responsable d’une association de chômeurs, étant aussi responsable d’un secteur social dans un journal de rue, je suis pas mal de personnes qui sont en plus grande difficulté qu’avant. Avant on réussissait à survivre des fois avec des allocations de ce type, maintenant ce n’est plus possible, c’est quasiment plus possible, à tel point qu’on arrive vite dans une société duale. D’un côté il y a les gagnants qui ont la chance d’avoir des revenus par le travail ou par d’autres ressources, et d’un autre coté ceux qui n’auront jamais la chance d’avoir des revenus. On voit des gamins qui ont leurs parents qui n’ont jamais travaillé qui ne bosseront jamais. Comme j’avais vu en fait en mille neuf cent soixante seize, lorsque je passais faire une étude au Québec sur la précarité et le chômage, cette société duale est en train de nous ouvrir les bras. On n’y est pas encore, mais on y va très vite. C’est dangereux, c’est dangereux. Cà veut dire qu’il y aura des générations qui n’auront jamais vu quelqu’un travailler dans une famille, et ça c’est déstabilisant et ça crée des inégalités certaines On aura beau mettre tous les systèmes possibles et imaginables dans les quartiers en difficulté au niveau de l’enseignement. Ces repaires que tous les enfants ont sur leur famille, c’est perdu, c’est perdu parce que rien n’est fait. Alors là je tire la sonnette d’alarme c’est vrai. Il y a des familles, j’ai vu des familles qui ont fait Noël avec des bougies, mais pas aux bougies avec des beaux cadres, etc, non c’est parce qu’on avait coupé, juste avant l’interdiction de coupure de courant l’électricité, et tous les Noëls toutes les fêtes ont été à squatter chez les uns chez les autres avec des bébés, parce que le courant avait été coupé, c’est à dire pas de congélateur pas de possibilité d’aller chercher à manger et de stocker même aux restos du cœur et tout. C’est absolument aberrant ce que je peux voir réellement. Hier j’étais dans une maison d’une personne qui m’invitait du resto du cœur, dans lequel je vais chercher ma nourriture, c’est le …. Et le logement voyez, invivable et le propriétaire ne veut rien faire. Il n’a rien à faire parce qu’il sait que si jamais ces personnes ne sont plus là, le lendemain il peut revendre dans un état en fait lamentable ce logement à un prix en fait conséquent. Et personne ne dira rien, il n’y a aucune surveillance, la préfecture se fout royalement des plaintes qu’on peut déposer, et les gens n’osent même plus bouger parce qu’ils seront à la rue, mais à la rue réellement. Il n’y a actuellement plus de possibilité d’encadrement des gens en difficulté. dans les associations qui suivent les personnes qui sont à la rue, puisqu’on a réduit en fait les sommes d’argent allouées aux associations qui sont chargées des éducateurs. Maintenant on doit faire simplement de l’assistanat, donner la possibilité de dormir à quelqu’un, mais certainement pas d’ouvrir un dossier et de suivre pour que la personne s’en sorte. Cà c’est encore une aberration de notre système, c’est pas avec des systèmes comme ça qu’on va réussir à sortir la France de la paupérisation. Je sais que c’est pas facile de vivre, mais il y a quelques années, moi j’arrive de ….., par exemple cette année, ces jours-ci je reçois ma feuille d’électricité, quatre cents euros, quatre cents euros parce qu’on m’avait, pendant quatre mois je n’avais pas reçu le courrier nécessaire, à envoyer les feuilles mensuelles pour dire où j’en étais. On avait estimé d’un seul coup, je me retrouve avec une facture énorme, je ne pourrais pas payer, comment je vais faire ? Essayer de trouver une solution, peut-être, mais ça va être la bagarre, parce que je ne pourrai pas en fait avoir un plan pour morceler. Je l’avais déjà eu l’année dernière, je ne pourrai pas cette année le retrouver. Ca devient hyper pénible. Je mets en demeure n’importe quelle personne de survivre dans des conditions pareilles. Pour le moment c’est pas simple du tout. Voilà la paupérisation pour moi c’est une réalité, mais sur le terrain. Il y a une femme de quatre vingt ans qui vient chercher à manger aux restos du cœur. Est-ce que c’est normal ? Parallèlement à ça, il y a des jeunes de dix-sept, dix-huit ans, qui devraient théoriquement être encadrés puisque le juge pour enfants saisi de leur dossier. Mais non ils viennent parce qu’on ne leur donne rien. Ils n’ont pas un centime de la structure en fait qui devrait normalement les encadrer. Il y en a un autre pour qui on attend que la …. Attend qu’ils aient dix-huit ans pour les remettre à la rue, sans aucune assistance, ni psychologique, ni médicale, alors que c’est un danger public si jamais il n’est pas suivi psychologiquement et médicalement, il n ‘aura aucun centime d’euro pour survivre. Alors ce sera la porte ouverte à aller remplir les geôles, en fait les pire de France, à la maison d’arrêt. Parce que ici, à Caen, on a une prison correcte, qui est le centre de détention et la pire la maison d’arrêt. Voilà et malheureusement il y a beaucoup de gens, ce sont les pauvres qui sont en prison, ce ne sont pas les riches, il ne faut pas se leurrer. Ce n’est pas toujours ceux qui normalement devraient pouvoir y aller, qui devraient y aller, qui y sont à ce jour. Bon je ne tire pas non plus en fait sur l’ambulance mais je dis qu’effectivement notre France, actuellement, se paupérise au maximum. Mais on ferme les yeux à tous les niveaux. Nous en tant que citoyens qu’est-ce qu’on fait ? A ce jour, je suis r-émiste j’ai quand même deux personnes chez moi, qui sont SDF, une femme de vingt ans et son copain et la petite fille d’un an et demi. Il n’a pas pu reconnaître sa gamine, parce que s’il la reconnaît, il n’a plus d’aide, il ne reconnaîtra pas son enfant tant que le système sera comme ça. C’est quand il aura trouvé un boulot, quand commenceront à avoir la possibilité d’avoir un logement, qu’ils se mettront ensemble, et qu’il reconnaîtra son enfant. Est-ce que c’est logique ? Il y a plein de situations administratives qui sont crées comme ça, le nombre de personnes qui se déclarent séparées, alors qu’ils viennent de se marier pour que la femme puisse toucher un peu plus. Ca, ça me, là l’ai envie de hurler, je hurle d’ailleurs. Régulièrement je vais dans des endroits, pour le faire, dans les manifs, dans les structures adaptées, mais bien sur, ma voix ne porte pas, c’est un désert les politiques sont un peu fermés, ils auraient besoin d’un sonotone pour certains parce qu’ils n’entendent ce qui se passe en bas comme disait certaine personne.
Animateur - mais écoutez là avec ce que vous venez de nous asséner, c’est très bien faire aussi part de cette expérience là. Est-ce que vous voyez un moyen je dirai à grande échelle de changer cela, c’est un peu la grosse problématique, c’est ce que tu disais tout à l’heure aussi on voit bien qu’il y a des barrages, barrages qui se constituent tant au niveau entreprise qu’au niveau gestion entre guillemets du patrimoine de l’état, c’est à dire l’administration, l’administratif qui est censé, je dirai rééquilibrer. Parce qu’en fait on parle toujours de l’homme politique, mais derrière il y a tout un outil qui s’appelle l’état, les fameux fonctionnaires qui sont comme certains autres, je dirai, financés par le pot commun, et à mon ces gens là sont financés par le pot commun pour essayer de rétablir un petit peu le déséquilibre et c’est peut-être un petit ça qui ne va plus aussi. Moi personnellement c’est comme ça que je me constitue, puis que je fais partie de la gente fonctionnaire de l’état français, je pense qu’effectivement il y a un décalage complet, on ne joue même plus notre rôle premier. C’est à dire rééquilibrer une société sans forcément tomber dans un despotisme vis à vis des autres. Il faut garder un sentiment de liberté à tout niveau, mais là on voit bien que les libertés sont bafouées d’emblée par effectivement ces retenues ces barrages qui ont du mal à percer.
17 - Simplement, éventuellement pour relancer le débat, je conviens effectivement qu’il existe encore beaucoup de malheureux. Le plus grand exemple qui puisse nous paraître c’est le fait que les restos du cœur existent encore. Quand Coluche a crée les restos du cœur, il a dit je crée pour que cela n’existe plus. Alors effectivement cet exemple de l’existence et de l’accroissement du nombre de repas distribués par les restos du cœur, nous montre bien qu’il y a je dirai de plus en plus de besoins vitaux à redonner aux gens. Ceci dit j’ai envie de nous poser la question, ne vivons-nous pas dans une sorte de peur du tout va mal en fait ? J’ai plutôt l’impression qu’on cultive ce misérabilisme aujourd’hui. Bien sur, je ne voudrais pas me faire casser du sucre le dos, bien sur il existe toujours des misérables, mais est-ce qu’on n’a pas tendance aujourd’hui à toujours se considérer comme des misérables. Rien ne va mal, bref rien ne va mal puisque rien ne va mal on ne fait rien du tout. J’ai un parallèle plutôt intéressant, c’est qu’au dix-huitième siècle on disait que tout allait bien et c’était un prétexte pour ne rien faire, on vivait dans le meilleur des mondes possibles. Aujourd’hui j’ai plutôt l’impression que c’est l’inverse, on vit dans le pire des mondes possibles et c’est ce qui nous invite aussi à la léthargie. Alors ne doit-on pas, ne doit-il pas y avoir un équilibre aujourd’hui, le fait de se rendre compte, de prendre conscience et de prendre du recul sur la société, qui mine de rien a quand même un petit peu évolué du point de vue des besoins matériels même si effectivement il existe toujours des pauvres, il existe toujours des misérables ? Mais ne doit-on pas prendre nous-même nos responsabilités à pleines mains et éventuellement dire, enfin prendre, il y a plein de choses, plein de travail à faire, mais est-ce que c’est le travail dans lequel notre système nous invite à faire ce travail là, il y a plein de choses à faire pour l’avenir. Est-ce qu’aujourd’hui on ne se complait pas, on n’est pas tétanisé par ce misérabilisme, j’ai envie de dire, pour prendre un terme un peu fort mais pour essayer de relancer le débat sur ce côté là parce que je crois quand même, il y a quand même, il n’y a pas moins de pauvres mais comme on disait tout de suite pour faire une comparaison, il y a de plus en plus moyen de faire des choses individuellement.
18 - Pour suivre un peu ce que vous dîtes et après avoir entendu les exemples de Jean François. Je ne les mets pas en doute mais pour renforcer ce que devrait être la solidarité nationale, il faudrait aussi admettre que dans tous ceux qui touchent le RMI, parmi ceux qui touchent le RMI, pas tous, parmi ceux qui fréquentent les restos du cœur, il y a quand même un certain nombre qui ne devrait pas y être. On sait très bien par exemple que certaines allocations qui sont censées être données à des gens seuls, sont données à des concubins, dont le mari ou l’épouse ont une situation qui devrait leur faire avoir suffisamment de honte pour ne pas aller demander le RMI. Que l’exemple existe c’est vrai, mais lorsqu’on est confronté, et je l’ai été plusieurs fois dans mon existence, confronté à ce genre de ce que j’appellerai truandage, on a tendance si on ne réfléchit pas trop à se renfermer et à se dire finalement ils sont tout pareils, ils sont tous truands. Et c’est ce qui fait que peut-être cette solidarité nationale n’est pas suffisamment existante. Et peut-être faudrait-il pour cela se fasse, admettre ces fraudes, admettre ces contrôles qui n’existent pas, qui ne sont pas possibles parce que lorsqu’on parle de contrôle tout de suite on se renferme comme une coquille. Et donc partir de faits réels pour en faire des généralités, c’est toujours dangereux dans un sens comme dans l’autre. Mais d’une autre façon, j’écoutais tout à l’heure les chiffres du CAC40, là aussi il faut essayer de les manipuler avec précaution. D’abord il ne faut pas mélanger les bénéfices avec la distribution. Et si on part du principe que les bénéfices sont choquants, on se pose la question de savoir jusqu’à quel niveau ils ne seront plus choquants. Est-ce qu’il faut arriver au niveau zéro, voire pourquoi pas à une perte, dans ce cas là ils ne seront plus du tout choquant ? Ca fait partie de l’existence, ça fait partie de l’économie. La manipulation des chiffres est tout aussi dangereuse que la manipulation des situations sensibles.
19 - Bon, en fait on a tendance à faire des constats, et c’est vrai que, c’est vrai que la misère existe, c’est vrai que la précarité existe, mais on en est toujours au stade des constats. Alors j’ai suivi un peu l’actualité de l’Europe, d’autres pays européens, comment ils s’en sorte, comment ils essaient de redresser la barre. Je ne sais plus quel pays, du nord je crois, qui a décidé de s’attaquer à faire des économies, c’est à dire les dépenses de l’état, sont exagérées, il y a beaucoup de gaspillages, d’après, je ne me rappelle plus du pays. Il paraît qu’ils obtiennent des résultats petits à petit. Il n’y a pas de petites économies, ils font gaffe à tout. Alors pour ceux qui sont au RMI, pour ceux qui sont assistés ou quoi, bien sur lui y a le fait du besoin immédiat, mais ce qui manque à ces gens-là surtout, c’est une certaine égalité dans la dignité, parce qu’être assisté c’est la pire des choses. Donc, on a parlé tout à l’heure des entreprises, des grosses entreprises qui font des bénéfices extraordinaires, etc, comment les ponctionner sans les voir foutrent le camp ailleurs. Dernièrement encore j’ai vu, même une petite entreprise, un boulanger, je ne sais pas quoi, dix employés il a fermé boutique, il a emmené son matériel, il n’a même pas payé ses ouvriers, et il est parti à l’étranger. Ca c’est quelque chose qui nous pend au nez, ça participe à la pauvreté d’un pays quand on a des actes comme ça. Alors c’est vrai qu’on a tendance à penser que l’état, c’est une vache à lait, qu’on peut tirer là-dessus tant qu’on veut, on a tout de suite tendance à dire, ah ! l’état devrait faire ci, devrait faire ça. Quels sont ses moyens, quelles sont ses limites ? Il y a ce qu’on peut dépenser, ce qu’on peut avoir, il y a une dette extraordinaire. Par exemple je suis allé à Paris voir ma famille, on a cassé des vitres, j’ai pas pleuré sur une vitre parce que qu’est-ce que c’est deux vitres cassées, c’est rien. Alors pas du tout, le problème que j’ai eu c’est que j’avais un bébé, je ne pouvais l’amener avec une vitre ouverte à cause du froid. Sinon, j’ai pris cela très bien, je sais qu’il y a plus malheureux que moi. Mais par amusement, comme ça, je me suis amusé à faire le calcul de ce que ces vitres coûtaient, non pas à nous mais à l’assurance. Et ben, je ne vous dis pas une somme extraordinaire, parce que c’est très loin, c’est dans la région parisienne, et moi j’habite ici, on paie le taxi, le train, il y a l’expert, il y a la réparation, je suis arrivé à un chiffre incroyable, incroyable. Qui paie, ça va coûter à qui ? Alors tout ça c’est déjà enlevé, ça c’est deux vitres, je ne parle pas des voitures brûlées, des entreprises brûlées ou je ne sais quoi, tout ça c’est de l’argent gaspillé et perdu qui pourrait se retrouver pour faire des investissements ou pour faire des emplois. De tout ça on ne parle pas, dès qu’on parle qu’on fait le constat de ….. et Dieu sait que je les connais on ne fait que des constats, on devrait faire le constat et se mêler de tout ça, c’est à dire participer et investir n’importe quel établissement public pour demander des comptes et non pas seulement dire : et ben y a qu’à pourquoi faut qu’on etc. Il faut savoir aussi qu’il faut des moyens et s’il n’y a pas les moyens les obliger à les trouver, voilà don c moi je parle des dépenses de l’état qui fait que et ben on se retrouve dans la mouise, parce que ça dépense beaucoup, beaucoup plus que ce qu’on pourrait avoir. A votre disposition, je ne suis pas représentant de l’état hein ! mais je dis les choses comme je les pense, l état gaspille tout ce qu’il peut.
Animateur - Sur ce que tu viens de dire, je vais être très bref. Au cours du débat et avec les remarques qui ont pu se faire, je suis en train de réaliser que pour comparer l’actionnaire du citoyen, le citoyen qui paie des impôts pour avoir un état qui fonctionne et l’actionnaire qui paie des actions à une entreprise pour avoir des résultats, il y une mécanique un petit peu similaire bien que les finalités ne sont pas les mêmes, alors même que parfois l’actionnaire citoyen est ambivalent, il demande quelque chose d’un côté et l’inverse de l’autre. Donc c’est plus pour arrêter le débat sur dire il y a des gens assistés et des gens pas assistés et pour revenir plus sur la notion de responsabilité que plusieurs personnes ont pu relaté. Quand on fait de l’actionnariat il y a quelque part quelque chose qui peut être bon, on aide l’entreprise on aide quelque chose à avancer, on génère forcément des emplois, on demande un retour sur investissement, mais est-ce que ce retour sur investissement c’est pas des fois un peu délirant ? Pour reprendre un peu ce que tu disais est-ce que justement c’est pas à l’actionnaire et non au chef d’entreprise, qui lui est investi d’une mission comme le chef de l’état est investi d’une mission qui est celle que lui confie le citoyen à priori sachant que dans l’entreprise c’est beaucoup plus facile de le déterminer, puisque dans l’entreprise c’est une question de fric, dans la colonne A on met tant, et dans la colonne B on doit récupérer tant. L’état, c’est pas comme ça que ça fonctionne, si on met dans A ça, il y a une machine à faire fonctionner et ce qu’on en sort c’est pas forcément des bénéfices au sens strict, mais effectivement ça peut être la dignité de chacun, mettre à disposition des manières de mieux vivre ensemble, c’est peut-être ça l’idée à la base et après on peut reprendre tous les concepts de la constitution de la république qui est l’état dans lequel on vit à l’heure actuelle. Moi je pense qu’il faut vraiment faire cette comparaison là pour comprendre un peu les dessous du fonctionnement de notre société. C’est pas pour faire la critique du monde capitaliste, c’est simplement pour dire quel monde capitaliste, voilà, et je pense que c’est là qu’on déraisonne aujourd’hui, même à l’égard de l’environnement à l’égard de tout, on déraisonne complètement sur cette logique là. Aujourd’hui il faut être citoyen et actionnaire et penser le contraire selon que l’on est citoyen un jour et actionnaire le lendemain.
20 - On a beaucoup parlé effectivement de tout l’environnement de ce qui est la pauvreté. En dehors du fait de la pauvreté qui a été très bine expliquée par mon voisin et que je ne renie pas parce qu’effectivement, je fais partie d’une association humanitaire et que je connais quand même bien le problème. Alors je peux dire ce qui faudrait toucher un petit peu, c’est qu’il faudrait mieux gérer la pauvreté, gérer socialement la pauvreté. A la lumière de ce que je vois, il y a parmi les gens que l’on dit assistés, bon il y a ceux qui maintenant ont des très grosses difficultés, soit pour des raisons de maladie grave, pour des raisons familiales graves aussi, pour des handicaps, qui auront du mal effectivement à se réinstaller dans la société. Bon il ne faut pas les laisser tomber il ne faut pas qu’on soit comme sur le navire où effectivement quand le navire est en train de prendre de l’eau, ben faut pas jeter par-dessus bord les paquets pour sauver l’équipage. C’est un petit peu ce qui se passe, on essaie de sauver l’équipage et puis on jette par-dessus bord les ballots, bon ! Bien ça il faut pas le faire. Alors comment mieux gérer socialement, moi je prends un certain nombre d’exemples. Je vois beaucoup de cas de jeunes, de jeunes qui n’ont pas de formation, ils sortent de l’école sans formation, c’est quand même grave dans un pays comme la France, où on dépense des milliards pour l’éducation nationale et où on sort encore des gens sans formation, et qui sont inadaptés pour le travail. D’un autre côté il y a aussi beaucoup de jeunes qui sortent des études, super diplômés et qui sont complètement en inadéquation avec les entreprises. C’est quand même un problème sur lequel il faut qu’on réfléchisse, on peut pas restés continuellement comme ça, à nous dire c’est magnifique on a l’administration la plus belle, on a l’éducation nationale la plus belle du monde on a tout ce qu’il faut, il faut qu’on arrête à se regarder le nombril, moi je crois. Ces gens là et bien il faut essayer de leur trouver les moyens de s’intégrer dans la société beaucoup mieux par une formation adéquate, ça c’est important, une éducation et une formation adéquate. Il y a après, ça a été évoqué par madame, le problème de l’emploi et de la mobilité, et effectivement il y a des freins à la mobilité. Des jeunes qu’on a, et bien ils n’ont aucune assistance pour pouvoir par exemple passer le permis de conduire, c’est important de passer le permis de conduire. Dans l’association où je suis on donne des aides pour effectivement pouvoir passer le permis, parce que c’est important pour le travail. Il y a des jeunes qui ont des problèmes d’accès au logement. Ils n’ont le RMI qu’à partir de vingt cinq ans donc il faut les aider. Le fonds d’aide aux jeunes, c’est pratiquement nul, y a pas de crédits suffisants. Bon moi je pense que ces gens là c’est ce qu’on appelle les assistés fragiles, ces gens là sont fragiles mais ils veulent travailler, on peut les en sortir on peut les remettre dans la voie. Le système n’est pas fait pour les aider, on les met carrément ou bien on leur donne rien, on dit attendez un petit peu vous serez assistés vous aurez le RMI. Ca c’est pas une solution pour ceux-là. Il est évident que là il y a un gros effort à faire au niveau de la formation, des aides à la mobilité pour que là où il y a du travail, ils puissent se déplacer, trouver un logement, leur faciliter l’accès au logement, leur payer le cautionnement par exemple, les deux mois de loyer d’avance. Il faut creuser tout cela. Alors les administrations qui s’occupent justement des jeunes qui sont en difficultés, elles sont complètement cloisonnées. Quelqu’un disait les administrations, chacun travaille dans son petit domaine, faudrait un guichet unique. Mais alors qu’on on parle d’un guichet unique dans certaines administration c’est le tollé, vous leur enlevez leur fonds de commerce. Il y a des lourdeurs dans ce pays, il faut casser ces lourdeurs. Si la société n’est pas capable d’encourager ce champ d’investigations, et bien les gens seront toujours dans le pétrin.
21 - Quand vous dîtes si la société peut changer ce champ d’investigations, je pense que c’est pas la société, c’est soi. Est-ce qu’on est capable de changer notre manière de vivre, notre manière d’exister, de fonctionner, pour un changement de société. Je crois qu’effectivement la France n’est pas en train de se paupériser. Quand on entend les problèmes des multinationales, enfin si on peut appeler cela problèmes, des multinationales qui gagnent des millions de dollars ou des millions d’euros. Ca ne me dit rien à moi des millions des milliards d’euros, qu’est-ce que ça signifie ? Ce que je crois, c’est que à mon plan personnel, j’essaie de regarder autour. Effectivement il y a ces très riches qu’on ne touche pas, et qui ne se laissent pas toucher. Et il y a les très pauvres, et ces très pauvres dont on parle ce soir, finalement qu’est-ce que je peux faire pour les aider. Si l’on touche à mes avantages de fonctionnaire, ça ne me gène pas qu’on y touche. Si on tourne vers les gens qui nous entourent, personnellement je crois que j’aime mieux vivre en centre ville avec un salaire correct que vivre dans une tour où effectivement il y 40% de chômage. Et pourquoi ces jeunes qui ont 40% de chômage, ne se révolteraient-ils pas ? Qu’est-ce qu’on fait effectivement pour les aider, en quoi on accepte, nous qu’on touche à nos avantages. Quand on écoute les très grands, quand on écoute Jean François Kahn et qu’on lit un peu Marianne on voit tout de suite qu’on peut pas les faire bouger comme ça, mais seulement par des mentalités justement d’éducation. Peut-être qu’on a un rôle personnel, j’ai fait des enfants, j’ai choisi qu’ils gagnent, effectivement on préfère pour ses enfants, comme disait la jeune fille, on choisit qu’ils aient encore une situation meilleure que la nôtre, si possible. Seulement ma fille qui serait dans l’éducation aussi, elle essaie d’éduquer vers le meilleur. Mon fils il est chef d’entreprise, il embauche mais avec un souci de gagner de l’argent bien sur, il a fait de grandes études pour cela, mais avant tout un souci d’humanisme. Chaque personne embauchée peut lui poser un problème de ne pas dormir pour faire évoluer la société. Si chaque jeune qui trouve du travail, fait en fonction de présence, avait ce souci d’humanisme, peut-être que la société à notre niveau évoluerait un peu.
22 - Juste un petit mot pour apporter un peu d’espoir à tout ce misérabilisme et pour rebondir sur ce que viens de dire la précédente intervenante, maintenant, depuis peu, depuis deux ou trois ans, on trouve quelque chose de nouveau dans la communication de certaines grandes entreprises qui reflète un petit peu comme une prise de conscience de leur part. C’est à dire autrefois les entreprises publiaient leur bilan économique, publiaient leur manuel qualité, ce qu’ils allaient mettre en place pour faire du bien à leurs actionnaires. Mais aujourd’hui il y a des grandes entreprises qui publient ce qu’on appelle des RSE, c’est à dire le rapport social de l’entreprise, les entreprises aujourd’hui communiquent aussi sur les réflexions qu’elles ont eues pour faire, entre guillemets de l’humanisme. J’irai peut-être pas jusqu’à appeler cela de l’humanisme, mais en tous cas certaines grandes entreprises réfléchissent sur la place qu’elles ont au sein de la société et sur ce qu’elles mettent en œuvre pour que les gens soient peut-être pas moins pauvres mais peut-être un peu plus heureux. Alors on a fait beaucoup de constats depuis tout à l’heure, moi j’ai pas entendu beaucoup, je dirais d’espoir dans les interventions qui ont précédé la mienne. Je pense qu’il y en a de l’espoir, il y a des gens qui bossent, monsieur bosse, madame bosse et réfléchit, monsieur réfléchit aussi et moi je m’aperçois que finalement, sous des dehors de contradiction, comme cela, on a des interventions qui sont très liées les unes aux autres et tout à l’heure quand vous avez parlé, vous, de se responsabiliser en tant qu’individu, de finalement arrêter de dire que si on va mal, c’est pas de notre faute mais de la faute de nos gouvernants, finalement vous n’étiez pas si loin de ce que disait madame, au début. Je ne sais pas si cela a été bien senti, mais un peu d’espoir je vous en prie, et si quelqu’un a un peu de soleil à mettre dans la discussion, qu’il le mette maintenant, parce qu’on va repartir complètement dépressifs.
23 - Justement une dernière petite intervention d’un r-émiste heureux, comme ça, vous en aurez au moins vu un dans votre vie. Alors justement ces fameux assistés, un petit peu d’historique, parce que le monsieur il est gentil, il vient de dire que je réfléchis, mais je suis également un actif, comme je dis parfois avec humour aux femmes de haut niveau que je rencontre, qui sont prêtes à aimer un pauvre alors que c’est faux. Elles sont toutes intéressées, elles veulent toujours rencontrer quelqu’un de plus riche qu’elles, même quand elles gagent bien leur vie. Donc je leur dis avec humour que j’ai le statut de footballeur remplaçant. Qu’est-ce que cela veut dire ? Et bien j’explique un footballeur remplaçant c’est un footballeur actif, mais qui est sur la touche parce qu’actuellement il n’est pas sur le terrain. Donc moi, je suis désolé, je ne suis pas un travailleur selon la définition de la soi-disant dignité réservée aux travailleurs, je suis un actif qui pense qui réfléchit, et qui a la chance j’allais dire d’être un peu moins con que la moyenne. Mais justement je vais peut-être un peu vous surprendre, mais avec la chance que j’ai eue, d’avoir depuis tout petit et depuis toujours, d’avoir accumulé les malchances, c’est pour ça que je me considère comme un hyper privilégié, hyper heureux, parce que le seul fait de savoir que sur terre, sur les six milliards moi je sais au moins lire écrire et compter, ce que la plupart des jeunes qui arrivent aujourd’hui en sixième ne savent même pas, dans un pays dit riche, et que sur la planète il y a au moins deux milliards qui partout ne savent pas ni lire ni écrire ni compter, il y en a deux milliards qui n’ont pas l’électricité courante alors que moi pauvre r-émiste je l’ai, j’ai même la télévision sans même payer de redevance, puisqu’on a tous les avantages les r-émistes, c’est connu, et que d’autre part il y a en a deux milliards qui n’ont pas l’eau courante, alors que moi je bois l’eau de la ville, alors que je connais plein de riche, les pauvres, qui boivent de l’eau en bouteille, parce qu’ils ont peur de je ne sais quoi. Donc un peu de sagesse, les jeunes là même les pauvres qui n’auraient pas le moyen de se payer le permis de conduire, alors là je vais parler en vieux con, parce que ma réflexion va paraître un peu con, mais comment se fait-il que ces jeunes qui ne peuvent pas se payer le permis de conduire, peuvent se payer, j’en reviens à mon fameux téléphone portable, leur forfait qui leur coûte au minimum quarante cinq euros par mois, alors moi je veux bien , parce que je suis un libéral dans le vrai sens du terme, donc ils sont libres d’avoir le choix comme priorité dans la vie de prendre un abonnement au téléphone, OK, mais seulement compte tenu du fait que même les riches ne peuvent pas tout se payer, il faut toujours faire des choix dans la vie, donc même les pauvres doivent faire des choix, cela me paraît évident, et puis d’autre part et sans faire des leçons de morale, ce serait facile vu que je ne fume pas, je vois de nombreux r-émistes et d’autres qui ont les moyens de trouver cinq euros par jour pour acheter un paquet de cigarettes et quine peuvent pas s’acheter ceci cela. Alors je veux bien, peut-être ils ont le droit de fumer, moi je préfère ne pas fumer, comme ça je suis en bonne santé, comme ça je vais mourir en bonne santé. Maintenant pour en revenir à notre ami Coluche, ça n’a rien étonnant que ça dure depuis vingt ans, Coluche n’a fait que laïciser le côté spirituel de mon ami l’abbé Pierre, qui lui-même n’avait repris que le modèle de saint Vincent de Paul d’y il a quelques siècles. Donc il y a toujours eu des pauvres, il y a toujours eu des aides aux pauvres aux moins pauvres, ceci cela. Mais aujourd’hui ce qui me désole le plus c’est la pauvreté psychologique. Alors là effectivement je trouve qu’il y a un assistanat les gens ont tous besoin d’être assisté à quatre vingt dix neuf pour cent, quel que soit leur statut, parce que pour en revenir aux grandes dames que je rencontre qui accumulent toutes les richesses culturelles j’en passe et des meilleures qui sont pratiquement en état d’épave psychologique parce qu’elles dépriment de je ne sais quoi, parce qu’elles sont malheureuses de je ne sais quoi, elles tentent de se suicider, parce qu’elles vont au bal tous les samedi soir parce qu’elles sont seules, je leur dis en tant que vieux con, quand je vois ce qui se passe dans certains pays, allez-y, quand vous reviendrez vous allez y gagner. Alors pour en finir, dernier chiffre, c’est pas que je m’en souvenais précisément parce qu’en 67 étant Alzheimer, comme tout le monde aujourd’hui, il y a deux ans on a revu dans l’émission cent minutes pour convaincre , en 1967 il y avait cent soixante dix mille chômeurs, et monsieur Chirac quoi était déjà un actif du verbiage, qui était secrétaire d’état à l’action sociale, il était venu à la télé en disant ; c’est un drame national, on va faire quelque chose, c’est inadmissible qu’il y ait tant de misère, patati ! patata ! . Quelques temps après, on arrivait à quatre cent mille chômeurs c’est là que Pompidou s’est excité, si ça monte si ça monte, à un million de chômeur on aura la révolution. Alors justement aujourd’hui pour ceux qui n’ont pas compris, je vais leur expliquer. Pourquoi Rocard a eu l’intelligence en 1988 d’inventer le RMI, parce que là ça devenait explosif, on va vite donner une petite sucette de compensation à ces pauvres bons à rien. On n’est pas capable, le système en ce moment en restructuration en terme économique n’est pas capable de leur donner un boulot donc on leur donne une sucette de compensation, on les culpabilise on leur dit restez chez vous pur ne pas semer le bordel. Mais ce que je veux dire aujourd’hui, et c’est pour ça que je suis content que les jeunes commencent à tout casser, j’avais prévu qu’ils casseraient tout depuis longtemps, mais n’ayez crainte, comme l’a dit Bernanos, la misère du monde fera trembler l’univers. Mais n’ayez crainte, ce qui demain auront le droit et le devoir de descendre dans la rue pour tout casser, ce seront effectivement les jeunes, r-émistes chômeurs tout ça. Alors là les gens seront étonnés C’est comme dans les favelas, les grandes villes Sud-Américaines, comme subitement les pauvres attaquent les super marchés et compagnie, les gens disent et, comment ça se fait, et bien comment ça se fait, peuple affamé n’a pas d’oreilles. Donc en conclusion pour rester optimiste, je suis quand même navré de voir que les jeunes quel qu’ils soient dépensent tous au-dessus de leur moyen, alors effectivement moi pourquoi j’arrive à bien me nourrir avec cent euros par mois et que c’est énorme, pourquoi moi ……… en tout genre pourquoi d’autres n’y arrivent pas, je répète j’arrive à économiser cent, cent cinquante euros par mois. Les super nénettes de haut niveau que je rencontre qui gagnent deux mille, trois mille qui pleurnichent parce qu’elles n’y arrivent pas ? Alors il faut arrêter, la misère elle est dans la tête, c’est individuel, c’est pour ça que je voudrais répéter une dernière fois vendre un peu d’optimisme comportemental sur le plan individuel.
24 - Je ne voulais pas rebondir, je voulais dire en tant que secrétaire qu’il était l’heure.
25 - J’ai parlé moi du Rmi et peut-être de l’inégalité de la dignité, en tous les cas je constate une chose, c’est que vous avez hérité, vous, d’un bon capital parce que vous avez l’air assez équilibré, instruit, éduqué, vous venez quand même d’un milieu qui vous a plus ou moins favorisé, je parle intellectuellement. Alors maintenant, moi j’en ai connu des r-émistes qui souffraient du manque de dignité, couchés sur un lit, regardé le plafond, ils n’ont pas votre maturité, votre expérience ou votre capital intellectuel. Plus les jours passaient, plus ils hésitaient à s’habiller pour aller se présenter quelque part, et plus ils hésitaient, plus ils n’y allaient pas. Alors ces gens là crèvent, monsieur, ils meurent. S’ils avaient un capital intellectuel ou autre ils réagiraient comme vous. Ils fumeront pas, ils boiront pas, ils n’auront pas de voiture. Mais ils sont victimes de quoi ? De leur insuffisance ? Je voudrais qu’il y en ait beaucoup comme vous. J’ai des individus très proche dans la famille, qui me foutaient à la porte quand l’allais les voir de peur que je leur dise, allez secoues-toi, bouges ton cul. Ils bougeaient pas leur cul. Alors est-ce que c’est la société qui doit bouger son cul pour ces gens là ? Ils souffrent, monsieur, j’en ai connu dans ma famille, et ils n’avaient pas ce capital pas cette ressource intellectuelle, cette capacité de réfléchir et de dire moi, les faux besoins j’en veux pas, moi je veux vivre avec mon RMI et puis vivement qu’on me donne tout etc. Eux ils étaient complètement anéantis. Voilà de qui je parle moi, il y a je suis content pour vous, c’est pas le même chapitre.
Animateur - On va éviter de dépasser. Effectivement il y a un petit débat qui s’instaure . On va clore le débat avec deux dernières interventions.
26 - Je voudrais revenir sur une phrase que vous avez dite tout à l’heure à propos de Coluche. Coluche n’a pas laïcisé une action que faisais l’abbé Pierre, il ne connaissait pas ce que faisais l’abbé Pierre lorsqu’il a créé les restos du cœur. J’ai rencontré Coluche à Droit de réponse, après avoir occupé les locaux de l’Assedic, avec le syndicat des chômeurs que l’on venait de créer avec Maurice ….., en 1984. C’est après notre occupation du restaurant du ministère de la santé, Jack Ralite était ministre de la santé et des affaires sociales dont Bérégovoy était ministre, donc il a commencé à voir qu’il y avait un problème dans la restauration, 10% de ce qu’il y avait dans les restaurants étaient balancés à la poubelle. C’est devenu un scandale, on est monté sur la table, ça a fait la première page des journaux, Libé était là, tous les grands journaux nationaux avaient été conviés. On s’est fait jeter par les CRS dans le local de l’Assedic, c’est ça d’ailleurs qui a fait réagir Krasuki. C’est à l’émission qui a suivi cette occupation, l’émission c’était Droit de réponse, que Coluche a décidé, qu’il a réuni plusieurs personnes pour lancer les restos du Cœur. Ca n’avait rien à voir avec l’abbé Pierre au départ, loin s’en faut. Après il s’est rattaché à l’abbé Pierre, parce qu’il savait qu’il avait une action dans ce sens là. Je voulais rétablir, parce que j’étais secrétaire du syndicat des chômeurs après avoir fédéré les fédérations dans la région de Rouen. Ca c’est une première chose. Deuxième chose, comment peut-on agir, il faut rester positif, c’est vrai. J’étais Père Noël il y a quelque temps, comme boulot, et mon action quand je ne voyais pas de gamin c’était d’aller voir les jeunes et leur dire voilà, je vais vous faire un cadeau, est-ce que vous voulez faire quelque chose de bien pour votre avenir. Les gars ils avaient dix-huit, vingt ans, trente ans, non vingt ans, Ils disaient, nous on ne croit plus au Père Noël. Je leur dis et bien voilà, la seule chose que tu peux faire, c’est d’aller voir si tu es bien sur la liste électorale et si tu vas voter la prochaine fois. Vires-moi tous ces vieux qui sont en fait aussi bien au sénat que dans les autres endroits, dans les autres hémicycles d’élus, et mettez-y des personnes qui correspondent à vous, à vos aspirations. Vous voulez voir la société changer, il y a plein de choses à faire changer. Par exemple au niveau de l’assurance, quand on n’a pas d’assurance pendant trois ans, on paie 100%, ce qui veut dire que le gars qui a été au chômage pendant trois ans et qui n’a pas pu payer l’assurance, il va être taxé. S’il retrouve un boulot, il faut qu’il paie encore vachement cher. C’est la même chose que pour ceux qui sortent des hôpitaux psychiatriques, c’est quand même pas normal. Ca le code des assurances, c’est l’état dont les élus, ça c’est à faire changer. Il y a aussi, quand une personne veut entrer pour travailler dans le secteur public, il ne faut pas avoir fait de connerie, parce qu’on en fait quand on est dans la merde, en difficulté. Quand on a été incarcéré on ne peut plus si on a fait plus de trois mois et un jour, entré dans la fonction publique, même comme balayeur à la SNCF, ça c’est à changer. Il faut aussi que la fonction publique soit ouverte aux gens qui sont en difficulté, qui veulent s’en sortir c’est la moindre des choses que l’état montre le chemin à ce niveau là. Et puis il y a aussi plus simple à côté de nous, il y a des ……. Qui placent de l’argent pour ceux qui ont de l’argent à placer. Ils prennent l’argent, ils font travailler cet argent en bourse, et le capital reste acquis à celui qui a donné de l’argent, mais tout ce qui est dividende va pour acheter des logements qui sont reloués à des gens qui sont en difficulté. Ca c’est une façon positive, pour ceux qui ont de l’argent bien sur, mais c’est une façon de voir l’aide qu’on peut apporter autrement. Et puis plus près de nous, si vous allez au restaurant, il y a un restaurant à la Guérinière, un super restaurant, L’assiette sans frontière, qui a été ouvert par une association, qui fait travailler des gens de la Guérinière, des gens en difficulté, on mange pour onze euros, c’est super bon et au moins c’est une action sociale, parce que plus il y a de monde plus il y a possibilité d ‘embaucher du personnel. Et si vous voulez avec une équipe d’amis, plus de dix personnes, louer ce restaurant, faire un repas là-bas le soir, il vous sera tout acquis, ça c’est une action locale qui peur se faire au niveau de chacun de nous. Et si vous rencontrez un jour, un gars qui vend l’itinérant, ne fuyez pas. Je suis responsable de l’itinérant, j’écris dans le journal et je le vends. Je survis avec cela, sinon je ne tiendrai absolument pas et même si vous ne voulez pas le lire achetez les jeux, un euro trente par journal qui nous sont donné à ceux qui le vendent, ça c’est une action positive immédiate.
Animateur - Voilà c’était le quart d’heure de publicité. Non c’est bien d’amenez des actions sans forcément faire prévaloir l’une par rapport à l’autre, c’est pas l’objet du café. Maintenant essayer effectivement, demander du positif essayer d’en apporter. Une dernière intervention et après je rappelle le principe tout le monde pourra proposer un sujet.
27 - Je vais terminer par une petite anecdote. Je ne sais pas si elle va apporter un petit lot de consolation. J’ai connu un franciscain, vous savez les franciscains, c’est des gens qui sont en bure hiver comme été, qui ont des savates aux pieds, qui se promènent à pied et bien celui-là il faisait du stop et il tombait souvent sur des gens qui avaient de superbes voitures. Il m’a dit, j’ai jamais rencontré des gens aussi malheureux. Alors vous voyez qu’il y a des riches malheureux, comme il y a des pauvres malheureux. Ca peut poser une certaine question, c’est le regard que l’on a, non il faut pas rire, c’est le regard que l’on a. Et effectivement il y a le regard que l’on a sur soi, et le regard des autres, et quelquefois c’est vrai que le regard engendre la souffrance, il y a une façon de regarder les pauvres qui engendre la souffrance. Il y a aussi une façon que les gens ont de se croire plus pauvres que d’autres, ou qui craignent effectivement d’être demain plus pauvres que d’autres. Mais ce riche là, ben il souffrait, il souffrait parce qu’il avait des tas de problèmes, pas matériels, et d’autres problèmes qui étaient peut-être plus stressants que des problèmes matériels. Alors le franciscain lui disait, c’est pas compliqué vous venez une fois dans notre confrérie, on va vous mettre dans une cellule, vous allez coucher sur un grabat, vous allez faire le jeûne, vous allez faire les prières si vous avez envie. Et bien vous passez quelques jours comme ça et vous allez voir, ça va vous faire un grand bien.
Animateur - Nous allons choisir le sujet du le prochain Café Citoyen.
Sujets proposés et sujet choisi pour le 25 Mars 2006.
1 - Le CPE, mieux que rien, ou pire que tout ? 17 voix
2 - Euthanasie: devoir d’humanisme ou pratique inhumaine ? 12 voix
3 - La santé, l’affaire de tous. 11 voix
4 - Ou en est l’Europe ? 3 voix
5 - A quand le mariage des homosexuels ? 11 voix
6 - Pourquoi pas un vote qualitatif ? 6 voix
7 - Pourquoi ne pas instaurer le référendum d’initiative populaire ? 10 voix
8 - Les jeunes sont-ils l’avenir des vieux ? 7 voix
9 - Croyez-vous à l’amour en tant que valeur citoyenne universelle ? 10 voix
Sujet retenu avec 17 voix : Le CPE : mieux que rien, ou pire que tout ?
Interventions
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