“Le comptoir d'un café est le parlement du peuple.”

Honoré de Balzac (1799 - 1850)

Bienvenue en Arcadie

Vous êtes ici : Accueil > Comptes-rendus > Forces et limites du bénévolat

Compte-rendu synthétique par Élisabeth RodotCafé Citoyen de Argentan (17/10/2002)

Animateur du débat : Élisabeth Rodot

» Politique et Société

Forces et limites du bénévolat

ShareThis

Par opposition au salariat, le bénévolat a été défini comme le bon vouloir de celui qui exerce une activité, qui donne de son temps sans être rémunéré. La notion de militantisme a été aussi évoquée comme notion voisine ou proche de l’action bénévole. Tout militant apparaît comme un bénévole alors que tout bénévole n’est pas forcément militant. De manière globale l’action bénévole suppose un engagement volontaire et gratuit. On choisit de s’engager dans telle ou telle association pour divers motifs : aider les autres, se faire plaisir, suppléer des manques…

Cependant l’action bénévole peut comporter des effets induits pervers. En effet certains emplois salariés peuvent se retrouver dévalorisés voire menacés par une concurrence associative. Dans certains domaines il y aurait création d’emplois si les bénévoles n’accomplissaient pas les tâches relevant des pouvoirs publics. ( parents à l’école, alphabétisation par des retraités, secteur social…etc). Le bénévolat supplée alors à un manque d’engagement de l'État. Il peut y avoir danger que l'État cherche à son tour à se décharger de grandes missions sur l’action bénévole (recherche médicale, Restos du Cœur…), avec pour conséquence paradoxale la chasse aux subventions de la part d’associations.

Toutefois la limite entre l’intérêt de l’action bénévole et celui de la mission de service public est parfois floue : dans quelle mesure les visiteurs de prisons font ils concurrence aux éducateurs ? La gratuité de la relation établie par le bénévole est complémentaire au travail accompli par le salarié.

Malgré ces limites il faut reconnaître au bénévolat ses forces. Il permet à l’initiative citoyenne de s’exprimer, il ouvre un espace de liberté, instaure d’autres rapports que les rapports marchands et offre un champ d’épanouissement possible à ses acteurs. Dans le cadre associatif, l’action militante a pu développer certains contre-pouvoirs ( lutte anti-mondialisation, écologie…). Ce n’est pas à l'État de tout régler et le bénévolat, par sa proximité et son efficacité, redonne également du sens au lien social.

Certains regrettent que la montée de l’individualisme conduise à un désintérêt pour l’engagement bénévole. Même si on constate la multiplication du nombre de petites associations, globalement l’investissement est en recul depuis quelques années.

En conclusion, si l’action bénévole est indispensable au tissu social, elle n’est toutefois que complémentaire à l’action politique qui doit rester le socle sur lequel s’enracine le projet de société.

Thèmes proposés pour le Café Citoyen du jeudi 07/11/2002 :

- Faut-il réunir les deux Normandies ?
- Nouveaux outils de communication et relations sociales. Thème retenu
- Comment lutter contre l’exclusion ?
- Quel avenir pour ARGENTAN ?
- Violence et sentiment d’insécurité ?
- Élasticité de la laïcité.
- Pouvoir et contre-pouvoir.

Interventions

Participer au débat

Les champ marqués d'une * sont obligatoires

Marre de retaper vos coordonnées ? Créez un compte ! Créer un compte permet d'être averti des nouvelles contributions, d'être reconnu et donc de ne pas avoir à taper ses coordonnées pour participer aux débats.

Premier ouvrage des Cafés Citoyens

Où en est l'esprit démocratique aujourd'hui ?

La démocratie, c'est nous !

En savoir plus