Compte-rendu analytique par Marc Houssaye — Café Citoyen de Caen (08/01/2003)
Animateur du débat : Marc Houssaye
» Démocratie et Citoyenneté
La place des associations dans la démocratie
1 – Une association, qu’est-ce que c’est ? On ne va pas faire de la philosophie, mais déjà il serait bon d’y réfléchir. Il existe plusieurs mots qui qualifient les communautés déjà. Il y a les communauté, les association dites loi 1901, les religion, pourquoi pas les secte, les regroupements, et puis les syndicats aussi. Entre le syndicat qui défend le citoyen contre des injustices et l’association loi 1901 comme la nôtre, c’est différent parce que nous n’avons pas à défendre des personnes. Mais à la limite, on est amené ici à faire une certaine philosophie de la politique. Donc j’en viens à dire : précisons de quelles associations parlons-nous.
A – Pour vous, il y a plusieurs types d’associations. Ce que vous avez expliqué, c’est qu’il y aurait des associations qui auraient trait au communautarisme, des associations revendicatives, et puis les autres. Alors pour vous, qu’est-ce que c’est qu’une association ? Monsieur dit qu’il en existerait de plusieurs sortes, dans ce cas elles auraient des rôles différents.
2 – C’est vrai que l’on ne peut pas traiter de l’association sans faire une distinction entre elles. On ne peut pas confondre SOS Racisme, le DAL avec le club de boules du coin. Même si elles ont la même structure juridique. C’est-à-dire dans le cas de ce soir, l’association dans la démocratie, l’action d’une telle n’est pas l’action d’une autre.
A – Alors sur leurs effets ; Quels sont les buts de ces associations ?
3 – Eh bien il y a forcément plusieurs buts. Aujourd’hui, la loi 1901 est semble-t-il détournée de son sens originel, et pas forcément de façon péjorative. Aujourd’hui, cela permet de gérer beaucoup plus souplement. A l’origine, la motivation principale de la 1901 c’est de faire front aux organisations religieuses. Lorsque vous en lisez les articles 5 et 13 et plus particulièrement le décret du 16 août montre bien que c’était bien pour faire barrage à la prédominance des obédiences religieuses. Bien sûr, il y a les aspects positifs, cela a permis de pouvoir se regrouper alors que ce n’était pas quelque chose de très ancien à l’époque. La possibilité de s’associer apparaît pour la première fois d’une façon explicite dans les actes institutionnels en 1848. Mais aujourd’hui, plus de cent ans après, encore une fois faire la différence entre les gens qui s’associent pour défendre la démocratie, en revendiquant, ou qui prend une part active dans les décisions, c’est quand même pas pareil que celui qui fait une association pour pouvoir gérer plus facilement ses comptes.
4 – Bonsoir, cela fait à peu près vingt ans que je connais le domaine associatif. Il y a une vingtaine d’année, j’ai été membre d’une association dite culturelle, je m’occupais d’un ciné-club, et là depuis deux ans je suis vice-présidente d’une association qui serait plutôt de défense des usagers. On propose que les gens du quartier, la rive droite de Caen, se prennent en charge et surtout par rapport à des décisions telle que la piétonisation de la rue Victor Lépine. Nous nous battons au niveau social. Aujourd’hui encore je viens d’apprendre que nous avons aidé quelqu’un à trouver un logement. Donc je connais bien le monde associatif.
5 – Alors vous parlez d’une association à caractère social.
6 – Oui enfin nous mettons en place un lien entre les habitants de notre quartier, la rive droite de Caen, et les collectivités territoriales. Pour beaucoup de gens, Caen s’arrête à la gare.
A – Alors pour situer, la rive droite et la rive gauche de Caen se détermine par rapport à l’Orne. L’aspect social est important pour vous. Il y a la relation avec les élus aussi. Alors dans la partie sociale, est-ce que les associations ne sont pas amenée à faire un travail que le gouvernement, ou plutôt le politique, a délaissé ?
7 – Effectivement, je crois que les associations ont un rôle très important dans la démocratie. Mais, il faut faire attention à certains effets pervers, justement de l’importance que prennent certaines associations. La recrudescence et le nombre d’association qui va toujours en montant, revendicative ou a but social, etc., ça, cela sert à palier des carences en terme de décisions gouvernementales, mais aussi en terme économique divers que le gouvernement pourrait peut-être pas gérer, je pense aux associations contre le chômage, etc. Et en cela, il me semble qu’elle ont une rôle éminemment important, en tout cas elles peuvent avoir un rôle de proposition en tant que je dirais organisme entre guillemets « spécialiste » de tel ou tel domaine. Alors les effets pervers sont tout aussi important. Maintenant certaines associations s’arrogent le droit de dire la vérité. A mon sens, sur un sujet elles se croient tellement spécialiste qu’elle s’arrogent le droit de dire la vérité. Et en général, elle ne sont pas contestée. Parce que l’on a maintenant on a le sacro-saint mot d’expérience dite « de terrain ». Qui serait l’acte de vérité suprême qui permettrait puisque l’on est sur le terrain de connaître tout sur le sujet. Il me semble que par rapport à cela, il faut faire très attention, parce qu’il ne faut jamais sortir de son contexte une association, et le rôle politique qu’elle prend dans la résolution d’un ou plusieurs problèmes elle ne doit pas à mon sens l’extrapoler au niveau politique national, ou projets divers et variés au national voire à l’internationale. Et je pense à l’association ATTAC, entre autres. Il faut savoir rester dans les limites de ce que l’on sait faire. Et en tout cas si l’on a comme volonté un projet national voire un projet mondial, il faut peut-être faire en sorte qu’il soit complètement cohérent, et pas uniquement focalisé sur un sujet. Ca me gêne en même temps de dire cela. Le rôle des associations est indéniable mais il ne faut pas leur porter des vertus au delà de leur rôle premier qui doit rester à mon sens celui qui est actuellement.
A – C’est-à-dire ?
8 – C’est-à-dire qu’aujourd’hui il y a un certain nombre de gens qui se revendique du mouvement associatif et qui dérivent allègrement au nom de l’association vers des projets politiques. A mon sens, si l’on a un projet politique, on est hors des buts de l’association. Et c’est pas pour rien qu’aujourd’hui les associations sont largement draguées par les partis politiques. Notamment si elles grossissent.
A – Finalement l’association aurait un pouvoir bien précis. Ce que vous contestez c’est que les associations aient du pouvoir dans les projets de société alors qu’elles ne représentent qu’une partie des citoyens.
9 – Et qu’elles ne traitent que d’un problème. Mais en aucun cas l’ensemble des questions sociales.
10 – J’ai fais partie du centre de volontariat de Caen, dans lequel il y avait beaucoup de bénévoles, et j’ai partie d’une autre association Caen vous accueille pour accueillir les nouveaux à Caen. Dans cette association, nous avions une charte dans laquelle était précisée que l’on ne pouvait pas évoquer ni les problèmes politiques ni les problèmes religieux. Absolument neutre donc. Et je suis donc tout à fait d’accord avec vous. ATTAC je ne savais pas que c’était une association, je croyais que c’était un mouvement, un parti.
A – Oui ATTAC, c’est une association, le sigle veut dire « Association pour une taxation des transactions financières pour l'aide aux citoyens ».
11 – Évidemment il y a des groupements qui se servent d’associations comme couverture. C’est assez connu. Par exemple l'Église de la scientologie qui a utilisé des centres de lutte contre la drogue ou des crèches. Ça existe. Mais on ne peut pas pour autant supprimer les associations. J’ai bien vu aussi un exemple de difficulté créée par les associations, c’était l’année dernière, de passage à Lille, j’ai contacté l’association pour la défense de la famille et de l’individu, en fait il luttait pour la diffusion et la connaissance d’un livre que j’adore, et j’ai discuté avec des responsables. Je leur ai dit qu’ils luttait contre les sectes mais que finalement ils fonctionnait comme une secte puisqu’ils décident de tout. Et là ils l’ont reconnu.
Je crois que l’apprentissage de l’activité en association a un départ tout à fait naturel : la famille. A partir du moment où l’on apprendra à restaurer la famille on permettra d’acquérir chez chaque citoyen l’esprit d’association, parce que c’est le lieu primordial où l’on apprend à agir en association.
12 – Alors j’ai également eu une expérience politique puisqu’au dernière municipale j’ai été présenté sur une liste électorale, et je peux vous dire que cela ne m’a pas plu. Régulièrement, on me réécrit. Mais je ne donne pas suite. Alors que dans mon association, ‘ai l’impression de servir à quelque chose. L’expérience politique m’a apporté beaucoup de frustration, c’est tout. Voir mon nom sur une liste, des réunions auxquelles je ne comprenais rien. Et puis je me suis dit que ce qui se passait à Caen et au niveau national, c’est la même chose. Et puis voilà.
A – Donc à priori vous êtes revenu à l’association par frustration du politique.
13 – Je pense en effet être plus utile à la collectivité en faisant partie d’une association, caritative par exemple.
A – Alors vous sentez plus l’application, et cela vous permet de vous engager. C’est peut-être l’idée que l’on a de l’association aujourd’hui. Puisque les partis politiques ont perdu de leur notoriété, de leur crédibilité, et les associations se sentent aussi le devoir de proposer des projets de lois, en tout cas avoir un impact sur la société.
14 – Ce qu’a dit la personne de l’intervention n°7 est très intéressant. Lorsqu’elle a fait le rapprochement des associations et de leur actions revendicatives et politiques. Je me pose la question de savoir si ces associations qui existent avec quelques fois en annonçant clairement la couleur, quelques fois de façon plus discrète, cela pose le problème de la démocratie telle qu’elle est structurée actuellement. Parce que si tous se passait bien, je ne vois pas pourquoi on créerait une association pour telle ou telle chose. Je prends l’exemple de l’intervention n°4, c’est peut-être le seul moyen pour eux de lutter avec les élus. ATTAC, je connais moins bien les motivation d’ATTAC, mais peut-être aussi que l’origine vient de là. A côté de cela, il ne faut pas le cacher, il y a des associations qui se créent pour servir de nid ou de cage dorée à certains qui s’ennuient tout seul chez eux, ou qui ont été viré d’un parti… Mais très clairement, j’ai côtoyé beaucoup d’association, je me suis toujours interrogé sur le rapprochement qu’il pouvait y avoir entre dire que l’association est un élément de la démocratie et voir la façon dont vivait la démocratie au sein des associations.
A – Alors pour vous la multiplication des associations montrerait la démission de nos politiques.
15 – Attendez, on ne peut pas généraliser. Si on parle de la constitution d’ associations qui effectivement se multiplient pour contester ceci, pour revendiquer cela, c’est peut-être parce que dans les rouages démocratiques il y a quelque chose qui ne colle pas. A côté de cela, il y a un certain nombre d’associations qui se constituent parce qu’il faut avoir un compte bancaire. On a parlé tout à l’heure de la structure juridique d’un parti politique, c’est aussi une association. Mais pourtant un parti ce n’est pas une association, juridiquement c’est tout de même la même structure. Mais si des associations se constituent pour contester, c’est peut-être parce que les partis ne jouent plus leur rôle, et qu’une façon générale, quelque chose ne colle pas dans la démocratie aujourd’hui. Et il n’est pas normal non plus qu’une association qui ne représente qu’elle même, que l’on a aucun moyen de vérifier sa représentativité, la revendique beaucoup plus, du point de vue médiatique, mais peut-être aussi que quand on a besoin de se défendre on est obligé de faire du bruit. En tout cas on s’y sent poussé. Mais quelle est la représentativité d’une association même si elle fait beaucoup de bruit par rapport aux autres façon de mesurer l’opinion publique ?
16 – Pour moi, une association c’est un rassemblement d’homme et de femme qui ont un même intérêt. Et elle permet de brasser des personnes qui des fois ont des caractères différents. C’est un rôle très positif. Et je ne vois pas de différence entre les associations sportives et les associations à caractère social. Depuis l’âge de quatorze ans, je suis membre d’associations. Je pense que le rôle de l’association est de provoquer et d’agir pour que les politiques ne fassent pas n’importe quoi. Bien-sûr, on connaît tous les thèmes du chômage en ce qui nous concerne, par contre sur les retraites, on ne peut pas intervenir, là il y a les syndicats qui doivent intervenir dans leur domaine. Et nous on les pousse aussi à intervenir. On intervient en tant que personne ayant des difficultés et vivant les problèmes de la base, et poussant d’autres qui sont des décideurs, des responsables syndicaux, qui eux vont pousser les politiques à créer les textes qui correspondent à la réalité du terrain. C’est salutaire que dans notre pays on ai autant d’ associations. Et on a la possibilité de s’exprimer aussi clairement. Je ne pense pas que le Café Citoyen puisse exister dans d’autres pays, par exemple les États-Unis. Je crois que c’est une chance en France d’avoir un tissu associatif qui génère une forme de démocratie de base. Et ça bouge. Alors bien sûr, la municipalité a crée les comités de quartiers, cela n’a rien à voir avec les associations. Ces comités vont représenter les personnes d’un quartiers ; Mais ce n’est plus associatif. On va voir comment cela va se développer. Parce qu’il existe dans d’autres municipalités des comités de quartiers qui eux sont créés par et des commerçants et des résidents qui eux ont un statuts associatif. Je suis assez curieux de voir ce qui va se passer dans l’avenir avec ces comités de quartiers organisés par la municipalité. Alors que ce sera une forme de démocratie plus directe ?
A – Vous avez prononcez un terme important, c’est le mot intérêt. Et est-ce que la démocratie est la réunion de ces intérêts associatifs ? Autrement dit, est-ce que la réunion de ces intérêts corporatistes peuvent amener à l’intérêt général ? Pour vous oui, c’est par ce biais là. J’attends vos réactions.
17 – Évidemment ce serait intéressant de définir le concept d’association mais ce serait tellement difficile. Parce qu’à partir du moment où plusieurs personnes se retrouvent et partagent un intérêt commun, on peut dire que c’est une association même si elle est très brève, que ce soit pour une soirée, une rencontre, un repas. Personnellement, je trouve que l’intérêt d’une association c’est que c’est une position intermédiaire entre l’organisation politique avec sa rigueur, la rigueur des lois, et la créativité individuelle, personnelle. Si bien qu’une personne peut avoir une excellente idée qui peut intéresser tout le monde mais il faut qu’elle réussisse à convaincre et à partager ce concept avec d’autres. On parlait de l’intérêt général tout à l’heure. Par exemple un savant, que fait-il lorsqu’il a fait une découverte primordiale qui a un intérêt pour l’humanité ? Au point de vue de la santé par exemple. Eh bien il faudra qu’il puisse être publié. Et il y a des associations qui se créent pour favoriser l’action de telle ou telle forme de thérapie. Ici à Caen, une association permet de prendre sa santé en charge, mais on s’associe, on se communique des informations. Et pour moi, à la base, la première association, celle qu’il faut préserver, c’est la famille. Que se passe-t-il au sein de la famille ? Eh bien il y a tout un jeu affectif qui joue. C’est le domaine de la connaissance mais par un lien chaleureux. Je crois que ce que l’on trouve en association c’est ce lien chaleureux ; On apprend progressivement à connaître les personnes, on a aucune contrainte, on appartient pas à un parti politique, on est pas inscrit. Evidemment lorsqu’il y a des lois qui sont votés par le système représentatif, il faut bien s’y soumettre, et quelques fois cela risque de faire stagner le pays dans une certaine vision et par le biais des associations on peut réussir à réaliser une transmutation, à amender certaine lois, et à proposer des lois nouvelles qui son plus favorables au bien-être de la collectivité.
18 – Pour moi une association, c’est avant tout des moyens communs. Un individu seul, par exemple une personne qui a une invention, il doit faire un train mais il ne peut pas faire cela dans son salon, alors il va s’associer à plusieurs personnes et à une grande association qui va pouvoir faire le train. Ceci afin de réaliser quelque chose. Moyens communs, c’est très important. Ensuite, on a dit tout à l’heure, que s’il y avait tant d’ associations c’est du à une carence de l'État. Je me demande si ce n’est pas l’inverse, si l’Etat ne permet pas au contraire l’épanouissement des individus, ou que maintenant le fait qu’il existe des associations et de plus en plus, cela montre que le libéralisme au sens noble du terme qui fait que les gens développent plus leurs idées.
19 – Je voudrais revenir sur un mot. Le mot communauté. Qui a été transformé à mon avis à juste titre par notre animateur en communautarisme. Et à mon avis, la recrudescence des associations tient aussi du fait que l’on parcellise ce qu’il y a deux siècles nous appelions la nation, en ensemble de communautés. Il me semble que cela pose un problème très sérieux de démocratie parce qu’il est clair que telle que la démocratie définit au moins dans sa forme idéale, c’est-à-dire par la philosophie des Lumières et de Rousseau en particulier, le rassemblement des communautés et le rassemblement des intérêts particuliers n’a jamais conduit a l’intérêt général. Alors c’est sûr que la France a à la fois un passé beau et lourd. Mais notre démocratie à la française contrairement à la démocratie à l’anglo-saxonne est une démocratie de l’idéal. C’est-à-dire que l’intérêt général c’est celui qui s’impose à tous. La vie vision pragmatique du rassemblement des intérêts particuliers, on voit bien d’ailleurs que cela ne fonctionne pas très bien. Vous avez des associations de RMIstes et des associations de patrons. Comment voulez-vous que sur leurs revendications ces associations trouvent un terrain d’entente évident qui soit différent d’un consensus mou. Qui ne veut plus rien dire d’ailleurs, qui élimine chacune des deux revendications. Et c’est que c’est très délicat, c’est là qu’il faut bien voir que la parcellisation des citoyens en ensemble de communautés va à l’encontre du principe initial de démocratie. Aujourd’hui il n’y a plus de citoyen. Il y a des chômeurs, des gays, des lesbiens, etc. Il y a tout un tas de gens qui se déterminent autrement que par leur caractère citoyen. Ce qui formidable dans le concept de démocratie et le vrai concept de tolérance, c’est que quelque soit tes appartenances, tes préférences sexuelles ou religieuses, tu es un citoyen, comme chacun d’entre-nous, et un citoyen avant tout. Et si on est en France, tu es Français avant tout. Et c’est ça qui amène l’idée formidable de tolérance. Revendiquer ses différences et vouloir que ses différences soient évidentes, mises au grand jour par l’intermédiaire d’ associations, cela a un effet pervers de re-parcelliser la nation en communauté et pour moi on finit par faire des ghettos de gens qui sont tellement bien qu’ils se mettent à vivre ensemble. Ils ont le droit. Mais du coup on trouve des quartiers, à Paris, c’est de plus en plus un ensemble de quartiers que l’on arrive à définir par un mot. Je trouve cela très gênant.
A – Pour revenir à l’époque où l’on a instauré le concept de nation, instauré par des humanistes à la Révolution Française. Comment a t-on pu faire en sorte que les personnes se sentent citoyennes ? Comment pouvions-nous les faire se sentir citoyen ? C’est une question qui peut nous amener à savoir comment devient-on citoyen aujourd’hui. Et puis alors peut-être une petite anecdote. C’est vrai qu’à l’époque révolutionnaire, on a interdit les associations. On a interdit le regroupement sous forme associative pour pouvoir mettre en place le principe de citoyenneté . Il s’agirait aussi de réfléchir à ce qui a poussé les révolutionnaires à mettre cela en place.
20 – Cette loi contre les associations n’avait comme seul but d’éviter la parcellisation de la société. A la limite la noblesse, le Tiers-état et le clergé ne devaient plus non plus exister. On était tous citoyen. C’est ça l’idéal. Encore une fois, quelles que soient tes préférences religieuses, ta couleur de peau, tu es un citoyen et en sens tu as des droits tu as des devoirs. Ensuite, revendiquer ses différences, à mon sens, mais cela se débat, cela a beaucoup d’effets pervers.
21 – Je voulais intervenir sur la Révolution. C’est une époque, un cas idéal où l’on a fait un modèle qui était que finalement on transcendait l’individu, on en faisait qu’une personne. On aurait entendu Robespierre dire « Je ne veux voir qu’une tête ». Les autres roulerait si elles étaient en communautés. C’est un peu grave et un peu cela quand même. A ce moment on a peut-être exagéré le modèle en évinçant l’individualisme et l’épanouissement de l’individu. Ce qui veut dire que maintenant on a compris que la Révolution est quelque chose d’exceptionnel de transitoire et qui a permis l’expression de l’individu. Tout ça pour dire que l’équilibre entre l’individualisme et son épanouissement et l’idéal que la Révolution en a fait était instable.
A – Ici vous faites une opposition entre individualisme et collectivisme. Posons-nous la question suivante : est-ce que le fait de se sentir citoyen empêche l’épanouissement individuel ? Ou encore la citoyenneté est-elle un collectivisme ? Vous sous-entendez ici que la mise en place de la citoyenneté a empêcher le développement de l’individu, son épanouissement en tout cas.
22 – Je vais essayer de revenir aux relations entre démocratie et associations. Si j’ai bien compris ce qu’est la démocratie, cela consiste à demander au peuple de s’exprimer sur la politique de la nation. La difficulté est de savoir comment ces opinions peuvent s’exprimer. D’où les structures mises place par en ce qui concerne la France la Constitution. Les premières fois où les gens se sont exprimés en France, le premier suffrage universel, il y avait à peu près 16000 éligibles 100 000 électeurs. Aujourd’hui on en est loin, heureusement. Néanmoins, notre démocratie ne fonctionne plus. Les associations telle qu’elles existent devraient participer à la démocratie. Le rouage qui fonctionne bien c’est l’élu, choisi librement par tous les électeurs, là aussi entre parenthèse on en est loin parce que ceux qui ont le droit de voter n’y vont pas et aujourd’hui un élu est élu avec à peu près 25% du nombre d’électeurs potentiels. Si par hasard on revenait à des élus qui veulent vraiment montrer de véritables programmes, et là à qui s’adresser ? L’association, bien bâtie, pourrait y contribuer. On a fait allusion tout à l’heure aux associations de quartiers telles qu’elles existent ou les comités de quartiers, au passage ce n’est pas la mairie de Caen qui les a instauré, c’est une loi. Les associations de quartiers ont-elles joué le rôle de relais. Cela devrait être comme cela en tout cas. De la même façon : si un élu bien pensant, peut-être les trouve-t-on au musée maintenant mais ne désespérons pas, qui veut modifier une politique municipale et qui touche le commerce, la logique voudrait qu’il consulte les commerçants. Cela suppose de consulter des instances représentatives de ces commerçants. Et pour que ce soit bien fait, il faut que cette instance soit normalement choisie, de la même façon que les syndicats sont sensés représenter le personnel salarié. Encore faut-il que ces syndicats soient représentatifs. Je ne pense pas que ce soit méchant aujourd’hui de dire que les syndicats ne représentent plus grand chose. Tout ça pour quoi ? Des manifestations dans la rue parce qu’on ne peut plus s’exprimer normalement. On a des exemples : des syndicats qui acceptent quelque chose et qui sont contestés par le personnel. Dans notre démocratie, ce qui ne fonctionne plus, c’est les partis politiques, les associations non plus. Il y a eu un détournement de l’association aussi qui n’est pas toujours bien. Savez-vous qu’au niveau gouvernemental 6% des associations perçoivent 80% des subventions. Dans une opacité complète. Crozemarie de détourner de l’argent au sein d’une association. C’est donc bien un détournement de l’association telle qu’elle devrait exister. Mais je répète ce que j’ai dit tout à l’heure : il ne faut pas mettre toutes les associations dans le même sac. Il y en a qui sont utiles à la démocratie pour la participation des citoyens aux décisions.
A – Alors revenons à la représentativité. C’est le mot important de votre intervention. Est-ce qu’une association qui traite d’un problème de façon spécialiste devient du coup représentative par rapport à un problème de société qui concerne tous les citoyens ? Est-ce qu’une association qui traite par exemple de thème écologique peut avoir la représentativité et du coup un poids dans les décisions politiques ?
23 – La difficulté est la suivante : Comment mesurer d’une façon identique la représentativité d’un corps électoral ? Comment mesurer la représentativité d’une association ? Alors qu’elle soit consultée, ça serait le rôle normal de l’élu avant de prendre une décision. Mais il a été élu pour décider, c’est pas l’association qui a été élue pour décider. Et si la décision consiste à barrer la route ou à faire n’importe quelle manifestation, ce n’est plus la démocratie. Si cela se passe, cela veut dire que quelque chose ne tourne pas rond.
24 – Pour revenir à ce fameux problème de représentativité de l’association. Effectivement, l’association a un rôle de spécialiste, de consultant, en aucun cas de décideur. J’ai envie de dire que c’est de l’anti-démocratie que de donner le rôle de décideurs aux associations. Donner aux spécialistes, en gros à celui qui sait, le droit de décision, c’est de l’anti-démocratie, c’est ce que l’on appelle de l’aristocratie, le pouvoir au meilleur. Ce n’est plus l’aristocratie de celui qui a le plus d’argent ou du droit du sang, c’est l’aristocratie de celui qui sait par rapport à celui qui ne sait pas. Celui qui sait, il est et reste pourtant un citoyen comme un autre. Il peut être consulté, et que ce soit un homme seul ou une association, et c’est sûr qu’il n’y a rien de mieux que le chômeur pour connaître les problèmes du chômage. Et ils existent et c’est normal qu’il y ai des associations qui soit là pour les mettre en exergue. Que ces associations là aient un pouvoir cela ne veut plus rien dire. Parce que le rôle d’une association et éventuellement d’être consultée, de pouvoir résoudre des problèmes qui ne sont pas résolus, et là effectivement faillite de l'État, faillite des élus, mais en aucun cas l’association doit se prévaloir de décider pour les autres. Il me semble que c’est un réel problème. Moi cela me frappe de voir à la télévision le nombre de gens représentant des associations qui finalement parlent sans aucune contestation, sous couvert de quoi ? d’être sur le terrain et de tout savoir. C’est ce que je disais tout à l’heure. Le terrain n’est qu’une expérience parmi d’autres. C’est une expérience de spécialistes, de celui qui veux en savoir un peu plus, en aucun cas l’expérience de celui qui sait donc qui décide. Après j’ai envie de dire qu’il faut chacun reste à sa place. Et c’est en cela qu’il y a des effets pervers. Que des associations s’arrogent le droit de dire ce qu’ils appellent la vérité. José Bové c’est le plus grand spécialiste sur les OGM du monde ! Mais qu’est-ce que cela signifie ? La démocratie elle a des règles particulières : C’est pas « je dis ce que je veux, où je veux et quand cela me chante. » C’est pas non plus « puisque j’ai l’expérience du terrain, vous fermez votre gueule parce que c’est moi qui sait ». L’élu, quelque soit sa qualité, c’est la personne choisie par tous.
A – Bien, il y aura certainement des réactions à votre intervention. Bon, aujourd’hui, il existe des associations d’utilité publique. Qu’est-ce que cela veut dire ? Nous pouvons voir aussi un nouveau terme proliférer, c’est le porte-parole. Quelques pistes pour tenter de réfléchir sur la focalisation des opinions.
25 – C’est vrai que l’association doit-être un contre-pouvoir. Un pouvoir d’information aussi. Récemment, le problème s’est passé sur Hérouville-Saint-Clair. Le CCAS avait décidé, avec des associations d’ailleurs, de faire une boulette énorme, celle de donner 40 euros par foyer, ce qui constituait une régression énorme par rapport aux années précédentes, 500 F par personne dans chaque foyer. Immédiatement, les chômeurs se sont réunis et n’ont pas compris comment la conversion ait pu être aussi mal faite… Bien-sûr la municipalité se frottait un peu les mains, elle faisait des économies en compressant la prime. Il y a une réunion d’urgence avec la mairie. Et il y a eu une révision de la prime. Et ça ce sont les associations qui ont demandé aux techniciens du CCAS qui lui-même a demandé aux politiques de réviser cette aberration. Cela a été changé donc. En ce sens, l’association fait quelque chose de concret, il y a quelque chose.
26 – Le terme contre-pouvoir, vous l’utilisez mal. Ce n’est pas un contre-pouvoir. Si cela marchait bien, les associations devraient faire partie de toutes les instances qui participent à la réflexion. Le pouvoir il est entre les mains des élus et derrière eux le peuple qui les a choisit, encore une fois dans un contexte qui marche bien parce qu’aujourd’hui ce n’est pas le cas. Un élu aujourd’hui élu avec 25% des citoyens n’est pas plus représentatif que Marc Blondel avec 5% des salariés. Bref. L’exemple que vous donnez montre aussi que les rouages ne fonctionnent pas bien. Vous parlez de techniciens de ce que l’on appelait avant le bureau d’aide social aujourd’hui le CCAS. Si il y avait eu une discussion normal au sein du CCAS… Ce qui est normal c’est que les gens qui sont concernés réagissent. Mais la réaction pour un autre cas n’est pas d’aller bloquer le TVR. La réaction c’est d’aller en discuter et d’aller en référer aux instances supérieurs pour dire que quelque chose n’est pas normal… Maintenant, l’habitude est prise. D’une certaine manière, cela peut se comprendre. Si je fais allusion au Far-West, on commence à tirer et après on demande le nom de celui que l’on vient de tuer.
27 – Oui c’est effectivement le problème de la revendication. Mais on revient à cette idée d’intérêt général. Dans le monde du travail, il est hallucinant de voir la différence que l’on connaît tous entre les syndicats à la française et les syndicats à l’allemande. Le syndicat à la française commence par dire « si on n’a pas ça à telle date on bloque tout, ou on arrête on vous bouffe la vie », le syndicat à l’allemande dit « on a besoin de cela on se rencontre ». C’est sans doute dit de manière un peu radical, mais n’empêche que les plus gros syndicats sont les syndicats allemands, et de très loin en Europe. Donc cela veut bien dire que l’on a plus en France, et c’est à mon sens un drame parce que dans ce berceau de la démocratie, on a pu la notion de l’intérêt commun, de l’intérêt général. On a la notion de son intérêt propre, de chapelle, de corporation, le plus gros possible mais sûrement pas le sens de l’intérêt commun. Et l’élu lui-même il s’en fout. Cela devient un bras de fer. On joue au bras de fer. Les routiers disent « on bloque tout ». Sarkozy dit « j’envoie les flics ». Voilà. Et bilan il ne se passe rien. Le sens de l’intérêt commun c’est de dire « je prends en considération des problèmes sans doute évidents, je les écoute, et on prend une décision ». Mais j’ai envie de dire que dans le commerce on négocie aussi. Alors que les revendications c’est « je veux ça et puis c’est tout ». Si cela se trouve le sens de l’intérêt commun est de ne pas donner d’argent, parce que l’on va favoriser une corporation en en prenant à une autre. On a je crois l’impression que l'État est une source financière intarissable. La nation, c’est pas toit, c’est pas moi, c’est nous tous. Et c’est même plus que nous tous. Le dernier chapitre du Contrat Social de Rousseau c’est « De la religion civile », cela veut dire que l’egrégor nationale devient une quasi-déité que chacun vénérait parce que cette nation protège tous et chacun. Maintenant, de l’idéal on est passé à la pratique avec toutes les difficultés que cela entraîne. N’empêche que la revendication au couteau ne va pas dans le sens de l’intérêt général. Et d’ailleurs quelque soit la légitimité des revendications. Il faut distinguer la légitimité de la revendication de la méthode employée, sous couvert démocratique c’est ça qui m’amuse beaucoup.
28 – Je voudrais simplement savoir si il y a des gens dans la salle qui savent quelles sont les associations d’utilité publique.
A – L’association d’utilité publique a un statut particulier vis-à-vis de l'État. Il y a une reconnaissance particulière… Et
29 – …C’est affaire de statut juridique. Il y a la Croix Rouge, le Secours Populaire Français, il y avait l’ARC d’ailleurs.
30 – Et c’est quoi une ONG ?
31 – Théoriquement seule une association reconnu d’utilité publique peut percevoir des subventions (de l'État ndt). Et il y a un niveau supérieur pour les associations que vous venez de citer, un cran supérieur en quelques sorte. A la base c’est une simple déclaration, ensuite vous avez la reconnaissance, enfin la reconnaissance d’utilité publique. L’ONG c’est un terme générique qui fait la distinction entre les actions effectuées ici ou à l’étranger par des délégations ministérielles ou au contraire par des organismes non gouvernementaux, Croix Rouge, Médecins Sans Frontières, etc. Ils sont à l’étranger, ils sont reconnu par le gouvernement mais ils n’ont pas de lien juridique direct. Cela ne dépend pas du gouvernement du pays d’accueil.
32 – Alors c’est bien de parler de l’idéal, je ne sais plus qui parlait d’idéal tout à l’heure. Effectivement si l’élu redevient un élu… Il suffit de regarder la télé quand ils passent à l’Assemblée Nationale, c’est folklorique. Quand on vote, on sait plus pourquoi on vote et après on s’étonne que les citoyens désertent les urnes. Mais si chacun revenait dans son rôle… C’est une affaire de responsabilité individuelle en fait, au niveau de chacun de nous. José Bové c’est un dommage collatéral qui montre que les rouages de la démocratie ne fonctionnent plus.
33 – Au niveau politique, on sent un grand changement à l’égard des politiques. La preuve en est c’est les listes pour les élections : il y a une quinzaine d’années, dans les listes électorales, il y avait les médecins, les personnes qui avaient autorité, reconnaissance, cette année on se retrouve avec une multitude de responsables d’associations. Cela veut dire que le politique a sentit le vent tourner. Il faut voir la pêche aux associations pratiquée pendant les périodes électorales… C’est une évolution nouvelle.
A – Alors on s’entoure d’équipes qui auront un certain impact sur la population en quelques sortes.
34 – Et qui seront des relais qui pourront ramener…
A – Des électeurs.
35 – Pas des électeurs, des relais dans les quartiers je veux dire.
36 – Ce constat est évident mais je pense qu’il y a d’autres facteurs qui jouent : d’abord l’augmentation du nombre d’élus qui demande à « draguer » un peu plus large, ensuite il y a une antinomie totale entre la liste qui va gagner les élections et celle qui sera capable de gérer la ville, ensuite il y a les habitudes qui sont prises, en faisant une distinction entre les petites communes et les grosses villes voire les monstres que sont devenues les communautés de communes. Quel est le rôle, quel est la possibilité d’action d’un élu municipal aujourd’hui, je n’y suis plus, j’ai quitté cela depuis des années, ce sont des gens qui sont là pour gagner des élections, sûrement pour contribuer à la gestion de la commune. Lorsque vous voyez dans le bulletin municipal de Caen des observations probablement réelles de conseillers municipaux qui se plaignent de la ne pas être informés, moi je dis qu’ils n’ont pas cherché à s’informer. Qu’un citoyen dise cela, d’accord. Mais un élu ! Il faudrait peut-être qu’il se rappelle qu’il est élu. Et le député comment il fait pour prendre des décisions ? On a tous des points commun, on est tous humain, et pour nous tous les journées font 24 heures, quand est-ce qu’ils ont le temps de regarder ce pourquoi ils vont voter ? Si vous avez déjà vu un budget de l'État, c’est énorme, et puis les lois, il y en a une quantité phénoménale, et les études. Mais quand vous dites par exemple que l’on fait la pêche aux candidats, c’est vrai, mais la personne elle n’est pas obligé d’accepter. Il faut faire 27 personnes pour faire une liste dans une commune de 1500 électeurs. Pour ne serait-ce que deux listes, ça fait 54 électeurs, en plus avec la moitié de femme, ce qui complique la chose. Les gens que vous avez forcé à venir, ils ont peut-être l’excuse de ne pas participer, mais ceux qui l’on revendiquer de faire partie d’une liste, simplement pour se réveiller le temps de élections et pour se rendormir ensuite, ne jouent pas leur rôle et font partie de ceux qui contribuent à la détérioration des structures démocratiques.
A – Alors ici nous parlons du clientélisme. Et je ne pense pas que les politiques s’en cachent.
37 – Alors c’est vrai qu’il faut mesurer nos propos. En disant quand même très fort que les associations ont quand même un rôle évident. Encore une fois, il faut voir à quel point elles contribuent au fait que notamment les Restos du Cœur, DAL, etc., au quotidien à rendre la vie meilleur à tout un tas de gens. Sans elles, beaucoup de gens ne mangerait pas à leur faim, beaucoup mourrait dans la rue. Par contre, il faut aussi voir, et c’est encore une fois un effet pervers, que les élus sont ravis qu’il y ai tout un tas d’association qui pallient à leur manque. Imaginez, je n’ai pas d’argent, je vais au Restos du Cœur, j’ai pas de toit, je vais au DAL. En aucun cas je vais aller voir mon élu(e). Parce que d’abord il faut que je pense à manger, et à me loger. Les associations sont les paravent de l’incompétence des élus. Regardons le pouvoir des ONG en Afrique. Il est immense. Beaucoup trop grand même. Dans certains pays, sous couvert d’apporter la nourriture, l’éducation, etc, on arrive à ce que j’appelle une colonisation douce. On ne peut pas se dire ONG et prétendre apporter le bien pour les gens, et être totalement indépendant. Avec les ONG occidentale, c’est aussi la culture occidentale qui part en Afrique. C’est aussi la société de consommation qui conquiert l’Afrique. Sous couvert de faire le bien on arrive à des effets pervers comme au Burkina Faso chaque Africain ne rêve que d’avoir son BEPC pour renter dans une ONG. Coluche lorsqu’il a crée les Restos du Cœur, il a dit « surtout pourvu que cela ne dure pas ». Or ça dure et tous les ans lorsque les Restos ouvrent, à la télé on nous annonce encore 2 millions de repas par jour distribués, alors c’est formidable, les Restos du Cœur distribuent de plus en plus de repas. Mais c’est un drame ! C’est aussi un drame que l’on pallie cela avec des gens de bonne volonté. Que l’on mette des bénévole pour aller se tâcher et s’attraper des plages souillées. Il y a toujours tout un tas de gens remplis de bonnes volontés. Il faut voir à quelle sauce on est mangé.
38 – Il faut voir aussi qu’à Caen, à ce jour, il y a des personnes qui n’ont pas de repas chaud dans la journée. Depuis cette année, madame Etienne qui tenait une sorte de soupe populaire à l’église Saint-Paul, a pris sa retraite. Personne n’a pris le relais. Là on voit que l’association manque. Il y a un réel manque. Pour les personnes dans la rue ; Quinze places on été crée à la Charité, et il y a une équipe de trois personnes qui tournent avec un véhicule pour prendre les personnes qui ne sont pas en état d’ébriété. Résultat, il y a des gens qui dorment dans des cartons dans la rue. Et qui n’ont pas un seul repas chaud. Le curé de Saint-Etienne a lancé quelque chose, c’est tombé à l’eau. Y a rien.
39 – J’étais à Saint-Paul. La municipalité est intervenue pour des raisons de sécurité en disant que l’on ne pouvait pas accueillir plus de 25 personnes dans la salle, alors que c’était très convivial, on était toujours quarante dans la salle. On rapprochait les tables. Et puis ensuite on a mis l’hygiène là-dedans, personne n’avait été malade depuis x années. Et finalement cela a été fermé.
40 – Les associations dont on a parlé dernièrement, elles sont indispensables. Les Restos du Cœur ne peut pas fonctionner de manière administrative. Ce n’est pas possible. Cela coûterait plus cher que les repas donnés. En amont, on instaure des mesures draconiennes de sécurité dont sont responsables les élus, et lorsqu’ils sont confrontés à un problème comme cela, il faut conclure à la fermeture, c’est malheureux mais c’est comme cela. C’est vrai aussi pour les cantines. Pour terminer, il y a des choses quine peuvent être réalisées que par des structures associatives, beaucoup plus légères.
Thèmes proposés pour le prochain Café Citoyen :
- La guerre au Moyen-Orient ?
- L’incapacité des peuples à se comprendre.
- Les conséquences de la fin des emplois jeunes.
- La recherche en France est-elle en perte de vitesse ? (la fuite des cerveau)
- Le vieillissement de la population.
- La famille comme noyau de la démocratie.
- La solitude : causes et conséquences.
- Fantasmes et réalités de l’Islam.
- Sécurité totale ?
Interventions
Marre de retaper vos coordonnées ? Créez un compte ! Créer un compte permet d'être averti des nouvelles contributions, d'être reconnu et donc de ne pas avoir à taper ses coordonnées pour participer aux débats.