Compte-rendu synthétique par Marc Houssaye — Café Citoyen de Caen (14/10/2002)
Animateur du débat : Marc Houssaye
» Politique et Société
L'engagement littéraire peut-il changer le monde ?
Le processus des prises de conscience dans une société est quelque chose de très difficile à cerner. Nous discernons pourtant volontiers des figures emblématiques, des écrivains-phares, qui nous permettent d’inscrire des conceptions du monde dans un cadre historique. On rétrocède alors - depuis Sartre - à Voltaire ou Hugo, pour ne citer qu’eux, le rôle d’éveilleur social. Leurs œuvres ont fait écho et semblent avoir marqué des générations d’hommes et de femmes.
Le sujet du débat se voulait d’abord ambitieux en interpellant le monde. Les exemples ont pourtant été majoritairement empruntés à l’histoire de la France. Victor Hugo, écrivain social et populaire, homme politique aussi, incarne l’idée communément admise que nous nous faisons de l'écrivain engagé. Mais qu’est-ce qui caractérise un écrivain engagé, et, notion plus moderne, un intellectuel engagé ?
Il serait trop facile de n’accorder d’engagement qu’aux écrivains traitant ouvertement de thèmes politiques ou sociaux. Certes ceux-ci restent des références marquantes de l'Histoire. Sartre et Hugo se sont engagés personnellement dans des combats politiques. Mais que dire de Shakespeare, de Boulgakov, de Balzac ? Leurs visions personnelles du monde couchées sur le papier ont contribué de même à renouveler les esprits. Car plus que l’engagement de sa personne, l'écrivain offre à ceux qui veulent bien le lire une vision particulière du monde et contribue à modifier les schémas imposés aux individus par la société, ou plus encore à en percevoir les mécanismes et donc à s’en rendre maître. On ne peut donc enlever à l'écrivain – à l’artiste en général - cette capacité de retranscrire le monde qui l’entoure.
Pour autant, cette disposition à changer le monde n’est-elle qu'imputable aux écrivains ? Le modèle de Victor Hugo à l’origine de notre questionnement nous a placés dans une époque où l’écrit était peut-être le seul grand moyen pour faire passer des idées. « Même à l’époque de Sartre », entend-on dans l’assemblée, « les moyens de radiocommunications étaient balbutiants ». « Aujourd’hui, faut-il forcément être écrivain pour faire passer des messages ? ». Autrement dit l’apport de nouvelles visions du monde, la discussion, la critique de la société, passent-elles indéniablement par le support livresque, par l’œuvre littéraire ? Certes non répondent certains, les pamphlétaires et critiques ont aussi conquis la radio, la télévision, le cinéma. Ils contribuent aussi à réveiller les consciences endormies. Et nous pouvons nous poser la question suivante : Quels média seraient aujourd’hui susceptibles d’avoir le plus d’échos auprès de la population ? D’autres rétorquent que la pensée développée par l’intermédiaire du livre possède un pouvoir plus grand d’intégration et une libre appréhension des idées. Le temps de la lecture est effectivement plus élastique, plus propice à l'assimilation personnelle, que le temps de la radio ou de la télévision.
De plus, le développement de nouveaux réseaux d’information tels que la télévision, la radio, le cinéma ou encore Internet ces dernières décennies remet en cause l’approche unilatérale de l’engagement. A l’heure de la « démocratie participative », nous ressentons la pression de la part des citoyens d’un besoin de s’intégrer à l’espace public. Pour autant, l’expression publique n’est-elle pas confisquée aujourd’hui ? Certains intervenants osent braver l’idée "politiquement correcte" selon laquelle de nos jours les libertés d’expression – et surtout de diffusion - ne sont plus à conquérir. Car notre réflexion sur l’engagement nous amène à considérer sa transmission, sa diffusion. Certains citoyens avancent que « le milieu de l’édition subit aujourd’hui de fortes contraintes économiques et de lignes éditoriales » conduisant à une sélection draconienne des textes. La question de la censure est donc légitime. Même si elle n’existe plus sous sa forme officielle, force est de constater que les règles de notre société de consommation ont amené une nouvelle forme de censure. Aussi gardons-nous de célébrer le médiatique. Et l’écrivain ou l’artiste engagé n’est pas forcément celui qui est médiatique. On est parfois plus acerbe dans la salle en proclamant que ceux qui se donnent en spectacle à la télévision sur un air engagé pourraient être des imposteurs tant ils enfoncent des portes ouvertes par leur prise de position fréquemment légère et rigide, souvent sans risque. Car « il n’y a d’engagement qu’en cas de circonstances précises », c'est-à-dire que les pressions sociales ressenties chez l'intellectuel devraient le faire se mobiliser, expliquer aux citoyens ce qu'il ressent. Pour se penser "éclaireur des citoyens", du talent il en faut un peu, du courage énormément. Qui peut se targuer aujourd’hui de contrer les rouages de notre société, de donner matière à réflexion ?
Dans l’assemblée on va plus loin en remettant en cause l’engagement même – du moins le poids réel de l'engagement - de l’écrivain. Est-il raisonnable d'allouer aux seuls écrivains et intellectuels l’ambition et surtout la charge de « changer le monde » voire de « sauver le monde » ? Cette réflexion serait un symptôme de notre société livrée aux cultes de l’attentisme et de l’aristocratie de la pensée. On essaierait de trouver des messies, des sauveurs pour changer le monde à notre place. « Que seraient Rousseau ou Voltaire sans les Révolutionnaires ? Les principes rousseauistes n’auraient pu être mis en œuvre directement », lance-t-on dans la salle. « Il fallait des exégètes pour adapter la pensée, animer la population d’une nécessité. » « Par ailleurs, que serait devenu Marx sans Lénine ? ». Changer le monde implique tellement de facteurs complexes qu’il est grotesque de confier uniquement cette mission aux écrivains. Les écrivains seraient alors tout au plus des « catalyseurs » du changement. Ces interventions posent la question de l’engagement du lecteur, autrement dit du développement de la citoyenneté au sein de la population. « Arriverons-nous un jour à nous poser la question : allons-nous, personnellement, changer le monde ? », s’interroge un citoyen.
Interventions
lamesta
samedi 16 octobre 2010 19:30:29 +00:00
je pense que l'on peut changer le monde ,a condition de ne pas ce faire la guérre,la psychologie et souvent plus importante ,pour changer des mentalité,a condition bienssure qu,il y est de la solidarité,mais c,est vrais que nous somme dans un monde ou les idée sont trop diverse
c,est un peu comme la toure de babel,quand les gens ne parlais plu le méme langage,ils ya trop de confrontation d,idée,et pas beaucoup de monde cherche,a rester sur une logique de savoire vivre
peut on a évolué trés vite technologiquent,et le reste na pas suivie,donc normale que l'on c,est fait surprendre,quand je parle des technologie,moderne,je n,es rien contre,mais a ue tendance a oublié les vrais problem qui touche le monde en général,entre parentaise ,on a perdue beaucoup de valleur ,a voulloire croire que la technologie réglerais les problems (faux)on a perdue le naturelle ,les gens rie de moins en moins ,et on devient égoiste,une question qu,il faut se posé .c,est quois évolué?????,c,est quoi avancé???ques que l'amoure aujour dhui????le langage litéraire je ni croie pas.par contre un petit retour en arriére peut faire du bien,mois de bétons et plus de campagne,les gens ont bessoins de réver ,es que vous penser que les gens réves aujour dhui???pour redonner de la valleur il faut aussi revenire aux vrais valleur
si on se remet pas en questions tous on avancera a rien.toute ces idée peuvent étre dévollopé,et avancer la vie ,la vraie.
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