Compte-rendu synthétique par Thierry MERMET — Café Citoyen de Rennes (10/01/2013)
Animateur du débat : Thierry MERMET
» Politique et Société
La simplicité volontaire peut elle être un projet de société ?
Jeudi 10 janvier, 1er café débat de l'année 2013 et un record de participation pour la saison en cours : 17. C'est donc sous de bonnes augures que nous mettons pied et prenons langue dans ce nouvel an.
Maintenant place à la contribution de René le bien nommé:
La séance commence, comme il se doit, par essayer de définir le sens des mots. Qu'est-ce que la « simplicité » ? Mais, à peine une première notion est-elle donnée (se contenter de satisfaire ses besoins), elle débouche aussitôt sur une critique de la société de consommation. On passe de « consommer moins » (pour soi-même) à la « décroissance » (pour la société).
Est évoqué l'exemple de l'écrivain Thoreau, « le Jean-Jacques Rousseau américain », chantre de la nature et donnant l'exemple d'une vie en ermite, loin des commodités du confort. A quoi il est répondu, cependant, qu'on ne peut guère tenir longtemps dans la privation si on n'est pas animé par une spiritualité forte.
Dans l'assistance, un participant s'inquiète si des fois il ne serait pas tombé en pleine célébration écolo. On le rassure. Mais la suite de l'échange va quand même massivement dans le sens d'une critique globale de notre mode de vie : addiction, surtout des jeunes, aux appareils « dernier modèle », sophistication galopante des produits, hyper concurrence des marques, gaspillage généralisé. Et, cas particulier, addiction des pauvres à ces « gadgets » pour compenser ( comme la présence de télés dans les bidonvilles d'Afrique).
Il manque un contrepoint de cette dénonciation générale. Avec le recul, on pense à Voltaire et à Pascal Bruckner. Voltaire qui répond à Rousseau : « J'ai bien reçu le dernier ouvrage que vous avez écrit contre le genre humain... Quand on vous lit, on a envie de se mettre à quatre pattes et de manger de l'herbe ». Et Pascal Bruckner qui voit dans la « religion » écologiste « le dernier avatar de l'idéal ascétique ». Cela me remet en mémoire la protestation coléreuse d'une dame, lors d'un autre débat, contre l'esprit « judéo-chrétien », selon elle, qui condamne les facilités offertes par le progrès. Cette ligne critique, encore une fois, n'a été qu'esquissée jeudi soir. Elle aurait pourtant répondu à l'idée avancée par un participant, idée selon laquelle la durabilité de la planète exigeait sans doute que la partie riche du monde « en revienne », à terme, au niveau de consommation des années 60.
Le plus dur pour quiconque est sans doute d' « en revenir à », peu importe à quoi. L'homme a en horreur la marche arrière ! Mais, en attendant qu'une décroissance objective (du fait de la raréfaction des ressources), indépendante de nos volontés, s'impose à nous, que peut faire l'individu de bonne volonté? Il est donné l'exemple des AMAP où on achète directement au paysan des produits naturels. L'exemple, en général, du commerce équitable et de « l'économie sociale et solidaire » qui représente déjà, semble-t-il, 7% du total. C'est plus qu'une goutte d'eau.
Enfin, aspect juste mentionné – mais dont tout le monde pressent qu'il commande le reste – le problème de la répartition des richesses et donc l'environnement humain déterminé par l'environnement socio-politique.
Et puis en interrogeant l'articulation entre choix de vie de l'individu et progrès collectif : en quoi ma sagesse privée, la perfection morale ou philosophique que je poursuis, aura-t-elle une incidence sur la société ?
Interventions
Jacques
mercredi 19 décembre 2012 16:44:15 +00:00
La simplicité volontaire peut-elle être un projet de société ??? Retournons le gant, voir ce qu'il y a dedans :les complications bureaucratico-scholastiques pourraient-elles inversément constituer un projet de vie affriolant...beuhhh...pas terrible !?
Ce qui n'est pas volontaire, n'est déjà pas politique !?
Ensuite, ce qui n'est pas énonçable simplement est-il rarement clair en ses fondements comme en ses finalités !?
Démonstration par l'exemple, "privatisons les profits : nationalisez les pertes" : ça, c'était savoir parler simplement d'un sujet finalement très-très simple !?
N'ayant pas trop le temps en ce moment, je vous fait part de quelques liens dont deux vers des petits textes que j'ai écrits il y a quelques mois, ainsi qu'un vers le blog de la consommation collaborative, découvert sur le blog Arte cette semaine :
http://palabres.ladebrouille.fr/2012/01/31/les-3-piliers-de-la-rihesse/
http://consocollaborative.com/
http://palabres.ladebrouille.fr/2012/06/05/de-croissance-et-humanite-un-mariage-force/
Voilà, si ça peut aider à faire avancer le débat, je reste à l'écoute de vos réactions éventuelles. Tout ce que je rédige doit être vu comme des essais/recherche/interrogations, et non comme des vérités, donc, critiquable à souhait.
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