Compte-rendu synthétique par Vincent Gosselin — Café Citoyen de Laon (24/11/2010)
» Politique et Société
Quelle place pour le citoyen dans la prise de décision politique ?
Le débat est ouvert à 20h, mais en attendant l'arrivée de tous les participants, les échanges débutent sur le statut de la fonction publique.
La transition vers le thème fixé est opérée par une présentation de la loi organique sur les lois de finances qui a permis de rendre aux parlementaires un pouvoir de décision plus grand sur le budget de l'État, contrairement à la situation antérieure.
Les premières interventions tournent autour du rôle des partis politiques qui bloquent le choix des décideurs politiques, offert aux électeurs. L'impression donnée est que les candidats aux élections sont issus d'un choix venant d'en haut.
Plusieurs intervenants soulignent que la base n'est pas vraiment consultée dans le choix des candidats. Le choix des candidats serait faussé par la présélection des partis. La logique des partis semblent s'opposer au renouvellement des candidats aux élections car on voit bien que les partis sont opposés au « non-cumul » ou au « non-renouvellement » des mandats.
Un intervenant suggère tout de même que l'on a les élus que l'on mérite.
Le débat porte ensuite sur la vision que l'on a de la décision politique. Pour un participant, les grèves importantes contre les pouvoirs publics n'ont pas de sens dès lors que le pouvoir est démocratiquement élu.
Le référendum apparaît alors comme un moyen de pacifiquement et démocratiquement avoir l'expression populaire à un instant donné. Le débat s'anime alors sur l'intérêt du référendum notamment lorsqu'il s'agit de questions techniques comme sur la constitution européenne.
Le problème est que les sujets politiques sont souvent techniques et que le débat politique est lui, souvent superficiel. Ce débat, tant du fait des journalistes que des politiques, apparaît comme voulant satisfaire au plus grand nombre de « consommateurs ».
Le débat s'oriente ensuite sur la question du citoyen éclairé. Certains débatteurs se demandent si les acteurs (politiques, médias, éducation nationale) ont véritablement intérêt à éclairer le citoyen. De nombreuses interventions remettent en cause la qualité des médias dans la mise en valeur de la Politique.
Une participante explique, qu'aujourd'hui, la politique ne l'intéresse plus car elle estime qu'il existe une trahison importante des hommes. Elle avait espéré que les femmes politiques fassent de la politique autrement.
Pour un autre intervenant, les hommes politiques ont en fait un pouvoir de décision très restreint, car ce sont les hauts fonctionnaires qui dirigent le pays. Citant une anecdote, il retient le principe selon lequel le fonctionnaire veut donner à l'élu l'illusion du choix. Ce pouvoir est également limité par les déficits budgétaires.
Une intervenante précise que le problème de la société actuelle est que l'on ne laisse pas les autres aller au bout de leur raisonnement, on ne s'écoute pas mutuellement. La politique est souvent le reflet de cela, on ne tient pas compte de la personne en face de soi.
Au cours du débat est posée la question du vote obligatoire. Les participants estiment dans l'ensemble que cela ne responsabilisera pas les électeurs. Il faut avant tout que les hommes qui se présentent soient compétents pour prendre des décisions politiques.
Pour certains, il est sans doute plus facile de partager son savoir et sa compétence dans une petite société. Pour d'autres, même dans une petite société, un Homme peut s'imposer simplement par son talent d'orateur, savoir bien parler étant parfois proche de la tyrannie.
Les Hommes politiques donnent souvent une image d'incompétence. Un Homme politique, s'il est compétent, peut même s'affranchir de l'opinion publique et imposer sa vision de la société. Des interventions soulignent aussi l'intérêt de l'éthique dans l'action politique, en particulier en faisant passer l'intérêt général avant ses intérêts particuliers.
Le débat se termine sur le rapport entre le citoyen et l'État. Pour certains, l'État doit être minimal et permettre l'émergence de structures locales plus proches du citoyen. Dans une société du tout-État, personne ne semble vouloir remettre en cause sa position, ni les élus, ni les fonctionnaires. Personne ne veut prendre ses responsabilités par rapport à l'intérêt général.
A l'issue du café citoyen, nous votons le thème du prochain café qui se tiendra le mercredi 19 janvier 2011: « la multiplication des lois conduit-elle à déresponsabiliser le citoyen? ».
Le débat est clos à 22h.
Interventions
Tinsmar
mercredi 08 décembre 2010 11:12:39 +00:00
Pour découvrir une commune où 20% des citoyens sont à la base des décisions municipales depuis 40 ans, je vous invite à découvrir cette article : "Vandoncourt, exemple de démocratie direct en France"
http://elevons-niveau-nos-democraties.ning.com/profiles/blogs/vandoncourt-exemple-de
Ou cette article qui invite à "Créons 1000 Vandoncourt en France : http://la-cen.org/?p=837
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