Compte-rendu synthétique par Céline Chabut — Café Citoyen de Saint-Denis de la Réunion (23/01/2013)
Animateur du débat : Céline Chabut
» Politique et Société
Les biens communs
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Débat sur les biens communs
La Cerise, mercredi 23 janvier 2013 (St Paul)
PRÉSENTATION DU SUJET, Par Céline Chabut et Philippe Vincent
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Synthèse de la discussion :
- Un participant fait part de son pessimisme quant à la façon dont sont gérés actuellement les biens communs : seul le profit compte, l’enrichissement personnel. Il n’y a pas de volonté de jouer collectif.
- En effet, 60 ans après les premières conférences environnementales organisées par l’UNESCO en 1948, c’est comme si le message ne réussissait pas à passer.
- L’exemple de la route, en tant que bien commun, montre bien que les citoyens n’ont pas conscience de la valeur de ce bien commun. Ils y roulent souvent n’importe comment et ne pensent qu’à leur intérêt personnel. Ce qui montre bien que nos modes de vie sont en rupture totale avec ce que nous disons, aussi bien-pensants soit-on.
- Cet égoïsme nous est inculqué par notre appartenance au monde capitaliste. Nous avons perdu la conscience de notre appartenance à la communauté. Hors-mis la sphère familiale, le lien social s’est décousu dans la société actuelle.
- Il faut distinguer intérêt collectif et bien commun. Et il faut toujours s’inscrire dans une dynamique qualitative.
- Entraide ou destruction : telles seront les deux seules options dans l’avenir. Nous serons obligés de construire. L’intérêt général conditionnant l’intérêt particulier, nous devrons un jour nous réunir pour organiser cette gestion des biens communs.
- Image des fourmis : elles communiquent entre elles pour leur survie, et donc pour leur bien commun. Et ça marche ! Car, à la différence de l’Homme, elles ne le font pas pour l’argent !
- Pour que les citoyens agissent, il faut faciliter l’accès à l’information. C’est pourquoi il est déterminant que l’information circule librement, et que chacun puisse s’informer ; d’où l’intérêt des logiciels libres et d’internet qui empêchent toute brevétisation des connaissances, et tout phénomène d’ « enclosure » des idées. Prendre conscience des risques que présentent la propriété intellectuelle et la marchandisation des savoirs est essentiel pour préserver à l’avenir la diversité des idées et des savoirs en circulation sur le net.
- La question de la gouvernance des biens communs est discutée : il vaudrait mieux parler de la gestion des biens communs ; le pb réside plutôt dans : Comment organiser la gestion des biens communs ? Comment gérer les biens communs d’une manière démocratique ? Comment faire pour que le citoyen prenne part à cette gestion des biens communs ? La gouvernance des biens communs devrait faire appel au contrôle citoyen pour être réellement démocratique.
- Mais l’auto-gestion est aussi critiquée, car elle ne règle pas la question de la place de l’Etat dans la gestion des biens communs. Quel est son rôle ?
- Il faudrait améliorer la gestion des ressources au niveau des collectivités, et notamment des écoles. Comment se fait-il qu’il soit si compliqué de mettre en place des cantines bio, ou de se fournir auprès des producteurs locaux ? Cela permettrait aux producteurs locaux de se développer, et d’améliorer la nourriture donnée aux enfants. Pourquoi la priorité est-elle donnée aux importations ? Aux produits répondant à un cahier des charges très contraignant et restrictif mis au point par le Ministère ou par l’administration européenne, alors que localement, on pourrait trouver tout ce qui est nécessaire pour subvenir aux besoins des collectivités locales ? Il suffirait d’une volonté politique pour changer les règles du jeu. C’est d’ailleurs ce que font certains directeurs d’établissements scolaires.
- Alors, optimisme ou pessimisme ? Il y a de nombreux changements dans le monde actuellement. Notamment, les pays « émergés », les BRIC (Brésil, Chine, Inde, Russie) et Israël échappent au contrôle de l’Occident. Ils se développent et avancent comme des rouleaux compresseurs, et on ne peut pas les arrêter. Il y a une redistribution complète des cartes sur le plan géopolitique mondial.
- L’individu seul peut faire bouger les choses. Arrêter d’investir les têtes pensantes, et regarder plutôt ce qui se fait à la base.
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