Compte-rendu synthétique par Corinne TANAY — Café Citoyen de Le Havre (20/04/2012)
Animateur du débat : Corinne TANAY
» Démocratie et Citoyenneté
Voter a-t-il encore un sens aujourd'hui ?
Le 20 avril 2012 à la veille du premier tour des élections présidentielles, le thème du débat posait une vraie question.
Nous avons fait salle comble avec des nouveaux et des habitués.
Des étudiantes et étudiants, des jeunes actifs sont venus partager leurs inquiétudes de l'avenir. Leur questionnement légitime sur le fait de voter.
Un devoir civique mais qui sert à quoi et à qui ?
Beaucoup ont déploré une campagne catastrophique surtout dans le traitement médiatique. Il a été souligné que la campagne du côté des candidats ne pouvait pas offrir autre chose que les invectives, la surenchère, le renforcement à l'extrême de certains d'entre eux.
Il ressort de ce débat que les choix politiques sont beaux sur le papier ou les tracts du candidat mais que tout cela reste des promesses et non des engagements respectés.
La confiance envers les politiques n'a plus la préférence.
Celle envers les médias non plus. L'émisson "Des Paroles et des Actes" présentée par David Pujadas sur France 2 a été ouvertement critiquée tant par le manque de rigueur du journaliste que de ceux qui faisaient figure "d'experts" sur le plateau. "Les médias sont à la botte du pouvoir politique et financier. Ils ne font plus leur travail d'informateur, de contradicteur. Ils jouent un rôle."
De leur part trop de suffisance ou d'insuffisance...
Les jeunes ont dit préférer clairement Internet pour s'informer.
"C'est plus large, plus européen, plus cosmopolite. Si on fait les bons choix, on trouve de l'info plus intéressante que la ritournelle du PAF. Il y a des blogs très objectifs et très pédagoques. Ils font mieux leur boulot que les médias payés pour ça !"
Bon, les médias en ont pris pour leur grade...
Les familles et les partis politiques ont été critiqués fortement et ouvertement. Le "pré-carré", la "paroisse", la "caste", les "courtisans", les "privilèges" sont revenus souvent dans les propos des participants.
Chacun a exprimé le besoin de mettre de la transparence dans le paysage politique français. "Cessons d'être des ignorants !"
Certains ont relevé notre propre responsabilité devant aujourd'hui les révélations de "corruption", de malversations de la classe politique.
Le constat était que nous avions trop fermé les yeux ou accepté tant que notre quotidien n'avait pas à en souffrir directement.
"Je suis heureux donc je ferme les yeux."
Les attentes sont nombreuses maintenant à l'heure de la crise européenne. Le pessimisme est plus qu'ambiant. Il plombe l'atmosphère.
Quelqu'un a dit : "C'est comme si nous n'avions plus le droit de rater le prochain train pour la démocratie."
Le vote blanc et la comptabilisation de ces bulletins de l'aigreur, de la rancoeur, de l'usure ont été largement débattus.
"Si le vote blanc était reconnu, il aurait fait un résultat exceptionnel ! Les politiques auraient enfin du admettre la réalité du malaise démocratique et citoyen."
La notion du "vote utile" a été abordée.
"Le vote de l'ingérence, de l'influence" ont dit quelques-uns.
"On nous culpabilise avec cette histoire de "vote utile"."
Le ton est un peu monté entre quelques participants qui réclament des élus des "contrats respectés", des budgets rendus publics, des abolitions des privilèges etc.
Quelques désaccords ont pointé du doigt une autre responsabilité : "Ce système c'est nous qui l'avons toléré et laissé mettre en place !".
Chacun a pu s'exprimer.
C'est l'essentiel.
Notre Café Citoyen havrais se renforce par l'implication de nos étudiants à l'université, de quelques autres qui veulent prendre part à notre réflexion en étant plus présent.
C'est positif !
Les promesses, c'est nous qui allons les tenir ensemble pour une amélioration de notre qualité de vie et pour mieux vivre ensemble.
Merci à tous d'avoir fait de ce 20 avril un excellent débat.
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