Compte-rendu synthétique par Sedat Kara — Café Citoyen de Nancy (27/04/2012)
Animateur du débat : Sedat Kara
» Démocratie et Citoyenneté
Faut-il rendre le vote obligatoire ?
Le petit groupe de huit personnes cherche une réponse à la question du vote obligatoire en n’omettant aucun aspect de cet instrument démocratique : philosophique, technique, pratique etc…
D’emblée, Véronique avertit sur la nécessité de comptage du vote blanc : «je suis pour, si on compte le vote blanc». Et toute l’assistance exprime son accord avec cette remarque qui semble être une conséquence évidente du vote obligatoire.
Personne n’affirme clairement son choix pour un « vote obligatoire », on préfère évoquer les contraintes et les conséquences, pour mieux le rejeter.
Le vote obligatoire pousserait des gens non intéressés à exprimer un choix qu’ils ne souhaitent pas faire, et ainsi entrainer « une fausse réalité ». Danielle rappelle que le vote est un droit et non pas un devoir. Arnaud enchérit « J’ai un problème avec cette proposition, on ne peut pas transformer un droit en devoir ».
Dianabwa une passionnée de la politique, qui anime un blog avec Arnaud, semble vouloir chercher la raison de l’objet du débat de la soirée : « le débat revient à chaque fois qu’il y a un fort taux d’abstention ». Selon elle, il y a un manque de connaissance de la démocratie et celle-ci doit faire l’objet de « promotion » et elle doit être « éduquée plus qu’elle ne l’est maintenant ». Avec Arnaud, ils se sont déjà interrogés sur la question et proposent une réforme du système électoral français, jugé trop complexe, et avec de lourdes démarches pour le citoyen : différents modes de scrutin, importantes contraintes administratives de participation. Arnaud rappelle que, « si en Belgique le vote obligatoire, c’est aussi parce qu’ils ont un registre d’électeurs sur lequel est inscrit automatiquement chaque citoyen à sa majorité ».
Le débat tourne atour des questions techniques du système actuel, l’animateur relance le débat en demandant aux participants de se reposer la question avec la possibilité de comptage du vote blanc. Danielle réagit : « Que fera-t-on si au deuxième tour des élections présidentielles, le taux de vote blanc est élevé ? Un troisième tour ? » Et l’assistance s’interroge sur la crédibilité d’un élu avec un fort taux de vote blanc.
Le groupe ne veut pas sortir du cadre actuel des élections, alors il est prié d’imaginer un autre système démocratique : élections par pondération (mettre une note à chaque candidat), démocratie participative et élections mieux espacées (une élections quelque soit le type tous les ans) afin de ne pas couper les politiques des électeurs. La première proposition est jugée très technique et difficile dans sa gestion et la deuxième propice au blocage de processus de prise de décision et surtout « très facilement manipulable ». Par contre la dernière mérite discussion : « La période qui sépare les élections doit être assez longue pour que des décisions soient prises car sinon les élus penseront seulement en terme d’élections ». Dianabwa et Arnaud, qui ont déjà réfléchi ensembles aux questions de pratiques démocratiques, proposent d’aller vers « un système ou les élections sont espacées de trois ans avec un seul mode de scrutin quelque soit l’élection (locale ou nationale) ».
Pour finir, tout le monde se met d’accord sur l’importance du vote pour la vitalité démocratique et juge la manière dont il est mise en pratique (un citoyen qui s’isole pour faire son choix) très adéquat pour une participation saine de tous les citoyens à la vie de la cité.
Et on se quitte sur une reformulation de la question de départ : au lieu de rendre le vote obligatoire rendons la démocratie plus intéressante par la sensibilisation et l’éducation.
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Sujet du prochain debat (25 mai 2012) :
Les étrangers peuvent-ils voter aux élections locales ?
Sujet du débat de juin :
Le nucléaire est-il la seule source d'excellence énergétique ?
Interventions
Jacques
jeudi 29 novembre 2012 16:48:41 +00:00
Seuls des démagogues pouvaient appeler à obliger les citoyens à voter au siflet : eux-seuls pouvaient viser à la quantité, voire fabriquer des unanimités à coup de lois électorales tordues : les démocrates-eux visaient à la qualité, à une sage diversité, veillant à ne pas faire de chaque élection un jour sans lendemain, à chaque fois.
Les apôtres de la contrainte me semblaient fort imprudents, à ne pas voir qu'ils risquaient, à s'entêter, de drainer vers les urnes un flot insoutenable de fous-furieux-mécontents.
Personnellement, j'avais plus de respect pour ces indécis qui faisaient gentiment confiance à leurs voisins, qu'à ces demi-fous qui croyaient avoir enfin trouvé le messie tous les cinq ans !...
jretho
jeudi 12 mars 2015 16:02:23 +00:00
A mon avis le vote obligatoire ne peut se faire qu'a deux conditions
1)un scrutin proportionnel
2) un autre bulletin de vote complémentaire au bulletin blanc pour différencier ceux qui disent"je ne sais pas ,je n'ai pas d'avis" et ceux qui disent " on en veut plus de ceux la on a déja vu de quoi ils sont capables ,mettez-en d'autres"
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