Compte-rendu synthétique par Thierry MERMET — Café Citoyen de Rennes (14/06/2012)
Animateur du débat : Thierry MERMET
» Démocratie et Citoyenneté
Qu'est-ce que c'est qu'être voisin(s) ?
Des voisins, qui n'en n'a pas ? Et si on en a pas, pourquoi au juste ? Des voisins sympas, des voisins souriants ou froids, des qu'on voit pas, des voisins gênants parfois agressifs, tout se retrouve sur la petite planète voisinage.
Car la condition première pour être voisins, c'est de se trouver juste à coté, dans le porte à porte, dans une même cage d'escalier, une même résidence, un même pâté de maisons. Être voisin, c'est aussi avoir des traits de ressemblance pouvant confiner parfois au conventionnel, le pas est vite franchi. D'aucun fait remarquer que dans l'esprit, il y a une grande similarité entre famille et voisinage car on ne choisit ni sa famille ni ses voisins (mis à part les projets d'habitat groupé). Par ailleurs, un voisinage agréable est celui où l'on se sent proche familièrement des autres. Un bon voisinage s'installe ainsi souvent « quand tout le monde arrive en même temps ». Personne n'a d'antériorité de territoires, et les coups de main donnés, les échanges de service concourent à construire une histoire commune, qu'il sera par contre bien difficile pour le nouvel arrivant d'appréhender, et qu'il devra chercher à intégrer s'il désire être accepté.
Tous les voisinages ne se valent pas et c'est à chaque fois un pari fait de ceux qui les constituent. Cependant, la conception urbanistique de l'ensemble ou de l'habitat individuel peut se révéler très influent selon qu'il favorise ou non les rencontres : de la hauteur des haies, à la présence de nombreux bancs, de l'existence d'espaces collectifs (buanderie commune, barbecue, tables communs etc . . .). Dans une même situation de voisinage, la relation peut aussi évoluer à la force du temps. Des haies basses du début qui s'élèvent pour devenir rempart et peu à peu l'individualisation s'installe. Si on prend l'exemple de l'Espagne, ce n'est pas seulement un climat plus clément qui explique la présence des gens dans la rue, à partager de nombreux bancs publics, une pratique qui rappelle à leur propre enfance les cinquantenaires et + présents. En France on doit cacher son linge, alors qu'en Allemagne, ils en sont à sortir leur mobilier pour « vivre dehors »
Peut aussi influer sur la qualité du voisinage la présence d'individualités qui nourrissent le lien entre tous. Le plus souvent, il s'agit de personnes qui ne travaillent pas et qui ont donc la disponibilité temporelle et mentale de pouvoir le faire (d'aucuns diront qu'elles cherchent ainsi à s'occuper !). Vivre des petits bonheurs à l'Ecluse Moulin du comte, avec les petites vieilles, Annie, une participante se pose ainsi la question : si j'aime bien mon quartier, qu'est ce je peux faire pour que ça se passe mieux ?
Et puis y a les cas . . .tastrophes ! Celle ou celui qui agresse pour un rien, celle ou celui qui en déjà fait partir beaucoup, celle ou celui envers qui les pouvoirs publics disent qu'ils ne peuvent rien car le loyer est payé. On sait bien que c'est de la détresse sociale alors d'un coté on ressent une forme de commisération mais de l'autre une franche exaspération. Et puis pourquoi cette attitude désagréable me touche tant comme celle de ce monsieur vivant seul, qui me fait du chantage affectif si je ne vais pas prendre le café avec lui. ? Comment être face à ces pathologiques quand leurs symptômes polluent notre vie ? Des pistes à adopter et ce par ordre de préservation de soi : rester stoïque (un effort), essayer l'indifférence (encore de l'effort) ou recourir à un peu de méditation (ça n'a plus de prise sur moi) ! Cependant l'opinion du Café Débat Populaire Le Knock est unanime pour de tels cas : il y a carence de la part de ceux qui sont en mesure de faire changer les choses et qui ne font rien pour ! D'autant que la législation française, plus protectrice en regard de l'anglo-saxonne, « autorise » les gens à continuer car « on ne peut rien leur faire ».
Quelqu'un avance l'idée que s'il est plutôt contre productif que ce soit le plaignant qui aille rencontrer le fauteur de troubles, on peut essayer d'utiliser un tiers connu des 2 parties mais qui ne subit pas la nuisance avec la même intensité ou même pas du tout. Et là encore cette posture de médiateur tenue par un pair (en qui on se reconnaît) gagne à être tenue par une personne qui est libre du travail (disponibilité, calme, moins de fatigue).
Le café Débat Populaire le répète souvent, il n'est pas un lieu d'élaboration ou de solution ou pire de recettes. Il est un lieu d'écoute et d'échanges mais peut contribuer à changer un tant soit peu notre regard, à décaler notre représentation et alors on ne sait jamais où ça mène en termes de transformation personnelle.
« Celui qui ne dérange pas n'est pas vivant » avance J. Furtos Psychanaliste. Acceptons en l'augure pour notre Café Débat Populaire dans ce voisinage respectueux momentané comme on peut essayer de l'accepter au sein de notre voisinage habité.
Interventions
moudni
lundi 12 novembre 2012 23:23:13 +00:00
faut prendre soin de ses voisins pour qu'ils prennent soin de nous. prendre soin c'est se dire bonjour, c'est être agréable, c'est être humain.
on a besoin les uns des autres, car si un jour je vais mal, mon voisin peut alors me secourir, me rendre service, et vis vers ça.
y a t il une limite aux nuisances du voisin, celui qui nuit, nuit à lui même car il ne vit pas en bon voisinage.
bienheureux celui qui a de bons voisins et qui est un bon voisin. et qui cultive la bonne humeur, la joie de vivre à ses voisins.
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