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Rationnel et/ou irrationnel ?

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La définition a été donnée par les participants sur plusieurs plans : Au sens premier du terme il s’est agi de considérer la rationalité comme le sens de la raison, de ce qui est raisonné par opposition à l’irrationalité définie, elle, comme ce qui est exempt de bon sens. Sur le plan philosophique les deux termes s’opposent entre raison et passion. L’aspect mathématique a également été abordé avec l’exemple des nombre rationnels (logique des fractions) et des irrationnels (nombre « pi », racine de 2 ou 3 etc…). En fin de compte le débat a surtout porté sur l’opposition entre Science et Occultisme.

Dans notre société la science est vecteur de certitude et toute certitude ne peut être que scientifique. N’est légitimement crédible que ce qui est démontré scientifiquement. Cependant nous avons vite cerné les limites de cette science infaillible : elle est instrumentalisée par le pouvoir économique qui lui donne les moyens de toujours progresser afin de mieux le servir. (exemples : nucléaire, OGM, carte du génome humain…etc). Par ailleurs le doute scientifique qui semble ne jamais exister est sans cesse sous-jacent (querelles d’experts, revirements de positions, occultations de vérités gênantes) mais toujours étouffé par les pouvoirs politiques.

Dans l’histoire même les grands scientifiques ont abordé les sciences occultes : Newton par exemple - et les grandes découvertes scientifiques ont été réalisées par une rupture du cadre de pensée habituel (Einstein et la théorie de la relativité). Face à ce mode de pensée de la raison scientifique, l’irrationnel balise d’autres voies souvent marginalisées : le guérisseur ou le griot face à la médecine, l’astrologie comme mode d’explication des comportements humains…

Ces domaines, pour les tenants de la pensée rationnelle ne sont que des survivances de l’obscurantisme moyenâgeux. Pour eux lorsque la science aura répondu à toutes les interrogations, il n’y aura plus besoin de ces croyances pour se rassurer. Par exemple les feux follets peuvent recevoir une explication scientifique et ne sont plus pour personne l’émanation de l’esprit des morts. Peut-être par cette attitude la science cherche-t-elle à asseoir sa suprématie sur un pouvoir religieux qui, pendant des siècles l’a bâillonnée (cf : Galilée brûlé par l’inquisition dont il remettait en cause le dogme).

Malgré cette rationalité ambiante, l’irrationnel tient toujours une grande place dans notre société. Au-delà des sciences occultes et des superstitions, il existe tout un pan de notre vie sur terre qui échappe à la « Raison » : la création artistique, l’amour, l’intuition, la vie, la mort, l’angoisse existentielle…etc. Pour une participante, l’homme fait partie du Cosmos. Nous allons, peut-être, vers un monde ou rationnel et irrationnel pourront cohabiter. Il est manifeste que le besoin de spiritualité est toujours vivace chez beaucoup d’entre nous : les religions font toujours recette, on va toujours voir le guérisseur ou la voyante, y compris aux plus hauts sommets de l'État.

On peut toutefois regretter que des charlatans contribuent, dans un but mercantile, à exploiter la crédulité de gens fragilisés par notre société déstructurante. Enfin, l’irrationnel s’exprime de façon privilégiée : l’utopie demeure un moteur de la construction humaine. Les idéalistes sont aussi indispensables pour faire avancer les sociétés : « Qui vit sans folie n’est pas si sage qu’on croit ! ». Dans ce sens, la pensée irrationnelle peut être une forme de contre-pouvoir, de résistance à la pensée unique.

En conclusion nous avons cité l’exemple de la pyramide égyptienne, symbole simultané de l’aspiration spirituelle et de la mise en œuvre d’un savoir scientifique ; elle prouve la complémentarité constructive de ces deux modes de pensée.