Compte-rendu synthétique par Élisabeth Rodot — Café Citoyen de Argentan (06/02/2003)
Animateur du débat : Élisabeth Rodot
» Politique et Société
La condition masculine dans notre société
La question est partie du constat que les rapports « hommes-femmes » avaient évolué au cours des dernières décennies et avaient peut-être déstabilisé les hommes dans leur identité, dans leurs repères... Comment aujourd'hui se positionnent-ils dans la famille, dans le couple dans leurs carrières ?
Nous nous sommes heurtés à la difficulté de généraliser tel ou tel propos, chacun ayant tendance à vouloir tirer un enseignement de sa propre expérience. Comment peut-on dire : LES Hommes, LES Femmes , sachant que les situations sont diverses suivant les milieux, les histoires personnelles…Cependant nous avons essayé de réfléchir aux tendances globales que l'on peut observer autour de nous.
Y-a-t-il une nature masculine et une nature féminine ? Les constitutions physiques sont différentes, beaucoup affirment que l'homme a plus de force, est plus combatif, réalise les travaux les plus difficiles…On a l'habitude aussi d'attribuer à la femme une nature plus sensible, plus fragile. Néanmoins, il s'agit là d'une vision stéréotypée, héritée de représentations ancestrales et perpétuée par l'éducation.
On peut rencontrer des hommes sensibles, artistes, créateurs et néanmoins virils, et des femmes très féminines assurant des fonctions habituellement dévolues aux hommes (routier, chefs de chantiers, conducteurs de bus…).
On est encore choqué par l'accession des femmes à certains métiers : de plus en plus de femmes médecins ou magistrats. Les postes clés à l'ENA sont toujours réservés de préférence aux hommes. Les postes politiques, nonobstant les règles de parité, sont essentiellement masculins. Donc l'homme reste encore investi d'un pouvoir social fort. Les femmes ont toujours principalement la charge de la maternité et doivent donc choisir entre carrière et famille.
Cependant, au sein de la famille, la femme a acquis une autonomie financière en travaillant, ce qui remet en cause, partiellement, le pouvoir du chef de famille et contraint celui-ci normalement à prendre en charge une partie des tâches ménagères. De plus en plus d'hommes s'occupent également de l'éducation de leurs enfants, et le congé de paternité entre dans les mœurs. L'homme se trouve ainsi confronté à des pressions diverses : la contrainte de la réussite sociale et la pression de cette évolution en faveur des femmes, évolution toute relative suivant les milieux sociaux. Toutefois, malgré la bonne volonté de certains hommes à vouloir assumer leur rôle de père et s'investir dans des tâches ménagères, ils se heurtent parfois au pouvoir matriarcal de leur femme au sein du foyer, défendu jalousement comme territoire féminin. C'est ainsi que l'on voit des hommes se battre pour la garde de leurs enfants lors du divorce.
Sous la pression contradictoire des héritages culturels et des changements perceptibles, il reste à inventer et à négocier dans chaque couple un modus vivendi équilibré respectant les goûts et compétences de chacun, un contrat tacite de développement harmonieux. La femme a conquis un certain nombre de libertés, quel combat est à revendiquer aujourd'hui pour l'homme ?
Thèmes proposés pour le Café Citoyen du jeudi 20/02/2003 :
- l'homosexualité ?
- Qu'en est-il du monde ouvrier ? Thème retenu
- Où commence le dopage ?
- Comment définir la culture?
- La violence de l'enfant?
- L'alcoolisme
- Faut-il donner le droit de vote aux immigrés ?
- Comment perd-on le lien social ?
- La solidarité entre générations
- L'Europe : projet politique ou nouvel humanisme ?
Interventions
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