Compte-rendu synthétique par Michelle MEYER — Café Citoyen de Strasbourg (24/06/2010)
Animateur du débat : Michelle MEYER
» Politique et Société
Quel est encore le pouvoir du politique face aux puissances économiques ?
Compte rendu du Café Citoyen du 24/06/2010
Quel est encore le pouvoir du politique face à la puissance économique ?
En même temps que la tenue de ce café, grande manifestation citoyenne sur les retraites d’où beaucoup de personnes excusées. Certaines ont laissé des messages. L’une d’elles se pose la question, face à la confiscation des outils du travail par le capital, quelle est encore la place de la puissance du travail productrice réelle des richesses face aux multinationales ?
Nous rappelons que chacun peut envoyer ses réflexions avant séance par mail à lepoetecitoyen@yahoo.fr ou les écrire sur le site café citoyen puis cliquer sur Alsace, Strasbourg ce que fait l’un des habitués. Cette formule permet à chacun de réfléchir sur le débat à venir et d’anticiper sur les discussions tout en prenant connaissance des débats dans d’autres cafés citoyens lesquels se recoupent en bonne part et permettent de pousser plus avant la réflexion.
L’intervenant qui s’est exprimé sur le site fait connaître, à la demande de tous, ses réflexions spontanées avec son sentiment d’un affaiblissement du politique face à la mondialisation des marchés ce qui a d’énormes conséquences comme la multiplication des sociétés multinationales, la délocalisation de grands pans de l’économie, la mauvaise maîtrise des mouvements de capitaux et la réplique politique qui est la construction d’ensembles continentaux comme l’Europe, l’Amérique Latine, l’Amérique du Nord, la Chine, l’Inde. Une telle mondialisation entraîne des replis identitaires face à de graves problèmes de sous-développements qui se traduisent par des émeutes de la faim et nous alertent sur l’augmentation exponentielle du nombre d’humains.
Que peuvent faire les politiques face à ces constats ? demande l’intervenant qui enchaîne tout aussitôt sur la faiblesse, en France, du législatif par rapport à l’exécutif qui empiète aussi sur le judiciaire. Il y aurait un gros travail à faire pour relever le niveau culturel et de ce fait, le niveau des consciences de tous les citoyens.
Le problème est vivement posé sur les interconnexions entre fonction de dirigeants d‘organismes financiers et fonction de dirigeants d’organismes de contrôle voire fonctions de responsables politiques. Avec la crise boursière suivie de la crise financière, pour ne pas connaître une situation semblable à la crise de 1929, les chefs politiques des états dits libéraux ont volé au secours de la puissance financière mettant ainsi à contribution tous les citoyens sans véritable contre partie et en créant une aggravation de la dette publique, ainsi face à la puissance financière, on assiste au démantèlement de la protection sociale.
Le premier intervenant estime que les citoyens ne sont pas prévoyants et pouvaient souscrire à des placements en prévision de leur retraite, il n’a aucun goût pour défendre les retraites car il a trop vu des gens vouloir rester dans des situations acquises même si tout indiquait les changements, ne serait-ce qu’avec l’évolution de la démographie. 1 milliard en 1900, 6 milliards d’individus en 2000. C’est la planète toute entière qui est en danger !
Il est objecté que si les politiques volent au secours de la finance, ils plient l’échine devant les lobbies dont le plus puissant est celui de l’armement. Des milliards ont été englouti pour l’armement, même dans des pays qui connaissent la famine et avant de réintégrer l’OTAN, le citoyen aurait aimé en connaître le coût. Ce n’est pas à l’Europe d’aller à la rescousse d’un impérialisme dangereux et onéreux. L’électeur représenté est-il d’accord avec de tels choix ?
Quelle est la conscience des politiques face à leur peuple ?
Le nombre estime que les interactions entre le politique et la finance doivent cesser, les liens avec Rothschild ont été introduits dès Georges Pompidou, ex-fondé de pouvoir de la dite banque. Devant l’immensité du problème, il serait nécessaire de remettre à l’honneur un certain nombre de valeurs. Le débat s’emballe autour de cette notion de valeurs. L’Europe pourrait-elle en être le garant ? Non. Le Parlement Européen, toutes tendances confondues soutient la politique des USA tant sur le plan politique, qu’économique, militaire et culturel. Les valeurs énumérées sont l’amour, le respect, la justice, la tolérance, le patriotisme, le partage, l’espoir, construire la paix. Face à ce programme, il est convenu de se retrouver pour un café citoyen le jeudi 16 septembre 2010, Gérard Lind se charge de lancer le débat avec pour thème Quel nouveau moteur de croissance pour le XXIème siècle ? entendu que ce moteur gravitera autour du thème des valeurs essentielles à une démocratie car le présent débat a surtout soulevé des questionnements et cette synthèse ne les reproduit pas tous..
Interventions
jung jean
lundi 07 juin 2010 11:43:20 +00:00
QUEL EST ENCORE LE POUVOIR DU POLITIQUE FACE AUX PUISSANCES ECONOMIQUES ?
Le pouvoir politique semble faible par rapport au phénomène de la mondialisation dont les conséquences sont multiples : multiplication de sociétés multinationales, délocalisations en nombre dans tous les secteurs, mouvements de capitaux immaîtrisés. Politiquement se créent des ensembles continentaux comme l'Europe, l'Amérique Latine, L'Amérique du Nord, la Chine, L'Inde.
La mondialisation n'efface pas pour autant les divergences politiques et culturelles. Par exemple, les Japonais qui utilisent les techniques de l'information avec brio n'en font pas le même usage que nous. La Chine reste un Etat dictatorial alors que nous nous adressons à elle comme s'il s'agissait d'une démocratie occidentale sensible aux Droits de l'homme (d'où les relations confuses du gouvernement français avec ce pays à propos du Tibet ).
La mondialisation entraîne des replis identitaires en chaîne.
L'explosion démographique qui caractérise le XXème siècle (1 milliard d'hommes en 1900 et près de 6 milliards en 2000 ), pose la question brûlante du niveau de vie de tous les habitants de la planète. Les récentes émeutes de la faim témoignent de ce problème urgent.
Que peuvent faire les politiques face à ces constats ?
Jean Jung
mercredi 09 juin 2010 07:12:35 +00:00
Les politiques sont souvent bridés dans leurs initiatives par le refus des citoyens de voir la réalité avec lucidité.Peut-être y a-t-il une façon de sortir de cette impasse par une information meilleure des enjeux politiques et par une amélioration du niveau culturel des personnes.
En France, le pouvoir législatif a peu de poids. Le pouvoir exécutif est maître de l'ordre du jour à l'Assemblée et 90% des projets de loi émanent de l'exécutif. Plus de la moitié des lois françaises ne sont que des applications des directives européennes et même si nous élisons les députés européens, nous avons le sentiment de mal contrôler leur action en tant que citoyens.
L'exécutif exerce aussi une autorité importante sur le judiciaire par le biais de l'organisation de celui-ci et de sa hiérarchie. La question qui se pose est de savoir de quel pouvoir nos députés disposent vraiment et nous à travers eux ?
Le pouvoir politique et la mondialisation.
Tous les Etats ne sont pas des entités démocratiques. Beaucoup d'entre eux disposent de pouvoirs économiques importants liés à un pouvoir politique fort qu'ils exercent dans tous les domaines (la Russie et la Chine en sont de bons exemples). L'ancien Président Poutine était à la tête de Gazprom ! Les Russes sont entrés dans le capital de Total.
Par ailleurs, les Etats démocratiques ont fait preuve récemment d'un réel interventionnisme, qu'il s'agisse de la FED aux Etats-Unis ou du gouvernement anglais, pour éviter la faillite des banques liée aux produits dérivés incluant des subprimes. La BCE réagit de la même manière pour éviter une crise de confiance majeure dans le système bancaire.
Le politique et l'économique sont très étroitement liés. Le politique apparaît même aujourd'hui comme le sauveur de l'économique au niveau mondial par crainte d'un krach du type 1929. Les Etats investissent dans des entreprises privées par le biais des fonds souverains. Les libéraux sont demandeurs de l'action régulatrice de l'Etat pour permettre une meilleure efficacité de l'économie.
Ce pouvoir du politique sur l'économique pourrait s'exercer d'une autre manière qu'en étant à la traîne de l'économique. Le politique pourrait intervenir en amont, par exemple dans le cadre européen.
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